samedi 9 novembre 2024

Un article de Barbaria sur la monstrueuse tragédie de Valence, en Espagne

 

PERSONNE NE NOUS FERA TAIRE. NOUS PARLERONS AU NOM DE NOS MORTS*

 Publié le 6 Novembre 2024 par Barbaria,


Nous le savons parfaitement. Les centaines de morts et de disparus ne sont pas le produit d’une nature incontrôlée. Ils ne sont pas le résultat d’une fatalité contre laquelle il n’y a rien à faire.

Nous ne nous contentons pas de l’explication « météorologique », des litres de pluie, des rivières qui débordent…

Les causes sont profondes, elles sont liées aux fondements mêmes du capitalisme : un système qui entasse les travailleurs dans des zones marginales et à faibles revenus des villes afin de mieux les exploiter, un système qui protège et privilégie l’activité productive et commerciale, sans se soucier de protéger les gens, à la merci de leur sort au milieu de la tempête.

Et puis il y a aussi les différents « dirigeants » du système capitaliste qui sont bonnet blanc et blanc bonnet. À cette occasion, ces ordures, ces moins-que-rien, qu’ils s’appellent Mazón ou Sánchez, sans oublier les Bourbons, peuvent ajouter à leur état habituel de laquais le fait qu’ils sont responsables des morts et de la tragédie vécue. Nous n’oublierons pas leurs noms et, à la première occasion, nous le leur ferons payer.

CHRONOLOGIE DE LA CATASTROPHE

Aussi bien le service météorologique que la Confédération hydrographique avaient prévu la catastrophe. Le mardi 29 octobre, des pluies torrentielles ont saturé les bassins secs, fait déborder les rivières et les ravins, inondé et submergé d’eau et de boue une grande partie de L’Horta Sud de Valencia. La tragédie était servie.

Dès lors, et sans que l’État (autonome ou central) ne prévoit quoi que ce soit, ce sont les habitants qui sauvent d’autres habitants et les aident dans les tâches les plus élémentaires. Sans eau ni électricité, ils survivent et s’organisent en l’absence du « gouvernement » et de ses « forces » militaires et policières. Les témoignages qui nous parviennent sont bouleversants, et héroïques à la fois : des personnes et des familles qui s’entraident, même au péril de leur vie, et évitent que la catastrophe soit bien pire encore.

Le vendredi 1er novembre, les « autorités » et leurs « forces » ne se manifestent toujours pas, mais la solidarité des gens se manifeste de manière extraordinaire. Des milliers de personnes s’organisent à partir de la ville de Valencia et descendent en colonnes à pied dans les villages de LHorta pour aider, apporter de l’eau et de la nourriture, soutenir leurs semblables par leur présence. L’État s’alarme et commence à entraver la solidarité, essaie de la structurer et de lui donner la forme correspondant à ses propres intérêts. Il commence à désorganiser la solidarité sous forme de volontariat et, d’une façon catastrophique (car il ne peut en être autrement de la part de l’État capitaliste), il essaie de la désarticuler.

Le 2 novembre, cinq jours après les inondations, l’armée se pointe avec des machines lourdes et met en route sa stratégie pour débloquer les rues et les villages, découvrant l’énorme tragédie encore cachée par la boue, les décombres et les voitures empilées.

Les « volontaires » commencent à être orientés vers des tâches dégoûtantes (nettoyage des magasins et des grandes surfaces), ce que les volontaires refusent d’assumer. Ils ne sont pas allés là-bas pour aider les hommes d’affaires et les multinationales, mais pour aider les leurs, les gens comme eux.

À ce moment-là, les disparus se comptent pas centaines et les morts aussi. Les dégâts sont considérables et des milliers de personnes, dont la plupart sont des travailleurs, ont tout perdu.

Le 3, le gouvernement de la Generalitat interdit l’afflux de « volontaires » dans les zones touchées, invoquant l’alerte orange, une façon d’éviter les protestations et la confrontation avec les politiciens qui se rendent dans la région ce jour-là, des politiciens détestés et haïs par la population, indépendamment de la couleur du parti ou du rang qu’ils occupent dans l’appareil d’État, qu’il s’agisse de rois ou de présidents. Mais malgré l’interdiction, les gens continuent de descendre dans les villages de l’Horta. L’affrontement a lieu et Felipe VI, Mazón et Pedro Sánchez doivent fuir la ville de Paiporta sous les cris d’« assassins »,  et sous les jets de boue et de pierres.

MOTIFS DU MASSACRE

Il s’agit bel et bien d’un massacre qui aurait pu être évité dans une large mesure, parce qu’il est le produit d’un système, le capitalisme, catastrophique et qu’il a été géré par son État (autonome et central, c’est la même pourriture) qui n’obéit qu’aux lois du bénéfice et du profit capitaliste.

Éléments ayant favorisé le massacre :

  • Le développementalisme et les constructions absurdes et effrénées ne sont pas le fait de politiciens corrompus, d’hommes d’affaires avides ou d’un urbanisme maladroit. C’est la façon qu’a trouvé le capital d’acheminer les travailleurs dans les villes où se concentrent le travail et la consommation, sans tenir compte du lieu et de la manière dont ces constructions ont été bâties, constructions qui sont généralement d’une très mauvaise qualité et situées dans des espaces naturels où l’eau et les rivières s’écoulaient avant. Il n’est pas étonnant qu’une ville puisse porter le nom de Torrent ou qu’une grande quantité de rues soient appelées cañada ou rambla, noms qui désignent l’endroit où l’eau coulait et où elle coulera à nouveau s’il pleut trop fort. Peu importe où l’on construit, ce qui compte c’est le bénéfice immédiat sans mesurer les conséquences pour les travailleurs, nous qui ne sommes pour eux (les riches, les bourgeois, leurs politiciens) qu’une marchandise, une marchandise qui peut être remplacée.

  • La goutte froide a toujours existé dans ces régions, mais les températures élevées de la mer Méditerranée dues au réchauffement climatique entraînent une augmentation de l’intensité et de la fréquence des pluies torrentielles. Le capitalisme est le système qui a accumulé le plus de connaissances sur les effets de l’action humaine sur son écosystème, mais c’est aussi le mode de production le plus destructeur à son égard. Son besoin d’accumuler du capital l’amène à requérir des quantités toujours plus importantes d’énergie et de matières premières, quoi qu’il arrive. C’est une dynamique interne qu’il ne peut arrêter et qui nous place nécessairement dans un scénario où la catastrophe vécue peut être récurrente dans le temps.

  • Le manque de prévention a également fait partie du massacre, partie des plus cruelles. Malgré les avertissements, malgré les prévisions et malgré la connaissance du risque depuis le mardi 29 au matin, rien n’a été fait, le flux de travail-marchandise ne pouvait pas être interrompu, arrêter la production est quelque chose d’inimaginable pour les administrateurs politiques du capital. Personne, ni la Generalitat, ni le gouvernement central, ni l’opposition (qui essaie maintenant de profiter de la situation) n’a envisagé que les gens ne se rendent ni au travail, ni dans les magasins, ni dans les centres d’enseignement ; ils n’ont pas envisagé d’évacuer les habitants des « zones inondables » (archi-connues pourtant !). Le monde de la marchandise et de la valeur ne doit pas être altéré, aucun sacrifice humain est de trop pour étancher la soif de sang du capitalisme et de ses bâtards de dirigeants.

Et une fois le crime commis, l’attention portée aux victimes est couronnée par le chaos. L’État n’apporte pratiquement aucune aide jusqu’au cinquième jour et empêche l’auto-organisation. L’État montre clairement que sa fonction n’est pas de « s’occuper » des gens, mais de s’occuper du monde de l’argent, des marchandises et des classes dirigeantes, et dans tous les cas de contrôler et de réprimer toute tentative d’organisation à partir de la base, toute tentative de solidarité humaine.

AUTO-ORGANISATION SPONTANÉE

Le capital et ses médias ne se lassent pas de répéter partout que les êtres humains sont égoïstes par nature, qu’ils ne s’occupent que de leurs petits intérêts personnels, qu’ils ne se soucient de personne, que l’homme est un loup pour l’homme. Ils veulent plaquer sur nous ce qu’ils sont eux, ce que représente leur système d’exploitation, leur système de classe. Cette rengaine est aussi vieille que le capitalisme. Des histoires qui font peur.

Ce qu’ils ne pourront pas cacher, c’est la solidarité et l’auto-organisation des gens au milieu de la tragédie. Ils ne pourront cacher à personne l’organisation spontanée face au massacre et à la brutalité d’un système qui hait la vie. Contrairement à ce qu’ils prêchent, nous avons vu des milliers d’hommes et de femmes offrir leur aide désintéressée, passionnée et active dans les zones touchées. Ils ne supportent pas de voir comment, dans les villages et les villes, les gens s’organisent pour répondre à leurs besoins sans attendre l’aval de l’État. Ce qui les effraie c’est que la caisse enregistreuse ne sonne pas, que de nombreuses marchandises deviennent des valeurs d’usage, dont on peut jouir sans achat. Les capitalistes et leurs médias, cette charogne servile et bien payée, se sont empressés de dénoncer le vol et le pillage de leurs propriétés. L’État n’apparaît que pour défendre la propriété privée à feu et à sang.

La montagne de cadavres grossit chaque jour, chaque heure, la dévastation est dantesque, mais ils ne pensent qu’à sauver leurs quatre putains de sacs de madeleines, leurs deux paires de chaussures et leur télévision… Cela non plus, nous ne l’oublierons pas.

À ce stade, la réponse est évidente : cela nous arrive parce que nous vivons sous la botte du système capitaliste, que ses dirigeants politiques soient de gauche ou de droite.

Dans les prochains jours, nous allons assister au cirque des « reproches ». Ceux qui appellent aujourd’hui à manifester contre le gouvernement « facho » de la Generalitat sont des opportunistes qui cherchent à tirer un profit politique de nos morts, de notre misère. Alors que les partis politiques de gauche, tout comme les syndicats, sont tout aussi coupables et responsables de promouvoir et de de gérer un développementalisme effréné, qui tourne le dos à l’espace naturel, parce que la seule chose qui compte pour eux est la production de richesses (pour les riches, bien sûr) et l’extraction de profits (plus-value) aux dépens de la classe travailleuse.

Car ne nous y trompons pas, c’est la raison d’être des partis et des syndicats : défendre à outrance le mode de production capitaliste, être les intermédiaires incontournables, tant sur le plan politique qu’idéologique, en entretenant l’illusion que ce système peut être réformé, qu’il peut être rendu plus « humain ». On ne peut pas leur demander d’être autre chose que ce qu’ils sont.

Il est l’heure de pleurer les êtres chers disparus, de retrouver leurs corps, d’enterrer dignement les défunts. Il est l’heure d’enlever les décombres et de récupérer le peu que l’on a dans cette vie de misère. Il est aussi l’heure de serrer les poings et les dents. Mais au-delà du flot de sentiments, il est l’heure de comprendre en profondeur les causes réelles qui ont conduit à la tragédie. L’essentiel est que le capitalisme ne peut pas stopper l’activité, les travailleurs doivent produire à leurs postes de travail, et les « citoyens » doivent consommer les marchandises produites. La roue de la valorisation capitaliste ne peut être arrêtée, quel qu’en soit le prix, quitte à transformer les villes et les villages en gigantesques souricières.

La nature n’est pas devenue subitement folle. Ce qui empêche la réduction des gaz à effet de serre, c’est la profonde altération causée par la concurrence des capitaux et la productivité elle-même ainsi que par la production accélérée de biens superflus, de simples « babioles » qui n’ont aucun sens. Et même en reconnaissant le caractère naturel des inondations et des crues, qui ont toujours existé, l’augmentation exponentielle et leur apparition dans des zones où elles ne se produisaient pas auparavant (rappelons les inondations en Allemagne et en Belgique en 2021 avec leurs 167 morts) répondent à des causes qui sont sociales : le capitalisme.

Bien qu’au niveau individuel, n’importe qui a pu être « touché » dans une voiture, et que même un homme d’affaires a pu être emporté par l’inondation, ce sont les travailleurs qui en font principalement les frais, entassés dans leurs quartiers menacés par les crues, en proie à la spéculation immobilière et à une vie précaire et misérable. Ce n’est pas un hasard si l’urbanisation incontrôlée a entassé pendant des décennies des millions de travailleurs, ayant souvent construit leurs maisons de leurs propres mains, dans des rieras [ancien lit de rivière maintenant sec]  ou dans des décharges. Ce sont ces travailleurs, originaires de zones rurales appauvries, qui paient aujourd’hui de leur vie la soif de main d’œuvre du capital. Ce qui semble être un simple malheur n’est en réalité que la constatation de l’existence d’une société divisée en classes.

Devant tant de douleur, tant de souffrance, il est réconfortant de voir la solidarité qui s’est manifestée partout. En dehors de l’État et des administrations de toutes sortes, les gens se reconnaissent comme des égaux, comme des frères et sœurs d’infortune. Nous devons concentrer cette énergie. Des jours compliqués s’annoncent, où l’impuissance face à tant de destructions sera aggravée par l’action de tous les tenants du système, depuis l’extrême droite avec ses solutions « nationales » et racistes, encensant un soi-disant « peuple » qui nous engloberait tous, jusqu’à l’extrême-gauche, avec ses « nouvelles » propositions de réformes « radicales » et son harcèlement incessant de la droite.

Mais il y a une autre option. Il faut porter la réflexion dans notre entourage, au travail, dans les écoles, entre amis et en famille. La tragédie nous concerne tous en tant que prolétariat, quel que soit le secteur. Il faut discuter en profondeur des causes réelles, en plaçant l’analyse des lois capitalistes au centre du débat. Il n’y a pas de demi-mesure, pas de solution intermédiaire. Ne pas s’attaquer au système capitaliste à la racine, c’est contribuer à perpétuer ses effets dévastateurs dans chacune de ses manifestations.

La boue sera nettoyée, les voitures et les meubles seront retirés. Espérons que de là émerge une nouvelle conscience de classe, une nouvelle dignité, honorant tous les morts, présents et passés, en hurlant à la face de nos ennemis, toute cette cohorte de politiciens, de flics, d’hommes d’affaires et de mendiants du système capitaliste, que ce que nous voulons, c’est une communauté sans capital, sans argent et sans marchandises, sans État. Que nous voulons le communisme.

Ce n’est sans doute pas pour aujourd’hui, mais peut-être pouvons-nous faire grossir les rangs de ceux qui veulent mener un combat sans trêve.

Car personne ne nous fera taire, nous parlerons au nom de nos mort.

 

*https://barbaria.net/category/actualidad/



Les motivations du Hamas (Raoul Victor)

 

 

Fresque de Malak Mattar
 

 "La direction du Hamas pouvait parfaitement prévoir le massacre de la population palestinienne qu’entraînerait la riposte israélienne à son intrusion du 7 octobre."

Le texte "Gaza, l’horreur et ses mensonges" dit cela.1

Mais quelles ont pu être les motivations du Hamas pour mettre en marche une telle folie barbare ? Le texte ne dit pas grand-chose à ce propos. Des lecteurs m’en ont plusieurs fois fait la remarque. Je tente ici de combler ce manque.

Deux choses viennent à l’esprit : une citation d'Einstein et une fable.

La citation d'Einstein est celle qui dit : "Deux choses sont infinies : l'Univers et la stupidité humaine. Mais en ce qui concerne l'Univers, je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue."

Quant à la fable il s'agit de celle du scorpion et la grenouille :

"Un scorpion demande à une grenouille de le transporter sur l'autre rive d'une rivière. D'abord effrayée par son aiguillon venimeux, la grenouille accepte, en pensant que si le scorpion la piquait ils périraient tous deux. Au milieu de la rivière, pourtant, le scorpion la pique mortellement. Lorsque la grenouille demande au scorpion la raison de son geste, ce dernier répond : ‘c'est dans ma nature’".

La "nature" du Hamas est effectivement un élément important pour comprendre le caractère "suicidaire" que revêt sa décision de s'attaquer consciemment à beaucoup plus fort que lui et d'entraîner dans sa démarche la mort de milliers de ses membres et de ses gouvernés.

Le Hamas, tout comme le Hezbollah, sont des organisations où la religion joue un rôle très important. Sunnite pour le premier, Chiite pour le second, la foi musulmane y constitue un ciment structurant et primordial. Or le culte du martyr, du sacrifice pour sa foi, y est un élément essentiel.

"Mourir en martyr [Chahid en arabe] dans la foi musulmane est l'un des plus grands honneurs. Les récompenses accordées au martyr sont si sublimes qu'elles sont supérieures à celles accordées pour l'accomplissement de presque tout autre acte vertueux. Le martyr reçoit sept faveurs et privilèges spéciaux de la part d'Allah. (...) "le martyr atteint le summum de la perfection morale que peut incarner un homme" (Google). Certaines interprétations du Coran affirment que le martyr mâle disposera dans le paradis de 72 jeunes filles vierges, un mythe souvent contesté, parfois exploité par la propagande djihadiste pour encourager les combattants au sacrifice.

Le Hamas, mais aussi l'Autorité palestinienne du Fatah ont pour tradition d'octroyer aux martyrs blessés, mais aussi aux familles des martyrs tués, des allocations importantes, parfois versées à vie.

Le poids des aberrations religieuses musulmanes est certainement un facteur à tenir en compte pour expliquer les décisions qui conduisirent au 7 octobre. Mais il y a aussi les aberrations appartenant à ces autres religions plus universelles : le culte de l'argent et le culte du pouvoir.

La cupidité du Hamas. Le Hamas est une très grande machine, considérée par certains comme la plus riche parmi les armées-proto États de la planète. Les estimations de son "chiffre d'affaires" annuel, avant le 7 octobre 2023, sont diverses suivant les sources mais on trouve souvent le chiffre d'un milliard de dollars. Les sources de ses revenus sont nombreuses et en grande partie aussi floues que secrètes.

Il y a d'une part les revenus en provenance de son pouvoir sur la bande de Gaza, en particulier depuis 2006 : les impôts prélevés sur la population (plus de 2 millions d'habitants), les taxes prises sur les entreprises et commerces locaux. Il y a d'autre part les versements très importants fournis surtout par l'Iran et le Qatar. Mais aussi par d'autres pays musulmans comme l'Arabie saoudite ou le Liban. Il reçoit également des dons du monde entier, d'ONG et de sympathisants articulant une cinquantaine d'associations caritatives destinées à la solidarité avec la Palestine. Le Hamas perçoit aussi les revenus d'un fond d'investissements d'entreprises en Afrique et au Moyen-Orient ainsi que ceux de comptes en crypto-monnaies qui blanchissent des fonds en leur faveur. Il y a beaucoup d'informations à ce propos sur Internet. Un bon résumé est présenté par la BBC : https://www.bbc.com/afrique/articles/cll7nmeev6eo.

Il faut ajouter ici l'attitude du gouvernement Netanyahou qui a depuis des années favorisé ces financements (et y a probablement contribué) en vue d'affaiblir le concurrent, le Fatah, favorable à la perspective de deux États en Palestine.


Tout cela a permis à une élite de commandement de vivre confortablement, en particulier au Qatar.

Mais ces sommes ont été fournies en principe pour entretenir des forces armées et des équipements militaires capables de maintenir une pression permanente sur Israël.

En organisant et prenant la tête d'une grande attaque sur Israël comme celle du 7 octobre, le Hamas savait que la réaction du gouvernement israélien serait féroce. Mais en connaissait-il l’ampleur ? Y a-t-il eu des signes donnés par ce gouvernement lui faisant croire qu’elle serait limitée ? Rien n’est impossible, puisque l’appui de Netanyahou au Hamas est une réalité existant depuis longtemps et que la fourberie du personnage est légendaire.

Mais indépendamment de cette éventualité qu’a eu à gagner le Hamas dans l’opération du 7 octobre, en particulier du point de vue de son financement ?

Certes il a perdu, du moins pour un bon moment, les revenus qu’il extrayait de l’exploitation de l’économie du territoire Gazaoui. Mais il a acquis un prestige et un ascendant de premier ordre dans le monde musulman comme l’héroïque protagoniste de la plus grande attaque menée contre l’ennemi absolu, aussi redouté que détesté, Israël.

De ce fait il peut prétendre à continuer de recevoir un substantiel financement de la part des gouvernements et institutions qui l’ont soutenu depuis sa fondation.

En tout cas, on peut imaginer que l’ascendant qu’il allait acquérir suite à cette attaque ait été une puissante motivation pour préparer, coordonner et entreprendre l’action du 7 octobre.

Il en est de même quant à sa soif de pouvoir. Même s’il ressort fortement affaibli numériquement, organisationnellement, de cette opération, son autorité sur la nébuleuse anti-sioniste, sur l’ensemble des États et organisations qui prétendent combattre Israël, peut en résulter agrandie, majorée. Ici encore, on peut éventuellement concevoir qu’il y ait aussi trouvé une motivation.

La population palestinienne pourrait en vouloir au Hamas d’avoir pris une initiative dont elle a payé si chèrement les conséquences. Mais l’horreur de l’intervention israélienne aura été telle qu’elle risque fort de faire passer pour secondaire, sinon pour héroïque la folle et suicidaire tentative du Hamas.

Le journal israélien de « gauche » Haaretz fait déjà état de la prétention du Hamas à se présenter désormais comme LE VRAI mouvement de libération de tous les palestiniens. Il essaie d’asseoir un nouveau prestige grâce aux dizaines de milliers de cadavres que son intervention a provoqué.

Avant de conclure, je voudrais formuler une petite précision quant au concept de "stupidité humaine" employé par Einstein.

Dans la traduction de cet aphorisme en français on trouve généralement le terme de "bêtise" au lieu de "stupidité". Mais ce n’est le cas ni en anglais, ni en espagnol, ni en italien... On peut parler de "bêtises" pour certains gestes d’enfants. Mais le terme me semble bien inapproprié pour qualifier Verdun, Stalingrad, Hiroshima… ou Gaza.

Certains, en particulier des "marxistes" superficiels, pourraient être surpris par le recours à un concept comme "stupidité humaine" pour rendre compte des motivations conduisant à la guerre, au lieu de parler des raisons économiques, sociales, géostratégiques, religieuses, culturelles, etc. Mais l’un n’exclut pas l’autre. Ce n’est qu’un aspect de la réalité mais qui n’en est pas moins agissant et explicatif.

La stupidité peut recouvrir plusieurs "manques". Les définitions de ce terme citent en général le manque d’intelligence, d'esprit, de conscience, de bon sens, de raison, de capacité à apprendre... Tous ces manques sont réels et tous aboutissent obligatoirement à des résultats négatifs, d’une façon ou d’une autre. Dans le cas de l’humanité l’infinité de la stupidité, du moins potentiellement peut être schématisée par ce constat, scientifiquement indiscutable, que le biologiste français Jacques Testart résumait brillamment en ces termes : "L’homme est surtout cette bête capable d’annihiler sa vie et celle de toutes les autres, sans même l’avoir choisi."

On peut s’interroger sur comment on en est arrivé à une telle absurdité. On peut rester convaincu que l’humanité parviendra un jour à se donner les moyens de CHOISIR un autre sort. Mais le constat d’une cumulation infinie de stupidités est irréfragable.

1. http://raoul.victor.free.fr/240810_GAZA_fra.pdf

Raoul Victor

3 novembre 2024


vendredi 8 novembre 2024

Dans le monde une classe en lutte -novembre 2024

Luttes contre les licenciements et fermetures d' usines

Alors que les plans de suppression d’emplois se sont multipliés depuis janvier chez les équipementiers automobiles européens (Imperiales Wheels, MA France, Forvia…) Valeo n’échappe pas à la vague de restructuration en cours. Voir ci-dessous. Le groupe français a confirmé rechercher un repreneur pour ses usines de L’Isle-d’Abeau (Isère) et de La Suze (Sarthe), ainsi que pour son centre de R & D de La Verrière (Yvelines). Ces sites emploient au total un millier de personnes.

Patrick Koller directeur général FORVIA indiquait que son groupe devait réduire de moitié ses coûts de recherche & développement et de production d’ici à 2028 grâce notamment à l’intelligence artificielle (IA) générative. Ce qui veut dire que L’équipementier automobile Forvia va réduire ses effectifs de 10.000 personnes sur quatre ans en Europe

Il veut créer cinq «dark plants», des usines sans opérateurs, d’ici à 2025, et une centaine d’«usines 4.0»

ALLEMAGNE : VOLKSWAGEN PRÉSENTE UN "PLAN SOCIAL HISTORIQUE" : FERMETURES D’USINES, PLUSIEURS DIZAINES DE MILLIERS D’EMPLOIS MENACÉS, UNE BAISSE DE SALAIRE POUR LES EMPLOYÉS !!!

Depuis quelques mois, le constructeur automobile travaille à un projet de restructuration.  Lundi 28 octobre, le groupe Volkswagen a présenté les grandes lignes de ce dernier, annonçant la fermeture "d’au moins trois usines" en Allemagne, et la suppression de plusieurs dizaines de milliers d’emplois.

10.000 emplois sur la sellette !

Nouveau coup dur pour l’industrie automobile. Après les décisions prises par le groupe Stellantis de fermer de nombreux sites de productions, menaçant quelque 700 emplois en France et en Europe, 

Volkswagen vient d’annoncer la fermeture d’au moins trois usines, supprimant dans un même temps un peu plus de 10.000 emplois. Le comité d’entreprise évoque un plan social "historique" visant à faire "saigner" les sites du constructeur automobile.

Les salariés vont voir leur salaire baisser !

En plus de ces mesures drastiques, le plan prévoit également une réduction de 10 % du salaire de tous les employés ainsi que leur gel en 2025 et 2026, selon le communiqué de presse émis par l’entreprise. Le plan évoque également un transfert à l’étranger de nombreuses activités et départements du groupe basés en Allemagne.

Ces différentes mesures prises par le groupe leur permettraient d’économiser jusqu’à 4 milliards d’euros selon plusieurs médias allemands, alors que le constructeur automobile fait face à des problèmes de surproduction.

C’est la première fois que Volkswagen prend la décision de fermer des usines en Allemagne depuis sa création. (PRC)


Fermeture de deux usines Michelin : le site de Cholet entre en grève et montre la voie

Mardi 5 novembre, Michelin a annoncé la fermeture de deux sites en France, soit le licenciement de plus de 1200 personnes. Le jour même, le site de Cholet a voté son entrée en grève et montre la voie à suivre pour affronter la casse sociale.

Lino Lussu 6 novembre 2024

Ce mardi 5 novembre, les 1 200 salariés des usines de Cholet (49) et de Vannes (56) du groupe Michelin ont été informés de la fermeture de leurs sites. La direction de l’équipementier automobile a indiqué que la production s’arrêtera « au plus tard fin 2026 ». Sur le site de Cholet, la réaction des travailleurs a été immédiate et ils ont voté dans la foulée pour le lancement d’une grève. Dans un communiqué, la CGT Michelin a dénoncé les licenciements, expliquant que l’entreprise « a largement les moyens de maintenir tous les emplois ».

De leur côté, les patrons justifient leur décision par la concurrence avec la Chine mais aussi par une baisse de la demande et une augmentation des coûts de l’énergie, une rhétorique patronale que l’on entend partout en Europe ces derniers mois. En effet, il s’agit là d’un énième plan de licenciement dans la filière automobile européenne, qui traverse une grave crise sur le vieux continent. Des petits sous-traitants comme Dumarey ou Novares en France, jusqu’aux donneurs d’ordres tels que Volkswagen et Stellantis, c’est l’ensemble du patronat automobile européen qui fait face à des difficultés et cherche à faire payer toutes les conséquences aux travailleurs.

Licenciements, délocalisations, baisse des salaires, pour faire face à la crise, les directions d’entreprises font tout pour sauvegarder ses profits. Cette situation est très claire dans le cas de Michelin, qui annonce aujourd’hui la fermeture de deux usines après avoir réalisé 3,6 milliards de bénéfice en 2023. Il y a encore un mois, un article des Echos titrait au sujet des résultats financiers du groupe : « Qu’importe les volumes chez Michelin, les profits et le cash seront au rendez-vous ».

De plus, le groupe fait partie des nombreuses grandes entreprises françaises qui bénéficient d’aides publiques massives. Ces dernières représentent 200 milliards d’euros par an, soit le poste de dépense le plus important du budget de l’État. Interpellé à ce sujet à l’Assemblée Nationale, le premier ministre Michel Barnier a joué la carte de l’hypocrisie, se disant « en désaccord » avec la décision de Michelin et déterminé à savoir « ce qu’on a fait dans ces groupes de l’argent public qu’on leur a donné ». Mais il n’y a aucune illusion à se faire sur la volonté d’un gouvernement Barnier-Macron de réellement défendre les travailleurs au moment où ils cherchent à passer en force un budget austéritaire historique.

Face à cette situation, les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes. C’est par une grève dure de l’ensemble des travailleurs de Michelin qu’il sera possible de faire reculer les volontés de casse sociale d’un patronat radicalisé. En ce sens, l’appel de la CGT à tous les sites de Michelin pour qu’ils rejoignent la grève déclenchée à Cholet est une première pierre dont devront s’emparer les salariés pour construire un mouvement capable de gagner.

Plus largement, face à la multiplication de la casse sociale en cours avec l’annonce très récente des 2 389 licenciements à Auchan ou les nombreux PSE dans le secteur automobile, l’urgence est à construire une mobilisation d’ensemble qui se fixe comme revendication centrale l’interdiction des licenciements, le contrôle des travailleurs sur la comptabilité de l’entreprise et la nationalisation sans rachat ni indemnités des entreprises qui licencient sous le contrôle des travailleurs.

Valeo,fin de la greve


Bref retour sur les actions grévistes. Après avoir fait espérer une reprise de l'usine mauvaise situation depuis décembre 2023. La devait être annoncée au mois d' octobre, celle ci est repoussée au mois de décembre 2024.

En réplique les travailleurs décident le Lundi 21 octobre, de ce mettre en grève illimitée. Comme souvent lors de grèves dures, les patrons font appel a des briseurs de grève. C' est ce qui va se passer à Valéo la direction de l'entreprise avait l'intention de faire appel à des salarié-es d'autres sites, Laval et Nogent-le-Rotrou, pour remplacer les grévistes à La Suze-sur-Sarthe.

En réaction mise en place de piquet de grève et manifestations dans la commune.

Plus de 200. C’est le nombre d’employés du site suzerain qui se relaient jour et nuit, depuis le début de la semaine, pour maintenir le piquet de grève devant l’entrée de l’usine Valeo. Soit une très large majorité des salariés du site sarthois menacé de fermeture et qui emploie quelque 270 personnes. Ils sont pour la plupart des agents de production.

Les salariés ont décidé jeudi 31 octobre 2024 la fin du mouvement de grève, suite à un accord sur une prime de fin d’année, un ensemble de primes totalisant 3.000 €, répartie sur plusieurs mois, dont une première partie d’ici la fin de l’année.

Une proposition acceptée par les syndicats CFE-CGC et CFDT, et refusée par la CGT  et FO. 

MARSEILLE (BOUCHES DU RHÔNE) :  UN SOUS-TRAITANT D’AMAZON SOUS LE COUP D’UN « PLAN SOCIAL DÉGUISÉ » !

ID Logistics a fermé son site marseillais après que le géant américain a décidé de ne pas renouveler son contrat. Les salariés se sont vu proposer une mutation, sinon un licenciement pour faute grave. En grève depuis deux semaines, ils sont parvenus à faire partiellement plier leur employeur.

Lundi 28 octobre, une grosse part des 47 salariés de la plateforme appartenant au leader mondial de la logistique contractuelle se sont réunis, éreintés, devant la station qui a mis la clé sous la porte ce samedi, accompagnés de leurs soutiens.

« C’est la dernière ligne droite, il ne faut surtout pas lâcher maintenant », lance Mohammed à ses collègues manutentionnaires, préparateurs de commandes ou chefs d’équipe, en grève depuis le 15 octobre, pour les encourager à poursuivre le mouvement jusqu’au bout. En effet, ce jeudi, toutes et tous devaient en principe perdre leur emploi.  Amazon  n’ayant pas renouvelé son contrat de trois ans avec l’entreprise de sous-traitance, ID Logistics a simplement opté pour une fermeture de site, refusant, dans un premier temps, la mise en place d’un projet de reclassement solide ou d’un plan de licenciement économique en règle.

La direction leur propose alors une mutation sur un site se trouvant à 140 kilomètres, dans la petite ville de Bollène (Vaucluse), pour une prise de poste seulement un mois et demi plus tard, le 2 novembre. En cas de refus, c’est « le licenciement pour motif disciplinaire » (en l’espèce, pour abandon de poste), menace la direction, invoquant une clause de mobilité dans les contrats couvrant toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca).

À seulement 22 ans, Mia a elle réfléchi à faire le trajet chaque jour, mais son employeur lui a rapidement fait savoir que les frais kilométriques ne seraient pas pris en charge. « J’ai fait le calcul, pour vingt jours de travail par mois, cela me coûterait 944 euros. Nous sommes payés au smic, la proposition ne peut pas être sérieuse. »

Différentes actions ont ainsi été engagées par les salariés. Dans un rapport rendu par l’inspection du travail des Bouches-du-Rhône, le 25 octobre, il a déjà été constaté que la clause de mobilité n’était pas applicable dans la mesure où le site d’affectation est un établissement secondaire de la société ID Logistics France, et non de ID Selective 3, une de ses filiales, comme celui situé 511, chemin de la Madrague-Ville. Selon ces conclusions partielles, « l’établissement d’origine, à savoir ID Logistics de Marseille appartient donc à une société différente de l’établissement de Bollène ».

Les salarié-es continuent la lutte pour le respect de leurs droits.

Agglomération grenobloise

Coup de colère et grève chez Vencorex

Publié le 23/10/2024-Suite à l’annonce officielle, le 10 septembre, de la mise en redressement judiciaire de Vencorex-France, dont le principal site est la plateforme chimique de Pont-de-Claix, les travailleurs attendaient de connaître un éventuel repreneur. Rencontres au sommet entre Etat, élus et syndicats laissaient entrevoir quelques lueurs d’espoir. Alors quand ce mercredi 23 octobre, les salariés apprenaient de l’intersyndicale, qu’au final seule une unité de 25 personnes pourrait être reprise sur les 450 travailleurs de l’usine (et encore avec de multiples conditions), la douche fut glaciale. 

La colère et le dégoût de s’être fait balader se traduisit par un vote massif des 300 travailleurs présents pour la grève illimitée et le blocage de la plateforme chimique. 

La disparition de ce site existant depuis le début du 20ème siècle, est un véritable coup de semonce dans la région car elle aura des impacts bien au-delà de Vencorex, d’abord pour les autres sociétés du site, les sous-traitants mais aussi les autres usines Arkéma et Framatome situées à quelques kms, à Jarrie, qui dépendent de l’approvisionnement des productions de Pont-de-Claix. 

Au total, on parle de 5000 emplois menacés !

Ce mercredi à 13h, les grévistes arrêtaient l’usine et bloquaient les entrées. A suivre...(lutte Ouvriere)

DUMAREY (BAS-RHIN) : LES DUMAREY MAINTIENNENT LA PRESSION LE 7 NOVEMBRE 2024 !

Le 25 octobre, plus de 200 salariés de l'entreprise ont débrayé devant le site de Strasbourg pour dénoncer les suppressions d’emplois et la responsabilité de l’actionnaire principal Dumarey Strasbourg qui a bénéficié et profité de subventions à hauteur de plus de 25 millions d'euros et s'est approprié plus de 150 millions d'euros de dividendes et autres.

Un nouveau rassemblement en intersyndicale est prévu le 7 novembre devant l’entreprise à Strasbourg pour exiger que l'actionnaire prenne ses responsabilités et paye en conséquence cette casse sociale.

 EUROPHANE AUX ANDELYS (EURE) : 85 SALARIÉS LICENCIÉS APRÈS LA FERMETURE DE L’ENTREPRISE !

La mauvaise nouvelle est tombée mercredi dernier lors d’une réunion avec la direction. Après deux mois de négociations, le groupe Zumtobel, qui possède l’usine Europhane située aux Andelys (Eure), a annoncé son Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Quatre-vingt-cinq salariés seront licenciés le 19 décembre prochain.

La décision a du mal à être acceptée par les salariés. En 2023, suite à une première vague d’une dizaine de licenciements, la direction leur avait promis un avenir meilleur. Un an après cette belle promesse, et malgré des commandes constantes, le couperet est tombé. Le groupe Zumtobel, spécialiste de l’éclairage extérieur, a décidé de fermer le site par manque de rentabilité.

Un carnet de commandes rempli !

Pourtant, les salariés assurent que le travail ne manque pas. Ils ont été sollicités en début de mois pour effectuer des heures supplémentaires afin de répondre à une surcharge de travail. Il y a également six intérimaires employés à temps plein. Un nouveau robot, d’une valeur de 150.000 euros, avait même été acheté en début d’année. L’incompréhension est totale.

Les futurs licenciés ont décidé de se battre jusqu’au bout et veulent faire annuler le choix brutal du PSE. Il faut dire que l’ancienneté moyenne au sein de l’entreprise est de 30 ans et que l’âge moyen des salariés est de 54 ans. Les recherches ou reconversions professionnelles vont donc être compliquées. Une manifestation devrait avoir lieu dans les prochains jours.

Saunier Duval – Nantes

première journée de grève contre les licenciements

Dans cette usine de pompes à chaleur et de chaudières du groupe Vaillant, 225 des 750 salariés sont menacés de licenciement, dès le début de l’année 2025.

Martinique la grande marche contre la vie chère

En Martinique, le mouvement de lutte contre la vie chère est arrivé à son soixantième jour. La signature, le 16 octobre, d’un accord entre le préfet, la Collectivité territoriale de Martinique (CTM) et les patrons de la grande distribution en présence des élus, n’a pas éteint la colère d’une partie de la population contre la « pwofitasiyon » et Ie racket qu’elle subit de la part des gros possédants.

Publié le 30/10/2024 Écouter la version audio

Vendredi 26 octobre, un millier de manifestants se sont rassemblés pour une grande marche à la rencontre de salariés des zones commerciales des environs de Fort-de-France. Ils répondaient à l’appel du RPprac (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes), des syndicats CGTM et CDMT, et de groupes de religieux. La marche s’est terminée à la zone des Mangles aux abords des magasins Décathlon et Mr. Bricolage, enseignes appartenant au groupe du gros possédant béké Bernard Hayot, et qui ont dû, elles-aussi, baisser leurs rideaux.

Auparavant, les manifestants avaient dû s’opposer au barrage de CRS qui voulait les tenir éloignés du siège social du groupe Hayot. Les manifestants, malgré le barrage de CRS, les gaz lacrymogènes et les coups de matraque, ont forcé les CRS à reculer et ont avancé. Le lendemain, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés à l’entrée de l’hypermarché Carrefour de Génipa à Ducos. Bardé de plus de 25 camions de gendarmes en protection, le magasin a dû garder portes closes tout au long de la journée.

De leur côté, des groupes de jeunes ont montré leur colère en érigeant des barrages de détritus et autres troncs d’arbres sur les grands axes routiers à l’entrée de communes comme Case-Pilote ou Schœlcher, à Fonds Lahaye, mais aussi à Saint- Joseph ou dans la commune du François. Les jeunes affrontaient les forces de police lorsqu’elles venaient les démonter, ou les reconstruisaient quelques temps après.

Comme à chaque fois lors de ce type de mouvement de colère, de jeunes pilleurs ou racketteurs se sont mêlés à ceux qui affichent leur soutien au mouvement contre la vie chère. Des incendies ont touché environ 300 entreprises petites ou moyennes. Plus de 1 000 salariés se trouvent au chômage technique.

Plutôt que de manifester ainsi leur colère, il serait préférable que ces jeunes rebelles mettent leur énergie et leur défiance vis-à-vis de ce système qui les écrase au service de leur camp, celui des travailleurs et des opprimés, des salariés, dans la lutte pour le renversement du système capitaliste.

Les salariés sont bien présents dans le mouvement, avec leurs bannières et leurs mots d’ordre pour des augmentations de salaire. Depuis le 26 septembre, deux syndicats ont déposé un préavis de grève générale. Des salariés de nombreux secteurs sont présents les jours de mobilisation générale. D’autres, ceux des collectivités, municipaux ou territoriaux, ceux de la Samac, à l’aéroport, du port, des Vedettes Blue Line (ex-Vedettes tropicales) ou d’Odissy (régie des eaux), ont observé plusieurs journées de grève en soutien au mouvement et demeurent solidaires. Certains salariés des hypermarchés ont débrayé le 26 septembre.

La mobilisation contre la vie chère et l’accord bidon du 16 octobre continue donc.

Marianne Tibus LO

BLACK OUT EN GUADELOUPE : LE PRÉFET RÉQUISITIONNE DES SALARIÉS DE LA CENTRALE D'EDF-PEI EN GRÈVE  !

A partir de 8h30, le vendredi  25 octobre, l'ensemble du territoire de la Guadeloupe s'est trouvé sans électricité suite à un mouvement de grève des salariés d'EDF-PEI.

Le préfet Xavier Lefort, a décidé d'activer le centre opérationnel départemental à 8h45 et de réquisitionner les salariés nécessaires au fonctionnement de la centrale thermique EDF-PEI.

Arrêt d'urgence de la totalité des moteurs !

Tôt le matin, des salariés grévistes se sont introduits dans la salle des commandes de la centrale d'EDF-PEI de la Pointe Jarry, et ont provoqué l’arrêt d’urgence de la totalité des moteurs, d'après un communiqué des services de l'État. La gendarmerie, à la demande du préfet, s'est immédiatement rendue sur place pour sécuriser la salle des commandes.

Au-delà de la production de la centrale thermique d'EDF PEI de la Pointe Jarry, c'est bien la quasi totalité de la production électrique de l'archipel qui est aujourd'hui concernée avec des sites tels qu'Albioma au Moule ou encore la centrale géothermique de Bouillante, pourvoyeurs également d'électricité.

Pour assurer la continuité de la production de l’électricité, le représentant de l'État, a également décidé de réquisitionner, par arrêté préfectoral, les salariés nécessaires au bon fonctionnement de la centrale thermique de EDF-PEI.

Le conflit, qui dure depuis le 15 septembre, concerne l'application d'un protocole d'accord, signé à la fin d'une première grève en 2023. À l’époque, le conflit, qui avait duré plus de deux mois, portait notamment sur la titularisation d'intérimaires, mais aussi sur le rattrapage de 5 ans d'arriérés de salaire.

 

GREVES LOCALES

CERGY -réseau de bus du Val-d'Oise toujours paralysé par la grève

La grève des conducteurs se poursuit au sein du réseau de bus de Cergy-Pontoise Confluence. Aucun bus ne circulera ce vendredi 8 novembre 2024. 

Ce vendredi 8 novembre 2024, aucun bus ne circule dans l’agglomération cergypontaine. ©Jérôme CAVARETTA

Par Jérôme Cavaretta Publié le 8 nov. 2024 à 12h23

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La grève des conducteurs se durcit au sein du réseau de bus de Cergy-Pontoise Confluence. Ce vendredi 8 novembre 2024, aucun bus ne circulera dans l’agglomération cergypontaine. « Aucun service ne sera assuré sur l’ensemble du réseau de Cergy Pontoise Confluence jusqu’à nouvel ordre », précise Ile-de-France Mobilités.

A l’appel de Fo, un mouvement de grève reconductible a été lancé jeudi 7 novembre afin de dénoncer une « dégradation des conditions de travail » des chauffeurs avec pour conséquence des dysfonctionnements en cascade sur le réseau de bus géré par Francilité Seine et Oise (Fso), filiale du groupement  Lacroix & Savac, pour le compte d’Ile-de-France Mobilités (Idfm).

« Ça fait longtemps qu’on alerte sur les conditions de travail qui se dégradent depuis la reprise du réseau par Fso, dénonce Force Ouvrière. C’est la gestion de Fso qui est en cause. On ne peut plus avoir de week-end ou de congés, c’est ça la réalité ».

Suppressions en cascade, avalanche de retards, nouvelle numérotation casse-tête : depuis la rentrée, les usagers du réseau de bus de Cergy-Pontoise, 32 lignes auparavant exploitées par la Stivo et Transdev à Conflans-Sainte-Honorine, sont sur les nerfs. Pas un jour sans son lot de dysfonctionnements. Pas un jour sans que des commentaires acerbes sur la gestion des lignes de l’ex-Ville nouvelle n’alimentent les réseaux sociaux.

Courroi de transmission de ce ras le bol puissance 4, le Parti des Travailleurs de Cergy a lancé une pétition pour dire « non à la déréglementation dans les transports en commun » et « exiger un service de transport à la hauteur de ce que l’on paie ». Elle a, à ce jour, recueilli plus de 600 signatures en ligne.

Dans un communiqué, la direction de Fso dit « avoir entendu les revendications d’une partie des salariés, et en conséquence étudie des pistes d’amélioration des conditions de travail et de la qualité de service produite. Les pistes envisagées concernent les rythmes de travail, la qualité du matériel roulant, la production des services, ou les relations avec les salariés. » Fso se dit « totalement impliquée dans sa volonté de mettre en place les actions nécessaires pour continuer d’avancer ensemble dans la construction des éléments permettant la mise en place d’un climat social apaisé ».

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MARSEILLE (BOUCHES DU RHÔNE) : GRÈVE DES ÉBOUEURS, ÇA DÉBORDE DANS DEUX ARRONDISSEMENTS DE LA VILLE, LE CONFLIT DURE DEPUIS QUATRE JOURS !

Les déchets s'entassent et débordent dans de nombreuses rues du 3ème et 14éme arrondissement de Marseille depuis quelques jours. La raison ? Un conflit social entre les éboueurs et agents du centre de tri Véolia et leur direction. Ils dénoncent un climat "sous pression" et ont entamé un mouvement illimité.

Des poubelles qui débordent, des sacs éventrés, depuis vendredi 25 octobre, les déchets ne sont plus ramassés dans deux arrondissements urbains de Marseille : les 3 et 14e.  Depuis vendredi, les salariés de Veolia n'assurent plus que le service minimum.

La boule au ventre !

Après quatre jours de piquet de grève, la colère monte dans les rangs des grévistes, tant leurs conditions de travail sont devenues insupportables, racontent-ils : "Quand j'arrive ici, j'ai envie de repartir à la maison. On n'a pas envie de se lever pour aller travailler, on n'a pas faim à midi", raconte Antoine, dépité, alors qu'il travaille dans cette branche depuis 35 ans. Depuis le rachat en 2021 de la société Bronzo par Veolia, il a vu ses conditions de travail se dégrader.

On a du matériel en moins, du personnel qui n'a pas été repris, des licenciés, pas mal de retraités qui sont partis. On est en sous pression. On aime notre travail, notre activité, mais malheureusement, on vit ici avec une boule au ventre.

Les salariés dénoncent des pressions permanentes de la direction et se disent prêts à continuer la grève tant qu'ils ne seront pas entendus sur les dernières décisions managériales qu'ils ne suivent pas.  "On voudrait la réintégration des salariés qui ont été licenciés et bien entendu, il y a une pétition qui a été faite."

La direction de Veolia se dit ouverte au "dialogue social"!

Des négociations sont en cours.

LUTTE POUR LES SALAIRES 

SATYS (LOIRE ATLANTIQUE) : LA LUTTE POUR LES SALAIRES EST ENGAGÉE !

Les salariés de ce sous-traitant d'airbus sont en lutte pour les salaires.

Des actions sont prévues jusqu’à la fin de semaine devant l’entrée d’Airbus Nantes Atlantic. Ils revendiquent :

Une prime exceptionnelle pour la reconnaissance et les efforts réalisés au sein de l'entreprise.

*La mise en place d'une prime de quart.

*Une revalorisation de la prime d'habillage.

80% des quelques 140 salariés de la production des sites de Bouguenais et Malville se sont réunis devant l'entrée principale d'Airbus.

Satys Aerospace reprend du poil de la bête avec un chiffre d’affaires qui a dépassé les 200 M€ sur le dernier exercice fiscal et en hausse de 13%, Satys Aerospace va ouvrir 20 nouvelles cabines de peinture avions d’ici 2028 et veut aussi accélérer sur l’activité du traitement de surfaces.

 SAVERGLASS À FEUQUIÈRES (OISE) :  LA DIRECTION PROPOSE UNE BAISSE DES SALAIRES !!!

Saverglass à Feuquières propose une baisse de 7 % des salaires pour faire face à une situation difficile à la verrerie. Pascal Vallée, délégué CGT, tire la sonnette d'alarme.

Saverglass, la verrerie de  Feuquières proposerait à ses salariés une baisse de salaire de 7 % sur les six prochains mois pour préserver l’emploi. À ce stade, rien n’est signé mais les négociations ont commencé avec l’ensemble des syndicats. Et dans l'usine de Feuquières, ça grince des dents.

Pascal Vallée, délégué syndical CGT chez Saverglass à Feuquières juge que « l’heure est grave ». En convalescence depuis six mois, le salarié titulaire CSE à la CGT se dit préoccupé par la situation. « Pour le moment, ce contrat est refusé par les salariés », estime Pascal Vallée, qui assure que « tous les syndicats sont unis».

Les salariés refusent les 7% de baisse de salaire !

Aujourd’hui, le plan proposé par la direction n’est pas du goût des syndicats. Et notamment de la CGT.

Nous attendons l’expert-comptable choisi par nos soins pour vérifier la véracité des propos de la direction. Si les résultats ne sont réellement pas bons, il faudra certainement négocier.

L'accord de performance collective créé par Emmanuel Macron dès 2017, permet en effet aux entreprises d’aménager la durée du travail et la mobilité du salarié afin de préserver l’emploi.

C’est du chantage à l’emploi !

On ne peut avoir que des doutes !

« La direction nous dit que les cadres dirigeants vont réduire leurs salaires de 30 %. Mais nous n’avons aucune preuve. On ne peut avoir que des doutes ». assure-t-il.

On a perdu 200 personnes en un an. On a peur.

Rappelons qu’en avril 2023, 1.385 salariés faisaient tourner l’usine de Feuquières. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 1.180.

Quant à la baisse des salaires de 7 % sur six mois, le délégué syndical développe : « Les 7 % de baisse nous engageraient pour les six prochains mois. Mais que se passera-t-il le 7ème mois ? »

Plusieurs réunions depuis la semaine dernière ont déjà eu lieu en fonction des horaires de travail de chacun pour entendre l’avis des salariés. Et ce n’est sûrement pas tereiné. « Il ne faut surtout pas signer un tel accord. On ouvre une boîte de Pandore ».PRC

Commerces et grandes surface

Plus de 3 000 fermetures de magasins liées aux procédures depuis 2020 [Etude] Sur l'ensemble de la période 2020-2023, un peu plus de 100 procédures ont été dénombrées en France, concernant un total de 80 enseignes dont 44 % appartiennent au secteur du textile et de la chaussure.20 sept. 2023

Casino tire définitivement le rideau : la liste des supermarchés qui vont fermer d'ici le 5 octobre

Casino, c'est définitivement terminé. Après plusieurs mois de reprise et de fermeture de ces quelque 300 magasins, le 5 octobre, les dernières enseignes seront fermées.

L’enseigne Casino, c’est bientôt terminé. Dans les zones commerciales de France, il sera désormais impossible de voir les lettrines rouges du supermarché sur les devantures. La marque, submergée par les dettes, a été contrainte de céder la totalité de ses quelque 300 hypermarchés et supermarchés.Pour le 30 septembre et le 5 octobre 2024, 22 magasins doivent définitivement fermer leurs portes. Trois d’entre eux doivent être repris. La liste, qui signe la fin définitive de la société, a été communiquée par Casino à actu.fr

 AUCHAN : UN PLAN SOCIAL D’AMPLEUR ANNONCÉ LE 5 NOVEMBRE ?

Les CSE des différentes entités juridiques d’Auchan ont été convoqués mardi 5 novembre, les syndicats redoutent un plan social d’importance.

C'est l’ensemble des CSE (comité social et économique) des différentes instances du groupe qui a été convoqué. Cela indique que l’éventuelle annonce concernerait différentes structures, ce qui va dans le sens d’une grande réorganisation suggérée lors de l’annonce des résultats semestriels en juillet. L’ordre du jour évoquerait, « un point sur la situation de l’entreprise et ses projets ».

Après des performances décevantes en 2023, la holding ELO (Auchan, New Immo, Oney) a ainsi publié fin juillet des résultats en baisse pour le premier semestre 2024. Le résultat net ressort à - 981 millions d’euros contre - 215 millions d’euros un an avant. « Le plan stratégique, costaud, appelle à beaucoup de radicalité et à du courage », estimait alors Antoine Grolin, PDG d’ELO. Guillaume Darrasse, directeur général d’Auchan Retail et président d’Auchan Retail France, parlait, lui, « de volontarisme et de détermination ».

Une organisation « plus efficace » !

Auchan a déjà annoncé une réduction moyenne de 25 % des surfaces de vente et un parc d’hypermarchés majoritairement constitué à l’avenir de magasins sous la barre des 10.000 m². « Nous visons une taille cible de 8.000 m²Au total, ce sont 300.000 m² en moins d’ici à 2027 dont 50.000 m² dès 2024. »

Dès le mois de juillet, les syndicats redoutaient la suppression de milliers d’emplois dans les magasins. Car le distributeur nordiste prévoit aussi de se repositionner sur les prix, notamment grâce à son partenariat sur les achats avec Intermarché. Il veut également « proposer la bonne offre » avec un choix plus lisible, développer la franchise (en doublant le nombre de magasins franchisés d’ici à fin 2024, sachant qu’ils étaient 321 fin 2023) et s’organiser de manière plus efficace, notamment dans ses fonctions IT et Data. Ce qui implique des changements dans les structures et les organisations.

 SANTÉ et HÔPITAUX

SANTÉ MENTALE DES ÉTUDIANT-ES : SOUTIEN AUX SALARIÉ- ES DE LA CROIX-ROUGE EN LUTTE !

Depuis le 9 octobre, les salarié-es des BAPU (Bureau d’aide psychologique universitaire) et des CMPP (Centres médico-psycho-pédagogiques) de la Croix-Rouge sont en lutte : ils et elles réclament les moyens de faire correctement leur travail. La mobilisation, qui a commencé par quatre jours de grève majoritaire, a été déclenchée par le projet de mettre en place une pointeuse dans les centres et de supprimer le temps de formation et de recherche qui permet au personnel médical d’actualiser ses savoir-faire et de fournir des soins de bonne qualité. Ces transformations s’ajoutent à des baisses de moyens humains et financiers et à de la désorganisation causée par un management déconnecté du terrain. Cela conduit à une dégradation continue du service rendu par ces centres.
Plutôt que d’investir dans les embauches ou la hausse des salaires ridiculement bas, la Croix Rouge préfère sous-traiter la gestion de ses centres à un consultant venu du secteur privé lucratif, pour un coût de plus de 100 000 €… Résultat : un profond mal-être parmi les salarié-es de la Croix-Rouge, des démissions et arrêts maladie, des sous-effectifs permanents… et un service dégradé pour les patient-es, avec des listes d’attente qui s’allongent jusqu’à plusieurs années. Pourtant, leur mission est vitale pour des milliers d’étudiant-es : les BAPU permettent un suivi gratuit et sans limite de nombre de séances. L’Union nationale des syndicats CGT de l’enseignement supérieur et de la recherche (CGT FERC Sup), réunis en Conseil National du 16 au 18 octobre 2024, soutient pleinement cette lutte, car nous voyons chaque jour à quel point les étudiant-es ont besoin de ces serv La santé mentale a été déclarée Grande cause nationale pour 2025 : on peut dire que c’est mal parti. Il est temps de passer des paroles aux actes et d’augmenter en urgence la dotation des structures de prise en charge de la santé mentale des étudiant-es, afin de permettre aux travailleur-ses de faire correctement leur travail.

BUDGET DE LA SÉCURITÉ SOCIALE : MOBILISATION DES PERSONNELS DE SANTÉ DU MARDI  29 OCTOBRE À L'APPEL DES SYNDICATS AVANT UNE GRÈVE RECONDUCTIBLE DU 4 NOVEMBRE AU 21 DÉCEMBRE !

L'intersyndicale veut dénoncer le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025, discuté à l'Assemblée nationale depuis lundi.

L’intersyndicale des professionnels de santé, réunissant la CGT, FO, Solidaires et Unsa, a appellé à une journée de mobilisation mardi 29 octobre pour dénoncer le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, discuté depuis lundi à l'Assemblée nationale. Les syndicats de la fonction publique hospitalière ont par ailleurs déposé lundi un préavis pour une grève nationale reconductible du 4 novembre au 21 décembre.

L'augmentation prévue de 2,8% des dépenses de l'assurance-maladie et de 3,1% des établissements publics de santé "sont loin de répondre aux besoins""Aujourd'hui ce PLFSS est loin des attentes des usagers, loin des attentes des professionnels de la santé", a alerté Malika Belarbi, secrétaire départementale de la CGT Santé action sociale des Hauts-de-Seine. "On nous applaudissait pendant le Covid et nous redevenons ces fainéants de fonctionnaires qui coûtent cher, cela commence à faire de trop et les agents ont envie de le dire", a dénoncé l'intersyndicale de la santé . Dans le viseur des syndicats, la volonté du ministre chargé du Budget Laurent Saint-Martin de passer à trois jours le délai de carence des fonctionnaires en cas d’arrêt-maladie, contre un aujourd’hui, et réduire l’indemnisation des arrêts-maladies à 90% contre 100% actuellement afin d’aligner le secteur public sur le privé.

Les premiers touchés, ce seront les urgences !

La Fédération hospitalière de France (FHF) dénonce de son côté une augmentation de l'enveloppe accordée aux hôpitaux "en trompe-l’œil", dans la mesure où l'exécutif prévoit une hausse des cotisations de retraite du personnel hospitalier, qu'il envisage d'imposer aux hôpitaux publics. "Derrière, il faut défalquer l'augmentation des cotisations retraites. C'est plus d'un milliard d'euros sur la totalité", a souligné Arnaud Robinet, président de la FHF. Par ailleurs, en intégrant le retard accumulé du fait du sous-financement de l'inflation en 2023 et 2024, la progression réelle n'est que de 0,2%, soit environ 200 millions d'euros,a-t-il jugé. Une enveloppe bien loin des 6% que la FHF estimait nécessaire. 

Ça ne permet pas de donner des perspectives, ça ne permet pas d'effectuer des recrutements qui devraient être effectués pour améliorer à la fois les conditions de travaux et la qualité de prise en charge des usagers", a déclaré Gilles Gadier, secrétaire fédéral de la Fédération Service public et Santé Force ouvrière.

"Les premiers touchés, ce seront les urgences", a regretté Olivier Youinou, secrétaire général syndicat Sud santé AP-HP. "Et avec les urgences, ce sera la prise en charge de toutes ces personnes qui n'ont plus d'accès à la santé autre que l'hôpital. La médecine de ville n'est plus en mesure de prendre en charge la population", a-t-il déploré. "Il y aura tous les effets qui seront moins visibles sur les autres services d'aval des urgences notamment, où le manque de lits, faute d'effectifs, faute de personnel, se fera sentir aussi", a-t-il ajouté. ( sources PRC)

CRISE DE L'HÔPITAL : PRÈS DE 4 900 LITS D'HOSPITALISATION ONT ÉTÉ FERMÉS EN 2023, SELON LA DREES !

Les soignants critiquent régulièrement ces fermetures de lits, qui saturent les services, mettent les équipes sous pression et accentuent les tensions dans les services d'urgences.

C'est l'un des symboles de la crose que traverse le secteur de la santé. Dans les hôpitaux publics et privés français, 4.962 lits d'hospitalisation complète (avec nuitée dans l'établissement) ont été supprimés en 2023, selon une étude publiée jeudi 31 octobre par la Direction statistique des ministères sociaux (Drees). Au 31 décembre, les 2.962 hôpitaux publics, privés et privés non lucratifs disposaient de 369.423 lits d'hospitalisation, soit une baisse de -1,3% par rapport à l'année précédente.

Depuis 2013, 43.500 lits ont été fermés, selon le dernier bilan de la Drees, qui confirme "une tendance observée depuis plusieurs années", reflétant d'une part la volonté des pouvoirs publics de "réorganiser" les soins vers plus "d'ambulatoire" (c'est-à-dire sans passer la nuit à l'hôpital) mais aussi les pénuries de personnel, qui ne "permettent pas de maintenir" tous les lits ouverts.

En dix ans, cette baisse de 10,5% du nombre de lits d'hospitalisation complète s'est ainsi accompagnée d'une hausse de 31% des places d'hospitalisation partielle (20.900 places supplémentaires), pour arriver en 2023 à un total de 88.504 places. De même, les capacités de prise en charge en hospitalisation à domicile continuent d'augmenter (+4,1%) pour arriver à 24.100 patients soignés à la maison.

En plein débat sur le budget !

La promesse de l'ex-ministre Aurélien Rousseau à l'automne 2023 de "rouvrir plusieurs milliers de lits d'ici la fin de l'année" n'a donc pas été tenue. Si les lits ferment, "ce n'est pas pour des raisons budgétaires", mais en raison du "manque d'attractivité" des métiers du soin, avait-il alors assuré.

Le recul de la capacité d'hospitalisation complète est d'ailleurs "plus rapide" ces quatre dernières années qu'avant la crise sanitaire, d'après la Drees : elle diminuait d'environ 0,9% par an en moyenne sur la période 2013-2019. Le dernier bilan note un recul particulièrement marqué des lits de psychiatrie (-2,4%), principalement dans le secteur public.

Les soignants critiquent régulièrement ces fermetures de lits, qui saturent les services, mettent les équipes sous pression et accentuent les tensions dans les services d'urgences, faisant fuir de plus en plus de professionnels de l'hôpital.

Ces chiffres sont publiés en plein débat parlementaire sur le budget 2025 de la Sécurité sociale dont le gouvernement veut contenir le déficit à 16 milliards d'euros contre 18 milliards en 2024. Quatre syndicats (CGT, FO, Sud et Unsa) ont de leur côté déposé un préavis de grève courant du 4 novembre au 21 décembre pour protester contre ce budget.

 

MONDE

ÉTATS-UNIS/BOEING : LES OUVRIERS REJETTENT LA PROPOSITION D’ACCORD ET ENTAMENT LEUR 6 ÈME SEMAINE DE GRÈVE!

«Pas de pensions, pas d’avion » affirmait une pancarte sur un piquet de grève des usines Boeing de Seattle en début de semaine. Les membres de l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (IAM) se sont prononcés hier en fin de journée sur les dernières propositions de leur direction. Par 64 % des voix, ils ont rejeté l’offre de Boeing mise sur la table samedi dernier, après d’intenses négociations avec leur syndicat, sous le patronage de la secrétaire d’État américaine au Travail par intérim Julie Su.

Celles-ci prévoyaient une augmentation des salaires de 35 %, étalée sur quatre ans, dont 12 % la première année, ainsi qu’une prime exceptionnelle de 7.000 dollars et des cotisations accrues à leurs comptes d’épargne-retraite. Une offre supérieure à la précédente, le mois dernier, qui prévoyait une augmentation salariale de 30 %. Et nettement supérieure à la proposition initiale de Boeing de +25% qui avait été rejetée par 94,6 % des ouvriers des usines de Seattle et avait été à l’origine du mouvement de grève débuté le 13 septembre. Mais la proposition d’accord de fin de grève, outre qu’elle n’entérine pas la demande d’augmentation des membres de l’IAM de 40 %, n’inclut pas le rétablissement du régime de retraite à prestations définies. Celui-ci avait été supprimé en 2014, après que les travailleurs de Seattle y aient consenti, sous la menace de l’avionneur de faire construire le 737 Max et le 777X dans des installations non syndiquées.

Les 33.000 machinistes des usines Boeing du nord-ouest américain poursuivent donc leur mouvement de grève entamé il y a quarante jours. Et ce, à moins de deux semaines des élections présidentielles américaines, alors que Boeing a annoncé son intention de supprimer 17.000 emplois dans le monde (10 % de ces effectifs), pour faire face à la crise qu’il traverse depuis les graves accidents de 2018 et 2019 et l’immobilisation au sol pendant 20 mois de l’avion phare de la compagnie.

 

ITALIE : LES PETITES MAINS DU TEXTILE SE RÉVOLTENT !

Des ouvriers étrangers ont déclenché des grèves dans l’un des plus grands centres du textile d’Europe, près de Florence. Un gros accroc qui met en lumière un système d’exploitation généralisé.

Cela fait maintenant deux semaines que des dizaines d’ouvriers, tous pakistanais et pour la plupart demandeurs d’asile, ont déclenché des grèves dans huit entreprises du district de Prato, au nord de Florence, en Italie. Étendu sur une dizaine de communes, c’est l’un des plus grands centres de production textile et d’habillement en Europe. Plus de 6.600 entreprises et 41.200 ouvriers fournissent des marques de prêt-à-porter et même de haute couture. Parfois dans des conditions indignes.

Pas de congés, pas d’arrêt maladie !

Alors que la loi prévoit 40 heures de travail par semaine, sur 6 jours maximum, certaines entreprises imposent douze heures par jour, sept jours sur sept, souvent au noir ou seulement en partie déclarées pour détourner les soupçons. Quand on est sans papiers ou demandeur d’asile, c’est cela ou rien. Pas de congés payés non plus. Et pas question de se mettre en arrêt maladie. Dans ce cas, ils sont renvoyés. Et les conditions de sécurité ne sont pas garanties, tout cela pour un salaire de 1.200 € par mois en moyenne.

Quinze jours après le début du mouvement, toutes les sociétés ont fini par accepter de régulariser leurs ouvriers non déclarés. Cette poussée de fièvre chez les petites mains du textile n’est que la pointe émergé de l’iceberg. Quand nous avons commencé à entrer dans les entreprises, en 2019, nous avons compris que le système était très répandu à Prato, poursuit Sarah Caudiero. Combien de travailleurs concernés ? Difficile à estimer. Ces entreprises travaillent sur commande et recrutent en fonction des besoins, explique Emilio Santoro, professeur de droit à l’Université de Florence.

Cascade opaque de sous-traitants !

Dans le district de Prato, ce système est ancien. Avant l’immigration chinoise des années 1990, le travail irrégulier était déjà une réalité, souligne Sarah Caudiero. Ces trente dernières années, les entreprises chinoises sont peu à peu devenues majoritaires dans le secteur de l’habillement. Beaucoup exploitent, à leur tour, leurs ouvriers, aujourd’hui chinois, pakistanais ou bangladais. Quant aux marques qui en bénéficient, c’est l’omerta. La chaîne de fabrication est difficile à remonter, en raison de la cascade de sous-traitance à des micro-entreprises, avance Aksel Fazio, conseiller communal de Prato. Depuis septembre, le syndicat mène toutefois une campagne contre le maroquinier de luxe allemand Montblanc, accusé d’avoir changé de fournisseur au Prato après que les ouvriers ont obtenu de meilleures conditions de travail.

 


Un article de Barbaria sur la monstrueuse tragédie de Valence, en Espagne

  PERSONNE NE NOUS FERA TAIRE. NOUS PARLERONS AU NOM DE NOS MORTS*   Publié le 6 Novembre 2024 par Barbaria, Nous le savons parfai...