
Pour
la première fois, Nétanyahou fait du nettoyage ethnique de Gaza un
objectif de guerre officiel
Sachant
qu'il bénéficie du soutien total de l'administration Trump, le
gouvernement israélien se livre à des actes criminels d'une ampleur
inouïe.
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La
faillite politique de la réunion anti-guerre du 24 mai à Paris de
Révolution
Permanente
RP
cherche à concilier des phrases creuses sur la révolution,
l'internationalisme et le trotskisme avec ses alliances réelles avec
les partis staliniens, sociaux-démocrates et libéraux pro-guerre,
ainsi qu'avec les bureaucraties syndicales nationalistes.
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L’Ukraine
et ses déserteurs. Partie II : Guerre et révolution ?
Alors que les petites sectes de la dite
"gauche communiste" se contentent de radoter des banalités
contre la guerre ou en recopiant des infos insignifiantes, voici deux
articles extraordinaires qui traitent concrètement et lumineusement
du point de vue politique marxiste sur base de la réalité
géopolitique et de classe: https://dndf.org/?p=21701#comment-654637
Ce
texte de René Naba, qui a comme qualité d' essayer de replacer des
événements et conflits parcellaires dans leur globalité mondiale,
Journaliste-écrivain, ancien responsable du Monde arabo musulman
au service diplomatique de l'AFP, puis conseiller du directeur
général de RMC Moyen-Orient, responsable de l'information, membre
du groupe consultatif de l'Institut Scandinave des Droits de l'Homme
et de l'Association d'amitié euro-arabe. Auteur de "L'Arabie
saoudite, un royaume des ténèbres" (Golias), "Du
Bougnoule au sauvageon, voyage dans l'imaginaire français"
(Harmattan), "Hariri, de père en fils, hommes d'affaires,
premiers ministres (Harmattan), "Les révolutions arabes et la
malédiction de Camp David" (Bachari), "Média et
Démocratie, la captation de l'imaginaire un enjeu du XXIme siècle
(Golias). Depuis 2013, il est membre du groupe consultatif de
l'Institut Scandinave des Droits de l'Homme (SIHR), dont le siège
est à Genève et de l'Association d'amitié euro-arabe. Depuis 2014,
il est consultant à l'Institut International pour la Paix, la
Justice et les Droits de l'Homme (IIPJDH) dont le siège est à
Genève. Editorialiste Radio Galère 88.4 FM Marseille Emissions
Harragas, tous les jeudis 16-16H30, émission briseuse de tabous.
Depuis le 1er septembre 2014, il est Directeur du site Madaniya.
Tous
les articles de René Naba
Dernière mise à jour le 22 janvier 2024
La
guerre d’Ukraine : Enjeu central pour le contrôle du
Heartland.
Une parfaite illustration du discours disjonctif
occidental
La Palestine, véritable test de
la crédibilité de l’Occident.
«L’Europe de l’Atlantique à l’Oural», un rêve
désormais brisé.
Texte de l’intervention de l’auteur à un
colloque organisé à Genève le 18 mars 2022 par le
Centre International de Lutte contre le Terrorisme (CILT), dont
l’auteur en est le vice président, sur le thème:
«Équilibrer la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme
violent, d’une part, et les Droits de l’Homme, d’autre part».
Who rules East Europe
commands the Heartland;
who rules the Heartland commands
the World-Island;
who rules the World-Island commands the
world.
— Mackinder, Democratic Ideals and Reality,
p. 150
La guerre d’Ukraine n’est pas accidentelle,
résultant d’un dérapage fortuit ou d’un enchaînement
incontrôlé des événements, ou pis d’un comportement impulsif
d’un dirigeant éruptif. Non la guerre d’Ukraine constitue un
objectif majeur de la stratégie contemporaine et, face à la débâcle
de l’OTAN en Afghanistan, l’enjeu central du contrôle du
Heartland, le centre du Monde, en application des préconisations de
Halford John Mackinder, le fondateur de la géopolitique
contemporaine.
Ce professeur de géographie à Oxford University
(RU) estimait tout bonnement que quiconque contrôle l’Europe de
l’Est commande le cœur du Monde.
Selon Mackinder, le Heartland qui représente les
2/12 de la terre est composé des continents euro-asiatiques et
africains. Il est donc impératif de tenir ce Heartland, –vaste
plaine s’étendant de l’Europe centrale à la Sibérie
occidentale qui rayonne sur la Mer Méditerranée, le Moyen Orient et
le sud de la Chine– et qui a constitué la voie par excellence des
invasions mongoles de l’Europe du XIII e siècle et du XIV e
siècle) de Gengis Khan et de Tamerlan.
L’enjeu est donc de taille et explique la
formidable guerre psychologique engagée par les médias occidentaux
pour discréditer la Russie, coupable d’avoir bravé le primat de
l’Otan en Europe depuis l’effondrement du bloc soviétique, en
1989, en vue de briser net le grignotage atlantiste des anciennes
marches de l’Empire soviétique (Pologne, Hongrie, Pays baltes
etc..).
A ce titre, la guerre d’Ukraine, par ses excès de
langage et ses omissions, a constitué une parfaite illustration du
discours disjonctif occidental et révélé le tréfonds de la pensée
d’une fraction de l’élite occidentale.
Désigné communément dans le jargon journalistique
de «double standard», le discours disjonctif est un discours
prônant la promotion des valeurs universelles pour la protection
d’intérêts matériels. Il est en fait un discours en apparence
universel mais à tonalité morale variable, adaptable en fonction
des intérêts particuliers des États et des dirigeants. Dans un
monde où l’hypocrisie n’est pas de mise, un tel double langage
est plus crûment qualifié de duplicité ou d’hypocrisie.
De l’égarement de la pensée
occidentale.
Dans la guerre psychologique, les médias
occidentaux s’en sont donnés à cœur joie pour diaboliser
Vladimir Poutine.
Traiter le président russe de «criminel de guerre»
est en effet de bonne guerre de la part de son rival américain Joe
Biden, désireux de se livrer à une démonstration de force en trois
directions:
L’Ukraine, au delà
l’Europe, théâtre privilégié des manœuvres d’encerclement
de la Russie depuis une décennie et victime à ce titre d’un jeu
de billards à trois bandes.
La Chine, pour
tenter de la dissuader de se livrer à pareille opération en
direction de Taïwan , que Pékin considère comme faisant partie
partie intégrante de la Chine, dont elle avait été détachée
arbitrairement lors de l’avènement du régime communiste.
L’opinion américaine en campant une posture
de chef de guerre, soucieux de ménager la croissance américaine et
le budget des ménages en maintenant à bas prix le prix du
carburant afin de ne pas compromettre les résultats des élections
de mi mandat américaines, de novembre 2022.
Au prix de faire les yeux de Chimène au boucher de
Riyad, l’ordonnateur d’une décapitation de 81 opposants
saoudiens, dans la semaine même de l’intervention russe en
Ukraine, Mohamad Ben Salmane; Un interlocuteur particulièrement
recommandable du fait de ses états de service, l’équarrisseur du
journaliste Jamal Khashoggi et co-agresseur du Yémen.
Toute honte bue, l’Occident a même dépêché
deux de ses plus éminents représentants, –Emmanuel Macron, le
président français de la Patrie des Droits de l’Homme et le
britannique Boris Johnson, le pays doyen des démocraties
occidentales de l’époque contemporaine–, à Riyad pour tendre la
sébile, dans un remake de l’humiliant voyage à Canossa du Moyen
Age , en vue de dédouaner aux yeux de leur opinion le sanguinaire
wahhabite.
Ces quatre vingt et une (81) décapitations ont
porté à 220 décapitations le total des suppliciés saoudiens en un
an, sans un murmure de protestations de la part des éditocrates
volontiers sentencieux et moralisateurs par ailleurs, dès lors qu’il
ne s’agit pas de leurs portefeuilles.
Sauf à être animé d’une mauvaise foi crasse,
quiconque doté des rudiments de la stratégie planétaire ne pouvait
ignorer que les États Unis ne resteraient pas inerte face à la
débâcle de Kaboul, en Août 2021, particulièrement à son
monumental impact psychologique sur le rôle dirigeant du leadership
occidental sur le reste de la planète. D’autant plus
impérativement que le reflux militaire atlantiste en Afghanistan
s’est doublé de la percée russe en Afrique francophone avec la
fin de l’opération française du Barkhane au Mali, tendant à
accréditer l’impression d’une débandade des «anciens maîtres
du monde».
Sauf à être frappé d’amnésie précoce,
anticiper, de surcroît, la réaction du Kremlin était chose
d’autant aisée pour les Américains que l’une des crises
majeures de l’époque de la guerre froide, la crise des missiles de
Cuba, en 1962, avait précisément mis aux prises les États Unis et
l’Union Soviétique d’alors, et, débouché sur le retrait
concomitants des missiles soviétiques de Cuba et des missiles
américains de Turquie, le flanc sud de l’Otan.
Pour avoir délibérément ignoré les règles de
base de la gestion de crise, l’Ukraine, ce pays culturellement
jumeau et frontalier de la Russie, a été amputé une première fois
de la Crimée et de son importante base navale de Sébastopol, en
2014; Puis, huit ans plus tard, en 2022, de la région russophone du
Donbass, désormais réduit à la 4eme semaine du conflit, au statut
de futur ex candidat potentiel au pacte atlantiste.
De la tonalité du discours
dominant à propos de la guerre d’Ukraine et de sa distorsion.
Au diapason, dès l’intervention de la Russie
contre l’Ukraine, le 24 Février 2022, les médias occidentaux ont
pris fait et cause pour les Ukrainiens, dans un soutien sans nuance,
célébrant des faits et gestes, qu’ils condamnent sévèrement
ailleurs.
1 ère guerre en Europe ? Cocktails
Molotov … Voyons voir
Mieux, pour galvaniser la solidarité avec la
blanche Ukraine, ils mettront en exergue le fait que la guerre
d’Ukraine est le premier conflit en Europe depuis la fin de la 2me
guerre mondiale et l’effondrement du bloc soviétique, occultant
délibérément la destruction de la Yougoslavie par l’Otan dans la
décennie 1990, en vue d’éliminer toute structure pouvant faire
barrage à l’extension du pacte atlantiste dans l’ancienne chasse
gardée soviétique; de même que la guerre de Géorgie en 2008, pour
sécuriser un glacis de la Russie dans ses zones limitrophes. Un
schéma identique à celui qui a provoqué l’intervention russe en
Ukraine.
A l’unisson, les médias occidentaux
s’émerveilleront de l’entraînement au maniement des cocktails
Molotov par les femmes ukrainiennes, alors que dans d’autres temps
et sous d’autres cieux, ils fustigeaient avec la plus extrême
vigueur le lancer de pierre d’adolescents palestiniens contre des
soldats israéliens, quand bien même les bombes incendiaires ont un
effet infiniment plus dévastateur que des frondes palestiniennes.
La figure inversée du petit David palestinien
terrassant avec une fronde le géant israélien Goliath provoque
encore de nos jours de sueurs froides dans les chaudes chaumières de
la bonne conscience occidentale.
Le remake des tirailleurs africains
Les Européens, particulièrement, habituellement
grincheux à l’égard des migrants par crainte de leur «grand
remplacement démographique », se sont ainsi portés
volontaires par milliers pour l’accueil des réfugiés et la
mobilisation d’importantes collectes de vivres et de fonds, sans
conditionner, curieusement, cet élan de générosité au respect des
valeurs professées précisément par les grandes démocraties
occidentales… à savoir, notamment la libre circulation des
personnes.
Dans le cas particulier de l’Ukraine, la liberté
des Africains résidant dans ce pays en guerre, –une guerre à
laquelle ils sont totalement étrangers–, de retourner dans leur
pays d’origine, sans qu’il ait été possible de savoir si cette
omission relevait d’un fâcheux oubli ou bien d’une posture de
mépris… d’un mépris caractéristique des nantis face au sort
des plus démunis.
Aucun pétitionnaire compulsif, qui dicte
habituellement la règle du jeu, n’a protesté, à titre d’exemple
–pour l’exemple- contre la volonté de Kiev d’enrôler les
Africains résidant dans le pays dans la guerre contre la Russie en
un vieux remake des «Tirailleurs africains» de la 1e Guerre
mondiale (1914-1918). Embrigadés dans des conflits qui leur étaient,
étymologiquement, totalement étrangers, ces Africains feront office
de «chairs à canon» pour défendre, paradoxalement leurs
colonisateurs contre les oppresseurs de leurs propres oppresseurs.
Sur les tirailleurs africains, cf ce lien:
https://www.renenaba.com/le-bougnoule-sa-signification-etymologique-son-evolution-semantique-sa-portee-symbolique/
De la prégnance d’une posture
proto-fasciste de discrimination: Le cas de la France
Sous des effets de robe et de plume, les survivances
racialistes sont tenaces et vivaces en France, la «Patrie des Droits
de l’Homme».
Ainsi M. Jean Louis Bourlanges, président de la
commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale
française, a eu l’outrecuidance de vanter l’immigration de
qualité qui résulterait de l’afflux d’Ukrainiens en France par
comparaison avec les Afghans, les Irakiens ou les Syriens. M.
Bourlanges, pourtant député Modem, une formation qui se revendique
de la «Démocratie Chrétienne», a assuré que les Ukrainiens
constitueraient en France une «immigration de grande qualité, dont
on pourra tirer profit», faisant valoir qu’elle était composée
«d’intellectuels». Il en est résulté de ces propos qu’il
existe de par le monde des réfugiés moins utiles sans doute en
raison du fait qu’ils sont culturellement trop différents. Plus
explicitement: Pas chrétiens ou pas Européens.
Dans la foulée, des commentateurs ont eté conduits
à distinguer «accueil de réfugiés» en parlant des Ukrainiens,
mais «crise des migrants», quand il s’agit du sort des
«basanés»…Irakiens, des Syriens ou des Afghans. Beaucoup de
commentateurs et éditorialistes de renom se sont d’ailleurs
paresseusement laissés aller à ces raccourcis conscient ou
inconscient depuis le déclenchement du conflit le 24 Février 2022.
Pour aller plus loin sur ce thème, cf ces deux
liens :
De l’extension du concept de Max
Weber de la «violence organisée de l’état», de son détournement
sur le plan international.
Maîtres du Monde pendant six siècles, les états
occidentaux se sont longtemps vécus comme les seuls véritables
acteurs de la scène internationale, s’arrogeant, au plan
international, le monopole de la violence légitime– une notion
conceptualisée sur le plan par le sociologue allemand Max Weber, en
1919–. Non seulement de s’arroger ce monopole, mais de décréter
le bien et le mal, sans juger si leur action est bonne ou mauvaise.
Depuis six siècles, toutes les interventions
occidentales dans le tiers monde se sont en effet faites sous de faux
prétextes masquant mal la supériorité que se font les Occidentaux
que se font d’eux mêmes par rapport aux autres civilisations. Des
concepts qui masquaient mal en fait des visées prédatrices.
La colonisation occidentale de l’humanité a été
justifiée par le concept saugrenue de «Fardeau de l’Homme blanc»
ou de la «Charge d’aînesse», et, à l’époque contemporaine,
dans l’ère post décolonisation par la notion d’«ingérence
humanitaire», et sa variable «le devoir de protéger».
Il en a été ainsi de la Libye, en 2911, dont la
destruction a provoqué la déstabilisation de la zone sahélienne,
jadis le pré-carré de la France.
Il en a été aussi de la destruction de la Syrie,
l’année suivante, en vue de neutraliser l’ultime pays du champ
de bataille avec le Liban à ne pas avoir pactisé avec Israël, qui
a provoqué un flux migratoire avec son cortège d’attentats
terroristes dans la sphère occidentale et une islamophobie
corrélative.
Il en a été auparavant de l’Irak (2003), sous le
fallacieux prétexte de la présence dans ce pays d’armes de
destruction massive (ADM).
Telle est du moins l’impression qui prévaut au
terme d’une étude exhaustive d’un demi siècle d’ingérence
occidentale en direction du monde non occidental.
Du vote africain à l’ONU lors du
débat sur l’Ukraine.
Une analyse du vote des pays africains lors du débat
de l’Assemblée générale sur l’Ukraine, a révélé une
défiance de l’Afrique envers l’Occident. Trente-cinq pays se
sont abstenus de condamner l’«agression contre l’Ukraine»,
parmi lesquels dix-sept africains, dont le Sénégal, président en
exercice de l’Union Africaine.
Se superposant à la décision de l’Union
Africaine de suspendre Israël de sa qualité de membre observateur
de l’organisation pan africaine, le vote africain sur l’Ukraine à
l’ONU pourrait donner une indication sur le nouveau comportement de
l’Afrique face à ses anciens colonisateurs, dans un paysage
dévasté par trois années terribles (2020-2022): Une pandémie
mortifère et un confinement planétaire. Du jamais vu dans les
annales de l’histoire contemporaine. Avec, en superposition, une
guerre en Europe qui est en train de provoquer un nouveau
bouleversement du monde.
Pour aller plus loin sur ce thème
A – Le Covid:
Concrètement pour le Tiers monde, le Covid a
entraîné un double tarissement: le tarissement du flux migratoire
et le tarissement des transferts de fonds. Une double peine en somme,
matérialisée par une baisse de 85 milliards de dollars des
transferts de la diaspora en deux ans (2020 et 2021). Ces chiffres ne
tiennent pas compte de l’exercice 2021.
Ainsi le Sénégal qui compte une diaspora de
600.000 personnes, les transferts de la diaspora, de l’ordre de 7
milliards de dollars, représentent 9,1 pour cent du produit
intérieur brut, soit autant que l’aide publique au développement
que ce pays reçoit des pays occidentaux. Au Sri Lanka, les
transferts représentent 18 pour cent du PIB. En Haïti, où le
premier ministre a été assassiné par des mercenaires, les
transferts de la diaspora représentent 33 pour cent du PIB. L’Inde
et le Pakistan, dont une forte concentration de leurs travailleurs
expatriés se trouvent dans les riches pétromonarchies, ont
particulièrement souffert du confinement. entraînant une réduction
considérable des revenus et partant des transferts.
B- Le sommet Europe-Afrique: un parfait
exemple de la cécité occidentale
Le Covid n’est pas l’unique responsable de la
recrudescence de la violence en Afrique, particulièrement contre la
présence occidentale. Le sommet Union Européenne et Union Africaine
qui s’est tenu le 19 février 2022 à Bruxelles est à cet égard
éloquent de la cécité politique des dirigeants occidentaux.
L’Afrique, qui est à l’origine de la prospérité
du Monde occidental, tant par la traite négrière que par
l’exploitation des richesses du sous sol du continent, …
l’Afrique qui compte 50 états et dont la population s’élève à
près d’un milliard de personne, ne dispose pas d’un siège au
Conseil de Sécurité de l’ONU. Pas même d’un strapontin.
Il en est de même de l’Asie, qui compte les 2/3
de l’humanité près de 4,5 milliards de personnes et abrite quatre
puissances nucléaires (Chine, Inde, Pakistan, Corée du Nord) et
deux puissances du seuil nucléaire (le Japon et l’Iran), ne
disposent, quant à elle, que d’un siège permanent (Chine), alors
que l’Occident en dispose de trois.
Épilogue
Équilibrer la lutte contre le terrorisme et
l’extrémisme violent, d’une part, et la promotion des Droits de
l’homme, d’autre part, thème de ce colloque, supposerait au
préalable d’équilibrer les initiatives en provenance de
l’hémisphère Nord et Sud, et de les traiter sur un pied d’égalité
et non d’assigner les pays de l’hémisphère Sud à une
obéissance aveugle aux injonctions du Nord.
Exalter par exemple
la résistance ukrainienne…au même titre que la résistance
palestinienne et non glorifier la résistance ukrainienne et
criminaliser la résistance palestinienne.
Se plaindre du terrorisme islamique et soutenir
«en même temps», en sous-main, les organisations terroristes, tel
« Jabhat al Nosra, qui font du bon travail en Syrie »
(Laurent Fabius dixit), sans pour autant sanctionner la
responsabilité des parrains occidentaux et pétro-monarchiques des
groupements terroristes islamiques, relève d’un mépris absolu
des victimes. Une insulte à l’intelligence humaine et à
l’éthique du commandement.
S’enthousiasmer pour l’Islam périphérique
(Tchétchène, Ouïghour, Kurde, Makiste kabyle), mais demeurer
mutique à l’égard des aspirations légitimes du peuple
palestinien-, pourtant le noyau central du conflit entre le Monde
arabe et l’Occident, la ligne de fracture majeure entre les deux
rives de la Méditerranée, au delà de l’Islam et de l’Occident.
Les réticences des pétromonarchies du Golfe à
augmenter leur quota de production pétrolière, principalement
l’Arabie saoudite et les Émirats Arabes Unis, par fidélité avec
leur engagement avec la Russie au sein de l’OPEP, témoignent
également d’un nouvel état d’esprit, lequel- s’il perdurait-
pourrait s’apparenter à une fronde muette.
L’Europe, certes, au delà l’Occident, ne
peuvent accueillir toute la misère du Monde. Et pourquoi donc,
l’Afrique-a-elle accueilli, contre son gré, toute la misère de
l’Occident, ses proscrits, ses bagnards, au prix de sa
dépersonnalisation, de sa dépossession, de l’extermination de sa
population, du bouleversement de son écologie, de son économie et
de ses coutumes ancestrales.
Pourquoi avoir opposé un silence poli aux
protestations africaines contre la décision de Kiev de retenir en
otage ses résidents africains, alors que l’opinion occidentale est
saisie d’une peur panique d’un possible «Grand Remplacement» de
la bancheur immaculée de sa population et de son inéluctable
métissage?
Alors que la guerre d’Ukraine paraît devoir
induire un nouveau bouleversement du Monde, la question se pose, sans
faux fuyant, loin du tapage médiatique orchestré par la formidable
force frappe occidentale, visant à occulter toute pensée
dissidente.
De manière subsidiaire, se pose la question de la
responsabilité de l’Otan dans cette tragique affaire ukrainienne.
En un mot pourquoi avoir poussé la Russie dans ses derniers
retranchements?
La couverture quasi hystérique de l’invasion
russe de l’Ukraine dans les médias occidentaux révèle le besoin,
autrefois dissimulé, de l’Occident de retrouver un état de grâce
face à la calamiteuse guerre d’Irak (2003).
La normalisation collective monarchique arabe avec
Israël ne doit pas faire illusion. Elle ne saurait occulter
l’aversion profonde du peuple arabe envers cet arrangement
interétatique d’un groupement d’autocrates sur la défensive.
N’en déplaise aux Occidentaux, qu’ils le
veuillent ou pas, le véritable test de la crédibilité de
l’Occident demeure la Palestine, qui gangrène depuis un siècle la
relation entre l’Orient et l’Occident.
Pour aller plus loin sur ce thème,
cf ce lien :
Bis repetita: Pourquoi avoir poussé la Russie dans
ses derniers retranchements, au mépris des enseignements du stratège
chinois Sun TZU dans son mémorable ouvrage «l’Art de la Guerre»,
toujours d’actualité.?
Dans cette ambiance de frénésie collective
occidentale, le rêve de la France entretenue depuis le Général
Charles de Gaulle à Emmanuel Macron de détacher la Russie de la
Chine pour l’arrimer à l’Occident pour faire une «Europe de
l’Atlantique à l’Oural», selon l’expression du général de
Gaulle dans son discours de Strasbourg de 1959, s’est brisé sous
les fracas des bombes russes sur l’Ukraine et de l’embargo
corrélatif décrété par l’Otan contre la Russie.
«Il est dans la nature des soldats de se défendre
quand ils sont encerclés, de se battre farouchement quand ils sont
acculés et de suivre leurs chefs quand ils sont en danger»,
professait Sun Tzu dans son mémorable ouvrage «l’Art de la
Guerre» (chapitre 11).
«On ne force pas un ennemi aux abois»,
avertissait-il, prémonitoire. (chapitre 7)
De ce précepte empreint d’une grande sagesse, le
stratège chinois en déduisait qu’il est plus avisé de ménager
une porte de sortie à un adversaire acculé afin que ce dernier
préfère la fuite et sauve la face, sinon il se bat avec la «rage
du désespoir» au risque d’infliger des pertes sévères. Dans le
cas d’espèce, en premier lieu à l’Ukraine, victime au premier
chef, des turpitudes occidentales.
Pour aller plus sur l’Ukraine, ci joint un exposé
de John Mearsheimer, professeur de sciences politiques à
l’Université de Chicago et surtout auteur du monumental ouvrage :
et du général Lalanne-Berdouticq :
Décès
de Jacques Camatte
Un grand théoricien de la gauche
maximaliste vient à son tour de disparaître. Personnage central du
mouvement révolutionnaire marxiste depuis 1968 et gêneur
indiscutable après son abandon de la vision religieuse du
prolétariat mais finalement grand-père du modernisme, ce qui ne
doit pas faire oublier son immense travail de restauration des textes
de la "gauche communiste", bible de nos jeunes années, et
aussi référence pour Marc Chirik qui me demanda plusieurs fois à
consulter mes numéros d'Invariance, toutes les fois où il
entreprenait un texte de fond. Il est décédé samedi Jacques
Camatte (1935-2025). Militant du Pcint et de la gauche communiste
d'Italie dans les années 50, 60 et début des années 70 (jusqu'à
la première série d'Invariance). Commentaires d'Ernesto Roman:
"Nous pensons qu'il est très important de connaître, pour le
présent et pour le futur, la bataille anti-activiste qu'il a menée
avec Roger Dangeville et les contributions qu'il a apportées à la
première série d'Invariance, soit en recueillant les contributions
de notre parti historique que la contre-révolution avait presque
enterré. Lors de notre phase précédente, comme Germinal, nous
avons traduit certains de ses textes. Parmi eux, leur contribution au
parti qui a travaillé avec d'autres collègues du Pcint et apparu
dans le programme communiste nous semble particulièrement
importante. Les textes que nous avons traduits peuvent être lus ici
barbaria.net/tag/camatte/ À partir de la deuxième série
d'Invariance et malgré des contributions importantes comme son étude
sur le KAPD a rompu avec nos positions de classe et avec la
révolution communiste comme alternative historique au monde du
capital. Jacques Camatte : Origine et fonction de la forme partielle
(1961) – Barbarie
https://barbaria.net/.../jacques-camatte-origen-y.../ Jacques Camatte
: La mistificación democrática – Barbarie
https://barbaria.net/.../jacques-camatte-la.../ Jacques Camatte : «
Le KAPD et le mouvement prolétaire » (1971) – Barbarie
https://barbaria.net/.../jacques-camatte-el-kapd-y-el.../ marxiste et
d'une vision religieuse du prolétariat