Editorial
11 novembre, date fatidique qui commémore la fin de la Première guerre mondiale, la « Grande Guerre », celle qui devait être « la der des der », la dernière guerre ». Et puis il y a eu la Seconde guerre mondiale. Et puis la guerre froide. Et puis … Aujourd’hui, officiellement il y a 64 conflits armés dans le monde, dans 36 Etats, le nombre le plus important depuis la Seconde guerre mondiale. Et on voit bien que la course à la guerre se prépare de partout, et que la troisième guerre mondiale pourrait bien survenir plus vite qu’on ne le souhaiterait.
Les médias – qu’ils soient « grand publics », d’opinion manipulés par des intérêts financiers ou mêmes militants de gauche, parlent beaucoup de guerres, d’enjeux géopolitiques. Ils font intervenir des experts, des généraux, des docteurs en histoire ou en relations internationales, qui commentent des cartes de champs de bataille ou des graphiques de production d’équipements militaires. Tout cela contribue à deshumaniser la guerre, en faire une chose abstraite. Il y a peu de place dans leurs analyses pour les populations et les individus. Ou alors, te temps en temps, ils décrivent les malheurs de la guerre sur un ton larmoyant, pour nous faire comprendre en creux la chance que nous avons et que nous devons faire confiance à nos dirigeants pour nous en prémunir. Mais surtout, jamais au grand jamais, ils ne donnent la parole à celles et ceux qui s’organisent contre la guerre, dans le cœur même des conflits.
C’est pourquoi, pour ce numéro du bulletin d’Olga Taratuta, initiative de solidarité avec les déserteurs, les pacifistes, les réfugiés d’Ukraine, Russie et Belarus, nous avons voulu donner la parole à celles et ceux qui disent non, qui refusent de marcher au pas et de s’enrôler. Nous espérons que ces témoignages permettront à la fois d’enclencher un mouvement de solidarité avec ces résistants ultimes, mais aussi participeront d’un débat ici, en temps de " paix ", sur ce qui pourrait advenir si nous basculions en temps de guerre…
Ces témoignages ont été recueillis à l’occasion du colloque « Colloque 2025 Mutins, réfractaires, déserteurs... Comment les oppositions aux guerres se sont manifestées dans les conflits depuis la Première guerre mondiale », organisé par l’association La Courtine 1917 à Evry les 4 et 5 Octobre dernier. Cette association d’éducation populaire, historique et mémorielle a pour but de faire connaître l’histoire de la mutinerie des 10 300 soldats russes de la 1ère Brigade à l’été 1917 à La Courtine en Creuse.
Ce colloque, parfaitement organisé et très riche tant en terme de présentations académiques que de témoignages d’acteurs de la lutte antimilitariste, fut l’occasion pour tous les participants d’apprendre encore et toujours sur ces événements souvent occultés, voire falsifiés par l’histoire « officielle », que ce soit la mutinerie de 10 000 soldats russes au village de la Courtine en 1917, les déserteurs portugais de 1961 à 1974, le massacre des tirailleurs sénégalais de Thiaroye en 1944, l’hsitoire rocambolesque du monument pacifiste aux morts de Gentioux, les insoumis pendant la guerre d’Algérie, … Enfin, les messages des déserteurs et refuzniks ont résonné haut et fort.
Les actes du colloque ainsi que « Les Cahiers de La
Courtine 1917 » sont disponibles en écrivant à l’association :
lacourtine1917@gmail.com
ou à :
Association la courtine 1917, 8 rue de la république,
23000 GUERET
SOMMAIRE :
· [ RUSSIE ] Arrestation en masse grace à la reconnaissance faciale des jeunes qui contestent leur conscription
· [ SOUDAN ] S’opposer aux Forces de Soutien Rapide (RSF) n’implique pas de se ranger du côté de l’État !
https://cnt-ait.info/2025/02/09/sopposer-rsf/
· [ MYANMAR ] Les jeunes qui veulent fuir la conscription obligatoire, "la voie vers la mort", sont laissés à eux même
· [ UKRAINE ] La désertion et l’esquive deviennent massives
https://nowar.solidarite.online/blog/ukraine-la-desertion-et-lesquive-deviennent-massives
Télécharger le bulletin : https://cnt-ait.info/wp-content/uploads/2025/12/OLGA-TARATUTA-num-8-2025-10.pdf
Pour recevoir le bulletin en version papier adresser un mail à contact@solidarite.online ou écrire à Olga Taratuta c/o CNT-AIT 7 rue St Rémésy 31000 TOULOUSE
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