Boxcar Bertha, autobiographie recueillie par Ben Reiman, L’insomniaque, Paris, 1994, (publiée une première fois en anglais en 1937) comme son adaptation cinématographique faite en 1972 par Martin Scorsese, retrace la vie aventureuse d’une « hobo », prolétaire itinérante qui circulait au travers de l’Amérique en piratant les chemins de fer. Cette extraordinaire saga est en fait celle d’une partie de la classe ouvrière qui mélangeait affrontements violents contre le patronat et la police, délinquances diverses et vie solidaire en dehors des normes bourgeoises. Elle complète les descriptions romancées faite par Jack London (Les vagabonds du rail, Les temps maudits, chez 10/18 éditions) ainsi que l’exceptionnel combat mené par les I.W.W. début du XXème siècle. Elle coïncidence également avec tout ce qui va constituer une « contre-culture » en tant que synthèse internationale d’un prolétariat hétéroclite, marginalisé et aux origines multiples, mais non encore soumis et domestiqué par le rêve américain et ses bagnes salariaux et industriels. C’est au son des chansons de Joe Hill et de tout le « rebel folk songs » interprété entre autres par Woody Guthrie et Pete Seeger, que l’on peut voyager en compagnie de ses indomptables prolétaires. Ben Reiman, l’auteur de cette biographie était un médecin anarchiste, compagnon d’Emma Goldman, qui consacra sa vie à soigner et à organiser ce type de prolétaires précaires et vagabonds. Nous avons également consacré une étude sur ces mouvements : « La soumission du procès de travail au procès de valorisation au travers de l'exemple du mouvement ouvrier américain (1887-1920), disponible sur notre site : https://materiauxcritiques.
« rebel folk songs » https://www.youtube.com/ watch?v=KfYj8TUdyCc...
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