⋅ Histoire
et condition de la classe ouvrière japonaise dans le second
après-guerre
⋅ De
la liquidation de la Sampō a la formation de la Sambetsu Kaigi
⋅
Du
déclin de la Sambetsu a la formation de la Sōhyō
⋅
L’organisation
de la force de travail
⋅ A.
Récapitulation
⋅ B.
Situation du prolétariat, organisation et marche du travail
⋅
1. Marché du travail et dynamique des salaires dans les années
60.
⋅ 2.
Le système d’ancienneté (seniority system).
⋅ 3.
Autres problèmes sociaux.
⋅ C.
La détérioration des conditions de vie du prolétariat a partir des
années 70
⋅ D.
Le japon à l’heure de « l’endaka »
⋅ La
classe ouvrière fait les frais de la crise
⋅ Rapport
Mayekawa, « ukeika » et recomposition syndicale
⋅
Notes
⋅
Source
Voir aussi « La situation des classes laborieuses au Japon » de notre Camarade Jean Paul Vilaine dit Paulo décédé.
LA SITUATION
DES CLASSES LABORIEUSES (1)
L'article qu'on va lire est le premier d'une série couvrant
une période de cent cinquante ans - de 1853 /J nos jours
de capitalisme au Japon, qui se terminera par une analyse
de la crise économique actuelle
LE 22 SEPTEMBRE 1985, les cinq pays
industrialisés considérés les plus importants
à l'époque: les Etats-Unis,
la France, la Grande-Bretagne, le Japon et la
République fédérale allemande (le G5) signaient
à New York l' accord du Plaza, qui
entérinait une dévaluation du dollar et amorçait
un semblant de concertation sur le commerce
mondial. Cet accord avait principalement
pour but de réduire les déficits
commerciaux américain et européen avec
le Japon. Mais ce but n'a jamais été atteint,
et ne l'est toujours pas; un autre le fut auquel
personne n'avait pensé : l'ouverture
du Japon à ses concurrents et les transformations
sociales qui s'en sont suivies.
Le titre « La situation des classes laborieuses
»peut paraître saugrenu, car les
stéréotypes donnent de la société japonaise
une image sinon d'une société sans classes,
du moins d'une société immune de conflits
de classes. Fonder une étude du Japon sur
l'existence de classes laborieuses relève
pour beaucoup de gens de l'impertinence.
Pourtant ce que l'on appelle la « puissance
» japonaise n'est-elle pas principalement
vécue sous la forme d'une invasion
de tous les pays du monde par des voitures
et du matériel électronique made in Japan?
Un esprit logique se demandera comment ces
symboles d'un Japon conquérant sont produits,
si ce n'est par des ouvriers sous les
ordres de patrons.
Recenser 1a classe ouvrière est toutefois
une tâche difficile, sinon impossible,
parce qu'ellen 'apparaît généralement pas
en tant que telle dans les statistiques. On
ne trouvera nulle part un compte exact des
ouvriers dans 1 e monde, 1 es statisticiens
rangeant les ouvriers dans des catégories
aussi floues que « salariés » ou« population
active ».
Si j'insiste dans le titre sur le pluriel
« classes laborieuses », ce n'est cependant
pas pour cette seule raison que les cols
bleus sont inclus dans un magma statistique,
mais pour d'autres encore. Ils ne
sont, primo, ni les seuls exploités ni les
seuls créateurs de plus-value du système. Au
Japon comme ailleurs la prolétarisation
touche de plus en plus de salariés qui ne
travaillent pas directement dans la production
industrielle; il y a des prolétaires
dans le commerce, l'agriculture, et même
la fonction publique. Secundo, les travailleurs,
pas plus que les autres classes ,
ne forment un bloc indifférencié ; le prolétariat
n'est pas indemme de luttes en son
propre sein. Je ne parle pas ici du prolétariat
abstrait des moralistes et des politi-
~CHANGES 107 ·HIVER 2003-2004-37
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