dimanche 14 septembre 2025

HISTOIRE ET CONDITION DE LA CLASSE OUVRIÈRE JAPONAISE DANS LE SECOND APRÈS-GUERRE

 


Content :


⋅ Histoire et condition de la classe ouvrière japonaise dans le second après-guerre
⋅  De la liquidation de la Sampō a la formation de la Sambetsu Kaigi
⋅  Du déclin de la Sambetsu a la formation de la Sōhyō
⋅  L’organisation de la force de travail
⋅  A. Récapitulation
⋅  B. Situation du prolétariat, organisation et marche du travail
⋅  1. Marché du travail et dynamique des salaires dans les années 60.

⋅  2. Le système d’ancienneté (seniority system).
⋅  3. Autres problèmes sociaux.
⋅  C. La détérioration des conditions de vie du prolétariat a partir des années 70
⋅  D. Le japon à l’heure de « l’endaka »
⋅  La classe ouvrière fait les frais de la crise
⋅  Rapport Mayekawa, « ukeika » et recomposition syndicale
⋅  Notes
⋅  Source


Voir aussi « La situation des classes laborieuses au Japon » de notre Camarade Jean Paul Vilaine dit Paulo décédé.


LA SITUATION

DES CLASSES LABORIEUSES (1)

L'article qu'on va lire est le premier d'une série couvrant

une période de cent cinquante ans - de 1853 /J nos jours

de capitalisme au Japon, qui se terminera par une analyse

de la crise économique actuelle

LE 22 SEPTEMBRE 1985, les cinq pays

industrialisés considérés les plus importants

à l'époque: les Etats-Unis,

la France, la Grande-Bretagne, le Japon et la

République fédérale allemande (le G5) signaient

à New York l' accord du Plaza, qui

entérinait une dévaluation du dollar et amorçait

un semblant de concertation sur le commerce

mondial. Cet accord avait principalement

pour but de réduire les déficits

commerciaux américain et européen avec

le Japon. Mais ce but n'a jamais été atteint,

et ne l'est toujours pas; un autre le fut auquel

personne n'avait pensé : l'ouverture

du Japon à ses concurrents et les transformations

sociales qui s'en sont suivies.

Le titre « La situation des classes laborieuses

»peut paraître saugrenu, car les

stéréotypes donnent de la société japonaise

une image sinon d'une société sans classes,

du moins d'une société immune de conflits

de classes. Fonder une étude du Japon sur

l'existence de classes laborieuses relève

pour beaucoup de gens de l'impertinence.

Pourtant ce que l'on appelle la « puissance

» japonaise n'est-elle pas principalement

vécue sous la forme d'une invasion

de tous les pays du monde par des voitures

et du matériel électronique made in Japan?

Un esprit logique se demandera comment ces

symboles d'un Japon conquérant sont produits,

si ce n'est par des ouvriers sous les

ordres de patrons.

Recenser 1a classe ouvrière est toutefois

une tâche difficile, sinon impossible,

parce qu'ellen 'apparaît généralement pas

en tant que telle dans les statistiques. On

ne trouvera nulle part un compte exact des

ouvriers dans 1 e monde, 1 es statisticiens

rangeant les ouvriers dans des catégories

aussi floues que « salariés » ou« population

active ».

Si j'insiste dans le titre sur le pluriel

« classes laborieuses », ce n'est cependant

pas pour cette seule raison que les cols

bleus sont inclus dans un magma statistique,

mais pour d'autres encore. Ils ne

sont, primo, ni les seuls exploités ni les

seuls créateurs de plus-value du système. Au

Japon comme ailleurs la prolétarisation

touche de plus en plus de salariés qui ne

travaillent pas directement dans la production

industrielle; il y a des protaires

dans le commerce, l'agriculture, et même

la fonction publique. Secundo, les travailleurs,

pas plus que les autres classes ,

ne forment un bloc indifférencié ; le prolétariat

n'est pas indemme de luttes en son

propre sein. Je ne parle pas ici du prolétariat

abstrait des moralistes et des politi-


~CHANGES 107 ·HIVER 2003-2004-37

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