dimanche 7 septembre 2025

Carlo Cafiero, Abrégé du capital

Carlo Cafiero, Abrégé du capital, documents rouge et noir, 1975, Paris (réédité par Le chien rouge, CQFD, Marseille, 2009.) Cet abrégé du livre I du Capital de Karl Marx, rédigé en 1878 par Cafiero est une synthèse limpide de la critique du capitalisme élaboré par Marx. Les deux hommes s’étaient affrontés au sein de l’internationale mais cela n’a pas empêché Cafiero de reconnaître le caractère essentiel de la critique élaborée par Marx. L’Abrégé du Capital fut considéré par ce dernier comme «un très bon résumé populaire de sa théorie de la plus-value». Cafiero expose avec pertinence toutes les catégories du mode production capitaliste : marchandise, valeur d’usage, valeur d’échange, force de travail, salaire, la plus-value-relative domination de la machine sur le travailleur…Ce mode de production a comme source la loi de la valeur basée sur l’exploitation des travailleurs. « Supposons que, en une journée de travail, un ouvrier produise six articles d’une marchandise que le capitaliste vend pour le prix de 7,50 francs, parce que dans la valeur de cette marchandise la matière première et les moyens de travail entrent pour 1,50 francs et la force de travail de douze heures pour 6 francs : les trois éléments réunis formant la somme de 7, 50 francs. Le capitaliste trouve sur la valeur de 7,5 francs qu'à sa marchandise une plus-value de 3 francs, et sur chaque article une plus-value de 50 centimes, parce que, le salaire de l’ouvrier étant de 3 francs et la dépense en matière première et en moyens de travail de 1,50 franc, pour chaque article il a dépensé 75 centimes et que de chacun d’eux, il retire 1,25 francs. Supposons qu’avec un nouveau système de travail, ou seulement avec un perfectionnement de l’ancien, le capitaliste arrive à doubler la production, et qu’au lieu de six articles par jour il réussisse à en obtenir douze. Si dans six articles la matière première et les moyens de travail entraient pour 1,50, franc, ils entreront pour 3 francs dans douze articles, c’est-à-dire toujours pour 25 centimes dans chaque article. Ces 3 francs joints aux 3 francs que le capitaliste paie à l’ouvrier pour l’usage de sa force de travail pendant douze heures font 6 francs, qui représentent le prix de revient des douze articles : chacun d’eux lui coûte par conséquent 50 centimes auxquels s’ajoute le douzième de la plus-value (3 francs), soit 25 centimes : chaque article a donc une valeur de 75 centimes. Le capitaliste a maintenant besoin d’obtenir un débit plus grand sur le marché pour vendre une quantité double de sa marchandise ; et il y réussit en diminuant quelque peu le prix de celle-ci. » p. 29.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

MAIN BASSE SUR LA VILLE du groupe Louvrier

 1 LOGEMENT, VILLE ET REVOLUTION 2 AVANT-PROPOS : MAIN BASSE SUR LA VILLE 3 INTRODUCTION : UN PROBLEME BIEN PEU TRAITE LOGEMENT ET URBANISME...