Publié le 13 Janvier 2025 par pantopolis 13 janvier 2025
Michael de Adder, 8th january of 2025: "Trump and despots
dreaming of expansion". To translate: "imperialist leaders
dreaming of further expansion!"
Domination
du monde capitaliste, 2030 :
Empire
du milieu et/ou Empire américain ?
Depuis
2023,
la Chine domine pratiquement toutes les étapes de la chaîne de
production des véhicules électriques, depuis la production
des métaux rares nécessaires aux batteries électriques jusqu’à
l’exportation de ces véhicules par des navires géants[1].
Dans la guerre des métaux rares, la Chine l’a largement
emporté[2].
Les marques, dont les noms demeurent encore inconnus en dehors de la
Chine, sauf le géant BYD, tels que Nio,
XPeng,
SAIC, Geely, Zeekr,
Seres,
pèsent de plus en plus dans le paysage de l’électrique mondial.
Près de 7 millions de véhicules sont vendus sur le marché
intérieur chinois, massivement soutenu par les subventions. Ce
marché représente 70 p. 100 des ventes de véhicules non thermiques
(hybrides inclus). Le résultat est sans appel pour le « partenaire »
allemand Volkswagen :
autrefois premier vendeur et constructeur en Chine, ses ventes ont
chuté de 8,3 % en 2024. D’ici 2027 Volkswagen devra
disparaître de l’horizon chinois[3].
Les
voitures électriques chinoises défient pour le moment toute
concurrence. Même celle de Tesla, du multimilliardaire Elon Musk,
quasi copartenaire de Trump, qui a installé une gigafactory
à Berlin[4].
Ses 12.000 travailleurs (tout comme leurs frères de misère en
Chine) sont de vrais esclaves salariés privés de tous droits (pas
de conventions collectives, absence d’organismes tampons de type
syndical, obligation de travailler plus de 40 heures par semaine au
lieu des 35 heures, pour une rémunération amputée du quart)[5].
En appuyant ouvertement le parti d’extrême droite Alternative
für Deutschland (AfD),
Elon Musk, fort de sa mainmise sur le réseau de désinformation X et
l’appareil d’État US, pourrait compter sur la schlague de ce
parti pour mater une classe ouvrière allemande réticente à l’ordre
botté de l’ultralibéralisme. Rêvant de coloniser Mars d’ici 20
ans, avec ou sans son sperme et à coups de bombes atomiques[6],
le mégalomane Docteur Folamour de Xspace, Neuralink et Tesla est au
moins assuré de transformer tous ses sites industriels en colonies
pénitentiaires.
Là
où Elon Musk et Xi Jinping ne manifestent aucun esprit de
concurrence, sinon une compréhension bienveillante, c’est leur
volonté de construire leur « modèle social » avec un
impitoyable « talon de fer » : mise hors la loi des
ouvriers récalcitrants, création de camps de concentration à
l’image de leurs usines, avec une surveillance 24 heures sur 24 par
des batteries de caméras et de drones.
C’est
à coups répétés de schlague capitaliste que tonton
XI
(Xi Jinping dit XI
Dada)
a lancé en 2015 le « Made in China 2025 », censé établir d’ici
à 2030, la prééminence mondiale du « modèle chinois »[7].
Selon
une revue de géopolitique française, le capitalisme chinois aurait
atteint avec alacrité ses objectifs, tous stratégiques[8] :
-
par des investissements massifs dans l’aviation militaire, la
production les chasseurs furtifs J-20 et J-35A, l’avion de
transport Y-20 et le bombardier stratégique H-20, les capacités de
défense et de d’attaque de la Chine ont été nettement
améliorées.
-
la Chine est maintenant l’un des leaders mondiaux dans le secteur
des drones. La société DJI est devenue le premier fabricant mondial
de drones commerciaux (mais aussi militaires exportés en Israël,
Russie, Ukraine).
-
l’Empire du milieu confirme ses avancées dans l’exploration
spatiale [station spatiale Tiangong (« Palais céleste »)
et programmes d’exploration de la Lune et de Mars].
-
la Chine, est devenue un des plus grands fabricants d’équipements
agricoles au monde, mais aussi le premier marché mondial de machines
agricoles. Xi Jinping, lors de ses vœux du premier janvier
2025, a effacé d’un revers de manche le spectre des récurrentes
famines maoïstes (plus de 22 millions de morts de 1958 à 1961) :
« La
production céréalière a battu le record de 700 millions de tonnes,
remplissant le bol de riz des Chinois de davantage de céréales
chinoises »[9].
-
la Chine serait devenue leader dans la production de vaccins et de
médicaments biologiques avec des avancées notables dans l’édition
génétique (CRISPR)[10]
et les biopharmaceutiques. Ce dont on peut légitimement douter après
l’éclatant désastre humain dans la gestion du Covid-19 en
2020-2022 …
-
la Chine est leader mondial dans les « énergies
renouvelables », notamment les panneaux solaires et les
éoliennes. L’énergie nucléaire se développe très rapidement
avec des technologies avancées de réacteurs, de type Hualong-1[11].
-
elle dispose du réseau de trains à grande vitesse (TGV) le plus
vaste et le plus avancé au monde, (plus de 42.000 km de voies), un
« made in China » sûr de dominer l’Asie, comme déjà
en Indonésie (ligne Jakarta-Bandung).
-
elle est devenue le plus grand marché de robots industriels,
avec des fabricants nationaux comme Siasun Robotics[12].
Grâce à l’Intelligence artificielle (IA) et à l’IoT[13],
des solutions de « fabrication intelligente » se
développent à marches forcées, la Chine étant ex-aequo avec les
USA.
-
elle est devenue leader mondial dans la production de navires
porte-conteneurs, de vraquiers et de méthaniers (LNG)[14],
et donc un concurrent majeur de la Corée du Sud et du Japon, qui
appartiennent à la sphère américaine. Aujourd’hui, la capacité
de construction navale de la Chine est 200 fois supérieure à celle
des États-Unis[15].
-
la Chine est désormais le premier déposant mondial de brevets à
l’OMPI (38 %), en position de leader dans 29 domaines, contre
seulement 3 pour le Japon et 4 pour les États-Unis[16].
Les
habits mités du Président XI
En
dépit de ces résultats mirobolants, dans le pur style des anciens
plans quinquennaux soviétiques, la Chine de l’Oncle Dada doit, en
2025 comme après, « exporter
ou mourir »[17],
quel qu’en soit le prix.
Malgré
les apparences, le « made in China 2025 » peine à
convaincre les investisseurs. Tous les indicateurs sont au rouge.
Après un rebond post-Covid-19 de 18 p. 100 au premier trimestre
2021, la croissance, depuis 2022, s’est dégonflée comme un miteux
tigre de papier en tombant à 3 p. 10. Ce n’était qu’une reprise
de rattrapage. Le premier ministre chinois Li Qiang fanfaronna à la
cantonade en janvier 2024 au sommet de Davos en annonçant une
croissance de 5,2 p. 100 – le chiffre réel était de 4,6 p. 100.
Le Président Xi Jinping emboucha la même trompette
d’autosatisfaction en 2024 : « le
Parti et le peuple chinois solidaires sont pleinement confiants dans
l’avenir, car ils ont fait face aux difficultés de l’année
écoulée et après avoir triomphé de l’épidémie de Covid-19,
ils ont relancé l’économie et consolidé son développement
»[18].
La
crise est pourtant majeure. En janvier 2024, l’activité
industrielle a décliné pour un quatrième mois consécutif. Un
jeune sur cinq est chômeur. Une partie des 295 millions de
travailleurs migrants venus des campagnes a dû quitter les centres
industriels sans aucune indemnité[19].
Dans
un pays où la construction représente 45 p. 100 du PIB (20
à 25 p. 100 pour les économies occidentales),
le choc majeur, dès janvier 2024, a été la mise en liquidation
judiciaire d’Evergrande, 70.000 employés, étranglé par un
passif de 300 milliards de dollars. Avec une surcapacité du parc
immobilier de l’ordre d’une centaine de millions de
logements, des villes chinoises sont devenues du jour au lendemain
des « villes hantées », suivant en cela le bon vieux
« modèle » capitaliste américain[20]. Les
ménages chinois qui ont investi 70 p. 100 de leur épargne dans
l’immobilier – les économies de toute une vie – sont tombés
en dessous du seuil officiel de pauvreté. Le consommateur chinois,
qui choisit désormais l’épargne de précaution, se soucie comme
d’une guigne d’acheter « par patriotisme » les
voitures électriques du dragon chinois. Cette giga-épargne de
fourmi génétiquement modifiée représente 48 p. 100 du PIB contre
18,6 p. 100 aux États-Unis…
Dans
le mirifique paradis de la « consommation socialiste » –
faute de clients solvables –, l’indice officiel des prix à la
consommation a réellement chuté. Ainsi le prix du kilo de porc,
tant apprécié sur la table des Chinois, a baissé de 17 p. 100 en
2022.
Face
à l’atonie du marché intérieur et au recul de leurs
exportations en 2023, les industriels chinois ont dû réduire
leurs prix de 10 p. 100, et se sont engagés dans une politique
périlleuse de dumping. C’est compter sans la politique de
retaliation pratiquée par l’Oncle Trump et peut-être les membres
de l’Union européenne dirigée par la manœuvrière Ursula von der
Leyen.
La
brutale chute de la bourse de Hong Kong qui a perdu 50 p. 100 de sa
valeur en cinq ans traduit sans fioriture la panique des
investisseurs chinois et internationaux. La Chine est totalement dans
le viseur des États-Unis qui importent dorénavant plus du Mexique
que de la Chine[21].
Un
modèle capitaliste en faillite
Copiant
toutes les grandes économies capitalistes qui vivent depuis des
décennies à crédit, la Chine est plongée dans la spirale sans fin
de la dette. Celle-ci représente 287,8 p. 100 du PIB, soit une
augmentation de 13,5 p. 100 sur la seule année 2023. En comparaison,
la dette étasunienne atteint 125 p. 100 du PIB, celle du Japon au
moins 250 p. 100 du PIB. Néanmoins, la Chine tient les USA à la
gorge par la possession des bons du trésor américains. Prudente,
la Chine a remplacé environ un quart des bons du trésor
américain vendus en 10 ans par de l’or dont elle est
désormais le premier producteur et le premier consommateur… Elle
est aussi le premier créancier des USA devant le Japon. Les trois
grands de l’économie mondiale, Chine, Japon et USA – auxquels on
peut adjoindre l’Allemagne déclinante – tanguent sur le même
bateau capitaliste vermoulu qui à terme risque de sombrer.
En
février 2016, l’administration Obama[22],
suivie par celles de Trump et de Biden, avait engagé une guerre
commerciale pour désolidariser les chaines de logistique
industrielle américaine des fournisseurs chinois, dans le but de
relocaliser massivement de Chine vers les USA.
Les
industriels ont bien relocalisé leurs moyens de production hors de
Chine. Un exemple est le géant taïwanais TSMC qui a construit une
seconde unité de production de semi-conducteurs au Japon[23].
L’Inde, mais aussi le Vietnam, les Philippines et le Mexique, sont
les grands bénéficiaires d’une manne de 100 milliards de dollars
en 6 mois continus de désinvestissement depuis 2023. Les entreprises
occidentales ne réinvestissent plus tous leurs profits réalisés en
Chine, mais en rapatrient une part significative. Li Qiang a beau
claironner à Davos – après Dada Xi à San Francisco en novembre –
que «Investir
en Chine n’est pas un risque, c’est une opportunité»,
la Chine n’est plus un pays de cocagne pour le capital occidental
et ses alliés en Asie, où la sueur des prolétaires chinois se
transformait en or pour le capitalisme international.
… et
une démographie sur béquilles (comme au Japon), avant le triomphe
final de 2049[24] ?
Au
moment où la Chine annonce, comme l’avait fait jadis l’URSS,
qu’elle dépassera sans retour en arrière le « tigre de
papier » américain, elle se retrouve plus sénile que riche.
L’urbanisation d’une classe moyenne en pleine ascension
privilégiant carrière et enrichissement personnel, aux dépens de
la dyade bébé-mère, a fait sombrer le taux de natalité.
Malgré les incitations du « Parti » à vite
repeupler les chambres à coucher, la Chine a perdu 850.000
habitants en 2022 et pourrait passer de 1,4 milliard
à 700 millions d’habitants à la fin du siècle[25].
L’Inde est déjà le pays le plus peuplé de la Terre en
juillet 2023[26].
La
pyramide des âges chinoise est condamnée à dupliquer celle du
Japon, les deux pays déclinant toute politique d’immigration. Le
rapport entre actifs et retraités passera de 5 pour 1 en 2020 à 1,6
pour 1 en 2050. La Chine hypercapitaliste ne dispose d’aucun
système de protection sociale de la vieillesse comparable à celui
des « riches » pays impérialistes qui ont mis plus d’un
siècle à le bâtir tant bien que mal. La traditionnelle solidarité
familiale, dans une Chine urbanisée et déjà en déclin, n’existe
plus, sans création par l’État d’amortisseurs sociaux. Dada Xi
appelle les jeunes Chinoises à croître et à multiplier, partout où
existe l’ethnie Han, sur terre et sur mer[27].
Ces prêches natalistes s’adressent à une population déjà
confrontée au chômage et en proie au doux péché solitaire de
l’individualisme.
L’impossible
modèle économique « pacifique »
L’alternative
« exporter ou mourir » est bien la seule alternative
réaliste pour l’Empire du milieu. Celui-ci ne peut compter
sur le marché intérieur, celui de la consommation : 38 p. 100
du PIB brut contre 70 p. 100 pour les USA.
Les
exportations chinoises, malgré une récente embellie, reculent
inévitablement sous le double effet de l’augmentation des salaires
chinois, mais aussi du redéploiement occidental vers d’autres
pays. La Chine délocalise à tout va : en
Afrique, en Éthiopie, puis au Kenya, en Ouganda et en
Tanzanie, pays de très bas salaires, pour vendre aux USA et en
Europe sous d’autres étiquettes. Un groupe de haute technologie de
Shanghaï délocalise certaines de ses activités en Indonésie. Dans
la zone franche de Port-Saïd en Égypte, un groupe chinois produit
des vêtements à bas prix dorénavant exportés sous l’étiquette
« made
in Egypt ».
Mettre
en place une stratégie d’exportation, en pratiquant dans un
premier temps un dumping musclé, suppose la domination du
marché mondial. Dans les « technologies vertes » –
batteries électriques, panneaux solaires et voitures
électriques – la Chine a réussi à truster, par la force :
par une subvention massive de ses industries, la fermeture de son
marché intérieur aux Occidentaux et/ou assimilés, une organisation
quasi militaire pour partir en phalanges serrées à l’assaut des
marchés internationaux.
S’agissant
des panneaux solaires, la Chine a déployé, pour la seule année
2023, 216 Gigawatts soit plus que la totalité du parc américain
installé (175 GW) pour totaliser maintenant 610 GW. Les industriels
chinois sont si grassement subventionnés que l’industrie du
solaire se trouve en surcapacité. Pour les voitures
électriques, le fleuron chinois BYF vend déjà plus de véhicules
EVE que Tesla. Elon Musk a déclaré en janvier 2024 que « les
constructeurs automobiles chinois vont démolir leurs rivaux si
on ne met pas en place de barrières douanières
»[28].
Trump a promis martialement une hausse de 60 p. 100 des taxes
douanières, l’Europe a pour le moment engagé une simple enquête
bureaucratique de routine sur les pratiques de dumping où les EVE
chinoises inévitablement envahiront toutes les routes d’Europe…
Si
la Chine a un besoin vital de dominer le marché international des
nouvelles technologies « vertes », les pays
industrialisés occidentaux (et assimilés) savent qu’ils sont sous
la dépendance stratégique d’une Chine qui ne cesse de
contingenter ses exportations de « terres rares »,
composants indispensables des batteries
électriques dont elle s’est assurée in
fine un quasi-monopole. La guerre
commerciale est devenue la réalité des années 2020 car la Chine ne
peut absorber par son seul marché intérieur la production de
la « green tech » qui a augmenté de 30 p. 100 en 2023.
La
fin du dicton « ne jamais prétendre prendre le leadership »
(Deng Xiaoping)
Grâce
aux capitaux occidentaux qui ne demandaient qu’à profiter d’une
« nouvelle ruée vers l’or », grâce aussi à
l’habileté consommée de la classe capitaliste chinoise dirigée
par Deng Xiaoping, le capitalisme d’État chinois – mâtiné de
capitalisme privé – a démontré sa capacité à faire, en une
génération, ce que les pays occidentaux avaient mis plus d’un
siècle à faire : faire d’un pays « en voie de
développement » un pays ultra-industrialisé, capable de
s’armer du jour au lendemain jusqu’aux dents.
En
1991, Deng Xiaoping avait formulé sa célèbre « stratégie
des 24 caractères » : « Observons
avec calme, garantissons nos positions, gérons les affaires avec
sang-froid, cachons nos capacités et attendons notre heure, sachons
garder un profil bas et ne prétendons jamais au leadership
».
Mais
la Chine de XI Jinping représente maintenant le quart de la
croissance mondiale et se confronte partout à l’existence de
l’impérialisme anglo-saxon. L’un comme l’autre n’est pas
prêt de capituler.
Xi
– tout comme maintenant Trump, dans le sillage de Biden – inscrit
son nom dans l’histoire sanglante des guerres mondiales.
2027, centenaire de l’Armée populaire de Libération (APL), est
une échéance où Dada XI pourrait jouer son va-tout, en prenant le
risque d’une annexion par la force de Taïwan. La Chine a renforcé
considérablement ses capacités militaires, en particulier
navales, se dotant d’une capacité de d’invasion de l’île
distante de seulement 160 km de la « Mère patrie ».
La
guerre impérialiste mondiale est bien tapie dans l’horizon
proche : elle touche peu à peu les deux protagonistes américain
et chinois, même si le rapport de forces est encore inégal. Dans le
domaine décisif de la productivité, celle de la Chine ne dépasse
pas le quart de celle des pays occidentaux. Vieillissante avant que
d’avoir été riche, la Chine aurait donc déjà connu l’acmé de
sa puissance. Acculée à la défensive par la hausse des barrières
douanières américaines, la Chine serait presqu’aux abois.
Les
USA, puissance militaro-capitaliste la plus développée, se trouve
dans une situation peu rassurante : l’économie
américaine montre des signes tangibles d’entrée en récession.
L’indice des affaires de Chicago (Chicago PMI) a poursuivi sa
baisse pour atteindre 36,9 en décembre 2024, contre 40,2 en
novembre, un niveau inférieur aux prévisions du marché qui
tablaient sur 42,5. Cela traduit une contraction de l’activité
économique pour le treizième mois consécutif, alors que devient
éclatante la fragilité du système financier et de
consommation[29].
L’exacerbation
de l’impérialisme – analysé en leur temps par Lénine,
Boukharine et Rosa Luxemburg – traduit l’implosion d’un système
qui recule son propre effondrement par l’expansion guerrière. Le
conflit en Ukraine depuis 2022, la lutte inter-impérialiste pour la
domination du Moyen-Orient, entre Israël/USA, la Russie de Poutine
et son allié l’Iran des ayatollahs, la Turquie guerroyant pour son
propre compte ont traduit par le fer et par le feu le repartage du
monde en cours.
Il
faut donc prendre très au sérieux autant les menaces de Dada JI sur
« le nouvel ordre asiatique» du côté Pacifique, que
celles d’apprentis Docteurs Folamour incarnés par Trump et
Elon Musk.
Comme
Mussolini en son temps s’écriait « A
noi! A noi »
(C’est à nous !) pour officialiser ses prises de guerre (de
l’Éthiopie à la Corse), Trump claironne ses prises futures :
le Groenland, le Canada qui devient 51e
État américain, le canal de Panama qui appartiendrait depuis
toujours aux USA, le golfe du Mexique rebaptisé golfe américain[30].
Une doctrine Monroe réécrite à l’échelle mondiale pour le seul
profit de l’impérialisme yankee.
Lorsque
le second conflit mondial eut commencé, les USA eurent immédiatement
en tête l’occupation du Groenland, qui devint effective en avril
1941 après un accord entre l’ambassadeur danois aux USA et le
gouvernement Roosevelt; puis celle de l’Islande, effective en
janvier 1942 (40.000
militaires américains pour
126.000 Islandais).
Au fur et à mesure que le conflit s’étendait, en particulier dans
la zone Pacifique, l’occupation des îles stratégiques par les
armées alliées (USA, Nouvelle-Zélande, Australie) s’accélérait :
entre 1942 et 1945 la Nouvelle-Calédonie française devint de
facto
américaine… Frump
devait marteler cette politique, dans un langage que ne
désavoueraient pas les Poutine, Xi Jinping. Parlant du Groenland sur
Fox News, Trump tenait un discours de grand fauve impérialiste
: «
nous sommes, très franchement, le prédateur dominant »..
Telle
est la réalité de l’impérialisme américain aujourd'hui : aucune
limite, s'armer jusqu'aux dents pour dominer sans partage le
monde capitaliste, auquel appartiennent la Russie de Poutine et la
Chine de Xi Jinping.
Pantopolis,
13 janvier 2025.
[1] https://www.automobile-propre.com/articles/les-marques-chinoises-commandent-47-navires-geants-pour-envahir-le-monde-avec-leurs-voitures-electriques/.
En
2024, BYD a écoulé 400.000 voitures électriques en dehors de la
Chine.
[2]
Guillaume
Pitron, La
guerre des métaux rares. La face cachée de la transition
énergétique et numérique,
Éditions les liens qui libèrent, septembre 2023.
[3]
https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/01/10/industrie-automobile-les-autorites-chinoises-laissent-le-darwinisme-faire-son-office_6491250_3234.html
[4]
En
avril 2022, Musk a inauguré une gigafactory au Texas, capable de
produire 500.000 véhicules électriques par an, dont le très
attendu Cybertruck (déjà utilisé dans la Tchétchénie de
Kadyrov, mais armé d’une mitrailleuse…). Au Mexique, Tesla a
investi plus de 5 milliards de dollars pour produire à Monterrey 1
million de véhicules par an, malgré un manque d’eau chronique
dans la région. Cf. :
https://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/tesla-elon-musk-confirme-l-installation-d-une-mega-usine-au-mexique-avec-a-terme-un-million-de-voitures-produites-par-an_5692691.html.
[5]
L’Humanité,
7 janvier 2025,
https://www.humanite.fr/monde/berlin/la-giga-factory-tesla-de-berlin-laboratoire-de-lultracapitalisme-delon-musk.
[6]
Musk
aurait « fait don » de son sperme pour ensemencer une
« colonie martienne », où devraient « vivre »,
ou plutôt agoniser un million de zombies humains d’ici à 2044
(cf. Le
Figaro,
17 juillet 2024, Jeanne Sénéchal, « Un million de personnes
d’ici 20 ans : le projet fou d’Elon Musk pour la conquête
de Mars ». Ce « génial » Docteur Folamour avait
auparavant eu l’idée d’envoyer
des bombes atomiques sur Mars afin d’y « réchauffer »
l’atmosphère… (Le
Parisien,
7 juillet 2022).
[7]
https://shs.cairn.info/l-occident-face-a-la-renaissance-de-la-chine--9782738144652-page-27?lang=fr
(Claude, Meyer, Odile Jacob, 2018).
[8]
Alex
Wang, in revue Conflits, 28 décembre 2024 :
https://www.revueconflits.com/2025-made-in-china-a-atteint-la-plupart-de-ses-objectifs/
[9]
http://fr.china-embassy.gov.cn/fra/zgyw/202501/t20250102_11525912.htm
[10]
Le
CRISPR est
un système permettant de corriger ou modifier l’expression de
gènes responsables de maladies héréditaires.
[11]
Réacteur
nucléaire à eau pressurisée (REP) d’environ
1 100 MWe.
Depuis janvier 2025, 7 Hualong-1 sont opérationnels, 14 sont
en construction et 16 en projet.
[12]
Statista,
28 nov. 2023, article de Tristan Gaudiaut : « La chine se
robotise massivement ». En
2023, les installations de robots industriels ont atteint
un record mondial, avec plus de 550.000 unités déployées, soit
une hausse annuelle de 5 %. Plus de la moitié de ces robots, soit
environ 290.000, ont été installés en Chine
(https://fr.statista.com/infographie/28524/nombre-de-robots-industriels-installes-par-pays/).
[13]
L’Internet
des objets (ou IoT pour Internet
of Things)
désigne et le processus de connexion d’objets physiques à
l’Internet et le réseau qui relie lesdits objets.
[14]
LNG :
liquefied natural gas. En français : GNL : gaz naturel
liquéfié.
[15]
Revue
Géo,
13 juillet 2023 :
https://www.geo.fr/geopolitique/alerte-pentagone-la-chine-pourrait-produire-200-fois-plus-de-navires-de-guerre-que-les-etats-unis-chantiers-flotte-mer-chine-meridionale-215684
[16]
https://www.revueconflits.com/2025-made-in-china-a-atteint-la-plupart-de-ses-objectifs/
[17]
Hitler,
30 janvier 1939 : « wir
müssen exportieren oder sterben ».
Source : Franz Knipping, Machtbewusstsein
in Deutschland am Vorabend des Zweiten Weltkrieges,
Ferdinand Schöningh, Paderborn, 1984,
p. 232.
[18]
« Chine
2024 », La
Tribune
18 décembre 2024, par Christophe Stener.
[19]
Le
Monde,
22 octobre 2022 :
https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/10/22/en-chine-les-habitants-des-campagnes-grands-oublies-des-statistiques-officielles-sur-le-chomage_6195994_3234.html.
[20]
On
compte plus de 3.800 « ghost cities » aux USA,
essentiellement dans le « Far West »,
lorsque les bourgs de mineurs se développaient comme des
champignons au gré des découvertes d’or ou de pétrole. Detroit,
ville mythique de l’automobile, est passée de
deux millions d’habitants dans les années 1960 à seulement
700.000 aujourd’hui… 80.000 bâtiments ont été abandonnés.
[21]
Courrier
international,
12 septembre 2023 :
www.courrierinternational.com/article/libre-echange-le-premier-partenaire-commercial-des-etats-unis-n-est-plus-la-chine-mais-le-mexique#:~:text=s’interroge%20%E2%80%9CBloomberg%E2%80%9D.&text=Au%20premier%20semestre%202023%2C%20les,la%20Chine%20(203%20milliards)
[22]
Michel
de Grandi, Les
Échos,
17 février 2016, « Barack Obama organise son sommet
‘anti-Chine’ ».
[23]
« TSMC
lance la production de masse dans son usine japonaise de Kumamoto »
(Radio Taiwan International, 27 décembre 2024).
[24]
Centième
anniversaire de la « république populaire » de Chine,
« dictature démocratique populaire ».
[25]
Alternatives
économiques,
janvier 2025, hors-série n° 130, p. 46-47.
[26]
14
mars 2023 :
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/actualites/veille/breves/inde-pays-le-plus-peuple
[27]
« Soyez
féconds et multipliez, et remplissez la terre et soumettez-la et
dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur
tout animal qui se meut sur la terre » (Bible, Genèse, 1, 28).
[28]
La
Tribune,
15 février 2024.
[29]
https://or.fr/actualites/annee-2025-demarre-avec-risque-extreme-economie-usa-marches-3476.
[30]
20
minutes/AFP, 8 janvier 205 :
https://www.20minutes.fr/monde/etats-unis/4132526-20250108-etats-unis-trump-ecarte-idee-annexion-armee-canal-panama-groenland
en complément du texte