Kostas Axelos : « Marx penseur de la technique », les éditions de minuit. Paris, 1961 (republiées en 10/18 en 1974). Dans cette étude Kostas Axelos approfondit un des points essentiels du marxisme vivant. Marx a toujours cherché le véritable et réel moteur du développement historique de l’humanité. Le développement des forces productives et matérielles constitue ce moteur de l’évolution des sociétés. La « civilisation » s’édifie en contrôlant et en exploitant la nature. Le mode de production capitaliste se nourrit de cette exploitation qui s’étend de la nature à l’exploitation des hommes par d’autres hommes. Loin de toute idée de neutralité technique, cette dernière s’érigea à partir de ce processus d’exploitation et de séparations ; séparations entre propriété privé et propriété commune, entre le travail intellectuel et le travail manuel, entre la ville et la campagne…L’exploitation et les séparations représentent la source de l’extériorisation aliénante du travail productif fondement de l’aliénation générale. Ce développement capitaliste trouve son plein essor dans les machines capitalistes. Ces machines, outre leurs fonctions productives infantilisent et débilitent les ouvriers. Ces techniques sont à la fois aliénantes et aliénées. La dictature transitoire du prolétariat se devra de détruire et de transformer au plus vite la totalité des rapports de production dans le sens de l’abolition du travail salarié et donc de tout ce qui en constitue l’ossature matérielle. « La civilisation bourgeoise et capitaliste dissimule, par conséquent, toutes les vraies richesses du monde matériel aux hommes, mécanise les besoins, substitue au monde naturel et social, réel et humain, un monde artificiel, aliénant, technicisé à l’extrême, étranger et hostile à ceux qui l’habitent et l’ont bâti. « L’ignoble souffle pestilentiel de la civilisation » qui se dégage de l’étape capitaliste du devenir historique indique à quel degré de putréfaction est arrivée cette étape du processus de l’humanité ; un devenir ultérieur dans le même sens est-il encore possible ? Le technicisme capitaliste empoisonne et aliène tout, et seule la négativité que son essence implique saura fournir le contre poison et concilier les hommes avec une civilisation et une technique, sociales et humaines. » p. 83. Nous avons touché ces questions notamment dans notre texte : « Quelques éléments sur la période de transition » dans notre revue Matériaux Critiques N°1, ainsi que sur notre site web : https://materiauxcritiques.wixsite.com/monsite /textes
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