Ci joint diverses études sur le proche et moyen orient,elles ont le mérite de recadrer ce qui se passe à Gaza et dans tout le proche orient dans le contexte de la guerre mondiale,
La
théorie du Chaos et son corollaire la théorie du fou
La théorie du Chaos a été inspirée par Leo Strauss (1899-1973). Elle se fonde sur un postulat: «C’est par la destruction de toute résistance plutôt qu’en construisant que le pouvoir s’exerce», ou «c’est en plongeant les masses (les pays vulnérables) dans le chaos que les élites (les pays dominants) peuvent aspirer à la stabilité de leur position».
«C’est dans cette violence que les intérêts impériaux des États-Unis se confondent avec ceux de l’État juif», soutient ce philosophe juif allemand dont les principes adoptés par tous les stratèges, donneront naissance à la pensée néoconservatrice par la symbiose historique entre sionisme et calvinisme.
La doctrine prend corps au début de la décennie 1980, lorsque le chantre du néolibéralisme sauvage, Ronald Reagan (1981-1989), met un terme à la détente pour revenir à l’endiguement (les Soviétiques en Afghanistan) et au «double endiguement» (l’Irak de Saddam Hussein contre l’Iran de Khomeiny).
Les néo-conservateurs, souvent de double nationalité israélo-américaine, étaleront leurs plans tordus visant au remodelage du Grand Moyen-Orient conformément aux obsessions de Washington et de Tel-Aviv: le contrôle des zones riches en hydrocarbures suppose une redéfinition des frontières, des États et des régimes politiques.
Le plan Oded Yinon, rendu public en 1982, concocté par un stratège israélien pour le gouvernement du Likoud de Menahem Begin, définit ainsi «la stratégie pour Israël dans les années 1980». Il propose sans ambiguïté de «déconstruire tous les États arabes existants et de remodeler l’ensemble de la région en petites entités fragiles, malléables et incapables d’affronter les Israéliens».
Pour aller plus loin avec le plan Oded Yinon qui définit la «stratégie pour Israël dans la décennie 1980», paru en 1982, dans la foulée de l’invasion israélienne du Liban, de la destruction de la centrale nucléaire irakienne de Tammouz et de l’annexion du Golan,
cf ce lien: https://www.renenaba.com/revue-detude-palestiniennes-n-14-fevrier-1982/
Le complément opérationnel du chaos créateur est la «théorie du fou» de Richard Nixon, préconisant de suggérer que l’Amérique est dirigée par «des cinglés au comportement imprévisible, disposant d’une énorme capacité de destruction, afin de créer ou renforcer les craintes des adversaires»..René Naba
voir aussi : Moyen-Orient 1945-2002 de Roland Simon ed,senonevero
De la fin de l'Empire ottoman à la guerre du Golfe (1991), la Question d'Orient était celle du développement des rapports capitalistes au Moyen-Orient. L'Orient fut une Question car ce développement n'était pas endogène. La formation de bourgeoisies y fut cahotique et la production de prolétaires catastrophique. Depuis la fin de l'Empire Ottoman, la formation de rapports sociaux spécifiquement capitalistes s'est déroulée au Moyen-Orient au travers de la succession de trois fractions dominantes de la bourgeoisie : bourgeoisie foncière, administrative et commerçante ; bourgeoisie nationaliste ; bourgeoisie rentière (malgré nos critiques, nous reconnaissons notre dette aux travaux de Georges Corm). Chacune, dans sa spécificité, inclue et exprime à un moment donné les nécessités générales du développement du capital. Par là également, leur action peut parvenir à d'autres buts que ceux qu'elles s'étaient primitivement fixés. C'est dans ce cadre que nous étudions la formation de l'Etat d'Israël, la montée de l'islamisme, la révolution iranienne, la guerre du Liban, la première Intifada, l'échec du mouvement palestinien, l'invasion du Koweit et l'élimination finale de la figure autonome du rentier. Plus généralement les guerres israélo-arabes sont, pour les pays arabes, le critère et l'histoire du développement en leur sein des rapports sociaux capitalistes, l'existence d'Israël a été jusqu'à maintenant la contrainte à ce développement. C'est la guerre du Golfe en 1991 qui a définitivement résolu le problème essentiel que dans la restructuration mondiale du mode de production capitaliste posait le Moyen-Orient : l'intégration de la rente pétrolière dans la péréquation générale du taux de profit. On peut alors cesser de considérer le Moyen-Orient comme une question particulière. La Question d'Orient est fondamentalement résolue dans la mondialisation des rapports capitalistes ce que confirment la caducité du sionisme l'effacement et les risques d'implosion de l'Arabie Saoudite, la seconde Intifada, l'évolution de l'islamisme et la guerre américaine en Afghanistan. Il reste maintenant la question générale de la définition, de l'exploitation et de la reproduction d'un prolétariat massivement déraciné et paradoxalement renvoyé à des solidarités apparemment traditionnelles. Outre son découpage et la compréhension de celui-ci, le parcours du capitalisme au Moyen-Orient pose plusieurs problèmes théoriques majeurs : le caractère non endogène du développement du capitalisme ; le rapport entre les identités intermédiaires (communautés religieuses ou ethniques) et l'Etat-nation ; le rapport de la rente pétrolière à la péréquation du taux de profit ; les formalisations religieuses et nationalistes de la lutte de classe.
G.Bad-Les guerres au Proche Orient.
1- La situation globale après la seconde guerre mondiale au proche orient..
L’après seconde guerre mondiale devait inévitablement changer l’ancien ordre établi au niveau international. L’URSS de Staline, sortait, avec les Etats-Unis renforcés de la conflagration mondiale. L’Europe était neutralisée par les accords de Yalta. La Grande-Bretagne et la France devenaient pour les USA et l’URSS des puissances de second ordre, dont il était possible de ravir les zones d’influences notamment dans le grand bassin pétrolifère du Moyen-Orient.
La proclamation de l’Etat d’Israël1 en 1948 fut une initiative de Staline qui visait à chasser la Grande Bretagne de la région. Après la défaite franco-Israëlo britannique de la guerre de Suez, les deux superpuissances (ETATS-UNIS, URSS) se trouveront face à face sur l’échiquier du Moyen-Orient. Dés lors, les rivalités des grandes puissances, pour le contrôle de l’approvisionnement énergétique et la répartition de la rente pétrolière vont s’accentuer faisant de la région un brasier permanent. Cependant si la Grande-Bretagne, n’est plus directement sur le terrain, elle va alimenter en armements lourds, de 1950 à 1954, plus de la moitié des fournitures de la région. Israël, l’Egypte, l’Irak, la Jordanie sont tous clients de la Grande Bretagne. Les Etats-Unis dans le cadre du pacte de Bagdad vont fournir l’Iran et la Turquie.
En 1951, le gouvernement iranien de Mossadegh décide de nationaliser les gisements de pétrole sous contrôle britannique. Il n’en fallait pas plus pour que la CIA provoque un coup d’état, et place la monarchie féodale des Pahlavi et sa sinistre force de sécurité la SAVAK au pouvoir, et du même coup transfert 40% du « pétrole britannique » vers les Etats-Unis. Un an auparavant, l’URSS avait de son côté appuyé le coup d’état des officiers libres d’Egypte qui renversèrent le roi d’Egypte Farouk 1er donnant ainsi le pouvoir à Nasser Gamal Abdel.
Après la mort de Nasser en 1970, les Etats-Unis vont reprendre l’initiative au Moyen -Orient.. C’est tout le panarabisme qui va progressivement s’effondrer, échec du mouvement des non alignés. Les Etats-Unis visent l’Egypte, mais pour gagner ce pays, ils vont devoir donner à Sadate un semblant de victoire sur Israël et régler par la guerre la question du Moyen-Orient en organisant la guerre d’octobre 1973. En effet le premier choc pétrolier (1973) était la réponse anglo-saxonne à la crise endémique qui rongeait les Etats-Unis et la Grande Bretagne. Avec le consentement et l’appui des Etats-Unis et des grandes compagnies pétrolières l’OPEP passa à l’offensive en multipliant par quatre le prix du baril de pétrole. Ce fut le premier choc pétrolier, choc qui allait toucher de plein fouet les économies d’Europe Occidentale et le Japon.
La guerre d’octobre 1973 entre Israël et l’Egypte va augmenter considérablement les réserves monétaires des pays pétroliers. Ceci explique pourquoi, la Syrie et l’OLP armées par Moscou,2 vont opter pour le plan américain. Lors de sa visite au Kremlin, Yasser Arafat reçu le surprenant conseil de se plier aux exigences des États-Unis.
A ce moment précis l’URSS ne se trouve plus en capacité de rivaliser avec les États-Unis au Moyen Orient du fait de sa crise interne qui éclatera dix ans plus tard. L’URSS est parfaitement consciente que les États-Unis visent les économies européennes et japonaises, leur étranglement par divers chocs pétroliers. Seulement les États-Unis ne contrôlent pas pleinement les pays arabes qui cherchent à s’autonomiser en jouant l’Europe.
La guerre d’octobre 1973, sera l’œuvre conjuguée des démocraties de l’Ouest, du totalitarisme de l’Est et des pays de l’OPEP. Tous avaient des intérêts dans cette guerre, l’URSS comptait faire rapidement rentrer des devises sur la base de la rente pétrolière et se rapprocher de l’Europe en construisant le grand gazoduc via l’Europe occidentale (malgré l’opposition des Etats-Unis). La Grande Bretagne bénéficiait du renchérissement du pétrole de la mer du nord, La France développait son programme nucléaire et essayait de vendre « sa Défense européenne », le Mexique et le Venezuela contenaient leur crise sociale. Quant aux États-Unis, ils entendaient, par leur offensive de « Pax americana » dans la région démontrer que toute solution de paix passe désormais par eux et qu’il était illusoire pour les arabes de jouer l’Europe contre les États-Unis. C’est donc par la guerre d’octobre 73 qu’ils vont s’imposer.
« Les États-Unis sont devenus sur la scène du Moyen-Orient l’un des principaux acteur sinon le meneur de jeu. Ils sont maintenant l’un des grands fournisseurs d’équipements militaires ultra modernes et sont de plus en plus considérés, tant par Israël que par les États arabes comme la puissance extérieure qui influencera le plus fortement l’évolution du conflit arabo-israélien et le sort futur du Proche Orient » ( B Reich- La politique des ETATS-UNIS au Proche-Orient- « Current Hystory » Philadelphie janvier 1971.)
Cette hégémonie des États-Unis était déjà visible en mai 1971, quand Roger le secrétaire d’État américain se posa en médiateur entre Israël et l’Égypte, l’URSS étant officiellement écartée de la négociation. Pendant qu’Al-Sadate de son côté évinçait le prosoviétique Ali Sabri et ses ministres de l’intérieur et de la défense. En juillet 1972 l’Égypte de Sadate se prépare à la guerre, les 20 000 conseillers soviétiques sont renvoyés d’Égypte sous le prétexte que l’URSS refuse de livrer des armes offensives à l’Égypte « pour faire la guerre à Israël ».
Le 7 octobre 73, la programmation de la guerre est mise en action par les États-Unis. Elle engage l’Égypte et la Syrie dans la guerre. Cette guerre aux objectifs multiples, devait asseoir la suprématie américaine dans la région. Le retournement de L’Égypte en faveur des ETATS-UNIS, la neutralisation de la Syrie, fera des États-Unis les seuls détenteurs de la paix comme de la guerre au Proche-Orient. Cette guerre avait aussi comme objectif de réhabiliter la guerre classique au dépend de la guerre populaire, guerre d’usure plus difficile à contrôler.3 Par sa présence militaire soutenue dans la zone arabo-islamique, la France ne voulait pas être absente du futur « Yalta » qui se préparait dans cette région ou elle avait perdue du terrain. Quand elle envoya son porte avions Clemenceau au Moyen Orient c’était pour montrer à l’Europe qu’elle était en mesure d’assumer non seulement la protection de son approvisionnement en pétrole, mais aussi celui de l’Europe.4
En 1979, la Révolution iranienne contre le régime du Shah , va bouleverser tous les rapports de force dans la région. L’URSS qui avait perdue la main dans la région essaye de revenir sur la pointe des pieds. En s’appuyant sur le grand nombre d’Azerbaïdjanais en Iran, presque autant qu’ en URSS. Avec l’expulsion du Shah d’Iran, les Etats-Unis vont perdre un précieux gendarme régional.. L’affaire iranienne a mis les Etats-Unis dans une très mauvaise posture dans le golfe Persique où on demande la nationalisation de la société pétrolière arabo-américaine ARAMCO.
Le régime de L’ayatollah Khomeiny indiqua sans détour qu’il soutiendra la lutte des Palestiniens contre Israël,et coupera l’approvisionnement en pétrole de ce pays. L’accession au pouvoir des partisans de l’imam Khomeiny fait craindre à Saddam Hussein un éclatement du pays, Chiites au sud de l’Irak et Kurdes au nord.
En 1980 il déclenche la première guerre du Golfe avec le soutien militaire des pays occidentaux et de l’URSS. Après huit années de guerre le bilan est colossal un million de morts. Le principal gagnant la France qui a alimenté en armement cette guerre et a ainsi recyclé la rente pétrolière. La guerre Irak/ Iran à peine terminée, qu’une seconde se profile à l’horizon en août 1990, le régime irakien envahit l’émirat du Koweït.
2- La guerre du golfe 1991( Opération Desert Storm).
Ce qui a poussé la « communauté internationale » à entrer en guerre contre l’Irak en 1991 c’est la menace que le nationalisme arabe plébéien faisait peser sur la répartition de la rente pétrolière. L’invasion du Koweit par les troupes Irakiennes indiquait que désormais l’Irak endetté et l’Iran épuisé par la guerre de huit ans allaient s’entendre pour fixer les cours de l’or noir, en dominant le cartel de l’OPEP.5 La perspective d’un nouveau choc pétrolier allait aboutir à une confrontation militaire entre l’économie rentière des pays du Golfe et les pays capitalistes industrialisés.
La victoire des alliés sera une victoire en demi teinte pour l’Europe, seuls les américains vont en tirer profit en faisant payer la facture de guerre aux alliés, agissants comme des mercenaires protégeant l’Europe et le Japon d’un 3éme choc pétrolier. Les États-Unis laissèrent volontairement Saddam au pouvoir avec un morceau de son armée, uniquement pour qu’il procède à la répression de ses opposants et empêche l’éclatement de l’Irak. La CIA n’avait pas réussi à constituer un gouvernement suffisamment fiable pour remplacer Saddam.
L’invasion du Koweït par l’armée irakienne, fut le résultat piège de la déclaration de l’ambassadrice américaine Mme Glaspie6 à Saddam. Celui-ci pensait avoir obtenu des États-Unis l’autorisation implicite d’entrer au Koweït pour reprendre des territoires irakiens. Cette manœuvre des États-Unis, permettait au nom du droit des nations à disposer d’elles mêmes de glorifier le « droit international » et d’introduire la notion de « droit d’ingérence » de « droit humanitaire » de guerre « juste » sous le manteau de l’ONU. 7
La paix sous le règne du capital n’étant qu’un moment de la guerre. La guerre du Golfe de 1991 avait, entre autre, pour objectif d’anéantir l’armée de Saddam Hussein qui devenait dans la région un concurrent dangereux pour la sécurité d’Israël, d’autant plus que la France avait des liens privilégiés avec l’Irak ( pétrole et armement).8 En septembre 1975, Jacques Chirac, alors premier ministre fait visiter le centre nucléaire de Saclay à Saddam Hussein. L’objectif de la visite était de vendre à Saddam un réacteur nucléaire du type Osiris. L’affaire va se conclure rapidement et en septembre 1981 Osirak le frère jumeau d’Osiris était prêt à démarrer. Mais le 7 juin 1981 il fut détruit préventivement par l’opération « Babylone » montée en secret par les Israéliens.
Quand le 17 janvier 1991, commencent les premières frappes chirurgicales (bombardements de précision) la plupart des infrastructures de l’Irak seront détruites, 100% de l’eau et de l’électricité à Bagdad et 50% dans le reste de l’Irak. Cette frappe, l’administration Bush le savait n’allait pas faire plier Bagdad, elle allait servir d’alibi pour enclencher (du fait que Saddam se refuse de quitter le Koweït) son plan d’annihilation de l’armée irakienne programmée dès le 17 janvier par les généraux Powell et Schwarzkopf :
« Couper les ponts stratégiques, les routes, les lignes ferroviaires, immédiatement au sud de Bassora pour bloquer la retraite de la Garde Républicaine.»
Le piège était refermé, et le massacre systématiquement programmé. Gorbatchev (le 12 février 1991) envoya bien à Bagdad son spécialiste des questions arabes Erguéni Primakov pour aider Saddam à sortir de l’impasse et obtenir un cessez-le-feu lui permettant de battre en retraite pour sauver une partie de son armée. Comme l’administration Bush voulait tout le contraire, elle demanda l’impossible à Saddam en lui donnant pour ultimatum d’abandonner au Koweït tous les équipements lourds (chars d’assaut et pièces d’artillerie). Saddam refusa, tout en retirant son armée du Koweït. Ne pouvant terminer le travail eux-mêmes ; les États-Unis poussèrent certains mouvements kurdes dans le nord, et des dissidents pro-iraniens dans le Sud à se révolter.
« Ils leur firent miroiter, par ailleurs, un soutien allié qui s’est avéré purement verbal. Les deux soulèvements échouèrent et furent matés. Plus de 100 000 personnes y périrent. Autant que sous les bombes « intelligentes » et aveugles des coalisés qui fauchèrent dix fois plus de civils que de militaires. En trois semaines, l’ordre régnait de nouveau au Kurdistan et dans les principales villes du Sud. » (Afrique Asie N°41 février 1993 p 29.)
La guerre de huit ans entre l’Irak et l’Iran, avait considérablement, affaibli le régime et engendré des rebellions au Sud (région des marais contrôlée par des déserteurs armés) et au Nord ( au Kurdistan). L’insurrection de Bassorah fin février 1991 est un signe, surtout quand elle va s’étendre dans d’autres villes : Nasvya, Aamara, Najaf, Karbala, Hila, Koot...L’insurrection de Rania, le 5 mars, marque le début de la généralisation de l’insurrection vers les autres régions de l’Irak. Un document fait état de la constitution de Shoras (Conseil) dont nous donnons un extrait :
« (...) La crise démarra comme suit. Au début, les shoras furent un mouvement social massif rassemblant une énorme force autour d’elles. Toutes les tendances politiques de droite et de gauche essayèrent de contrôler directement ou de manipuler ce mouvement social pour elles-mêmes, ou de le liquider ou de le soumettre. Mais, une fois reconnu le fait qu’il constituait une force sociale indépendante de toute organisation politique, ces dernières, sentant leurs intérêts menacés, commencèrent à s’opposer directement aux shoras ici et là. Dés le début, le Front du Kurdistan voulait se soumettre toutes les institutions de la ville et les reconstruire. (...) A ce moment, le combat des shoras était dirigé contre les patrons (directeurs et administrateurs) et la vieille administration dont les travailleurs avaient de terribles souvenirs. Néanmoins, le front du Kurdistan voulait aux patrons de réintégrer leurs postes. Par exemple, dans ces lieux (usines et bureaux), les patrons étaient insultés par les ouvriers. (...) Par la suite, ces personnages ramenèrent avec eux des escadrons de peshmergas du Front du Kurdistan, allant faire obstruction ou interdire les assemblées générales des travailleurs d’usine. » (Le soulèvement Kurde le font nationaliste kurde et ses négociations avec le régime fasciste baasiste)
Ces faits, ( les désertions, les retournements de militaires et la constitution de Shoras) et le refus des alliés de s’engager sur le terrain dès lors que les troupes de Saddam se retiraient du Koweït ;expliquent pourquoi les États-Unis n’ont pas été plus loin dans la destruction de l’armée irakienne. En épargnant deux divisions de la garde républicaine de Saddam, ils s épargnaient de faire ce qu’ils sont contraints de faire aujourd’hui : le maintien de l’ordre.
La guerre du Golfe aura été une démonstration grandeur nature de l’efficacité de la haute technologie dans les guerres à venir, une vitrine pour les industries d’armements des États-Unis qui ne l’oublions pas emploient dans ce secteur parasitaire 1 million 276 000 salariés dix fois plus que la France. Après la guerre du Golfe, le général en chef de l’alliance, Schwarzkopf, exultait : « Jamais aucun pays, même lors de la Seconde Guerre mondiale, n’a été bombardé comme l’Irak. »
La démonstration de force des États-Unis lors de la guerre du Golfe , allait finalement faire le jeu de la France qui milite pour une Europe de la Défense autonome. L’euro s’affirmait de plus en plus comme une monnaie rivalisant avec le dollar. Pour contrer les États-Unis, l’Irak décida en novembre 2000 d’effectuer ses transactions pétrolières en euros au lieu du dollar. Ce qui veut dire que les pays qui achètent du pétrole à l’Irak doivent le payer en monnaie européenne et plus en dollars. Si l’Iran et d’autres pays de l’OPEP s’engageaient sur cette voie, le dollar pourrait perdre entre 20 et 40% de sa valeur et les États-Unis leur hégémonie financière.(Recknagel,Charles, « Irak : Bagdad Moves to Euro » (1er novembre 2000).
L’arme de destruction massive se trouvait là. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que ce conflit à lieu, avant la guerre du golfe de 1991, le FME (Fonds Monétaire Européen) et l’élite saoudienne essayèrent de jumeler le FME et le FMA (Fonds Monétaire Arabe) pour contrer le dollar. Le gouvernement français de Giscard déploya à l’époque des efforts pour constituer un axe Paris Bagdad Riad.
« Au moment où la puissance américaine se tasse, et où le « roi Dollar » est suspect aux yeux des arabes et des Européens, les Neuf jouent leur va-tout pour écouler leurs centrales nucléaires et autres bien d’équipement. Et, pourquoi pas ?, payer un jour leurs factures pétrolières en Ecu, cette devise née de la constitution du Système monétaire européen. » (Le Matin du 1er août 1979)
La guerre du Golfe remettra l’élite saoudienne dans le giron américain.
3- La guerre de Bush, Blair, Aznar contre Saddam ( mai 2003)
Après treize années d’embargo, de privation, et de bombardements réguliers le peuple irakien allait subir une nouvelle guerre. Dans tous les pays du monde, d’imposantes manifestations se sont élevés à plusieurs reprises contre cette guerre en apparence « absurde » ou les dirigeants américains faisaient figure de fous furieux, qui ne respectaient même plus la sainte communauté Internationale du Pape à l’ONU.
Après le 11 septembre qui pour les ETATS-UNIS faisait figure d’incendie du Reichstag,9 le nationalisme sur fond de crise cherchait une sortie. Après la chasse contre son compagnon de route Ben Laden la confrérie Bush, mis la main sur le plus important gisement de pavot du monde l’Afghanistan. Rapidement les ETATS-UNIS utilisèrent l’argument de « qui n’est pas avec nous est contre nous », pour faire avaliser toutes leurs entreprises guerrières.
Ce qui en même temps révélait l’impuissance d’une puissance, qui n’est même plus capable de rendre des comptes à la « communauté internationale » qu’elle a elle même mise en place. Les Etats « voyous » c’est-à-dire ceux qui résistent encore à la politique d’endettement du capital financier doivent crever avant de devenir autonomes. Après l’aventure afghane et la mise à prix de la tête de Ben Laden toujours introuvable. Les ETATS-UNIS lancèrent l’opération anti-Saddam programmée bien avant les attentats des tours et du Pentagone.
Contrairement à la guerre du Golfe de 1991, la « Communauté internationale » va rapidement se lézarder sous l’effet des contradictions d’intérêts qui ne peuvent plus rester dans l’ombre. En effet, cette intervention militaire se faisait sur le dos, d’autres « propriétaires » à savoir la France, l’Allemagne et la Russie qui ont d’importants intérêts économiques en Irak. La déchirure européenne face aux ETATS-UNIS, n’était que le reflet de la constitution d’une Europe à plusieurs vitesses. Les pays de l’Euroland fer de lance de l’économie européenne contre l’hégémonie du dollar, et le complexe militaro-industriel souverainiste européen qui veut son armée et son QG (Quartier général européen.)
4- Le jeu diplomatique du « pacifiste » Chirac et de « la vieille Europe. »
Toute participation à une guerre se négocie. Alors que les troupes françaises étaient en état d’alerte depuis des mois et s’entraînaient avec les troupes américaines et que le porte-avions Charles de Gaulle quittait le port de Toulon le 4 février pour « l’est de la Méditerranée » le « pacifiste Chirac » voulait négocier en position de force avec les États-Unis l’entrée en guerre de la France. Les intérêts économiques de la bourgeoisie française sont depuis plus de vingt ans intimement liés au régime de Bagdad. Entre les années 1970 à 1990 d’énormes créances se sont accumulées sur ce pays. A la fin de la guerre entre l’Irak et l’Iran en 1989, la moitié de la production française d’armements était destinée à Bagdad pour une valeur de 10 milliards de dollars, dont 5 milliards ont été payés et nous ne parlons pas des débouchés pour l’industrie nucléaire. Le « pacifiste Chirac », ce représentant de commerce des lobbies de l’armement, du nucléaire et du pétrole voulait que les ETATS-UNIS s’engagent à honorer ces créances. Ce ne fut pas le cas, les Etats-unis vont au contraire chercher à isoler le coq français de sa basse-cour.
En 2001 les Américains signent un protocole reconnaissant les intérêts de la Grande Bretagne (ancien suzerain de Bagdad jusqu’en 1958) et propose à Poutine un protocole du même genre en faveur des Russes le 22 novembre 2002. Par contre la bourgeoisie française est mise à l’écart,10 et mieux encore elle est attaquée sur ses arrières en Afrique. Il n’en fallait pas plus pour que les Français, les Allemands et les Russes tous ayant des intérêts importants en Irak se serrent les coudes. De l’autre côté, la guerre économique faisait rage, les Américains contre-attaquaient en racolant des partisans à leur guerre au sein même de l’Europe. Des Britanniques aux Tchèques, des Espagnols au Polonais, « la Vieille Europe » tremblait sur ses bases. Cependant l’idée d’un renforcement d’une alliance Eurasiatique que craignait Zbigniew Brezynski dans son livre le grand échiquier marquait un point.
En mai 2003, l’Inde annonce son désir de rallier le « Groupe de Shanghai » qui réunit la Russie et la Chine pour créer un pôle de résistance eurasiatique à l’emprise des États-Unis, le groupe représente presque la moitié de l’humanité.
Au cours de l’année 2003, nous avons vu « le retour des opérations militaires de la France en Afrique », après la Côte d’Ivoire, la Centrafrique et l’évacuation d’urgence de civil étrangers du Liberia, début juin. Le gouvernement français se félicitait de l’opération Artémis : « C’est la première opération militaire, certes, mandatée par l’Onu, mais sous chapeau européen ». La Grande-Bretagne avait envoyé une quarantaine d’officiers, la Belgique une équipe médicale et des transports aériens, quant à l’Allemagne elle votait l’envoi de 350 soldats à Bunia. Cette opération confirmait la fin de la politique « ni ingérence, ni indifférence » du gouvernement Jospin, la France prenant la tête des opérations en Afrique comme affirmation de la PECSD (Politique Européenne commune de Sécurité et de Défense).
5- Réflexions sur la guerre Bush/Blair contre Saddam Hussein .11
La guerre qui vient de se dérouler (mai 2003) , contre l’Irak a révélée et confirmée plusieurs choses.
La première et la plus évidente pour tous, c’est que les ETATS-UNIS et leurs alliés voulaient s’emparer des réserves de pétrole de l’IRAK.
La deuxième, c’est que cette appropriation se faisait sur le dos, d’autres « propriétaires » à savoir la France, l’Allemagne et la Russie qui ont d’importants intérêts dans la régions.
La troisième, c’est que l’encerclement de la Russie, de l’Europe et de l’Asie se renforçait.
La quatrième, c’est que l’Europe se déchirait face aux ETATS-UNIS.
La cinquième, c’est que la question d’une armée européenne indépendante devenait urgente.
Depuis 2003, la diplomatie internationale s’est contractée autour de l’approvisionnement énergétique, la « grande bassine » devenait trop étroite pour servir tout le monde. Les jeux masqués de tous les protagonistes, vont se dévoiler progressivement à chaque crise.
Les USA, vont comme souvent annoncer ouvertement leurs objectifs,
6-La stratégie américaine du « Grand Moyen-Orient ».
C’est en 2003 que le président Bush, expose la nouvelle stratégie militaire civilisatrice des Etats-Unis. Les attentats du 11septembre 2001 servant de toile de fond à cette opération guerrière. Déjà lors de la réunion de l’ OTAN, à Prague, en 2002, Nicolas Burns, sous secrétaire d’Etat à la Défense, expliquait que, pour que l’ OTAN défendit efficacement l’Europe et l’ Amérique du Nord, il fallait qu’elle se tournât vers l’est et le sud. Il devait conclure que dorénavant : « l’avenir de l’ OTAN est le grand Moyen Orient. »
Ce projet a été rendu public le 13 février 2004, par le journal Saoudien al-Hayat, et prend sa source sur les données d’un rapport du programme des nations unies pour le développement (PNUD) sur l’état du « développement humain » dans le monde arabe. Il s’agit en réalité, au nom de la démocratie et de la civilisation de mettre en coupe réglée une région qui s’étend de la Mauritanie à l’Afghanistan.
L’humanisme et l’anti-terrorisme accompagnant ce projet ne sont que de la poudre aux yeux, preuve en est qu’en juillet 2006 Israël a détruit l’un des pays de la région les plus avancé en matière de « développement humain ». Plusieurs facteurs vont intervenir pour la mise en place du projet, décisif pour les états Unis, en effet ceux-ci sont contraints d’agir pour empêcher que d’autres monnaies remplacent le dollar comme monnaie d’échange du pétrole12, le contrôle direct des sources énergétique et hydrologique devant leur garantir que le pétrole sera toujours payé en dollar. Empêcher qu’une puissance régionale autonome se mette en place et menace Israël. S’assurer, vis-à-vis de l’Europe, de la Russie et de l’Asie le contrôle de l’approvisionnement énergétique et se positionner, en prévision d’une guerre tout en faisant barrage aux accords bilatéraux de livraison de pétrole.
Pour parvenir, a leurs objectifs, les USA utiliseront la guerre et la déstabilisation des états de toute la région, avec l’ambition de gérer à chaud le « chaos organisé », la chute des régime locaux, trop imbriqués avec l’ UE et l’Asie est programmée, et même les pétromonarchies saoudiennes sont dans le collimateur.
La guerre civile libanaise 1976-200613
1- Liban classes sociales et situation économique.
Ceux que l’on appelle les Maronites14 (les chrétiens) occupent au Liban une position économique et politique dominante. Nous les trouvons dans les plus hautes fonctions de l’état et de l’armée, parmi les professions libérales, dans les banques, le commerce, la construction , l’agriculture moderne… Ils forment donc « sous une forme communautaire » une classe dominante à tous les échelons de la société. Sa caractéristique est ses liens avec une diaspora puissante et affairiste. De colossale fortune seront faite lors du boum pétrolier dans le Golfe arabique.. La classe moyenne maronite est la principale composante du parti phalangiste.
Cependant à la veille de la guerre civile libanaise, les grandes fortunes restent largement concentrées dans les mains de la féodalité chiite, des grecs orthodoxes et catholiques,des arméniens et des grands propriétaires fonciers urbains sunnites. Ils partagent avec les maronites, le pouvoir dans le commerce, l’industrie et la finance. L’émigration de chiites ruraux vers l’ Afrique donnera lieu a l’ émergence d’une bourgeoisie chiite
L’afflux de grand bourgeois musulmans en provenance de Syrie, d’Irak, et de Palestine ( banque et industrie) participe a l’ effritement rapide du pouvoir maronite acquise depuis deux siècle.
Il en résulte, l’opposition des féodaux chiites à la perspective de l’émancipation de leurs paysans, qui se manifestera au cours de la guerre civile
L’opposition, des maronites aux grandes familles sunnites (propriété foncière urbaine), à celle des druzes toujours solidaires des grandes familles féodales, celle des grands propriétaires chiites.
Alors que le pouvoir maronite se repliait dans le parti phalangiste, les communautés musulmanes réclamaient des droits face aux privilèges chrétiens. Il ne fait aucun doute que les féodaux chiites cherchaient a dégager vers l’extérieur ce qui pouvait exploser de l’intérieur. . La féodalité chiite s’était dotée de privilèges économiques démesurés. Il était donc nécessaire de transformer la question sociale en réflexe communautaire. Des les années 60 la situation a l’intérieur de la communauté était devenue explosive. La classe moyenne se tournait vers les partis laics de gauche, en particulier le parti Baath et l’ Organisation de l’ action communiste libanaise (OACL) proche du PCF. Alors que le sous prolétariat rural formait le gros des troupes du Mouvement des déshérités lancé à l’ époque par Moussa El-Sadr.
A partir de 1975, les notabilités des grandes familles terriennes du Sud sont mises à l’écart et en 1982 la séparation des pouvoirs s’opère avec d’un coté le clergé chiite officiel et de l’autre , le mouvement Amal des laics dirigé par Nabih Berri, qui est l’organisation civile et militaire du Mouvement des déshérités, ces deux mouvements se disputeront la direction de la communauté. A noter a partir de 1982 le déclin des partis de gauche.
A partir de 1985, le Hezbollah pénètre en force, soutenu par l’ Iran ce qui va provoquer des affrontements armés très graves avec le parti Amal en 1986 et 1988 qui feront beaucoup de victime dans la communauté chiite, ou a ce niveau il n’est plus possible de parler de communauté. Il faudra l’ intervention de la syrie, pour qu’ une alliance électorale se fasse entre Amal et le Hezbollah pour faire barrage d’une par au retour des grandes familles terriennes et d’autre par au militants laics et syndicalistes toujours très populaires.
La communauté sunnite ne disposait pas de milices ( sauf mirabitoun dirigés par Ibrahim Koleîlat et décimé en 1985) et le Mouvements sunnites. Tawhid Fondé en 1982 à Tripoli autour du cheikh Saïd Chaabane, a soutenu Arafat avant de se rapprocher de la Syrie. Proclame : « Le Liban. n'existe pas ! Seul compte l'islam. » Elle apparaît, pourtant, avec les accords de Taëf, comme le grand vainqueur (sans doute provisoire) de la guerre civile libanaise, à travers la Présidence du Conseil qui lui revient de coutume et qui est désormais le véritable centre de décision du pouvoir libanais. L'arrivée de Rafic Hariri à la tête du gouvernement, en 1992 et les liens privilégiés qui le lient à la famille royale saoudienne, Laisseront entrevoir jusqu’ a son assassinat une certaine pacification du Liban.
2- 1976-1989 : La guerre civile libanaise
Pour comprendre le jeu Syrien et iranien, il faut rappeler que le Liban a été créé par la France en 1922 lorsque la SDN a placé la zone sous mandat franco-britannique. Or, ce qui est le Liban aujourd'hui faisait parti de provinces Ottomanes où il n'existait pas de frontières précédemment. La Syrie a toujours considéré cette séparation comme l'œuvre des européens et non comme une réalité historique. De plus, la Syrie a occupé le Liban suffisamment longtemps depuis ces 30 dernières années pour comprendre qu'elle entend y maintenir sa présence et son influence.
La politique syrienne dans cette région de I'Orient, est fondée les principes suivants: maintien du Liban dans la mouvance syrienne, contrôle des Palestiniens (sujets potentiels, la Palestine faisant partie de la « Grande Syrie »), et enfin opposition au partage du Liban . Un tel partage conduirait à la création, sur une partie du territoire, d'un Etat chrétien qui deviendrait inévitablement un satellite d'Israël, et d'autre part il apporterait une confirmation à la théorie israélienne d'après laquelle la création d'un Etat pluriconfessionnel en Palestine est impossible.
C’est en fait le 13 avril 1975, que les premiers signes de la guerre civile libanaise se manifestent. Les milices chrétiennes vont s’affronter aux forces de « gauche » et musulmanes. En janvier 1976 le ministre des Affaires étrangères syrien, fait une déclaration qui indique la position de la Syrie vis-à-vis du Liban.
« Le Liban faisait partie de la Syrie et nous le récupérerons à la première tentative de partition » (M. Khaddam M. Shimon Perrés , ministre de la défense israélienne a bien compris le message et répond « Une invasion syrienne au Liban aurait les plus graves conséquences ».
Ainsi les jalons de la guerre et de la guerre civile au Liban étaient posés, et depuis comme nous le verrons le Liban se trouve à la charnière des confrontations bourgeoises régionales et internationales qui agissent par l’intermédiaire des bandes armées communautaires. La Syrie a l’ambition de retrouver la Grande Syrie. Si le Liban a été admis comme membre à part entière de la ligue des pays arabes, Damas n’a jamais ouvert d’Ambassade à Beyrouth. Et dans les rues de la capitale on peu voir des portraits du Président Hafez El Assad et reprenant l’un de ses slogans « Le Liban et la Syrie : un seul peuple, un seul Etat » . Le rattachement du Liban à la Syrie est même préconisé par le Parti syrien national social.15
Cette guerre pour chaque belligérant aura plusieurs objectifs, la Syrie agira pour l’élimination, y compris les assassinats de ceux qui peuvent lui faire de l’ombre, elle désire obtenir le contrôle du Liban via la grande Syrie et se trouve donc en conflit avec son opposé « Le grand Israël ». La guerre civile aura donc pour objectif ou conséquence, l’élimination ou la neutralisation de tous les autres milices, par le jeux d’alliance et retournement d’alliance, Israël voulant l’éviction définitive des palestiniens du Liban, comme d’ailleurs la Syrie. Il y a donc sur ce point une certaine complicité entre la Syrie et Israël qui visent dans un premier temps la partition du Liban.16
3- L’invasion syrienne du Liban
Le 6 juin 1976, La Syrie trouvait un prétexte « humanitaire » pour pénétrer au Liban. Les milices chrétiennes sont en mauvaise posture face aux forces palestino-progressistes17, et font un appel au secours à la Syrie. L’ armée syrienne entre au Liban.18 2 000 hommes de troupes syriens se répandent dans la région. .En Octobre 1976 les sommets de Riyad et du Caire décident d’envoyer une Force arabe de dissuasion (FAD), composée en majorité de Syriens.
Le 16 mars 1977, le leader druze Kamal Joumblatt, chef du Parti socialiste progressiste, est assassiné.
En Mars 1978, les troupes israéliennes occupe le sud du Liban, jusqu’au fleuve Litani. L’ ONU intervient alors en exigeant un retrait israélien, et prévoit d’ envoyer la Finul ( force intérimaire des Nations Unies. Israël se retire et laisse son allié chrétien Saad Haddad et ses milices à la merci des troupes syriennes qui pilonne les quartier chrétiens.
La Syrie vient d’opérer un changement tactique, en s’alliant avec les forces palestino-progressistes .On peut considérer, que la déstabilisation de la république communautaire du Liban est consécutive aux accords du Caire de 1969. Ces accords autorisaient la présence de l’armée palestinienne au Liban.
La ligue arabe, dans un premier temps veut contrôler la crise et envoie un contingent de « casques verts » sous le nom de « force arabe de dissuasion » FAD, afin d’assurer le cessez le feu qui interviendra en novembre 1976. Nous assisterons alors de facto à un partition du Liban, avec l’installation de « lignes rouges » entre les deux envahisseurs la Syrie et Israël. La communauté internationale du capital approuve la trêve. Mais comme dans le monde capitaliste, la paix n’est qu’un moment de la guerre, à partir de 1978, la situation se dégrade rapidement , et les contingents des pays arabes se retirent un a un sauf celui de la Syrie, qui notons le au passage représentait 80% de la FAD ( sources ). Comme la Syrie ne veut pas de la partition du Liban à terme (plan caché de la communauté internationale) elle agira, pour retrouver sa grande Syrie et pour cela elle devra se confronter à l’état d’Israël qui veut son grand Israël. La situation est d’autant plus tendue, qu’Israël a tout fait pour implanter un état croupion au Liban-Sud, dit « Etat libre du Liban sud » proclamé en 1977 et ayant à sa tête le major Haddad,19 un des bouchers de Sabra et Chatila.
Il s’agit d’une annexion pure et simple, d’une bande de territoire riche en réserves d’eaux, qui sera « libéré » par le Hezbollah en 2000. Comme toujours, l’état envahisseur ne dit pas ouvertement qu’il fait son incursion, pour s’approprier telle ou telle matière première (eau , pétrole..) il fait une démarche « sécuritaire » de protection contre les « crimes et génocides » qu’il provoque par ailleurs allégrement sur les civils désarmés. C’est pourquoi, Israël et la Syrie ont justifié leurs ingérences militaires au Liban pour protéger les « Chrétiens ». Ces mêmes chrétiens organisés en milice armée sous le nom de « phalangistes » ne sont pas des saints, ils massacrent aussi et même des chrétiens de gauche.
En 1978, l’armée syrienne pilonne les quartiers chrétiens de Beyrouth suite à des provocations des phalangistes, il n’est plus question de venir en aide aux chrétiens, mais de leur faire payer l’alliance des phalangistes avec Israël. En 1981 la ville chrétienne de Zahlé de la Bekaa est complètement encerclée et subira un siége pendant de longs mois. L’armée syrienne monte des rampes de lancement de missiles dans la plaine de la Bekaa.
4- 1982- Invasion Israélienne du Liban : Opération « paix en Galilée » et massacre de sabra et Chatila
La communauté internationale, va déléguée la « gestion de la crise » c’est-à-dire de la guerre des camps et des milices à Israël. La France « protectrice » du Liban reste curieusement à l’écart. L’alliance des phalangistes avec Israël devient officielle et deux présidents phalangistes seront élus dans des conditions ubuesques. La réponse ne se fera pas attendre, L’assassinat, le 14 septembre 1982 de Béchir Gemayel, qui venait d’être élu Président de la République donne le prétexte à l’armée israélienne de finir « son travail » qui consiste à chasser/exterminer les palestiniens du Liban.
La gestion de la crise ( américano-Israelo-phalangiste) sera fatales aux palestiniens.
En effet, l’armistice du 24 juillet 1981 ne convenait pas a Begin, qui voulait la destruction totale de la résistance palestinienne, comme celle aujourd’hui du Hezbollah. Il fallait pour cela que l’armée israélienne pénètre dans Beyrouth, avec l’accord des états –Unis : le général Haig; secrétaire d'Etat et partisan inconditionnel d'Israël, donna son accord. 20
Quelques mois avant ce même général, avait déclaré, suite au massacre de Hama (février 1982) se féliciter de la « fermeté » d’Hafez el-Assad : « Ce type a compris comment il fallait s’y prendre avec les barbus »21
Restait à convaincre la population israélienne du bien fondée de l’opération. Une intense campagne psychologique et médiatique fut donc lancée pour dénoncer le terrorisme palestinien et l'ex-chef de I'Irgoun n'hésita pas à placer le masque du terrorisme sur le visage de ses victimes.
II appela le peuple d'lsraël à une croisade : « Paix pour la Galilée », croisade qui devait sauver cette province de la destruction en vidant de ses occupants palestiniens une bande de 40 km de profondeur au nord de la frontière - c'est-à-dire jusqu'au fleuve Zahrani.
Le 6 juin, 1982 l’armée israélienne déclenche l’Opération Paix en Galilée et envahit le Liban. Le prétexte pour cette opération préparée de longue date est la tentative d’assassinat de l’ambassadeur israélien à Londres, Argov
Après avoir occupé le sud du pays et y avoir détruit la résistance palestinienne et libanaise, tout en commettant de nombreuses exactions contre la population civile, les troupes sionistes effectuent une percée jusqu’à Beyrouth, encerclant les forces armées de l’OLP qui y sont retranchées .22Après 2 mois de combats, une négociation convient que l’OLP évacuera Beyrouth sous le contrôle d’une force multinationale qui se déploiera dans la partie évacuée de la ville. Le 1er septembre 1982, l’OLP évacue Beyrouth, suivie par les forces multinationales le 10 septembre. Le 11, Sharon déclare que
“2 000 terroristes” restent encore dans les camps de réfugiés palestiniens autour de Beyrouth préparant ainsi le massacre de Sabra et Chatila.
L’évacuation des forces armées de l’OLP, sera une condamnation à mort des civils palestiniens restés dans les camps. Ceci même si l’ OLP prétendait avoir des garanties américaines sur la sécurité des civils restés dans les camps après son départ.
5- 1982-L'évacuation des fedayins
Le 19 août 1982, après une intervention du président Reagan, le gouvernement israélien accepta le dernier plan Habib : les Palestiniens, conservant leur armement individuel, seraient évacués vers la Syrie et les autres pays arabes, sous la protection d'une force internationale d'interposition dont le gouvernement libanais demandait officiellement l'envoi, et qui serait composée de contingents français, américain et italien. Un premier bataillon français arriva le 21 août[6], et le départ des fedayins commença quelques heures plus tard. Ce départ se termina le 3 septembre avec l'embarquement de Yasser Arafat pour la Grèce [7]. Sa mission terminée, la force d'interposition se retira du Liban.
L’assassinat, du phalangiste Béchir Gemayel, donna l’ occasion à l’armée israélienne de finir « son travail » qui consiste à chasser/exterminer les palestiniens du Liban. Elle envahit donc Beyrouth-Ouest, encerclant et bouclant les camps de Sabra et Chatila, habités uniquement par des civils palestiniens et libanais, puisque l’intégralité de l’ OLP (plus de 14 000 combattants) a évacué Beyrouth et sa banlieue. La force internationale d’interposition venait à peine de quitter le Liban, que les fauves phalangistes étaient lâchés sur le camp de Sabra et Chatilla, procédant à un massacre de femmes, enfants, vieillards,civils désarmés.
Sharon déclarera devant la Knesset que l’entrée des Phalangistes dans les camps fut décidée le mercredi 15 septembre et que le commandant israélien avait reçu l’instruction suivante:
«Il est interdit aux forces de Tsahal d’entrer dans les camps de réfugiés. Le ratissage et le nettoyage des camps seront effectués par les Phalanges ou l’armée libanaise.»
Le Conseil de Sécurité des Nations unies a condamné le massacre par la résolution 521 du 19 septembre 1982. Cette condamnation a été suivie par une résolution de l'Assemblée générale du 16 décembre 1982 qui a qualifié le massacre d' "acte de génocide" la bonne conscience humanitaire.
6- La grande réconciliation
Au lendemain de l'assassinat de Bechir Gemayel et des massacres de Chatila, le gouvernement libanais demande (le 24 septembre 1982)de nouveau le redéploiement de la Force multinationale.
3 800 Américains, Français et Italiens, rejoints plus tard par un contingent britannique débarquent a Beyrouth. L’élection du frère de Béchir Gemayel comme nouveau président amena une certaine détente. Soleiman Frangié, seigneur de Zgortha, et Ibrahim Koleilat, chef de l'un des mouvements de gauche les mieux armés (Mourabitoun) d’influence Lybienne, se rallièrent à Amine Gemayel.
Les Israéliens évacuèrent Beyrouth-Ouest, le port de Beyrouth, l'aéroport de Khaldé (2é-28 septembre). Le 30 septembre, les Libanais fêtèrent la réunification de leur capitale, que la guerre divisait depuis Sept ans. Un nouveau chef fut appelé à la tête d'une armée réorganisée, rééquipée et renforcée, dont les effectifs dépassèrent 30 000 hommes, et dont le recrutement fut basé (à partir d'octobre 1983) sur la conscription ; cette armée occupa la quasi-totalité de Beyrouth-Ouest.
En octobre, le nouveau président se rendit aux Etats-Unis, en France et en Italie; à Paris, il rencontra Walid Joumblat, qui annonça la suspension des activités du Mouvement national. Le 15 novembre, le président alla rendre visite, à Riyadh, au grand frère arabe.
A Beyrouth, les hommes d'affaires dévoilèrent les plans de reconstruction audacieux qu'ils avaient préparés. Un projet chiffré à 62 milliards de livres fut présenté. Le gouvernement demanda à la Banque mondiale un prêt de 50 millions do dollars. Un accord portant sur 26 millions de dollars fut signé avec Washington pour la reconstruction des petites entreprises.
Mais, l'autorité du gouvernement ne s'étendait qu'à 20 % du territoire, le reste étant occupé par les Syriens et les Israéliens. Et si le calme est revenu à Beyrouth, on continue à se battre dans d'autres régions : A Tripoli, la deuxième ville du Liban, grand centre sunnite,de sanglants combats opposent les milices alaouites, soutenues par les Syriens, aux mouvements populaires sunnites. Après l'expulsion d'Arafat , la ville passe sous la domination des intégristes sunnites de Said Chabane et des frères musulmans syriens hostiles au régime laïc des Alaouites de Damas; ils seront exterminés par les milices pro-syriennes, appuyées par l'artillerie de Damas. Tripoli tombe le 15 octobre 1985. Sa reddition restaure la crédibilité d'une pax syriana au Liban.A Balbeek les Chiites du Amal islamique, soutenus par des pasdarans iraniens, attaquent l'armée libanaise, avec pour objectif de la faire éclater.Dans les cazas à majorité druze d'Aley et du Chouf, Phalangistes et Druzes s’affrontent. Walid Joumblat, accusera les occupants israéliens de favoriser un séparatisme druze.
7- 1983-L'accord israélo-libanais
Le gouvernement israélien ne pouvait se satisfaire de la dispersion de l'appareil militaire palestinien au Sud-Liban ; il voulait un traité de paix qui provoquerait la partition du Liban, avec la création de mini états confessionnaux. Amine Gemayel lui ne pouvait accepter un tel accord, l'appartenance du Liban au monde arabe était intangible pour lui. Si la délégation libanaise signe l’ accord,23 le Président de La République ne le signe pas et à la demande ( ou pression) de Damas, dénonce le traité libano-israélien de 1983 ainsi que les accords du Caire de 1969.
La signature de l'accord israélo-libanais de 1983, signé sous la houlette de G. Schultz, abrogé un an plus tard sous la pression des forces libanaises alliées de Damas et suivi par la prise de contrôle par la Syrie du pays du Cèdre va enclencher ce que l’on a appelé « la guerre des camps ». L’accord libano-israelien, est rejeté par tous ceux qui d’une manière comme d’une autre se battent avec le camp palestino progressiste. La Syrie, voit la une occasion de reprendre son offensive sur le Liban et de se poser comme étant la seule a pouvoir « gérer la paix ». La presse syrienne se déchaîne et appelle les libanais à prendre les armes contre le gouvernement en place. Suivront une séries d’attentats contre la Force Multinationale24, provoqueront le départ des contingents de la F.M.S.B.25
Cet accord au lieu d’être un facteur de paix, mit fin à la fragile trêve intervenue au lendemain de l'élection d'Amine Gemayel 26 Dès 1983, la Syrie regagne peu à peu son influence perdue au Liban. Le harcèlement de la force multinationale par les milices musulmanes alliées de Damas, atteint son point culminant le 6 février 1984 avec la prise du contrôle de Beyrouth-Ouest par les milices chiites et l'effondrement de l'armée libanaise. La 6e brigade à dominante chiite étant entré en dissidence.
Le président Gemayel se résigne à diviser les 30 000 hommes de l'armée libanaise entre brigades druzes, chiites et chrétiennes.
En septembre 1983, la «guerre de la Montagne» oppose chrétiens et druzes. Les druzes prennent le contrôle de la région du Chouf, et procèdent au déplacement forcé de presque toute la population chrétienne du Chouf. Ceci est la conséquence d’une manœuvre israélienne déjà éprouvée en juin 1978 consistant à ne pas remplacer par l’armée libanaise les positions qu’elle abandonnait dans le Chouf , mais les laissant aux milices druzes. Il en résultera de sanglants affrontements entre Druzes et Phalangistes, puis entre Druzes et Palestiniens appuyés par les Syriens d'une part, l'armée libanaise d'autre part, et les massacres concomitants de centaines de villageois, en majorité maronites. Les Druzes et leurs alliés remportèrent des succès notables, occupant Bhamdoun et les crêtes d’où leur artillerie pouvait pilonner Beyrouth et Khaldé. La guerre menaçait de reprendre sur une grande échelle.
Des médiations de sources multiples, appuyées par la présence à Beyrouth et dans ses eaux de forces américaines et françaises non négligeables, aboutirent enfin le 25 septembre à la constitution d'un Congrès national de Réconciliation qui se réunit le 31 octobre à Genève, avec la participation du président Amine Gemayel, de Pierre Gemayel et Camille Chamoun, de Soleiman Frangié, de Saeb Salam (Sunnite de Beyrouth), de Nabih Berri (Chiite, chef de « Amal » ) et de deux observateurs syrien et saoudien. (CGL)
« Durant cette période, entre 1983 et 1985, malgré l'appui des pays occidentaux, dont les États-Unis, malgré la force multinationale, le projet d'État phalangiste échoue rapidement. Cet échec ouvre la phase ultime de la guerre.
« La décomposition économique totale du pays, tant dans sa circulation marchande interne que dans son articulation internationale, pousse au premier plan, pour des raisons socio-économiques générales (marginalisation sociale et extrême misère), et circonstancielles (implantation traditionnelle au sud du pays), la communauté chiite. Avec l'arrivée au premier plan des chiites, la mise en ghettos de la population atteint son achèvement, en même temps que les causes qui mettent les chiites au premier plan signifient qu'il n'y a plus de communautés au Liban.
Les liens entre individus existant sur la base d'un développement du mode de production capitaliste fondé, au Liban, sur une économie de marché quasi anarchique, un secteur bancaire et des activités de services totalement extraverties, des structures agraires tributaires et clientélistes reposant sur trois types de possession du sol, ne pouvaient prendre la forme d'une allégeance directe à l'État. Ce sont certaines communautés confessionnelles de l'Empire ottoman (déjà formalisées dans un cadre administratif et avec un contenu autre que religieux: les millets) qui se sont transformées en communautés socio-politiques, constituant depuis 1920 (conférence de San Remo) » (Moyen-Orient 1945-2002 Histoire d’une lutte de classes ed. senonevero p.73)
Une réconciliation de façade entre seigneurs de la guerre et notables permet au moins la formation, le 30 avril 1984, d'un gouvernement « d'union nationale » présidé par le sunnite Rachid Karamé et qui regroupe Pierre Gemayel, Nabih Berri et Walid Joumblat. L'armée israélienne harcelée au Sud-Liban par la résistance nationale (laïque) et la résistance islamique (chiite) se replie en juin 1985 en emmenant des milliers de prisonniers chiites et conserve seulement la « zone de sécurité » confiée aux 2 500 hommes de la milice de l'armée du Liban-Sud (A.L.S.) (un tiers chiites, deux tiers chrétiens), commandée par le général libanais en retraite Antoine Lahad, qu'elle encadre et finance.
8- Le règne des milices et la guerre des camps domine le Liban de 1985 à 1988 :
Les forces en présences
Le Hezbollah : chiite pro-irannien
Milice chrétienne phalangiste (alliée d’Israël)
Milice Druze27 panarabisme jacobin
Milice Chiite Amal pro-syrienne , puis Amal II islamiste
Résistance Palestinienne.
Le Mourabitoun28milice sunnite
Le général Aoun
Mai-juin 1985: première «guerre des camps». Des Mai 1985 de terribles affrontements opposent les palestiniens et les miliciens chiites du mouvement Amal 29
Juin 1985: fin du retrait de l'armée israélienne du Liban, à l'exception d'une zone-tampon au sud, laissée sous le contrôle de l'Armée du Liban Sud d'Antoine Lahad.
Le
président Assad, quant à lui, entreprit de poursuivre la
destruction de l'0.L.P. commencée seize mois plus tôt par les
Israéliens. A un moment décisif de l'histoire du Moyen-Orient, le
président syrien se veut en situation de force (relative) par
rapport aux deux grands. Il lui faut pour cela devenir le maître de
la résistance palestinienne, ce qui implique l'élimination
politique et si possible physique de son chef prestigieux, Yasser
Arafat. C'est la raison pour laquelle l'armée syrienne, poussant
devant elle quelques extrémistes (Abou Moussa, Ahmed Jibril), a reçu
pour mission d'écraser, voire d'anéantir, les formations orthodoxes
de l'0.L.P., dans la Bekaa, puis à Tripoli.
Octobre 1985: accord pour un arrêt des combats entre les trois principales milices libanaises: Amal (chiite), PSP (druze) et Forces libanaises (chrétienne). Le président Gemayel fait échouer cet accord.
Pour en finir, le président Assad lance son allié Amal dans les combats. Epuisés par la « guerre des camps » et le siège de plus de trente mois (juin 1985 mars 1988) de Borj AI Barajneh, Sabra et Chatila à Beyrouth et Rachidiyé au sud, qui a fait plusieurs milliers de morts, les Palestiniens concluront une trêve avec Amal le 23 décembre 1988.
Les combattants, regroupés près de la ville sunnite de Saida, reprendront les opérations contre Israël. Amal finira par écraser les hezbollahim alliés aux Palestiniens des camps
Accord tripartite du 28 décembre 1985
Cet accord est signé par Nabih Berri pour la milice chiite Amal, Walid Joumblat pour la milice druze du P.S.P. et Elie Hobeika pour la milice chrétienne des Forces libanaises, dans le bureau du vice président syrien Abdel Harim Khaddam. Il établit tout d'abord un cessez-le-feu, organise un désarmement, prépare la dissolution des milices et restructure l'armée libanaise sous surveillance militaire syrienne. II veut ouvertement corriger les déséquilibres confessionnels en réduisant les prérogatives du Président de la République chrétien, au profit d'un conseil ministériel où les Chrétiens sont représentés à égalité avec les Musulmans. Bref, il consacre la fin de la prééminence chrétienne et l'hégémonie syrienne. Il est perçu comme une capitulation dans le camp maronite.
Le président Amine Gemayel refuse de l'entériner. A Beyrouth-Ouest, Chiites et Sunnites rejettent l'accord parce que le partage du pouvoir ne leur est pas assez favorable. Les Druzes y sont hostiles parce qu'il prévoit le retour des réfugiés chrétiens dans la montagne. Les Palestiniens craignent la main mise syrienne alors qu’ils réarment. Les combats reprennent avec acharnement. Le président Hafez El Assad est opiniâtre : malgré cet échec, il réussira avec le parrainage de la Ligue arabe et le consentement de la France et des Etats-Unis à forger un accord intercommunautaire à Taëf en Arabie Saoudite en octobre 1989, qui reprendra point par point l'accord tripartite avorté[12].
9- Accord de Ta'if
Comme l'accord tripartite du 28 décembre 1985, l'accord de Ta'if prévoit la diminution des pouvoirs du chef de l'Etat au profit de ceux du Premier Ministre et du président de l'assemblée. La représentation proportionnelle des différentes communautés au Parlement est abandonnée au profit d'une répartition égale de sièges entre Chrétiens et Musulmans. Le système paritaire est maintenu au Conseil des Ministres qui détient le pouvoir exécutif. A la place du diumvirat maronite-sunnite au sommet de I'Etat, mis en place par le Pacte national de 1943, c'est un organe représentatif de l'ensemble des communautés qui gouverne le pays.
Dans les domaines essentiels pour l’une ou l’autre des communautés, une décision ne peut être adoptée par le Conseil des Ministres qu'à la majorité des deux tiers. De plus, la démission d'un tiers des membres de cet organisme entraîne la démission collective du gouvernement. Ces mécanismes doivent rendre incontournable la recherche du compromis et du consensus. L'accord de Ta'if décrit « l'abolition du communautarisme politique par étapes comme un objectif national essentiel », mais confirme paradoxalement le caractère communautaire de la société libanaise en précisant que « tout pouvoir qui serait en contradiction avec le pacte de vie en commun n'aurait pas de légalité ». Les députés veulent prévenir à nouveau toute domination d'une communauté sur l'autre, ainsi que toute tentation jacobine. Enfin, l’identité libanaise est précisée sans équivoque : « Le Liban est arabe, d'appartenance et d'identité. »
L'accord prévoit aussi le désarmement des milices et le regroupement des forces syriennes dans la plaine de la Bekaa, ainsi que le retrait ultérieur de ces forces, ainsi que des forces israéliennes, mais sans que la date de ces retraits soit précisée - et enfin, des élections « libres ».
10- Le général Aoun et la II République.
Le général Aoun et ses partisans refusent l'accord de Ta'if parce qu'il « titularise l'hégémonie syrienne sur le Liban ». comme bon nombre de Maronites, le général Aoun refuse de voir les Chrétiens mis en minorité dans ces nouvelles institutions et repousse l'idée d'un Etat chrétien réduit à d'étroites limites, dont se contenteraient les Forces libanaises. Le général choisit la fuite en avant et dissout le parlement.
Le 4 novembre 1989, afin de faire redémarrer les institutions, 58 députés, réunis sur l'aéroport militaire de Kléat gardé par l'armée syrienne, élisent un des leurs, René Moawad, Président de la République. Cet avocat tranquille est tué dans un attentat syrien à Beyrouth-Ouest, le 22 novembre suivant. Elias Hraoui est élu président à Chtoura, trois jours plus tard. Le général Aoun rejette ces deux élections.
Le nouveau président chargé le sunnite Selim El Hoss de former un gouvernement dont le premier acte est de démettre le général Aoun de ses fonctions de général en chef de l'armée libanaise et de nommer le général Emile Laboud à sa place.
Le général Aoun se proclame alors Président du Liban libre. Le 29 novembre 1989 d'importants mouvements de troupe syriens sont signalés sur les hauteurs de Beyrouth. Des milliers de partisans du « Général » se mobilisent autour du palais présidentiel de Baabda rebaptisé « maison du peuple ».
Le 8 décembre 1989, le président Hraoui, depuis Beyrouth-Ouest occupé par l'armée syrienne, annonce que le général Aoun a deux semaines pour quitter le palais de Baabda.
Le 30 janvier 1990, Aoun ordonne le désarmement des Forces libanaises de son rival Samir Geagea qu'il accuse de négocier secrètement avec le gouvernement pro-syrien de Selim AI-Hoss. C'est le début de violents affrontements interchrétiens à Beyrouth-Est qui se poursuivront pendant quatre mois et feront 740 morts et 2 400 blessés. Le 21 août 1990, le parlement ranime l'accord de Ta'if en votant les amendements constitutionnels pour un rééquilibrage du pouvoir en faveur des Musulmans. Un mois plus tard, le président Hraoui les promulgue et annonce l'avènement de la IIe République libanaise. Le doute assaille le général Aoun qui semble fléchir en déclarant le 25 septembre que « certains des intérêts syriens ne sont pas en contradiction avec ceux du Liban ».
Le 10 octobre, la fin de celui que ses ennemis qualifient de « Don Quichotte » libanais est proche. Le président Hraoui demande officiellement à la Syrie une aide militaire pour déloger le général Aoun, après avoir imposé un blocus alimentaire au « réduit d'Aoun ». Le 11 octobre, l'infanterie syrienne appuyée par les chars et l'artillerie fait mouvement vers la ligne de front. Le 12 octobre, des milliers de partisans d'Aoun forment une chaîne humaine autour de l'enclave chrétienne pour dissuader les forces syriennes d'attaquer. Le 13 octobre à 7 h 30 du matin, le général Aoun annonce sa reddition dans l'enceinte de l'ambassade de France.
Le président Hraoui refuse d'autoriser le départ du général vers la France, sous le prétexte qu'il détiendrait d'importantes sommes réclamées par I'Etat libanais[14].
Il s'appuie sur le peuple du réduit chrétien pour garder son pouvoir. Réputé intègre, il heurte de front toutes les féodalités et la classe politique, toutes confessions confondues, qu'il dit « mépriser ». Son intransigeance galvanise quelques milliers de partisans qui lui manifestent régulièrement leur soutien, autour du palais de Baabda en ruine, cible principale des tirs de l'artillerie syrienne. Le général Aoun a bravé seul Damas puisque, des Arabes au Pape, de Washington à Moscou, et même de Paris à Bagdad, tous l'ont pressé de céder aux exigences syriennes. C'est donc un homme abandonné qui décide, le 13 octobre 1990, de cesser le combat, et qui demande asile à l'ambassade de France. Il y restera dix mois et demi par crainte pour sa vie. « Exfiltré » vers la France, il réside en Seine-et Marne, astreint par les autorités françaises, à limiter son activité politique.
A partir des accords de Ta if, la Syrie sans que le sol se dérobe sous ses pieds, elle aura pourtant bien naviguée, pour éliminer et affaiblir un a un ses amis/ennemi, les chrétiens sont livrés « aux lions », par la Syrie et Israël puis achevés par les grandes puissances, qui laissent le général Aoun et ses troupes se faire liquider. Quant aux palestiniens, ils subiront le même sort, d’ailleurs c’est le camp « chrétien’ qui va aider les palestinien a reconstituer leur force d’avant 1982 (gc p 143). Cependant une opération de grande importance se prépare en coulisse qui va quelque peu bouleverser les alliances. La guerre du golfe de 1991 va contraindre les pays arabes a prendre position vis-à-vis de l’ Irak de Saddam Hussein, et la Syrie va chercher a monnayer sa position en voulant la peau d’ Arafat qui va se ranger du coté de Saddam.
« De 1985 à 1988, la « guerre des camps » entre Amal d'un côté et le Hezbollah et l'OLP de l'autre, permet à Amal d'affirmer son emprise sur les chiites en éliminant les vestiges de la puissance laïque et nationaliste palestinienne, ainsi que les velléités de retour de l'OLP Amal élimine également dans le Hezbollah un concurrent allié à l'OLP et qui s'appuie sur les paysans pauvres et le prolétariat urbain, menaçant le pouvoir des grandes familles chiites à la tête d'Amal. » RS
L’épuisement de la guerre des camps que se livrent les différentes milices (toujours a la solde de tel ou tel pays), favorisera le retour en force de la Syrie au Liban .Quand s'achève la présidence d'Amine Gemayel, à l'automne 1988, les deux tiers du territoire sont occupés par la Syrie, et 10 % par Israël au sud.
Malgré la multiplication des candidatures, les députés ne réussissent pas à s'entendre sur le nom d'un successeur au président Gemayel avant la fin de son mandat, le 22 septembre 1988, et ce malgré la candidature de Soleiman Frangié, soufflée par les Etats-Unis et la Syrie.
Dans la précipitation, Amine Gemayel désigne le 23 octobre 1988 le général en chef de l'armée libanaise, Michel Aoun, comme Premier Ministre. Celui-ci forme un nouveau gouvernement qui compte trois officiers supérieurs chrétiens.
A Beyrouth-ouest, Sélim Hoss, Premier Ministre par intérim depuis l'assassinat de Rachid Karamé le 1er juin 1987 (une bombe fait exploser en vol l'hélicoptère de l'armée libanaise qui le transportait), maintient un gouvernement rival de cinq membres.
Le général Aoun, depuis le palais de Baabda, et Sélim Hoss s'entendent tant bien que mal pour faire fonctionner une administration commune et co-signent les paiements des salaires des fonctionnaires par la Banque centrale. Michel Aoun, qui veut restaurer les institutions libanaises, manque de moyens. II s'attaque aux ports « illégaux » par où transitent les armes et la drogue de la plaine de la Bekaa, en commençant par le port de Beyrouth d'où les forces libanaises tirent une part importante de leurs revenus financiers. La mise au pas de la milice commandée par Samir Geagea[13] en février 1989 par les brigades chrétiennes de l'armée libanaise fait naître des rancœurs, lourdes de conséquences pour le général Aoun dans le camp chrétien. Les combats fratricides font des dizaines de morts, y compris dans la population civile. Logiquement, le général Aoun décrète la fermeture de 3 ports illégaux, contrôlés au sud par les milices chiites de Nahih Berri et druzes de Walid Joumblat en instaurant un blocus avec des vedettes rapides. L'artillerie syrienne bloque, en représailles, les ports chrétiens de Beyrouth et de Jounieh. Le général Aoun déclenche le 14 mars 1989 « la guerre de libération » contre l'occupation syrienne au Liban. Il reçoit l'encouragement de I'OLP et des armes de I'Irak. Mais les obus pleuvent sur le palais de Baabda et la montagne chrétienne à chaque déclaration hostile aux Syriens du général rebelle. Le réduit chrétien (1 500 km2, 800 000 habitants) est isolé.
Malgré un cessez-le-feu établi par la Ligue arabe le 11 mai 1989, les bombardements ne cessent pas de l'été. Le grand mufti sunnite, le cheikb Hassan Khaled, est tué dans un attentat syrien à Beyrouth-Ouest le 1er mai 1989. II refusait de condamner la guerre de libération du général Aoun.
Le responsable du Hezbollah au Sud-Liban, cheik Abdel Karim Obeid, est enlevé par un commando israélien le 28 juillet 1989. Au mois d'août, les Druzes, appuyés par l'artillerie syrienne, accentuent la pression militaire sur le verrou stratégique de Souk el Gharb en bordure du réduit chrétien. Cependant, impressionnée par la détermination du général Aoun, la Ligue arabe impose un cessez-le-feu le 23 septembre 1989. (La « guerre de libération » a fait en six mois 1 058 morts, 5 000 blessés et 1 milliard de dollars de dégâts). L'Arabie Saoudite parraine dans sa ville oasis de Ta'if une « réunion de réconciliation » le 30 septembre 1989 entre députés chrétiens et musulmans en nombre réduit. Sur les 99 élus en 1972, 2 sont morts, une vingtaine sont en exil.
Après vingt-deux jours de « palabres », les députés approuvent le projet de « charte de réconciliation nationale » mis au point par la Ligue arabe.
14- L’intégrisme islamique
Afin de bien comprendre le rôle allouer a l’islamisme radical, par les États-Unis, il faut remonter dans le temps. En 1945, l’ Arabie saoudite et les Etats-Unis, vont conclure un pacte. Franklin Roosevelt et le roi ibn Séoud décident un partenariat pour l’exploitation en commun du pétrole. Les compagnies pétrolières américaines (Exxon- Mobil, Chevron et Texaco donneront naissance à la compagnie pétrolière américano-saoudienne (Aramco). Très rapidement une accumulation de profit sur la base de la rente pétrolière, va donner des moyens financiers considérables au royaume des Wahhabites pour contrer l’ influence du nationalisme arabe laic personnifier par Nasser.
Après l’ échec du pacte de Bagdad30les états- unis vont soutenir les états et royaume islamiques et former un Islamisme Kamikaze, pour contrer l’ URSS en Afghanistan, ce nouvel ordre islamique est discrètement apparu en 1969 avec la création de l’ organisation de la conférence des états islamiques.
Le choc pétrolier de 1973, va permettre à l’'Arabie Saoudite d’ obtenir le contrôle de 25 % du capital de l'Aramco puis, l'année suivante, de 60 %. En 1980 le gouvernement saoudien devint seul propriétaire de l'Aramco. En échange les Saoudiens acceptèrent en 1975 d'exporter leur pétrole à la seule condition que ce soit contre des dollars. Très vite l'ensemble de l'OPEP adopta cette règle. Ainsi, le dollar n'était plus garanti par l'or mais par le pétrole.
C’est à partir de l’ accord Libano-israélien du 17 mai 1983 que le démantèlement du Liban va commencer, sur ce point Israël et la Syrie sont en phases chacun visant à se partager le Liban comme d’en d’autres temps on se partageait la Pologne. C’est donc après la guerre de que le Hezbollah ( parti de dieu et compagnon d’arme des Pastarans d’ Iran) émerge dans le chaos laissé par la guerre.
Les puissances occidentales, ayant été confrontées à des attentats contre la force multinationale, laissent finalement le Liban sous le contrôle syrien, afin de calmer les « fous de dieu ». Dans un premier temps, les Hezbollahim au sud Liban, ne vont pas s’attaquer à Israël, mais à la milice chrétienne, à la dévotion d’Israël.
Plusieurs milliers de chrétiens civils seront massacrés car partisans du chef Druze Walid Joumblatt, forçant ainsi plus de 150 000 chrétiens du Chouf a quitter leur terre ancestrale face a une milice druze armée à la fois par la Syrie et Israel.
Le hezebollah va devenir une force militaire supérieure à l’ armée régulière du Liban. Il est équipé d’un armement sophistiqué provenant de L’ Iran et de la Syrie ( fabrication russe et chinoise) .Le Hezbollah dispose de 15 0000 combattants dont un tiers de commandos. Connaissant la supériorité aérienne de leurs ennemis, le hezebollah comme l’ avait fait la résistance vietnamienne s’est doté d’un réseau dense de bunkers souterrains, équipés pour des sièges de longues durée.
Encadrés par 2 000 Pasdarans iraniens, anciens combattants de la guerre contre I'Irak, les militants du Parti de Dieu - Hezbollah - dirigés par le sheik Fadlallah, retranchés dans les fiefs chiites de Baalbeck et de la banlieue sud de Beyrouth, affrontent la milice Amal et les Palestiniens progressistes accusés de collusion avec les Occidentaux et Israël. Pour faire entendre leurs revendications, des militants du « Jihad islamique » détournent un Boeing de la T.W.A. sur l'aéroport de Beyrouth en juin 1985 et proposent d'échanger ses passagers contre les 1 200 prisonniers libanais détenus par Israël.
Le Jihad islamique qui a revendiqué la majorité des enlèvements d'étrangers au Liban est une « nébuleuse » au sein de laquelle opèrent plusieurs groupes intégristes chiites. Ces factions agissent indépendamment mais font allégeance au régime islamique de Téhéran. Elles sont pour certaines manipulées par les services spéciaux syriens ou libyens. Pour s'imposer au sein de la communauté chiite, des chefs locaux surenchérissent dans le terrorisme « islamique » par la prise d'otages et échappent au contrôle des responsables reconnus du chiisme libanais. L'imbroglio est aggravé par les habituelles rivalités de clans au Liban; d'où la difficulté pour les gouvernements occidentaux de trouver des interlocuteurs crédibles dans les négociations pour la libération des otages, devenus les enjeux d'une « diplomatie coercitive » pour les Etats ou groupes qui les utilisent.
A partir de 1985, les enlèvements et assassinats d'Occidentaux revendiqués par 33 groupes distincts, dont l'0.J.R. (Organisation de la justice révolutionnaire), s'accélèrent. 31
14- Mobilisation chrétienne et lutte pour le pouvoir.
Les Forces libanaises, entraînées par deux hommes forts, Elie Hobeika et Samir Geagea, rompent début 1985 avec le parti des Kataeb (phalanges). Elles comptent 10 000 hommes, dont 3 500 soldats réguliers. Profitant du vide créé par le départ des Israéliens au Sud-Liban, cette milice maronite s'installe dans les villages de I'Iklim AI Kharroub et des environs de Saida. La contre-attaque meurtrière des milices musulmanes provoque l'exode de milliers de Chrétiens vers le sud.
Samir Geagea, l'instigateur de cette opération, est écarté le 9 mai par Elie Hobeika, le chef des services de renseignements des Forces libanaises. Il entame un rapprochement avec la Syrie, déclare son attachement absolu à l' « option arabe-syrienne » pour le Liban. Samir Geagea prend sa revanche neuf mois plus tard. Elie Hobeika est accusé d'être inféodé à la Syrie après avoir signé l'accord tripartite au nom des Chrétiens à Damas en décembre. Son éviction et celle de ses partisans, le 25 janvier 1986, feront des centaines de morts.
Juillet 2006 Le liban sous les bombes
1- Le Hezbollah : un acteur central de la stratégie syrienne et chiiste.
Avant d’entrer dans le vif des événements, il est nécessaire de recadrer la situation dans le nouveau contexte international. Le Hezbollah entre pour une grande partie dans la stratégie syrienne et plus largement iranienne dans la mesure ou ce groupe militaire et politique doit à ces deux pays les moyens financiers qui lui ont permis de se développer tant militairement que politiquement et socialement. Le Hezbollah est fortement implanté dans le tissu de la société libanaise ce qui lui assure une reconnaissance politique mais aussi sociale. Œuvre de charité, aides et solidarités avec les plus démunis, forces de résistance qui a contribué à la libération du sud du Liban occupé pendant 22 ans par Israël, le Hezbollah est de toutes les batailles.
Il est devenu un élément incontournable de la vie libanaise. Il peut s’appuyer sur des relais politiques que lui assurent ses députés et ses ministres au gouvernement libanais. Il est omni présent au sud du Liban et constitue la seule force armée en mesure d’inquiéter Israël pour sa sécurité.
L’expansion du chiisme, nécessite une vision plus globale de la situation, qui dépasse le proche orient pour une stratégie moyenne-orientale. Ce qui se passe actuellement au Proche-Orient est la résultante d’un conflit animé tant par les grandes puissances que par l’émergence d’un chiisme expansionniste et de stratégies globales qui dépassent les simples frontières des États.
L'expansion du chiisme s’appuie sur plusieurs facteurs. Tout d’abord, il trouve sa source dans la révolution iranienne de 1979 qui déstabilise les équilibres régionaux. Équilibre que les États-Unis tenteront d’ailleurs de modifier en encourageant la guerre entre l’Iran et l’Irak, armant alternativement les deux camps. Le peuple irakien composé de Kurdes, de Sunnites et de Chiites et de Chrétiens est depuis la guerre en Irak confronté à des forces politiques et militaires diverses. Cette guerre a détruit l’Etat irakien structuré sur le parti Baas aux ordres du dictateur Saddam Hussein.
Une nouvelle lutte pour le pouvoir, va entraîner un chaos quasi permanent, la violence et les attentats se développent. Les chiites irakiens (majoritaires) ont supplanté les sunnites (sur lesquels s'appuyait principalement le pouvoir de Saddam Hussein, ainsi que sur quelques chrétiens).
L'Irak bascule de fait dans ce même mouvement du chiisme et rejoint un ensemble vaste qui regroupe des forces de l’Iran à la Syrie en passant par l’Irak et les quelques zones du Liban sous influence de la Syrie ou du Hezbollah. Un ensemble chiite qui inquiète au moins autant les USA que les pays arabes musulmans sunnites sur lesquels s'appuient les américains et les européens. Aujourd'hui les libanais Chiites (groupe majoritaire au Liban) et le Hezbollah constituent en quelque sorte un « poste avancé » pour les syriens (eux aussi Chiites) et plus encore pour les Iraniens. Ce « poste avancé », permet à l'Iran d'entrevoir la possibilité d'accéder aux rives méditerranéennes et au voisinage d'Israël lui considéré comme une tête de pont des États-Unis au Moyen Orient.
1-Le déclenchement de la guerre et les bombardements israéliens du Liban
C’est dans le contexte décrit plus haut, que va s’enclencher « La guerre israélienne contre le Hezbollah », et ici peut importe qui est l’agresseur ou l’agressé pour nous. Ce qui importe c’est de montrer qu’il n’y a aucun espoir a se ranger dans tel ou tel camp, ils sont tous a termes des camps de la mort. Pour les travailleurs et les masses pauvres de la région, la guerre est une abomination et un moyen d’endiguer tout combat de classe.
De nouveau le Liban est plongé dans une guerre, une guerre qui fait parti du plan d’ensemble de domination sur la région dite le GMO. Cette guerre surprise et rapide est une spécialité israélienne ( raid sur Entébé 197632, destruction du centre nucléaire Osirak ) exactement comme il le fit en 1982 lorsque Israël a envahi le Liban sous prétexte d’une minable tentative d’assassina de l’ ambassadeur d’Israël à Londres.
Dès le début de l’attaque, c’est-à-dire le mercredi 12 juillet 2006, aucune partie du Liban ne sera épargnée : le sud, Beyrouth (capitale), Mont-Liban, le nord et la Vallée de la Beqaa. Le sud du Liban est devenue une terre brûlée et Beyrouth un terrain nivelé. Le lendemain Jeudi 13 les Israéliens créent un blocus terrestre, maritime et aérien autour du Liban.
Nous savons que l'aviation israélienne a bombardé presque simultanément deux bases aériennes dans l'est et le nord du Liban, visant pour la première fois depuis le début de son offensive, des installations de l'armée libanaise. La chasse israélienne a pilonné l'aéroport de Beyrouth et mené plusieurs raids aériens contre le sud du Liban, visant des maisons où sont stockés des roquettes à longue portée du Hezbollah, faisant 39 morts parmi la population civile, dont 15 enfants. La marine de guerre israélienne est quant à elle entrée dans les eaux territoriales libanaises dans le cadre du blocus imposé par Israël sur le Liban. L'Armée Israélienne va détruire toutes les infrastructures civiles: aéroports, ports, ponts, routes, autoroutes, barrages, centrales électriques, centrales hydrauliques, câbles et tours de téléphonie fixe et mobile, infrastructures pétrolières, fabriques d'alimentation, hôpitaux et dispensaires, ambulances et camions de pompiers, écoles et universités, télévisions et radios, etc. En plus, ils bombardent aussi les édifices religieux, Chrétiens comme musulmans, et les maisons civiles. C'est ce que nous pouvons appeler du terrorisme d'Etat.
L'Armée Israélienne a un arsenal massif de destruction à sa disposition, de très haute technologie, tant pour la guerre terrestre, aérienne que maritime. Durant leurs actuels bombardements, ils utilisent des produits phosphoriques et chimiques et d'autres armes interdites par les lois internationales.
Cependant, pour la première fois Israël va être confronté à une résistance qu’il ne soupçonnait pas, certains parlent même d’un piège tendu par le Hezbollah.
« Un avion télécommandé du Hezbollah transportant des explosifs s'est écrasé sur un bâtiment naval israélien tard vendredi, causant des dommages importants sur le navire, ont déclaré des responsables militaires israéliens. Dans un discours retransmis par la chaîne de télévision Al-Manar, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé que la branche armée du parti libanais avait détruit un bâtiment de guerre israélien au large de Beyrouth. »
« Ces opérations mettent ainsi en avant la nette progression des capacités militaires du mouvement chiite, provoquant une vive inquiétude en Israël, dont les systèmes de défense n'ont pas été en état de détecter les drones. »
« Selon les responsables israéliens, le navire de guerre, qui comptait plusieurs dizaines de marins à bord, a subi de lourds dégâts. Un incendie s'est déclaré à bord et n'a pu être maîtrisé que plusieurs heures après l'attaque. Tard vendredi, le navire a pu être remorqué dans un port israélien. » ( sources Par Elisabeth Studer le 14 juillet 2006)|
Deux roquettes de type katioucha tirées jeudi à partir du Liban se sont abattues sur Haïfa, troisième ville d'Israël, à 60 km au sud de la frontière israélo-libanaise, a affirmé un porte-parole de l'armée israélienne. C'est la première fois que des roquettes s'abattent sur cette ville de 275.000 habitants. Aucune information sur des victimes n'a été communiquée.
Les roquettes sont tombées non loin du centre-ville.
Selon l'armée, une trentaine de combattants du Hezbollah ont été tués lors des attaques israéliennes. L'armée aurait l'intention de frapper très durement le Hezbollah à Beyrouth où se trouve le quartier général de cette formation ainsi que les familles de ses dirigeants, notamment dans le quartier où habite Hassan Nasrallah, son chef. "Si les attaques du Hezbollah se poursuivent, il y aura aussi des raids dans ce quartier de Beyrouth", a mis en garde l'officier.
Dimanche 30 juillet 2006, le bilan est lourd :
- Plus de 800 civils ont été tués, dont un tiers d'enfants
- Plus de 2.000 civils ont été blessés et brûlés
- Plus d'un million (1.000.000) de réfugiés civils vivent dans des écoles, plaines de jeu, garages, parkings, tentes ou même en plein air
- Plus de 200.000 civils ont fuit le pays
- Plus de 6 milliards de dollars de dégâts (3 milliards de livres sterling, près de 5 milliards d'euros).
L’ UE encore une fois, va se retrouver prise dans ses contradictions, elle se contentera de juger "disproportionnée" l'opération militaire lancée par Israël au Liban après l'enlèvement mercredi de deux soldats israéliens par le Hezbollah et dénoncé le blocus imposé par l'Etat hébreu sur le Liban.
"La présidence de l'Union européenne est très préoccupée par le recours disproportionné d'Israël à la force au Liban en réponse aux attaques du Hezbollah sur Israël", a indiqué la présidence finlandaise de l'UE dans un communiqué. "L'imposition d'un blocus maritime et aérien sur le Liban est injustifié", a ajouté la présidence en regrettant "la mort de civils et la destruction d'infrastructures civiles". L'UE met en garde contre toute "action contraire au droit humanitaire international" susceptible "d'aggraver le cercle vicieux de la violence et des représailles et qui ne saurait servir les intérêts sécuritaires légitimes de quiconque".
Il est à remarquer que George W. Bush tout en affirmant qu'Israël avait "le droit de se défendre", va demander l'Etat hébreu de ne pas prendre de mesures qui pourraient mettre en danger le gouvernement libanais.
"Mon plus grand souci est de déterminer si oui ou non les actions entreprises affaibliront le gouvernement de Fouad Siniora. La démocratie au Liban est un élément important pour fonder les bases de la paix dans la région. Nous avons vraiment travaillé dur pour obtenir le retrait de la Syrie du Liban", a-t-il rappelé. Cependant, "Israël a le droit de se défendre lui-même", a ajouté le président américain dans une conférence de presse commune avec la chancelière Angela Merkel.
Le vendredi 14 juillet , durant la réunion du Conseil de Sécurité de l'ONU à New York, les Etats-Unis d'Amérique ont opposé un veto à toute résolution condamnant Israël. Depuis lors, le président Georges Bush a expliqué qu'il était contre tout cessez-le-feu. Le Dimanche 16, durant le sommet du G8 à Saint-Petersbourg, il l'a redit.
Et le roquet, anglais Tony Blair a répété le mercredi 19, ce que Bush disait le vendredi , c'est-à-dire qu'il était contre tout cessez-le-feu. Depuis lors, m. Blair a plusieurs fois répété sa déclaration contre tout cessez-le-feu.
Le gouvernement du Premier ministre libanais, Fouad Siniora, a demandé une réunion urgente du Conseil de sécurité des Nations unies pour examiner "l'agression israélienne" contre le Liban sud, et l'aide des dirigeants arabes et occidentaux.
Le président américain a également déclaré jeudi que la Syrie devra "rendre des comptes", sur fond de regain de violences impliquant le Hezbollah au Proche-Orient. "Le président Assad doit faire preuve de leadership pour la paix", a-t-il insisté. Un peu plus tôt dans la matinée, un responsable de la Maison-Blanche, membre de la délégation américaine en déplacement en Allemagne, avait indiqué que "les Syriens et les Iraniens ont une part de responsabilité du fait qu'ils abritent le Hezbollah". Ici nous ne parleront pas, de tous ceux qui spéculent sur la guerre, de ceux qui pensent de nouveaux pouvoir « reconstruire » le Liban, ni de la plaque tournante qu’est le Liban dans tous les trafics notamment la drogue et la présence de la mafia italienne, cela peut faire l’objet d’un teste a part.
Nous allons terminer, sur le contexte actuel , qui après l’ assassina de Pierre Gemayel laisse prévoir une réaction militaire conjointe d’Israël et des Etats-Unis, le journaliste américain Seymour Hersch toujours bien informé, affirme que des envoyés du Pentagone ont planifié une frappe conjointe sur la Syrie, prélude à une offensive terrestre massive des israéliens visant a renverser le régime de Damas. La Syrie, vient donc de manœuvrer en proposant aux américains de les aider a stabiliser le gouvernement irakien. En d’autres termes la Syrie serait en phase de cesser son soutien au régime des mollahs pour l’alimentation en fonds, en équipements, en hommes et en armes de la guérilla irakienne. Cet événement serait la cause de l’assassinat de P. Gemayel http://www.iran-resist.org/article2827 selon Iran-Resist. Ceci est a rapprocher au fait que « l’Eisenhower est envoyé vers le Golfe dans le cadre d’un rassemblement de forces : le porte-avions Enterprise, actuellement stationné dans la mer d’Oman, et qui servait de base aux bombardiers partis pilonner les Talibans en Afghanistan, se trouve normalement à la fin de sa mission de six mois ; cependant il reste sur place au lieu de rejoindre les États-Unis. Il ne s’agit pas d’une simple rotation, la preuve en étant que la réfection et l’envoi de l’Eisenhower ont été avancés d’au moins un mois. Un résumé des activités de l’Enterprise publié sur le site officiel de la Marine américaine parlait du rôle que ce bâtiment joue actuellement dans le conflit afghan, et ne faisait pas mention de projets de retour. La Marine décline tout commentaire relatif aux projets pour ce bâtiment. » (David Lindorff
1 L'idée d'un partage entre un Etat juif et un Etat arabe est entérinée le 29 novembre 1947 par une résolution de l'Assemblée générale de l'ONU, à laquelle tente de faire face le Conseil de la Ligue arabe. Le 14 mai 1948, veille de l'expiration du mandat britannique, le Conseil national juif proclame l'indépendance d'Israël; David Ben Gourion en devient le premier Premier ministre.
Le
nouvel Etat est aussitôt envahi par les armées égyptienne,
jordanienne, irakienne, syrienne
et libanaise, qui sont repoussées au prix de lourdes pertes: cette
première guerre israélo-arabe aboutit à la fixation des
frontières le long des lignes d'armistice de 1949 et au départ
de la majorité de la population arabe vers la bande de Gaza, sous
administration égyptienne, ou vers la Cisjordanie, rattachée à la
Jordanie.
Le
nouvel Etat, en même temps qu'il mettait en place ses institutions,
a dû faire face à l'afflux d'immigrants, particulièrement ceux
venus d'Afrique et d'Asie. La population juive double en quatre ans
pour atteindre 1'300'000 personnes en 1952. En octobre 1956,
Israël lance une campagne dans le Sinaï contre l'armée
égyptienne, de concert avec les Franco-Britanniques qui mènent une
expédition contre la nationalisation du canal de Suez par Gamal
Abdel Nasser. Le pays bénéficie ensuite d'une période de
consolidation et de croissance économique, malgré les attaques de
groupes palestiniens; ceux-ci vont constituer l'Organisation de
libération de la Palestine (OLP).
2 Cette guerre fut déclenchée avec l’accord de l’URSS grande productrice de pétrole).
3 C’est le coup classique, par exemple en France durant la seconde guerre mondiale, tous les foyers de résistance se sont pliées à De Gaulle comme Force Française de l’ Intérieur. Durant la guerre du Golfe, l’OLP et le front du refus d’Habache G. ont été au côté de Saddam Hussein. Depuis le début 2004, les forces d’occupations de l’Irak sont complètement embourbées , la résistance du peuple irakien étant devenue incontrôlable et incontrôlée.
4 En 1980, l’Assemblée européenne avait examiné la possibilité de créer une flotte de guerre ouest européenne pour « protéger » la route du pétrole.
5 Les monarchies du Golfe (Arabie saoudite, Koweit, Qatar et Emirats arabes unis) ainsi que l’Irak et l’Iran sont les acteurs essentiels de la fixation du marché du brut. L’Arabie Saoudite détient à elle seule le quart des réserves mondiale avec (262,7 milliards de barils), l’Irak (112,5 milliards de barils), les Emirats (96,5 milliards de barils), le Koweït (96,5 milliards de barils) et l’Iran (93,1 milliards de barils).
6 Le 25 juillet 1990 Mme Glaspie déclare « Nous n’avons pas d’opinion sur les conflits entre arabes, comme votre litige avec le Koweït ».
7 De 1945 à la guerre du Golfe, on dénombre 146 guerres importantes avec un tableau de chasse de 30 millions de morts. Pour la seule année 1987, on comptait 36 guerres ouvertes et en 1994 plus de 50 conflits.
8 Nous pouvons même dire que l’Irak était pour l’Europe et la Russie ce qu’Israël est pour les ETATS-UNIS dans la région.
9 Le 27 février 1933
10 « Les grandes compagnies pétrolières américaines doivent occuper un rôle de premier plan, et ne laisser que des lots de consolation aux Russes, une part honorable aux firmes britanniques et si possible, rien du tout aux autre sociétés européennes »bulletin hebdomadaire Pétrostratégies très proche de total cité par MC numéro 9 mai 2003
11 C’est volontairement que nous avons personnalisé cette guerre, jamais dans l’histoire les dirigeants des états en guerre ne furent autant isolés et contestés
12 Avec un système éducatif et des finances publiques en lambeaux (déficit annuel de 300 milliards $) et des citoyens qui, individuellement, sont les plus endettés au monde, les États-Unis ne disposent plus d'assez de ressources pour alimenter leur gaspillage. Bref le dollar USD (émis par une banque privée) ne vaudrait rien s’il n’était pas la contrepartie obligée des transactions pétrolières mondiales. La valeur du dollar vient du fait que celui-ci est en demande toujours croissante, mais ne repose sur absolument rien de tangible à l'intérieur du pays.
13 Sources principales bibliographiques : « Le Liban contemporain « de Georges Corn ; et le livre de Roland Simon sur le Moyen Orient, plus divers documents trouvés sur le net et presse diverse.
14 Les maronites (du moine saint Maron, qui vécut au Ve siècle) forment une communauté chrétienne appartenant au rite oriental de Syrie et du Liban. Cette communauté a conservé la liturgie syriaque et elle fait partie de l’une des Églises uniates; elle reconnaît toutefois le pape de l’Église catholique romaine. Les maronites vivent surtout au Liban et en Syrie, mais il existe d'autres petits groupes maronites à Chypre, en Palestine, en Australie et aux États-Unis. Leur population est estimée à environ 1,3 million dans le monde. L’origine des maronites remonte au VIIe siècle lorsque la communauté a adhéré au monothéisme.Les maronites parlaient à l'origine l’arabe maronite, une variété dialectale de l’arabe. Cette langue est considérée par certains comme un idiome hybride fortement influencé par le grec. Il ne resterait plus que 170 locuteurs de cette langue, toutes des personnes âgées.
15
Ce
parti fut formé à l'Université Américaine de Beyrouth en 1932
par un professeur, Antoun Saadé.
La doctrine du parti
repose sur l'affirmation qu'il existe une " nation
syrienne " antérieure au Christianisme et à l'Islam. Le
PSNS se propose de réformer le Liban en abolissant le
confessionnalisme et en instituant la laïcité. Il prône
l'allégeance au nationalisme syrien. Ce parti a eu avec l'autorité
libanaise une longue histoire entachée de violence. Reconnu
officiellement en 1944, il fut dissous une première fois en 1949
après la découverte d'un complot contre la sûreté de l'Etat. Son
fondateur arrêté et fusillé. Reconnu une seconde fois en 1958, il
fut dissous de nouveau en 1962 à la suite d'une tentative avortée
de prendre le contrôle de l'Etat. Ce n'est qu'en 1970 qu'il put
reprendre une place importante parmi les partis politiques du Liban,
place mise en évidence depuis l'accord de Taëf et le
traité
de fraternisation signé entre le Liban et la Syrie.
16 La complicité syro-israélienne.
L'intervention militaire ouverte de la Syrie ne pouvait être raisonnablement tentée que si la neutralité israélienne était acquise. Une assurance avait été obtenue grâce à l'entremise des Américains, touchés directement par le président Assad ou par l'intermédiaire du roi Hussein do Jordanie. Les Israéliens ne pouvaient qu'être favorables à une opération qui allait affaiblir les Palestiniens au moment où ceux-ci venaient d'obtenir d'importants succès sur le plan international; mais en même temps ils ne pouvaient accepter que l'intervention de la Syrie lui conférât un avantage stratégique ; C'est pourquoi ils assortirent leur neutralité tacite d'une condition : le non dépassement par l'armée syrienne de la ligne rouge, expression désignant non une limite précise, mais une zone assez mal définie, aux environs du fleuve Litani.
17 Les Palestiniens de I'A.L.P. et de la Saïka avaient encerclé et massacré en janvier 1976 les habitants femmes et enfants de la ville chrétienne de Damour, et dans les mois qui suivirent l’ ALA va dévaster I'A.L.A. des villages chrétiens du Akkar,
18 150 blindés pénètrent au nord et à l’ est du Liban
19 Selon les sources, ce sont de 700 à 3500 Palestiniens et Libanais chiites qui ont été massacrés dans les camps de Sabra et Chatila du 16 au 18 septembre 1982. Trois groupes ont participé au massacre: l’armée israélienne, les miliciens des Forces libanaises de Béchir Gemayel et Elie Hobeika et les “harkis” libanais de l’armée israélienne commandés par le major Haddad, chef de l’Armée du Liban sud, et le capitaine Camille Khoury..
20 Le général Haïg était peut-être allé dans son approbation plus vite et plus loin que ne le souhaitait le président Reagan. Il dut démissionner le 25 juin.
21 Le 2 février 1982, sous la conduite de 150 officiers sunnites, la ville de Hama se révolte. Assad réagit violemment en donnant l’ordre d’assiéger la ville et de la bombarder à l’artillerie lourde. Un tiers de la ville détruit et 25.000 civils seront massacrés pendant les 27 jours de siège. Les commandos anti-subversifs exfiltrent les colonnes de réfugiés fuyant les combats et emprisonnent, torturent et exécutent des milliers de personnes. En Occident comme en Orient, ce massacre a été approuvé par les gouvernements. Moins d’un an plus tard, un autre scénario analogue se répète en novembre 1983, à Tripoli (nord du Liban), où Yasser Arafat et 11 000 fedayins sont, cette fois, assiégés par leurs « frères » Syriens.
22
L’offensive
israélienne, et notamment les bombardements intensifs de Beyrouth,
ont fait, selon des statistiques libanaises, 18 000 morts et 30 000
blessés, pour la plupart des civils.
23 le 17 mai 1983, un accord est signé a Khaldé (Liban) et Kyriat- Chmonch (Israel) par les chefs des délégations libanaise, israelienne et américaine.
24 Le 23 octobre 1983 , 58 chasseurs parachutistes français (majoritairement du 1er RCP) trouvent la mort et 15 sont blessés à Beyrouth (Liban) dans un attentat-suicide au camion piégé dit attentat du Drakkar, une action attribué au Hezbollah et soutenue par l'Iran. Deux minutes auparavant un attentat similaire a touché le contingent américain basé à l'aéroport international de Beyrouth qui a fait 241 victimes. Les deux attentats simultanés ont été revendiqués par le mouvement de la révolution islamique libre puis par le jihad islamique.
25 ré embarquent sans concertation : les Britanniques le 8 février 1984, les Italiens le 20 février, les Américains le 21 février et les Français le 31 mars. Ce désengagement occidental est la reconnaissance implicite de l'hégémonie syrienne sur le Liban comme moindre mal.
26 Le 22 septembre 1982
27 Joumblatt, Kamal : Leader charismatique druze, jacobin de gauche, secrétaire général en 1972 du Front de soutien à la révolution palestinienne qui regroupe les partis de gauche du monde arabe, il réunit en 1975 les partis libanais de gauche se réclamant du panarabisme et du tiers mondiste dans un Mouvement national libanais, allié à l'OLP. Les milices de son mouvement conquièrent au printemps 1976 les fiefs maronites de la montagne mais il est assassiné le 16 mars 1977.
28 Les Mourabitoun , les "Vigilants" qui ont "régné" sur Beyrouth Ouest de 1975 à 1982 n'étaient qu'une excroissance des organisations palestiniennes au Liban, des Palestiniens perçus durant toute cette période comme une milice sunnite. Ils perdront leur place forte, la partie occidentale de la capitale après le départ des Palestiniens en 1982, face aux milices chiites d'Amal et du Hezbollah.
29 Milice chiite pro-syrienne, créée en 1975 comme branche armée du Mouvement des Déshérités, lui-même créé en 1974. Amal est fondé par l'Imam Moussa Sadr, qui avait créé en 1969 le Conseil Chiite Islamique Supérieur au Liban.En 1976, il soutiendra l'intervention syrienne, ce qui rendra le mouvement relativement impopulaire.Moussa Sadr disparaît en 1978 à l'occasion d'une visite en Libye, et, d'avril 1979 à avril 1980, les opérations d'Amal sont assumées par Hussein Moussaoui, jusqu'à la reprise du mouvement par Nabih Berri, en 1980. Amal s'est affrontée brutalement au Hezbollah à la fin 1988 à Beyrouth. Ses effectifs sont évalués à 20 000 militants. La milice Amal dispose d'un camp d'entraînement à Baalbek et un à Burj al-Barajinah. Quelques groupes d'Amal auraient été entraînés en Crimée (URSS). Elle se divise en trois zones territoriales: le Sud-Liban, la plaine de la Beka'a et Beyrouth. Après de nombreuses années d'activité réduite, qui ont permis au Hezbollah de développer sa présence au Sud-Liban, Amal a repris des activités violentes à la fin 1996. En janvier 1998, son unité de combat, la " Phalange Shahir Mohammed Sa'ad " a grièvement blessé Samir Raslan, chef des services de renseignements de l'Armée du Sud-Liban par un attentat à la bombe.
30 Initié pour faire face aux menaces communistes et nationalistes, le pacte de Bagdad produit l’effet paradoxal de renforcer les unes et les autres en accélérant le rapprochement de l’URSS et de l’Égypte. Les Etats-Unis refusant de livrer à Nasser les armes dont il a besoin face à Israël, ce dernier se tourne alors vers Moscou. Fin 1955, l’Égypte conclut un contrat d’armement avec l’URSS. De la même manière, le pacte de Bagdad, perçu également en Syrie comme une menace, favorise le rapprochement de la Syrie et de l’Egypte. Par ailleurs, les troubles au Liban et en Jordanie empêchent ces pays de s’y rallier.
31 Arkady Katlov, attaché consulaire soviétique, enlevé le 30 septembre 1986, est tué le 2 octobre. Denis Hill, britannique, tué le 29 mai. Alec Colett, journaliste, pendu. Le P. Kluiters, Néerlandais, étranglé le 1er avril 1985. Peter Kilburn, Legh deuglas et Philippe Padfield, de I'Université américaine, retrouvés morts le 1er avril 1985. William Burckley, attaché à l'ambassade américaine, tué le 4 octobre 1985. Colonel W. R. Higgins, des observateurs de l'0.N.U., enlevé le 17 février 1988 et pendu le 30 juillet 1989.
Otages français. - Diplomates et journalistes sont les cibles préférées des preneurs d'otages pour la médiatisation maximale du message politique. Marcel Carton et Maceel Fontaine, fonctionnaires de l'ambassade de France à Beyrouth, sont enlevés le 22 mars 1985. Jean-Paul Kauffmann, journaliste à L'Evénement du Jeudi, et Michel Seurat, chercheur au C.N.R.S., sont enlevés le 22 mai 1985. Michel Seurat meurt en captivité en janvier 1986. Les trois autres Français sont libérés le 4 mai 1988 après de difficiles tractations menées par Charles Pasqua, ministre de I'Intérieur. Une équipe de Tv d'Antenne 2 est enlevée le 8 mars 1986 et libérée le 27 novembre 1987. Roger Auque, journaliste, est enlevé le 13 janvier et libéré le 27 novembre 1987. Terry Waite, le pasteur britannique, médiateur envoyé par l'archevêque de Cantorbéry, enlevé le 20 janvier 1987, serait toujours détenu, avec deux autres Britanniques, 2 Allemands de I'Ouest, 1 Irlandais et 1 Italien.
32 Le 27 Juin 1976, était détourné le vol Air France de Tel Aviv-Paris sur Entébé, Ouganda, par un groupe du FPLP et de la Bande de Baader. La sélection des Juifs et des Israéliens par les terroristes allemands qui libérèrent tous les autres passagers avaient alors fortement choqué Israël qui intervint dans une opération de commando, le 4 Juillet, et libéra les kidnapés, tuant tous les terroristes et quelques gardes ougandais.
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