C’est une situation complètement inversée. Durant les vacances, c’est la direction qui a fait grève (Lock-out) en interdisant l’usine aux ouvriers, puis a annoncé des licenciements avec comme perspective déguisée la fermeture du site de production. Les ouvriers se sont ainsi trouvés enfermés hors de l’usine dans l’attente d’une hypothétique reprise moyennant licenciements, augmentation de la productivité et une fois de plus le chantage permanent à la fermeture définitive. Pour les informer de cette sinistre perspective, la direction, contrairement à la tradition ouvrière, est allée jusqu’à louer Forest national, une des plus grandes salles de spectacle de la capitale pour annoncer aux travailleurs avec l’aval des syndicats, leur condamnation. Le prétexte de cette mascarade est bien évidement la défense de l’outil de travail et l’empêchement de toute tentative de résistance, sinon les habituelles pleurnicheries pour obtenir un plan social et négocier pour les plus dociles, une mythique continuation de l’activité productive par un chimérique repreneur chinois.
Le pourrissement de la situation est savamment orchestré, les salaires dus ne sont pas payés, les ouvriers des entreprises de sous-traitance sont mis à l’écart et niés mais les syndicats menacent de porter l’affaire en justice ! Ce n’est même pas un simulacre de lutte mais l’organisation de sa pénurie. De là, face à la grogne montante, il fut nécessaire de jouer la menace d’un pseudo sabotage en « confisquant » les clés de 200 des voitures déjà produites, pour les restituer à la direction patronale une semaine plus tard…quelle action d’éclats et quelle efficience !
Tout est fait comme si une riposte existait pour en empêcher tout début de sa mise en pratique. Il faut pour le patronat, l’Etat et ses syndicats à tout pris préserver le calme, le dialogue et la sérénité pour conserver à l’économie belge l’attractivité des profits engendrés. De promesses déçues en espoir trahis, c’est le même scénario macabre que lors des épisodes précédents et de la même liquidation prévisible que celle déjà réalisée dans les secteurs sidérurgiques ou miniers.
Où se trouve la salutaire étincelle qui seule pourrait faire payer chèrement ces répétitions d’échecs et d’impuissance. Ou se trouve la combativité ouvrière indépendante et crainte qui pourrait imposer un autre rapport de force et au moins s’en sortir moyennant pour tous, le plus de fric possible. Quel intérêt à défendre une économie qui nous exploite et nous broie pour nous jeter ensuite comme de vieux mouchoirs usagers ? Quelle stratégie à mettre en place pour ne pas laisser les syndicats une fois de plus noyer le poisson dans une négociation sectorielle, des manifestations bidons et des « actions » spectaculaires condamnées d’avance ?
Quand les pigeons deviendront des rapaces pour enfin abattre le salariat ?
Bruxelles le 13/09/2024, des Internationalistes.
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