samedi 28 septembre 2024

Économie de guerre ou guerre à l’économie

 

 

Dans la course accélérée vers la généralisation guerrière, le besoin de redéploiement d’une économie de guerre » est un signe évident en même temps qu’un élément indispensable au retour avoué à l’austérité sous prétexte de préparation belliciste. Cette expression est néanmoins floue et relativement ambigüe, porteuse à la fois d’une nécessité économique et sociale pour le système et d’une perspective anticipatrice angoissante voire auto réalisatrice. A l’instar de la « guerre contre le terrorisme », c’est autant une préparation idéologique qu’une réelle tendance vers un « keynésianisme belliciste » planifié pour imposer un retour au développement de l’appareil productif national tout en augmentant la productivité du travail. En effet, l’économie de guerre signifie d’abord le réveil du protectionnisme centré sur une production nationale encadrée et dirigée par l’État, impliquant une dégradation salariale et des conditions de travail, le tout justifié par un nationalisme dans tous les domaines, exacerbé par le « danger » de guerres à venir. C’est un « type d'économie dans laquelle les besoins de la guerre sont satisfaits prioritairement, par prélèvement autoritaire (réquisition, livraisons obligatoires...).


Dans une économie de ce type, le pouvoir d'achat effectif de la population est forcément bas, puisque l'appareil de guerre ponctionne largement la production. »1

Vers de nouveaux alignements militaires

C’est lors de l’interview de Macron du 14 juillet 2022 que celui-ci réintroduit ouvertement cette thématique en prolongement du déclenchement de la guerre en Ukraine. Avec le confinement pandémique et la crise climatique, c’est clairement l’un des moments clés de l’époque catastrophique que nous vivons. « Système de production socialement progressif à l’origine, le capitalisme -en dépit de tout ce qui en apparence pourrait donner à penser le contraire-est devenu aujourd’hui régressif et destructeur ». Paul Mattick : Marx et Keynes, Les limites de l’économie mixte, p.315, Gallimard, Paris, 1972. Après la phase « néolibérale » et libre-échangiste des années 1970-1980, clôturée comme il se doit par des crises financières, fiscales et monétaires, il s’agit métronomiquement du nécessaire retour vers un étatisme fort, protectionniste et donc orienté vers une perspective guerrière. C’est le retour d’un « État-providence » idéalisé, faisant se pâmer toute la gauche du capital, mais, avec à la place du social, une agressivité exacerbée par la frustration et le désir d’en découdre avec tous les ennemis, intérieurs et extérieurs, réels ou fantasmés. C’est l’État non plus seulement


  • protecteur » mais conquérant et patriote. Postérieurement au statu quo de la « guerre froide », l’écroulement du mur en 1989 signifia la fin de la bipolarisation Est/Ouest, somme toute relativement paisible, en mettant aussi fin à la légende d’une Europe sans guerre. La belligérance entre la Serbie et le Kosovo (1998-1999) matérialisa le retour aux affrontements armés en Europe au nom des nationalismes petits et grands, en tant qu’expression des contradictions « inter-impérialistes » ressurgissant de manière plus affûtées afin de remodeler le monde capitaliste. Celui-ci voit ainsi apparaitre l’émergence de nouvelles constellations de puissances d’abord régionales, puis s’imposant de manière multipolaire, dans le partage du marché mondial : la Chine, la Russie, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud, la Turquie,… C’est ainsi que certains de ces pays se sont déjà depuis plusieurs années lancés dans une perspective jalonnée d’interventions militaires, de guerres locales et de rodomontades agressives afin de


  • blinder » leur régime quelle qu’en soit la couleur idéologique, tout en annonçant explicitement leurs revendications économiques et territoriales voire leur désir de renouer avec leur passé impérial (Russie, Chine, Turquie, …).

  • La Russie en guerre n’est pas un titre sensationnaliste, mais bien la synthèse d’un élément qui caractérise la politique russe des quinze dernières années, un fil rouge de son évolution. Un fil qui s’entremêle, parfois même se noue avec d’autres : l’un d’entre eux, c’est le fait que Moscou n’ait pas surmonté sa dépendance à l’égard du secteur énergétique. Il s’agit à la fois d’une force et d’une faiblesse du Kremlin, et cela fait l’objet de chantages réciproques : si Moscou peut utiliser ses approvisionnements énergétiques pour conditionner les comportements de ses « clients » occidentaux, ces derniers peuvent en retour doser leurs livraisons de biens d’équipement et les investissements en capitaux. » Donato Bianchi : La Russie en guerre dans la crise de l’ordre, p.11, éditions Science Marxiste, Montreuil, France, 2023.

Aujourd’hui, la Chine a remplacé l’Europe dans la constitution de nouvelles alliances économico-militaires de plus en plus déterminées par la dépendance militaire de la Russie par rapport à la Chine qui aspire manifestement, malgré ses difficultés structurelles, à devenir la première puissance économique mondiale. Cette prétention implique bien évidement la conquête, militaire et/ou diplomatique, avant 2049, de Taïwan et donc très probablement un affrontement avec les États-Unis et leurs alliés. Les pactes militaires supra nationaux dont l’OTAN et l'ANZUS, prétendument à l’agonie, se sont eux aussi réactivés et se réorganisent en fonction de leurs futurs terrains d’action (Europe, Pacifique, Mer de Chine). Face à ceux-ci, la Chine et la Russie (mais aussi l’Iran et l’Inde) renforcent de manière accélérée leurs collaborations dans tous les domaines : économiques, diplomatiques et militaires.

Les zones de conflits se succèdent : Géorgie, Donbass, Crimée, Syrie, Ukraine, Haut-Karabagh, bande de Gaza,…impliquant à chaque fois des alignements des différentes puissances régionales et internationales. Les camps se reforment dans une nouvelle configuration qui, de plus en plus, se drape dans une prétendue opposition entre

  • Totalitarisme régénérateur et Démocratie décadente », qui n’est que l’adaptation de celle, classique, entre « Fascisme et Antifascisme » ayant déjà abondamment servi contre le prolétariat mondial. En fait, toutes ces combinaisons guerrières correspondent aussi à des modifications dans la forme et le blindage de la matrice démocratique commune, s’adaptant

aux périodes de crises et au cours accéléré vers la guerre. La consolidation d’un nationalisme exacerbé, régional, national et européen, d’un autoritarisme étatique ainsi que la concentration du pouvoir aux mains des exécutifs sont des facteurs indispensables à la préparation au passage à une économie de guerre. Et, c’est toujours la guerre bien tangible qui permet, grâce

  • la phase ultérieure de reconstruction pilotée par le vainqueur, de provoquer une nouvelle période d’expansion du capital concentrée dans les pays capitalistes les plus puissants.

Économie de guerre : le retour à Keynes

La logique keynésienne consiste à relancer l’économie par la demande effective, surtout celle suscitée et commandée par l’État. Le but de cette relance est d’atteindre, par une intervention volontariste, le plein emploi et un mythique équilibre entre les investissements et l’épargne.


  • A coup sûr, l’interventionnisme de l’État a pour effet d’accroitre la production et, par là, l’appareil productif. (…) C’est pourquoi l’État s’intéresse avant tout à des biens et des services n’ayant rien à voir avec le marché, c’est-à-dire les travaux publics et autres dépenses gouvernementales. Bien entendu, la division entre production privée et production publique n’a rien d’absolu. » Paul Mattick : Marx et Keynes, p.185-186.

Mais, n’en déplaise aux apologistes du New Deal rooseveltien, jamais ce plein emploi n’a pu être réalisé sans le déclenchement réel d’une guerre. « Il fallut attendre la Deuxième Guerre mondiale pour voir se réaliser le plein emploi et reprendre le développement des ressources productives. (…) Ce fut donc uniquement dans le cadre d’une guerre mondiale effective, absorbant près de la moitié du produit national brut, que les ressources productives furent intégralement mises en œuvre.» p.170 et 172.

«Considérée dans ses effets, « la production de guerre » fut non point une « production pour le gaspillage » (waste-production), mais un instrument pour relancer le processus d’accumulation .En ce sens, les subventions versées à l’industrie de guerre eurent pour conséquences d’améliorer à plus long terme la rentabilité du capital. Telle est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles les capitalistes, du moins en général, s’opposent au lancement de programmes de travaux publics utiles ou d’assistance sociale, mais non à l’accroissement du budget de la « défense ». Pour peu qu’elle soit dégagée de toutes considérations idéologiques, l’expérience prouve que la guerre constitue une virtualité intrinsèque de l’accumulation du capital et que seule la victoire finale permet d’accélérer l’expansion. » p. 171.

Keynes a toujours réfléchi aux implications de la guerre dans sa politique globale d’interventionnisme étatique et de « grands travaux », dont surtout ceux liés directement et indirectement à la perspective guerrière (industries d’armement, technologies de pointe, sources énergétiques, matières premières, mais aussi développement du transport maritime, ferroviaire, autoroutier…). L’économie de guerre est le meilleur moyen pour imposer une

  • économie mixte », c’est-à-dire orientée par l’État, dans l’intérêt supérieur de la production nationale2. « Dès lors que l’économie de marché prend un caractère « mixte », la séparation antérieure du capital et de l’État disparait, et ce dernier cesse d’être purement et simplement l’agent d’exécution politique de la classe capitaliste. Les intérêts économiques des deux partenaires s’imbriquent désormais à tel point que la politique du gouvernement et celle des grandes entreprises se confondent. La nécessité d’une expansion à l’étranger pour mettre fin à la contradiction en métropole débouche sur un impérialisme agressif et une concurrence non moins impérialiste. » Paul Mattick : Marx et Keynes, p. 318. Le protectionnisme n’est que la traduction économique des nationalismes, condition idéologique à la préparation de toutes les guerres capitalistes. Celui-ci est une étape obligée de la désignation des concurrents, de la dénonciation de leurs turpitudes (répressions, espionnages, déstabilisations, piratages informatiques,… bien entendu unilatéraux !) et de leur dénomination décomplexée en tant qu’ennemis ignobles et fourbes.

«John Maynard Keynes fut impliqué opérationnellement dans la guerre ; peut-être fut-il le premier grand économiste à se distinguer de la sorte, si l’on ne tient pas compte des services rendus par David Ricardo comme consultant financier de la Couronne Britannique contre Napoléon. (…).« La guerre a dévoilé à tous la possibilité de consommation et à beaucoup l’inanité de l’abstinence. Ainsi apparaît le mensonge ; les classes laborieuses peuvent ne plus vouloir pratiquer un si large renoncement et la classe capitaliste, ayant perdu confiance dans l’avenir, peut chercher à jouir plus largement de ses possibilités de consommation tant qu’elles dureront, et hâter ainsi l’heure de leur confiscation » (Keynes, 1920, p.22). »3.

La Russie est ainsi un modèle de ce « keynésianisme militaire », devenu le seul mode de gestion social possible face à son écroulement économique et à ses difficultés énergétiques et démographiques. «En effet, les dépenses fédérales pour la « défense nationale » s’élevaient à 4 700 milliards de roubles (environ 50 milliards de dollars au taux actuel) en 2022, soit une augmentation de 30 % par rapport au plan d’avant-guerre. Les chiffres prévus pour 2023 et 2024 sont de 6 400 milliards de roubles (69 milliards de dollars) et de 10 800 milliards de roubles (116 milliards de dollars), soit près du triple du niveau d’avant-guerre. En 2022-2023, la guerre a été financé par des dépenses déficitaires : l’année dernière, le déficit du budget fédéral s’élevait à 2,3 % du PIB, et le chiffre prévu pour 2023 est de 2 %. »4.

C’est ainsi que se trace la perspective pour la presque totalité des pays capitalistes développés en butte aux difficultés budgétaires, à l’endettement d’État, à l’inflation et au retour du spectre du chômage. La solution capitaliste est enclenchée : c’est la guerre avec en préambule, l’économie de guerre, c’est-à dire des mesures de travail forcé, des commandes étatiques dans les secteurs militaire, énergétique, et technologique en recentrant l’appareil productif dans le cadre « protégé et protecteur » de l’État-nation. Macron qui se fait le champion de cette politique se doit de passer des déclarations aux actes. « La première pierre posée par le chef de l'État sur le site d'Eurenco, leader européen des poudres et explosifs, doit se concrétiser par l'ouverture début 2025 d'une nouvelle usine de poudre indispensable à la propulsion d'obus, capable de produire 1200 tonnes de poudre par an. Le site de Bergerac qui en produisait depuis 1915 avait été démantelé en 2007, faute de commandes suffisantes .La demande avait commencé à augmenter avant le déclenchement de la guerre en Ukraine mais le conflit a été un «accélérateur de croissance» pour le groupe, selon son PDG Thierry Francou. Les commandes d'Eurenco s'étalent dorénavant jusqu'en 2030 et ont représenté 1,2 milliard d'euros sur les six derniers mois. »5

Lors de sa visite d’Eurenco à Bergerac, le 11 avril 2024, Macron a affirmé, satisfait, que l’économie de guerre créait richesse et emplois. Il considère donc que la mort et la destruction sont éminemment rentables. Et somme toute, tel est le but suprême recherché par tout bon administrateur des affaires capitalistes ! Quant aux esclaves salariés, ils ne sont considérés que comme chair à exploitation et à canon, et bien c’est ce qu’ils sont, qu’on se le dise ! Mais il ne s’agit encore là que d’un effort très modeste qui doit nécessairement se déployer grâce et par la politique de terreur et d’intimidation devant convaincre les classes subalternes du bien fondé d’une telle politique. « La France a ainsi passé commande pour 20 milliards d'euros d'équipements militaires en 2023, un tiers de plus que les années précédentes, et les commandes export s'accumulent. Paris attend notamment la livraison de 1500 missiles antichar MMP, de 55.000 obus et pour les missiles anti-aériens, de 300 Mistral, 500 Mica-NG et 220 Aster. »6

C’est conformément à cet effort qu’on voit se développer de tous les côtés des fronts potentiels des manœuvres militaires qui correspondent aux nouveaux alignements en voie de concrétisation. En mars 2023, dans le golfe d’Oman, ce sont la Chine, la Russie et l’Iran qui ont effectué des manœuvres militaires afin de « protéger conjointement la sécurité maritime régionale ». Alors que l’OTAN a organisé plus récemment de grandes manœuvres militaires conjointes en Méditerranée et en Suède. Cette dernière, baptisée « Aurora 23 », va durer un mois, et mobiliser 26 600 soldats. C’est le plus important exercice militaire organisé dans le pays depuis vingt-cinq ans. A l’autre bout du monde, ce sont la Corée du Sud et les États-Unis qui organisent une opération annuelle, sous le nom de « Freedom Shield », qui a pour but de dissuader la Corée du Nord de se livrer à des essais, considérés comme des provocations, à proximité de ses voisins. Régulièrement, en mer de Chine, Pékin lance des exercices militaires pour contrer ceux réalisés notamment par les Philippines et les États-Unis. Cette escalade d’informations sur les préparatifs guerriers multilatéraux banalise tout en préparant la nécessité de l’entrée en économie de guerre. Pour ce faire, il faut créer une ambiance de peur préventive, attiser les nationalismes et les dangers supposés des « impérialismes »7 adverses. 

 «Les troupes américaines et philippines ont tiré le 6 mai des obus et des missiles sur une force d'invasion imaginaire pendant des exercices en mer de Chine méridionale, dans le nord des Philippines o les deux pays ont récemment accusé la Chine de "conduite dangereuse et déstabilisante"8

La réponse prolétarienne : guerre à l’économie.

S’il est relativement aisé de répondre programmatiquement à la tendance belliciste, par l’affirmation de la lutte de classe contre tous les nationalismes, sa concrétisation n’est nullement, pour l’instant, au rendez-vous. Il ne suffit pas de s’illusionner sur l’espoir d’un retour des luttes ouvrières, confondant au passage les gesticulations syndicales avec l’absence tragique des luttes indépendantes dans la plupart des pays concernés même indirectement par les conflits en cours. Si le cours vers la guerre est bel et bien engagé, la réponse prolétarienne programmatiquement prévue depuis bien longtemps a du mal à fondamentalement se matérialiser. C’est bien plutôt l’inverse qui s’accomplit, à la suite des défaites des derniers mouvements sociaux (en France le mouvement sur les retraites) et les polarisations électorales qui remplacent spectaculairement toutes réelles confrontations politiques du fait du danger instrumentalisé de la montée des protofascismes (France, G.B., Hongrie, Italie, Espagne, Belgique, Allemagne, Pays-Bas, Pologne, Tchéquie, Finlande,…mais aussi USA, Turquie, Argentine, Inde,…). De manière générale, les classes subalternes sont dissoutes dans la liturgie populiste et suivent leurs bourgeoisies respectives dans les politiques protectionnistes et répressives. C’est le retour « nécessaire » à une austérité qui serait non pas déterminée par l’endettement et l’inflation dus aux politiques néolibérales, mais par l’intervention imprévisible d’ennemis extérieurs et intérieurs (le terrorisme, les immigrés communautarisés, les espions russes et chinois, le climat, les pandémies…).

A l’image des alignements guerriers, nous assistons donc au même retour à l’ordre électoraliste derrière la polarisation contre le « danger » protofasciste représenté, en France, entres autres par le R.N. Celui-ci bénéfice en effet de l’encaissement annoncé des avantages politiques dérivés des défaites syndicales, des dégradations sociales et du climat de peur sécrété par la succession des différentes catastrophes. Avant même la représentation du spectacle électoral, les résultats sont déjà connus et les bénéfices encaissés. C’est la fonction mystificatrice et illusoire des élections et du parlementarisme qui se trouve, une fois de plus, ressuscitée.

  • La liberté politique est un simulacre et le pire asservissement. Il en va de même de l’égalité politique : c’est pourquoi, il faut réduire en pièces la démocratie aussi bien que n’importe quelle autre forme de gouvernement. Cette forme hypocrite ne doit pas subsister. » F. Engels : « Progrès de la réforme sociale sur le continent », 1843, dans : Marx-Engels : Écrits militaires, p.119, L’ Herne,1970.

  • Le suffrage universel voile, au bénéfice de la bourgeoisie la véritable lutte à entreprendre. On amuse le peuple avec les fadaises politiciennes, on s’efforce de l’intéresser à la modification de tel ou tel rouage de la machine gouvernementale ; qu’importe en réalité une modification si le but de la machine est toujours le même, et il sera toujours le même tant qu’il y aura des privilèges économiques à protéger ; qu’importe à ceux qu’elle doit toujours broyer, un changement dans le mode d’écrasement ». Et toujours dans le même texte : « Si l’armée permanente est, dans toute sa brutalité, l’organisation de la force à laquelle n’hésitent jamais à s’adresser les fondés de pouvoir de la caste propriétaire en péril, la légalité n’est que la force systématiquement coordonnée en sentences. Entre l’emploi de la force brutale et l’emploi de la force méthodique, il n’y a qu’une simple question de forme ; le résultat est le même. Qu’on soit assommé sauvagement ou conformément aux règles de la boxe, on n’en est pas moins assommé. La loi n’est que la consécration de la force chargée de maintenir intacts les privilèges économiques de la classe possédante et dirigeante ; et c’est en opposant victorieusement la force à la force, en brisant violemment, par conséquent, cette forme de la force qu’est la légalité, qu’une classe inférieure parvient à son affranchissement » Gabriel Deville, Aperçu du socialisme scientifique, 1883.9


La réponse prolétarienne est hier, aujourd’hui et demain, toujours, la même : Guerre à l’économie, même si cette réponse tarde lourdement à venir !

Septembre 2024 : Fj & Mm.

NOTES

1Sur le site web : https://www.alternatives-economiques.fr/dictionnaire/definition/97115

 2Sur cette question nous avons publié un texte : « État et capital : un rapport consubstantiel » dans notre revue Matériaux

Critiques N°2 ainsi que sur le site : https://materiauxcritiques.wixsite.com/monsite/textes

3Sur le site web : https://www.cairn.info/revue-innovations-2005-1-page-9.htm

4Sur le site web : https://lanticapitaliste.org/actualite/international/le-keynesianisme-militaire-russe-qui-profite-de-la-guerre-en-ukraine


5Sur le site web : https://www.lefigaro.fr/societes/economie-de-guerre-macron-en-dordogne-pour-une-future-usine-de-poudre -20240411

6Sur le site web : https://www.lefigaro.fr/societes/economie-de-guerre-macron-en-dordogne-pour-une-future-usine-de-poudre -20240411

7Sur cette importante question nous avons publié un texte : « Impérialisme et anti-impérialisme...Formules de confusions »

dans notre revue Matériaux Critiques N°2 ainsi que sur le site : https://materiauxcritiques.wixsite.com/monsite/textes

8Sur le site web : https://www.actu-transport-logistique.fr/lantenne/actualite/transport-maritime/mer-de-chine-meridionale-exercice-militaire-commun-entre-philippines-et-etats-unis-904191.php

9C’est un texte qui a été publié par la suite en introduction à son excellent (d’après Marx lui-même) résumé du livre I du Capital. Par la suite Deville https://maitron.fr/spip.php?article75950 se transformera en un réformiste de plus.


Bibliographie

Ouvrages :

-Donato Bianchi, La Russie en guerre dans la crise de l’ordre, éditions Science Marxiste, Montreuil, 2023.

-Paul Mattick, Marx et Keynes, Les limites de l’économie mixte, Gallimard, Paris, 1972.

-Marx-Engels, Écrits militaires, L’ Herne, 1970.

Articles :

-James K. Galbraith, Notes sur l'économie de la guerre et de l’empire, Innovations, vol. No 21, no. 1, 2005, pp. 9-19.Sur le site web: https://www.cairn.info/revue-innovations-2005-1-page-9.htm


-Volodymir Ishchenko, Ilya Matveev et Oleg Zhuravlev, Le keynésianisme militaire russe : qui profite de la guerre en Ukraine ? , 30 mars 2024. Sur le site web : https://lanti capitaliste.org/actualite/international/le-keynesianisme-militaire-russe-qui-profite-de-la-guerre -en-ukraine


-Le Figaro, « Économie de guerre » : Emmanuel Macron appelle à un effort «durable» des industriels de l'armement, 11 avril 2024. Sur le site web : https://www.lefigaro.fr/societes/ economie-de-guerre-macron-en-dordogne-pour-une-future-usine-de-poudre-20240411


-« Impérialisme et anti-impérialisme...Formules de confusions, Matériaux Critiques N°2. Sur le site web :https://materiauxcritiques.wixsite.com/monsite/textes

Sitographie :

-Alternatives économiques, Le dictionnaire. Sur le site web : https://www.alternatives-economiques.fr/dictionnaire/definition/97115


-Sur le site web : https://www.actu-transport-logistique.fr/lantenne/actualite/transport-mariti me/mer-de-chine-meridionale-exercice-militaire-commun-entre-philippines-et-etats-unis-904 191.php






















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