samedi 31 août 2024

Le social nationaliste " à gauche"

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 Dans les publications : Contre l'État, mais pour les « libérations nationales » ?

 Texte paru dans Echanges n° 149 (automne 2014).

 - Peut-on être contre tout État et défendre des entités en lutte pour la création d’un nouvel Etat ? C’est la question que l’on peut se poser lorsque l’on parcourt ce n° 243 de Courant alternatif dans lequel on trouve côte à côte une défense des Palestiniens luttant pour la formation d’un Etat, un article pour l’indépendance des pays catalans, l’affirmation que pour la Libye «  la fin de la dictature offrait la possibilité de construire une société libre et égalitaire (un nouvel État ?) » et un dernier sur le «  soutien au peuple kurde  » dont la lutte s’inscrit dans la constitution d’un Etat kurde.

 - Dans une déclaration :, le groupe Alternative libertaire soutient, à travers les Kurdes luttant à Kobané, «  un modèle politique et social  : celui du confédéralisme démocratique et de l’autonomie démo­cratique, édifié depuis le 19 juillet 2012. » Celui-ci serait défendu, «  sous le drapeau des Unités de protection populaire (YPG) », par «  des miliciens kurdes, arabes, turcs, qu’ils soient musulmans, yézidis, chrétiens ou athées [qui] se battent côte à côte contre les fanatiques. »

« C’est pourquoi, poursuit AL, la défense de la Rojava syrienne intéresse tous les partisans de l’émancipation,les féministes, les anticolonialistes et les anticapitalistes. » et « les milliers de jeunes gens, révolutionnaires, syndicalistes, anticolonialistes, libertaires qui sont venus de toute la Turquie pour défendre la ville... »


 - Un point sur cette question dans un dossier d’Alternative libertaire sur Internet ; «  Dossier Kur­di­stan  : Le Kurdistan, la gau­che kurde et l’auto­gestion  : «  le Kurdistan syrien a pro­clamé son au­to­nomie le 19 juillet 2012 dans la ville désormais célèbre de Kobané. En janvier 2014, il s’est doté d’une Constitution (dite “Contrat social”) et a élu sa propre “Auto-administration démocratique”. Une stratégie de double pouvoir qui n’est pas nouvelle de la part de la gauche kurde  », écrit le groupe autogestionnaire.

 
http://www.dailymotion.com/video/x295r7m_entretien-le-kurdistan-la-gauche-kurde-et-l-autogestion_school

 A lire aussi : Deux poids, deux mesures : les malheurs de l’internationalisme. Tamouls et Palestiniens

 

Deux poids, deux mesures : les malheurs de l’internationalisme. Tamouls et Palestiniens

 Pendant les vingt-deux jours qu’a duré la campagne militaire israélienne contre Gaza [celle de 2010, NDLR], la gauche, les gauchistes, l’ultra-gauche et au-delà n’ont pas cessé de fustiger cette attaque, dont nous tentons d’analyser dans ce numéro (Echanges n° 129, plus particulièrement Une guerre classique : l’opération « Plomb durci » contre Gaza) une réalité dont bien peu ont parlé. Les uns pris dans les versions humanitaires, les autres dans leur tiers-mondisme, d’autres enfin dans leurs positions propalestiniennes ou proarabes ou anti-américaines.

 L’attaque finale du gouvernement srilankais contre le mouvement séparatiste Liberation Tigers of Tamoul Eelam (LTTE) n’a guère envahi les médias et guère soulevé d’émoi dans les milieux qui s’étaient mobilisés contre l’intervention israélienne sur Gaza.

 Pourtant, tout comme les Palestiniens, le LTTE visait à faire reconnaître un Etat tamoul et on pouvait même y voir une dimension religieuse, bouddhistes du gouvernement contre hindouistes du LTTE.

 Comme au Moyen-Orient, cette guerre intestine dans l’île de Sri Lanka s’insérait dans l’ensemble des rapports de forces des grandes puissances, et sa fin sanglante signifie qu’il apparaissait nécessaire pour celles-ci d’y mettre un terme.

 Placés sous l’angle humanitaire des crimes du capital, les chiffres « objectifs » sont pour l’île martyre autrement plus éloquents que ceux de la bande de Gaza (1 300 tués en vingt-deux jours, des milliers de blessés et 400 000 personnes privées de logement) : à Sri Lanka, outre les combattants dont on ne livre pas le nombre des tués ou exécutés, plus de 20 000 civils ont été tués, des dizaines de milliers d’autres blessés ; on n’évalue pas le nombre de villages et de villes totalement détruits par les bombardements indiscriminés, celui des sans-logis. Le seul chiffre qui semble avoir une réalité, ce sont les 300 000 tamouls internés dans des camps ressemblant étrangement à des camps de concentration.

De telles différences dans la médiatisation d’événements que l’on peut apparenter donne à réfléchir sur l’influence que les structures du système capitaliste exercent sur nos centres d’intérêt et sur la réflexion, voire l’action, qui en découle.

 Un autre exemple récent illustre aussi ce même constat. Les catastrophes minières en Chine avec des dizaines de morts méritent des titres stigmatisant l’exploitation extrême des travailleurs Chinois. Qui a parlé des 61 mineurs sud-africains morts le 2 juin 2009 dans l’incendie d’une mine d’or ? Leur mort valait-elle moins que celle d’un mineur chinois ?

 Encore un autre exemple. La révolte des banlieusards argentins contre l’impéritie dans les transports ferroviaires et l’incendie d’un train et de gares qui a valu maintes discussions dans le « milieu » vaut-elle plus que celle de villageois indiens qui, le 1er juin, ont fait flamber deux trains et une gare pour protester contre une décision de fermeture de « leur »gare, ce qui a causé plus de 30 blessés ( répression ou panique, on ne sait) et dont on n’a guère parlé ?

 La liste pourrait s’allonger de ces conditionnements médiatiques qui peuvent orienter information, réflexion et éventuellement action.

 

H. S.

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