N° 884 29/07/2024 CORÉE DU SUD : UNE GRÈVE GÉNÉRALE ILLIMITÉE HISTORIQUE CHEZ SAMSUNG !
Le
mouvement social prend de l’ampleur au sein de la filiale électronique
du géant sud-coréen. Le principal syndicat a annoncé prolonger la
mobilisation pour forcer la direction à négocier notamment des hausses
de salaires. Les salarié-es avaient déjà cessé le travail lundi 8 juillet, dans la suite directe du débrayage du 7 juin.
La direction finira par s’agenouiller !
Selon un porte-parole de Samsung, l’entreprise «veillera à ce qu’aucune perturbation ne se produise sur les lignes de production», semblant espérer que la grève n’aura aucune conséquence. «L’entreprise reste engagée dans des négociations de bonne foi avec le syndicat», a-t-il ajouté. Mais de son côté, le NSEU confirme qu’il y aura une «perturbation évidente de la production», ajoutant que plus la grève durera, «plus la direction souffrira» : «La direction finira par s’agenouiller et s’asseoir à la table des négociations. Nous sommes confiants dans la victoire.»
Pour le syndicat, qui estime qu’elle n’est pas disposée à engager le dialogue, la direction de Samsung cherche à faire «obstruction» à la grève. Le NSEU appelle tous les salarié-es, notamment «ceux qui hésitent encore», à se joindre au mouvement: «Votre
détermination est nécessaire pour faire avancer nos objectifs et notre
victoire. Unissons nos forces pour protéger nos droits et créer un
avenir meilleur.» Toujours infructueuses, les négociations sont
pourtant engagées depuis janvier. Les salarié-es ont rejeté une offre
d’augmentation de 5,1 %, alors que le syndicat réclame aussi une
amélioration des congés annuels et une transparence des primes basées
sur les performances.
De la poussière sur les yeux !
Pendant
près de cinquante ans, Samsung avait empêché ses employés de se
syndiquer avec parfois des méthodes violentes. Le fondateur de
l’entreprise, Lee Byung-chul, mort en 1987, y était catégoriquement
opposé, martelant qu’il n’autoriserait jamais les syndicats, «jusqu’à ce que j’aie de la poussière sur les yeux». Ce
n’est qu’à la fin des années 2010 que la première organisation de
défense des salariés a ainsi pu être constituée chez Samsung
Electronics.
Le
conflit est hautement symbolique car Samsung Electronics est l’un des
plus grands fabricants mondiaux de smartphones, de puces
semi-conductrices et un des rares producteurs de cartes mémoire à forte
valeur ajoutée utilisées pour l’intelligence artificielle. Filiale d’un
des plus importants conglomérats familiaux coréens, qui a annoncé la
semaine dernière s’attendre à un bénéfice d’exploitation multiplié par quinze au deuxième trimestre,
elle bénéficie d’une croissance notamment due à un rebond des prix des
puces. Des puces qui sont le principal produit d’exportation de la Corée
du Sud, lui rapportant 11,7 milliards de dollars en mars, un record depuis près de deux ans. Cela représente un cinquième des exportations totales du pays,
faisant de Samsug une société incontournable dans le pays, où ses
relations privilégiées avec le monde politique sont régulièrement mises
en cause.
Notre
Parti Révolutionnaire Communistes apporte tout son soutien aux
travailleurs de Samsung en lutte pour leurs droits légitimes.
Prolétaires de tous les pays Unissez-vous !
BENGLADESH UNE REPRESSION SANGLANTE CONTRE LA REVOLTE ETUDIANTE
Au
Bengladesh, les puissances manifestations, en particulier d'étudiants,
contre les quotas dans le recrutement dans la fonction publique ont
fait au moins 174 morts selon l'AFP et conduit à 2.500 arrestations. Ce
système des quotas à l’origine du mouvement de protestation réservait
jusqu'à lors 30% des postes de la fonction publique aux descendants de
eux qui se sont battus pour l'indépendance du pays, indépendance
proclamée en 1971[1].
Si la cour suprême dans un souci d'apaisement a ramené ce quota à 5%,
elle ne l'a pas aboli comme le réclamaient les manifestants.
Dans
une situation où 18 millions de jeunes, chiffres officiels, sont au
chômage et tout particulièrement des diplomés, la réintroduction des
quotas en juin a soulevé la colère et entraîné de puissantes
manifestations que le régime dirigé depuis quinze ans par la première
ministre Sheikh Hasina a violemment réprimé.
Ces
manifestations sont aussi la traduction d'une situation sociale
particulièrement grave et défavorable aux travailleurs. Le Bengladesh
est un de ces ateliers du monde en particulier dans la production
textile où le niveau d'exploitation est très élévé au détriment de la
sécurité et de la santé des travailleurs. Rappelons-nous cet incendie
d’une usine d’habillement au Bangladesh en 2012 qui a fait au moins 109
morts parmi les travailleurs, principalement des femmes. Une fois
encore, les ouvrierères ont été pris au piège et n’ont pu échapper aux
flammes en l’absence d’issues de secours. Le groupe auquel appartenait
l’entreprise Tazreen fournissait entre autres Carrefour, Pimkie, Go
Sport, Casino, Auchan et C&A.
Si
pour les puissances impérialistes et tout particulièrement les
États-Unis, le Bangladesh constitue un tremplin stratégique dans la zone
de l'Asie-Pacifique, Il est tout autant un réservoir de main-d’œuvre
bon marché et contrainte par un capitalisme local féroce sous traitant
des grands monopoles. L'augmentation des inégalités économiques, la
pénurie d'emplois pour les travailleurs, le chômage généralisé des
jeunes, la hausse des prix et l'inflation, la corruption, le blanchiment
d'argent, le népotisme et le manque d'environnement propre et sûr sont
bien les racines des révoltes ouvrières et étudiantes. La crise
politique du Bangladesh est le sous-produit de la crise capitaliste.
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