vendredi 2 août 2024

Rubrique Internationale :Corée du Sud, Bengladesh

N° 884 29/07/2024  CORÉE DU SUD : UNE GRÈVE GÉNÉRALE ILLIMITÉE HISTORIQUE CHEZ SAMSUNG !
Le mouvement social prend de l’ampleur au sein de la filiale électronique du géant sud-coréen. Le principal syndicat a annoncé prolonger la mobilisation pour forcer la direction à négocier notamment des hausses de salaires. Les salarié-es avaient déjà cessé le travail lundi 8 juillet, dans la suite directe du débrayage du 7 juin.
La direction finira par s’agenouiller !
Selon un porte-parole de Samsung, l’entreprise «veillera à ce qu’aucune perturbation ne se produise sur les lignes de production», semblant espérer que la grève n’aura aucune conséquence. «L’entreprise reste engagée dans des négociations de bonne foi avec le syndicat», a-t-il ajouté. Mais de son côté, le NSEU confirme qu’il y aura une «perturbation évidente de la production», ajoutant que plus la grève durera, «plus la direction souffrira» : «La direction finira par s’agenouiller et s’asseoir à la table des négociations. Nous sommes confiants dans la victoire.»
Pour le syndicat, qui estime qu’elle n’est pas disposée à engager le dialogue, la direction de Samsung cherche à faire «obstruction» à la grève. Le NSEU appelle tous les salarié-es, notamment «ceux qui hésitent encore», à se joindre au mouvement: «Votre détermination est nécessaire pour faire avancer nos objectifs et notre victoire. Unissons nos forces pour protéger nos droits et créer un avenir meilleur.» Toujours infructueuses, les négociations sont pourtant engagées depuis janvier. Les salarié-es ont rejeté une offre d’augmentation de 5,1 %, alors que le syndicat réclame aussi une amélioration des congés annuels et une transparence des primes basées sur les performances.
De la poussière sur les yeux !
Pendant près de cinquante ans, Samsung avait empêché ses employés de se syndiquer avec parfois des méthodes violentes. Le fondateur de l’entreprise, Lee Byung-chul, mort en 1987, y était catégoriquement opposé, martelant qu’il n’autoriserait jamais les syndicats, «jusqu’à ce que j’aie de la poussière sur les yeux». Ce n’est qu’à la fin des années 2010 que la première organisation de défense des salariés a ainsi pu être constituée chez Samsung Electronics.
Le conflit est hautement symbolique car Samsung Electronics est l’un des plus grands fabricants mondiaux de smartphones, de puces semi-conductrices et un des rares producteurs de cartes mémoire à forte valeur ajoutée utilisées pour l’intelligence artificielle. Filiale d’un des plus importants conglomérats familiaux coréens, qui a annoncé la semaine dernière s’attendre à un bénéfice d’exploitation multiplié par quinze au deuxième trimestre, elle bénéficie d’une croissance notamment due à un rebond des prix des puces. Des puces qui sont le principal produit d’exportation de la Corée du Sud, lui rapportant 11,7 milliards de dollars en mars, un record depuis près de deux ans. Cela représente un cinquième des exportations totales du pays, faisant de Samsug une société incontournable dans le pays, où ses relations privilégiées avec le monde politique sont régulièrement mises en cause.
Notre Parti Révolutionnaire Communistes apporte tout son soutien aux travailleurs de Samsung en lutte pour leurs droits légitimes.
Prolétaires de tous les pays Unissez-vous !
 
BENGLADESH UNE REPRESSION SANGLANTE CONTRE LA REVOLTE ETUDIANTE
Au Bengladesh, les puissances manifestations, en particulier d'étudiants, contre les quotas dans  le recrutement dans la fonction publique ont fait au moins 174 morts selon l'AFP et conduit à 2.500 arrestations. Ce système des quotas à l’origine du mouvement de protestation réservait jusqu'à lors 30% des postes de la fonction publique aux descendants de eux qui se sont battus pour l'indépendance du pays, indépendance proclamée en 1971[1]. Si la cour suprême dans un souci d'apaisement a ramené ce quota à 5%, elle ne l'a pas aboli comme le réclamaient les manifestants.
Dans une situation où 18 millions de jeunes, chiffres officiels, sont au chômage et tout particulièrement des diplomés, la réintroduction des quotas en juin a soulevé la colère et entraîné de puissantes manifestations que le régime dirigé depuis quinze ans par la première ministre Sheikh Hasina a violemment réprimé.
Ces manifestations sont aussi la traduction d'une situation sociale particulièrement grave et défavorable aux travailleurs. Le Bengladesh est un de ces ateliers du monde en particulier dans la production textile où le niveau d'exploitation est très élévé au détriment de la sécurité et de la santé des travailleurs. Rappelons-nous cet incendie d’une usine d’habillement au Bangladesh en 2012 qui a fait au moins 109 morts parmi les travailleurs, principalement des femmes. Une fois encore, les ouvrierères ont été pris au piège et n’ont pu échapper aux flammes en l’absence d’issues de secours. Le groupe auquel appartenait l’entreprise Tazreen fournissait entre autres Carrefour, Pimkie, Go Sport, Casino, Auchan et C&A.
Si pour les puissances impérialistes et tout particulièrement les États-Unis, le Bangladesh constitue un tremplin stratégique dans la zone de l'Asie-Pacifique, Il est tout autant un réservoir de main-d’œuvre bon marché et contrainte par un capitalisme local féroce sous traitant des grands monopoles. L'augmentation des inégalités économiques, la pénurie d'emplois pour les travailleurs, le chômage généralisé des jeunes, la hausse des prix et l'inflation, la corruption, le blanchiment d'argent, le népotisme et le manque d'environnement propre et sûr sont bien les racines des révoltes ouvrières et étudiantes. La crise politique du Bangladesh est le sous-produit de la crise capitaliste.

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