lundi 20 octobre 2025

Bolloré : des milliards pour rentrer dans nos têtes

 


 
 
 
 
 
 
Son nom ne se voit dans aucune de ses marques, 
de ses journaux, de ses télévisions, de ses sociétés : 
Canal +, C News, Europe 1, Le Journal du Dimanche, 
les magasins Relay. Tout cela, et bien d'autres choses 
encore c'est lui. C'est lui qui avait embauché Cyril 
Hanouna sur C8, en le payant 35 millions d'euros par 
an. Lui, c'est Vincent Bolloré. 
Bolloré n'est pas le seul milliardaire qui se paye 
des journaux, des télévisions. En France, on connait la 
famille Bouygues dans le bâtiment : elle possède TF1, 
LCI, TMC, TFX. Le milliardaire Bernard Arnault est 
dans le luxe, avec LVMH : il s'est payé Le Parisien, 
Paris Match. Xavier Niel, qui détient Free, est dans Le 
Monde, l'Obs. Rodolphe Saadé possède les gros 
cargos CMA-CGM, mais aussi BFM, RMC, La 
Tribune. La famille Dassault, avec ses avions de 
guerre, tient le Figaro, Gala. 
Tous, ils ont acheté des grands moyens d'information, 
parce qu'ils savent que c'est un super moyen 
de se donner une belle image. Si un journaliste ose 
faire une critique sur ce qui se passe dans le monde du 
patron, il ne fait pas long feu. Si au contraire, il en dit 
du bien, il peut espérer une promotion. Et puis, quoi 
de mieux qu'une chaine de télévision pour nous répéter 
ce qu'ils pensent, heure après heure, jour après jour, et 
peser sur notre manière de réfléchir. Il suffit aux 
patrons de choisir les principaux journalistes : ensuite, 
à eux de choisir de quoi ils parlent, et surtout comment 
présenter les choses. 
Tous, ils utilisent leurs moyens d'information 
pour justifier tout leur système, le capitalisme, dont ils 
profitent. Ils font tout pour éviter que nous en voyons 
clairement le fonctionnement, les défauts. Ils 
n'hésitent pas à dénoncer tel ou tel mauvais fonctionnement, 
telle ou telle injustice. Mais ils le font toujours 
en séparant soigneusement les problèmes. Comme si 
ces problèmes n'avaient pas de rapport entre eux. 
Alors que la plupart des aberrations, la majorité des 
drames, sont dus aux mêmes règles, celles de leur 
monde capitaliste : la concurrence partout, la recherche 
du profit avant tout. 
Bolloré, comme les autres, s'est fait du fric en 
trichant, en corrompant : en Afrique, il achetait des 
ministres, qui lui offraient en échange les ports de leur 
pays. Après quoi, il les remerciait en leur offrant de 
belles places dans ses sociétés. 
Mais, depuis une dizaine d'années, Bolloré veut 
aller plus loin que les autres. Il veut nous gagner, en 
plus, à ses croyances personnelles. Il veut utiliser ses 
radios, ses télés, ses bouquins et ses journaux pour que 
nous soyons des millions à croire comme lui. Et ses 
croyances, ce sont celles des catholiques intégristes. Il 
le dit : "Si je ne crois pas en quelque chose, je ne le 
mets pas sur mes antennes". Pour un de ses 
présentateurs, "la religion chrétienne est chez elle en 
France !" Sa chaîne CNews explique, du matin au soir 
et du soir au matin, que la France est un pays qui va 
mal, très mal ; et si cela va mal, c'est parce que l'on 
manque d'ordre et de croyance en Dieu. Et la seule 
religion qui vaille, c'est la catholique. 
Monsieur Bolloré peut croire en ce qu'il veut. Il 
peut, comme tout le monde, dire ses idées autour de 
lui. Mais le système capitaliste lui permet, à lui, et pas 
à nous, de toucher les têtes des gens par millions. 
Même si nous ne regardons ni ses télés, ni ses 
journaux, comment savoir si l'argument d'un voisin, 
d'un ami, d'un collègue, vient peut-être de lui. 
Ce système donne le vrai pouvoir à des gens 
comme lui, parmi les plus riches des riches. Et nos 
votes comptent finalement bien peu à côté, en face des 
moyens énormes entre les mains de ces puissants. 
Si les choses ne changent pas, si elles ne peuvent 
pas changer sur le fond, c'est que leur système, le 
capitalisme, nous enlève, à nous, population, le vrai 
pouvoir de décider, de changer les choses, ne nous 
laisse qu'un petit bulletin de papier, une fois de temps 
en temps. Mais celles et ceux que nous pouvons élire 
sont pris à leur tour dans des énormes administrations, 
les machines du pouvoir des riches. Voilà 
pourquoi changer les choses est devenu illusoire, 
impossible. On ne peut plus compter sur le seul vote. 
Notre seule force, en bas, est dans notre nombre. 
Si chacun se met à faire circuler l'idée que c'est le 
système capitaliste qu'il faut changer, si cette idée se 
répand, elle peut devenir une force nouvelle qui 
s'impose. Cela est bien sûr difficile au début. Cela va 
prendre du temps. Mais lorsqu'une idée finit par 
montrer qu'elle est juste, qu'elle est vraie, elle peut 
gagner à toute vitesse. Elle peut devenir un vent 
nouveau, qui balaie les anciennes règles, les vieilles 
pratiques, tout leur monde d'injustices. 

19/10/2025 L’Ouvrier n°422 
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