jeudi 4 juillet 2024

NOTRE CAMARADE Jean-Paul Vilaine est mort

 

lundi 18 février 2019, d'une crise cardiaque survenue dans une rue proche de son domicile.


" Jean-Paul Vilaine était un homme libre. Il était très conscient que ses choix de vie pourraient réduire sa longévité, mais il restait intrépide devant la perspective de la mort. Ses décisions ont montré une indépendance rare et un courage considérable. Paulo était un non-conformiste qui était particulièrement attiré par les idées révolutionnaires. Bien que sa pensée n'ait jamais é figée, il a rejeté les pires aspects de la société actuelle, notamment le travail salarié. Son rejet était à la fois torique et consommé dans son existence quotidienne. Il était prudent quant à la capacité et au désir de l’État de connaître et de contrôler notre vie privée et nos idées. Ainsi, il a refusé d'utiliser le courrier électronique et les téléphones portables alors que nombre d'entre nous - y compris moi-même - croyions naïvement que nous pouvions aller en ligne ou parler au téléphone tout en conservant un certain degré de confidentialité et d'autonomie. Son travail avec Échanges, une partie importante de sa vie, a révélé qu'il n'avait jamais abandonné son intérêt et peut-être sa foi dans le rôle émancipateur des travailleurs. Pourtant, il était à juste titre sceptique face à de nombreux projets et activités de gauche pour un avenir soi-disant meilleur. En 2013, il écrivait, «Ayons pitié des pauvres vivants qui ont misé toute leur vie sur une cause perdue Nous avons travaillé ensemble sur un bon nombre de traductions et ces collaborations ont révélé une intelligence de premier ordre. Il était un critique dur mais constructif capable de détecter des erreurs majeures et mineures. Il a toujours exigé clarté et précision. En travaillant avec lui, je me suis rendu compte que mes propres compétences linguistiques étaient inférieures à ses capacités en allemand , en espagnol et même en japonais. Il s'exprimait à merveille en français oral et écrit. En août 2016 il écrivait : " Nous avons travaillé ensemble, toi et moi, sur des traductions de certains de tes propres écrits et tu as remarqué que je cherche à aller au fond d'une traduction en vue de trahir le moins possible (les Italiens disent fort justement : " Traduttore, traditore ») la justesse du mot, de la syntaxe et du style de l'auteur. Son intégrité intellectuelle et son amitié me manquent énormément.

Michael Seidman 4 mars 2019


Paulo, essai biographique

SI NOUS RACONTONS brièvement la vie de Paulo, c'est que nous pensons qu'il a tenté d'incarner son idée de la liberté.Insoumission, voyages, paradoxes... indépendance. Il était né le 20 février 1954, à Rosny-sous-bois, et son enfance s'est passée dans la banlieue parisienne, à Neuilly-Plaisance, jusqu 'à ce que sa mère l 'emmène avec ses frères et sœur vivre dans le Morvan. Son bac en poche, avant de s'inscrire en 1973 à la faculté de psychologie de Dijon où il passera son DEUG mais ne fera qu'une année de licence, il part en voiture avec des copains vers le Pakistan. Sa dernière année de fac,1975 1976, a vu une grève étudiante, la plus longue de l'histoire, de fin février à fin mai 76,contre la réforme Saunié-Seité ; mais à Dijon , la grève fut plus longue encore, demandant la réintégration d'un professeur. Puis, cessant ses études, Jean-Paul reçoit un avis d'incorporation au service militaire, mais se déclare insoumis (une identi­fication qui lui va très bien). 

Et il part en vélo en Grèce ; à son retour, il est arrêté et incarcéré trois mois à Metz. Il est amnistié (l 'insoumission valait un an de prison .) 

II a collaboré au journal Front libertaire des luttes de classe, organe de l 'ORA (Organisation révolutionnaire anarchiste) qui se transforme en juillet 1976 en OCL (Organisation communiste libertaire). Mais lui se désignera toujours comme « anarchiste individualiste ». En juin 1978 il participe à Dijon à une violente manifestation contre la Coupe du monde de football, concluant une riode de deux ans agités (occupation de l'imprimerie de la fac, activité antimilitariste, séquestration du président de la fac, détournement du journal Les Dé­pêches rédi entièrement par Jean-Paul à l'occasion des dix ans de Mai.) C'est dans cette période qu'il va porter la contradiction à une réunion du CCI ( Révolution internationale) et rencontrer Jean-Luc, une grande amitié.

En 1978-1979 il se rend à Paris ou René Lefeuvre, qu'il a rencontré peu auparavant, l'héberge. Il collabore à la revue Spartacus. Il publie dans le n° 10 (juillet-août 1978) « Pan­neckock , autogestion, parti + conseils ouvriers ». Il y défend son point de vue anarchiste, et l 'on reconnaît bien sa voix :

« Le prolétariat n'a ni culture ni idéologie, il est tout simplement la critique en acte. Détruire radicalement capitalisme et construire la vie passe par cette critique sans complaisance des conseils ouvriers; c'est ainsi que j'envisage le texte qui suit, non comme une analyse théorique el érudite de plus du passé. Pour cela toutes les armes me sont bonnes. J'ai écrit à Spartacus parce que je pense que ceux qui se regroupent autour de la revue ne font pas partie de ces groupes et individus qui justifient leur sclérose derrière des étiquettes telle que celle de "révolutionnaire" que je méprise entre toutes. »

Cet article lui vaudra une réponse de Serge Bricianer, « spécialiste » de Pannekoek, dans le n°11 de Spartacus. Tout en restant « anarchiste individualiste », et malgré ses attaques contre Pannekoek, Paulo gardera un esprit ouvert à l'idée des conseils, comme il l'affirme dans ce numéro-ci d'Échanges, en conclusion de son article sur les « gilets jaunes » : « Pour moi, qui me suis formé politiquement en étudiant le mouvement des conseils ouvriers des années 1920, le mouvement des "gilets jaunes"préfigure les mouvements anticapitalistes du futur proche. » Il gardera un intérêt particulier pour Rosa Luxemhurg, intérêt partagé par René Lefeuvre et ses amis de Spartacus, ainsi que pour Otto Rühle, auteur de La révolution n' est pas une affaire de parti.

Spartacus consacre dans son n° 14 (avril-mai 1979) un dossier au dissident soviétique Alexandre Zinoviev, en visite en France. Sous le titre «le monde comme représentation », Paulo fustige « l a croyance en l 'autonomie de la science en particulier, et des idées en général (...), en un mot,  « un chercheur est celui qui veut encore croire que la recherche scientifique n'est pas directement commandée par les besoins de l'industrie.» Et il développe une critique des intellectuels et des dissidents soviétiques.

Par ailleurs il commence à pratiquer l 'aïkido au dojo de Christian Tissier (7 dan de I'Aïkikaï de Tokyo) à Vincennes. Il y trouve des petits boulots en intérim, puis un poste de maître auxiliaire dans des classes pour élèves en échec scolaire (CPPN). Mais bientôt il s'envole pour le Mexique, où il rejoint Jean-Luc.

Dès lors il multiplie les voyages. li se sou­ciait peu de tourisme et, une fois dans un pays, ne se déplaçait guère, recherchant plutôt les contacts autochtones afin de parfaire sa connaissance des langues et des mentalités. Sa fréquentation des bistrots de toutes sortes et sa facilité de contact, son humour aussi, lui ont permis cela, et de mener la vie qu'il a voulu. La plupart du temps i l subvenait à ses besoins matériels en enseignant l e français.

En 1979, Jean-Luc rentre en France , Paulo reste mais ne trouve pas de job et loge au dojo d'aïkido à Mexico jusqu 'à son retour début 1980. En 1980, il se lie avec Philippe, un autre pratiquant de l 'aïkido au dojo de Vincennes.

En 1981, il est en Allemagne près de Francfort, jeune homme au pair dans u n e famille avec laquelle i l ne s'entend pas et ne reste que trois mois. En 1981 il part pour Berlin où il retrouve Jean-Luc et où il passe l'hiver 1981- 1982 . li pratique couramment l'allemand, qu' i l avait commencé à apprendre au lycée.

li séjourne à Barcelone, où il fréquente la revue Etcetera.

De 1982 à 1984, Paulo revient à Paris. JI pratique toujours l 'aïkido avec Philippe à Vincennes. Il participe aussi aux éditions Spartacus, restant proche de René Lefeuvre, qui mourra en 1988 alors que Jean-Paul est en Chine.

En 1984 celui-ci se trouve dans une grande manifestation des sidérurgistes lorrains à Paris ( 13 avril). Plus tard, il dira qu'il ne participa plus jamais à une manifestation. La même année il part pour le Japon, où i l reste jusqu'en septembre 1987. Puis il retrouve Jean-Luc en Chine,à Canton, où il reste deux ans, jusqu'en 1989 où il passe deux mois à Macao, prof à l 'Alliance française, avant de revenir à Paris. En 1990 il retourne au Japon où il retrouve son compagnon d 'aïkido qui est devenu restaurateu r et s'est marié, mais il a cessé depuis 1987 la pratique du sport de combat. (« Nous commencions l e dimanche à boire le matin et nous avions rencontré quatre vieux J aponais qui apportaient leur propre saké dans la cafeteria où l 'on allait », raconte Ph. De fait Paulo aurait pu écrire, avec Guy Debord : « Ce qui a sans nul doute marqué ma vie entière, ce fut l 'habitude de boire, acquise vite. » .Il rentre en 1994 à Paris, où i l s'installe avec sa compagne, rencontrée en 1987 au Japon, et qu i partage désormais sa vie. Dans son quartier. i l n 'hésita i t pas à aider des per­sonnes démun ies, les aidant dans leurs démarches admnistratives, servant en quelque sorte d'écr ivain public : facilité de contact encore. Il rejoint Échanges et Mouvement en 1996, après sa lecture de la brochure la lutte des classes en France. Tëmoignages et dis­ cussions sur un mouvement social différent.

Depuis, il a enrichi notre groupe de ses critiques, de x, mais aussi de participation aux tâches de toutes sortes, dépouillement du courrier, placement dans les librairies, gestion du fichier d 'abonnés ...

Il y publiera la Situation des classes laborieuses au Japon, qu'il laissera inachevée mais que les amis de Etcera traduiront en castillan. Ainsi que nombre d"articles, et surtout des traductions de l 'allemand .Il avait écrit u n texte, « Misère du conseillisme » ( Échanges n° 14 1), dans lequel i l affirmai t « À Échanges, personne n'est conseilliste. » Nous préparions une brochure réunissant des textes de Cajo Brendel, militant des conseils s'il en fut. Tranchant dans ses jugements et ses analyses, Paulo portait pourtant aux gens qu'il rencontrait un intérêt qui l'emportait sur l' idéologie, en se gardant de tout sentimentalisme.

F. M., avec J.-L.G, Ph. T., A . Y.










mardi 2 juillet 2024

Et bien si ! on a déjà vu le FN au pouvoir !


Et bien si ! on a déjà vu le FN au pouvoir !

http://mai68.org/spip3/spip.php?article666

Bonjour à toutes et à tous,

Certains disent : « Ce qui me paraît étrange, c'est cette haine pour un parti qui n'a jamais gouverné et n'est donc pas responsable de nos énormes ennuis. »

C'est faux ! on a déjà vu en France le FN au pouvoir dans certaines villes. On a vu des associations privées de subventions dès leur arrivée à la tête de certaines municipalités. Ainsi que certains livres disparaître des bibliothèques. Certes, ils n'ont pas encore osé les brûler, mais qu'arriverait-il s'ils arrivaient au pouvoir au niveau national ?

Le Front National n'est pas vierge, il a une histoire, et une famille de divers partis arrivés au pouvoir dans divers pays. Bien sûr que si, on a vu le Front National ou l'équivalent au pouvoir au niveau national. On a vu Vichy et la collaboration dont descend le FN en droite ligne ; mais, on a vu aussi Franco en Espagne, Salazar au Portugal, les quatre colonels en Grèce, ou Pinochet au Chili. On a vu tous ces gens-là, on a vu ce qu'ils ont fait. Je ne veux pas de ça pour mon pays.

LFI n'est pas d'extrême gauche. Même le Conseil Constitutionnel l'a déclaré. Par contre il n'a pas hésité à classer le RN et Ciotti à l'extrême droite.

LFI n'est même pas aussi à gauche que Mitterrand en 1971 au congrès d'Épinay qui chantait l'internationale, alors que Mélenchon l'interdit depuis longtemps dans ses meetings. Mitterrand disait qu'il faudrait abolir le capitalisme. Mélenchon ne le dit pas ! LFI est très loin d'être d'extrême gauche !

Quant aux immigrés, il faut tordre le cou à certains mensonges. Par exemple, « les aides accordées à des immigrés qui n'ont jamais payés le moindre centime d'impôt » est très facile à démonter. Ils payent la TVA dès qu'ils achètent la moindre chose, et payent les mêmes cotisations que les nationaux dès qu'ils travaillent : cotisation chômage, cotisation sécu, et même cotisation retraite alors qu'ils ne la toucheront peut-être pas s'ils rentrent au pays !

La peur de l'immigré est instillé par la droite et l'extrême droite depuis des lustres. Mais, comme le dit un vieux slogan : « Première, deuxième, troisième génération, on est tous des immigrés ! »

La propagande pour le FN est financée par le multi-milliardaire Bolloré qui possède des chaines de télé (Canal +, CNews…). Ce sont les Patrons qui veulent Le Pen, car ils veulent mener le prolétariat à la trique ! Vous voyez bien que Le Pen est monté aussi subitement en 2024 que Macron en 2017, ça ne vous met pas la puce à l'oreille ?

Bien sûr que la famille Le Pen est extrêmement dangereuse ; et Bardella est membre de cette famille, c'est un neveu par alliance de Marine. Le fascisme s'avance toujours à visage masqué. Oui, masqué. Par exemple en changeant le non du FN, qui rappelle trop le père, par RN. Et aussi en changeant le nom de Marion Maréchal Le Pen, afin de lui faire faire de l'entrisme chez Zemmour pour le détruire de l'intérieur :

http://mai68.org/spip3/spip.php?article482

Une telle famille, un tel clan, capable de telles magouilles est capable de tout.

Bien à vous,
do
http://mai68.org/spip3

Quant aux promesses ouvrières du clan Le Pen, n'en croyez rien ! Ils ont commencé par dire plein de choses pour qu'on soit attirés par eux, abolition de la réforme des retraites, TVA, etc. Mais, c'était une technique classique de manipulation, une fois attirés par eux, on a du mal à s'en défaire quand ils reviennent petit à petit, tout doucement, sur certaines promesses.

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Un engagement d’extrême droite Gérard Longuet et Madelin Alain (Wikipédia)

Au printemps 1964, il prend part, en compagnie de Alain Madelin, à la création du mouvement d'extrême droite Occident, souvent impliqué dans des affrontements violents contre l'extrême gauche.

Le 12 janvier 1967, Gérard Longuet participe à un commando d'Occident qui attaque des étudiants d'extrême gauche du Comité Vietnam national à l'université de Rouen5,6. Parmi les nombreux blessés, Serge Bolloch – il deviendra vingt ans plus tard journaliste au Monde – est dans le coma, le crâne fracassé7. Le 12 juillet 1967, il est condamné à 1 000 francs d'amende comme co-auteur de « violence et voies de fait avec armes et préméditation8,9 », en même temps que douze autres militants de l'extrême droite – dont Patrick Devedjian, Alain Madelin, Alain Robert10.

Après la dissolution d'Occident par le Conseil des ministres en octobre 1968, il rejoint ensuite le Groupe union défense (GUD), un autre groupuscule d'extrême droite mené par Alain Robert, dont il écrit la charte, puis Ordre nouveau, destiné à rassembler les nationalistes10.

En 1969, il devient attaché de presse pour le Conseil national du patronat français, l'ancêtre du Medef11.

En 1971, il fait partie avec Claude Goasguen de la direction d'Ordre nouveau10, dissous par décret du Conseil des ministres le 28 juin 1973 pour « atteinte à la sûreté de l’État »12.

Énarque

Il entre à l'École nationale d'administration (ENA) en 1971 et en sort en 1973 (promotion François-Rabelais).

Entre-temps, en 1973, il rédige le premier programme économique du Front national13.

Étant l'un des « plus actifs » aux réunions du Club de l'horloge, il en est nommé membre d'honneur[Quand ?]14.

De ses engagements à l'extrême droite dans les années 1960-1970, il dit : « J'assume avoir été d'extrême droite. On s'est simplement trompé sur le modèle colonial, qui ne pouvait perdurer15 ».

Carrière politique au sein de la droite parlementaire

Nommé sous-préfet durant l'été 1973 à sa sortie de l'ENA, il est d’abord directeur de cabinet des préfets de l'Eure (1973-1974), puis de la Somme (1974-1976) et enfin de Jacques Dominati, secrétaire d’État auprès du Premier ministre Raymond Barre (1977-1978).

En 1978, il est élu député de la 1re circonscription de la Meuse sous les couleurs de l'Union pour la démocratie française-Parti républicain. Il perd son mandat en 1981 après l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République.

Membre du conseil général de la Meuse pour le canton de Seuil-d'Argonne de 1979 à 1992, il en devient vice-président de 1982 à 1986. Il est également élu conseiller municipal d'opposition de Bar-le-Duc en 1983.

En 1984, il est élu député européen, en 33e position sur la liste UDF-RPR menée par Simone Veil. Comme tous les membres du Parti républicain, il siège au sein du groupe Libéral et démocratique (LD), devenu en 1985 le groupe Libéral, démocrate et réformateur (LDR), présidé par Simone Veil. Il est membre de la Commission des affaires sociales et de l'emploi de 1984 à 1985, puis de celle de l'énergie, de la recherche et de la technologie de 1985 à 1986, et participe à la délégation pour les relations avec les États du Golfe à partir de 1985.

Il reste membre du Parlement européen jusqu'à son entrée au gouvernement en 198616.

Gouvernement

Sous le gouvernement de la première cohabitation, mené par Jacques Chirac et formé en 1986, il est chargé des Postes et Télécommunications comme secrétaire d'État puis ministre délégué, auprès du ministre de l'Industrie, des Postes et Télécommunications et du Tourisme Alain Madelin.

Quittant son ministère après la victoire socialiste aux présidentielle et législatives de 1988, il retrouve, à la faveur de cette élection, son siège de député de la Meuse.

Dans les années 1980, avec d'autres quadragénaires du Parti républicain (Alain Madelin, Jacques Douffiagues ou Claude Malhuret) de la « bande à Léo » (ainsi appelée en référence à son chef de file, François Léotard), puis du groupe des réformateurs et du mouvement Force unie, au sein de l'UDF et du RPR, il appelle à un renouvellement générationnel des dirigeants de la droite parlementaire en remettant en cause l'autorité sur celle-ci de Jacques Chirac et de Valéry Giscard d'Estaing.

Il est trésorier de 1982 à 1988, puis secrétaire général de 1988 à 1990 et finalement président du Parti républicain de 1990 à 1995.

En 1992, il devient président du conseil régional de Lorraine. À ce poste, il appuie la création de la LGV Est, en particulier la construction de la gare de Meuse TGV17.

En 1993, il est appelé au gouvernement par Édouard Balladur, retrouvant le portefeuille des Télécommunications avec le ministère de plein exercice de l'Industrie, des Postes et télécommunications et du Commerce extérieur. En tant que tel, c'est lui qui autorise Bruno Lasserre, alors directeur général des Postes et télécommunications à créer une troisième licence de téléphonie mobile en ouvrant le réseau hertzien à un troisième opérateur, Itineris et SFR se partageant le marché18. Les auditions commencent en juin 1994, et aboutiront à l'entrée sur le marché de Bouygues Telecom18.

Inquiété pour le financement du Parti républicain et la construction de sa villa, il doit démissionner du gouvernement Édouard Balladur en octobre 199411, et entame un retrait médiatique tout en restant à la tête de la région Lorraine. Il est mis en examen en 1995 dans l'enquête sur le financement occulte du Parti républicain19. Il bénéficie d'un non-lieu le 8 mars 2010, en partie grâce à la loi d'amnistie de 1990 sur les financements politiques, certains faits reprochés représentant un financement illégal de parti politique, mais la loi d'amnistie ne permet des poursuites que pour « des faits d'enrichissement personnel20,21 ».

Renvoyé devant le tribunal correctionnel pour « recel d'abus de crédit » dans une affaire concernant la construction de sa villa de Saint-Tropez (Var), il est relaxé en première instance, puis par la cour d'appel de Paris, en novembre 1998. Mis en garde à vue en mai 2001 pour recel de corruption dans l'affaire des marchés publics d'Île-de-France, il est également relaxé, en octobre 200522.

Durant ces années, il est administrateur de sociétés d’ingénierie informatique et de conseil, il préside la société Herbemont-César et Associés à partir de juillet 1999, et fonde en avril 2004 une holding spécialisée dans le conseil, Sokrates Group23, dont il est le président. Il est également réélu à la tête de la région Lorraine en 1998, tout en réintégrant la même année le conseil général de la Meuse désormais pour le canton de Fresnes-en-Woëvre (il le reste jusqu'en 2001). En désaccord avec le départ de l'UDF de Démocratie libérale (DL, nouveau nom depuis 1997 du Parti républicain), il participe à la création du Pôle républicain indépendant et libéral (PRIL) qui fusionne en novembre 1998 avec Force démocrate et les Adhérents directs de l'UDF pour donner naissance à la « Nouvelle UDF ». Il en est pendant quelques mois le vice-président, aux côtés de François Bayrou. Il soutient la candidature de ce dernier à l'élection présidentielle de 2002.

Après son entrée au Sénat à la faveur des élections de 2001 et son adhésion à l'Union pour un mouvement populaire (UMP) en 2002, il revient sur le devant de la scène politique, en prenant, le 10 juillet 2002, la tête de l'Association des régions de France (ARF), alors qu'un accord devait permettre qu'après Jean-Pierre Raffarin, entre 1998 et 2001, la présidence aille au socialiste Alain Le Vern24.

À la suite de la « vague rose » des régionales de 2004, il perd les présidences de la Lorraine et de l'ARF. L'année suivante, il prend celle de l'Agence de financement des infrastructures de transports de France (AFITF).





Gérard Longuet lors d'un meeting de Nicolas Sarkozy en 2012.

De 2008 à 2009, il fait partie du Comité pour la réforme des collectivités locales. Il est élu président du groupe UMP au Sénat le 7 juillet 2009, succédant à Henri de Raincourt, nommé ministre chargé des Relations avec le Parlement.

Gouvernement de François Fillon

Pressenti pour entrer dans le troisième gouvernement Fillon à l'automne 2010, Gérard Longuet l'intègre finalement en devenant ministre de la Défense et des Anciens Combattants en remplacement d'Alain Juppé, alors nommé ministre des Affaires étrangères après la démission de Michèle Alliot-Marie le 27 février 2011. Sa nomination permet de rééquilibrer « politiquement » le gouvernement Fillon en donnant un poste clé à l'aile centriste et libérale de l'UMP, chose qui était réclamée, après le départ de plusieurs ministres centristes trois mois plus tôt. Gérard Longuet quitte son mandat parlementaire le mois suivant et est remplacé à la présidence du groupe UMP au Sénat par Jean-Claude Gaudin.

Lors des élections sénatoriales de 2011, il est réélu sénateur dans la Meuse au premier tour de scrutin avec 50,51 % des voix. Il décide néanmoins de conserver sa fonction ministérielle, et ne pouvant donc siéger au Sénat, il ne prend pas part au vote du 1er octobre 2011 pour l'élection de son président. Il est remplacé le 2 novembre 2011 par son suppléant, Claude Léonard.

Il fait l'objet en mars 2011 d'une plainte de Jean-Marie Kuhn, actionnaire privé de GDF Suez, pour prise illégale d’intérêt. Sénateur pour la Meuse et membre du groupe d’étude sur l’énergie au Sénat, il aurait eu une activité de conseil auprès du groupe énergétique25. En 2011 également, il est mis en cause avec Michèle Alliot-Marie pour avoir séjourné au cours de ses vacances dans un palace tunisien aux frais du régime Ben Ali, renversé peu après par une révolte populaire26.

En janvier 2013, dans le cadre de la direction « partagée » entre Jean-François Copé et François Fillon, il devient vice-président de l’UMP avec cinq autres personnalités du parti, en plus du vice-président délégué Luc Chatel, en poste depuis novembre 2012.

Il soutient le candidat François Fillon pour la primaire présidentielle des Républicains de 201627.

Prises de position

Gérard Longuet appartient à la frange libérale-conservatrice de l’UMP, puis de LR (Les Républicains).

Salaire des députés

En 2013, Gérard Longuet dénonce le travail « très mal payé » des députés pour 7 000 euros mensuels28,29.

Selon lui, « ce n'est pas un traitement convenable, surtout quand on vous interdit de gagner votre vie honnêtement à côté »28,30,29.

Bouclier fiscal et 35 heures

Il s'est déclaré favorable à la suppression du bouclier fiscal et de l'ISF avant 201231. Gérard Longuet condamne la loi sur les 35 heures en raison de la « perte de compétitivité » induite par cette loi, de la « stagnation du pouvoir d'achat » des salariés et de la charge imposée aux contribuables pour financer ce système32.

Dette intérieure

En réponse à la crise économique de 2008, Gérard Longuet est favorable à un « soutien aux États les plus endettés par un rachat de leur dette par la Banque centrale européenne », ayant pour effet une dévaluation de l'euro. Gérard Longuet a ainsi déclaré : « Ou on sort de l'euro ou on sort des 35 heures, mais on ne peut pas avoir les deux33 ».

Évasion fiscale

Interrogé en novembre 2017 sur le scandale des Paradise Papers, Gérard Longuet estime que « si ces milliards d'euros ne viennent pas dans les caisses de l'État, tant mieux, parce qu'il les gaspille »34.

En réponse, l'association Anticor lui répond par une infographie35.

Chômage

En décembre 2015, en réponse à une question posée lors de l'émission « Preuves par trois », sur Public Sénat, au sujet du chômage et de la formation professionnelle, Gérard Longuet répondit que « La formation professionnelle, c’est indispensable, mais ce qui compte le plus c’est la motivation professionnelle. Nous avons des Français qui ont des poils dans la main, il faut le savoir ».

Il prolonge ensuite son propos en évoquant la supposée réaction de certains individus lorsqu'un travail leur est proposé :

« C’est trop dur, c’est trop loin, c’est pas ce que je veux. Moi, j’ai été formé pour faire du théâtre et on me propose de faire du commerce (…) C’est une vérité. Tous les employeurs vous le disent36 ».

Il indiqua aussi que le problème essentiel du chômage est constitué par « le coût du travail écrasé par les charges », et que « nous avons trop d'inactifs, on commence trop tard, on arrête trop tôt, on ne fait pas assez d'heures par semaine, pas assez de semaines dans l'année37 ».

Présidence de la Halde

En 2010, Gérard Longuet s'oppose à la nomination de Malek Boutih à la tête de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde), déclarant qu'« il vaut mieux que ce soit le corps français traditionnel qui se sente responsable de l'accueil de tous nos compatriotes38 ». Ces propos sont condamnés par de nombreux politiques de gauche, par SOS Racisme et quelques personnalités de la majorité présidentielle, comme Jean-Louis Borloo, Éric Besson ou Frédéric Lefebvre, qui jugea « plutôt regrettables » les propos de Gérard Longuet39,40.



 

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