samedi 1 juin 2024

INFOS PREPARATIFS DE GUERRE 5 janvier 2023

 

CONTRE LA GUERRE ET LE CAPITAL

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Déclaration électorale du SGP pour les élections de 2023 à Berlin: Votez contre la guerre! Votez SGP!

22 décembre 2022
  • Le Sozialistische Gleichheitspartei (Parti de l’égalité socialiste, SGP) fait de la reprise des élections à Berlin un référendum contre les politiques de guerre et de dévastation sociale impitoyablement mises en oeuvre au niveau fédéral et au niveau des États. Un vote pour le SGP est un vote contre les partis de guerre et pour une perspective socialiste qui place les besoins de la population avant les intérêts du profit.

 Les sociaux-démocrates (SPD), les Verts et le Parti de gauche n’ont aucun mandat populaire pour leurs politiques de droite et militaristes. Les électeurs n’ont pas voté pour laisser les chars allemands rouler à nouveau contre la Russie 77 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ils n’ont pas voté pour tripler le budget de l’armement avec le fonds spécial de 100 milliards d’euros et pour équiper l’Allemagne afin qu’elle devienne la plus grande puissance militaire du continent.

Ils n’ont pas non plus voté pour répercuter les coûts de cette folie sur les travailleurs. La guerre économique contre la Russie fait monter les prix en flèche et réduit les salaires réels, tandis que les super riches empochent des milliards de dollars de cadeaux et que les entreprises ferment des usines et procèdent à des licenciements massifs. La santé, les services sociaux et l’éducation sont réduits et le climat est détruit pour financer les plans militaires des élites.

Une perspective socialiste contre une troisième guerre mondiale

À Berlin en particulier, chacun sait où mène cette escalade. Elle commence par la propagande de guerre et l’intensification du réarmement et se termine par une catastrophe totale. Il y a quatre-vingts ans, la classe dominante a ruiné toute l’Europe; aujourd’hui, c’est la menace de l’anéantissement nucléaire de la planète entière. Néanmoins, l’OTAN poursuit impitoyablement la confrontation avec la Russie. Elle inonde l’Ukraine d’armes et de munitions, déplace des troupes et des équipements de guerre lourds vers l’Europe de l’Est et boycotte toute approche d’une solution pacifique.

Il ne s’agit pas de «liberté» et de «démocratie» en Ukraine, mais, comme dans les guerres en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Syrie, de matières premières, de marchés, de main-d’œuvre bon marché et de pouvoir. Les États-Unis, l’Allemagne et les autres puissances de l’OTAN veulent contrôler l’Ukraine et soumettre la Russie afin de piller ses vastes ressources minérales et de préparer la guerre contre la Chine.

Comme lors des deux guerres mondiales du 20e siècle, les puissances impérialistes se battent pour rediviser le globe. En cela, les principales puissances de l’OTAN ne sont pas des alliés éternels mais des prédateurs concurrents. Les vieilles hostilités – en particulier le conflit entre les États-Unis et l’Allemagne – éclateront inévitablement à nouveau dans le processus.

Si elle n’est pas arrêtée, la guerre dégénérera en une catastrophe mondiale qui éclipsera la barbarie du passé. La classe dirigeante allemande, qui a commis les pires crimes historiques avec l’Holocauste et la guerre d’extermination à l’Est, utilise la guerre ukrainienne pour relancer le militarisme à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

Avec la guerre, la fange fasciste revient également. En Ukraine, l’OTAN arme des forces fascistes comme le bataillon Azov. En Allemagne, les réseaux terroristes d’extrême droite s’infiltrent dans la police, la Bundeswehr (forces armées) et les services de renseignement. Le groupe Reichsbürger (citoyens du Reich) autour du prince Henri XIII Reuss n’est que la partie émergée de l’iceberg. Les réseaux fascistes sont encouragés et protégés par les plus hautes autorités. Tous les partis du Bundestag (parlement fédéral) ont contribué à intégrer l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), parti d’extrême droite, dans le travail parlementaire et à réaliser son programme réactionnaire de renforcement des pouvoirs de l’État, la politique d’«immunité collective» consistant à laisser le coronavirus se déchaîner et l’agitation antiréfugiée. Avec l’aide des fascistes, quiconque s’oppose à la politique de guerre et aux attaques sociales doit être intimidé.

La lutte contre la guerre doit également être dirigée contre le régime de Poutine. L’OTAN a provoqué la guerre, mais cela ne justifie pas l’action militaire de la Russie, qui est inhumaine et réactionnaire. Le régime de Poutine représente les intérêts des oligarques russes, qui ont pillé les biens socialisés de l’Union soviétique et sont maintenant outrés que les voleurs impérialistes veuillent les piller eux-mêmes.

La guerre est la conséquence de la dissolution de l’Union soviétique par la bureaucratie stalinienne en décembre 1991. L’introduction du capitalisme n’a pas signifié la «fin de l’histoire» mais a inauguré une nouvelle époque de guerres et de révolutions.

La seule force sociale capable d’empêcher une nouvelle guerre mondiale est la classe ouvrière internationale, c’est-à-dire la grande majorité de la population mondiale, qui est aujourd’hui plus nombreuse et plus interconnectée que jamais. Le SGP, avec ses partis frères de la Quatrième Internationale, construit un mouvement socialiste mondial contre la guerre et sa cause première, le capitalisme. La guerre ne peut être arrêtée sans casser le pouvoir des banques et des sociétés et les placer sous contrôle démocratique.

  • Arrêtez la guerre de l’OTAN en Ukraine! Pas de sanctions et de livraisons d’armes!

  • Deux guerres mondiales, ça suffit! Arrêtez les bellicistes!

  • 100 milliards d’euros pour les jardins d’enfants, les écoles et les hôpitaux au lieu des armements et de la guerre!

L’égalité sociale au lieu des licenciements massifs et des réductions de salaire

De ce point de vue, nous nous opposons à la dévastation sociale sans précédent organisée par tous les partis de l’establishment, par les sociétés et par les syndicats.

Au sein du gouvernement fédéral, le SPD, les Verts et les libéraux-démocrates (FDP) font passer les coupes budgétaires les plus sévères de l’histoire de l’Allemagne d’après-guerre, malgré une inflation galopante. Le SPD, les Verts et le Parti de gauche, qui gouvernent l’exécutif de l’État de Berlin, ont fait de la ville la capitale de la pauvreté où règnent les loyers inabordables, les écoles en mauvais état et les hôpitaux délabrés, tout en se remplissant les poches.

Les politiques de lutte contre la pandémie mettent particulièrement en évidence le caractère impitoyable avec lequel les partis au pouvoir placent les intérêts du profit au-dessus des vies humaines. Rien qu’en Allemagne, plus de 160.000 personnes sont déjà mortes et des millions souffrent des conséquences de la maladie.

Les grandes entreprises utilisent la pandémie et la guerre pour s’enrichir fabuleusement, pour fermer des usines et réorganiser la production aux dépens des travailleurs. Et les syndicats les appuient, prônant la guerre, réprimant l’opposition aux réductions de salaire et aux licenciements massifs, et travaillant en étroite collaboration avec les sociétés et le gouvernement.

 

éunion en ligne : Samedi 10 décembre

Pour un mouvement de masse de jeunes et d’étudiants pour arrêter la guerre en Ukraine !

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INFOBREF N°561-Guerre tous les fers sont au feu

 

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Obligation du service national universel : la France prépare la guerre
  • Date de l’article

Le militarisme, c’est la préparation de la guerre de repartage.

Instauré en 2019, le Service national universel (SNU) est une forme de service militaire soft. Au départ basé sur le volontariat, Emmanuel Macron a toujours promis sa généralisation et son caractère obligatoire.

Avec 32 000 jeunes en 2022, le projet est loin de ses buts et pourtant c’est à grand pas que se rapproche la mise en place de sa généralisation obligatoire, d’abord dans 6 départements puis, à terme, sur tout le territoire. Tout cela sera très vraisemblablement intégré à la prochaine loi de programmation militaire (LPM) qui doit être votée au printemps, et dont la hausse déjà connue du budget illustre la militarisation accrue de la France.

Un article de presse révélait ainsi que cette obligation pourrait prendre la forme de 2 semaines pour tous les élèves de seconde sur leur temps scolaire sur la base d’une journée de 6h30-22h30, le tout dans un département différent du leur.

On y retrouve toute la panoplie de la discipline militaire, tel le port de l’uniforme et l’interdiction du téléphone portable, la levée du drapeau à 8h sur fond de Marseillaise, etc. L’obligation passerait par le fait de pouvoir passer certains examens et cela fournirait des points bonus pour Parcoursup.

De fait, le SNU, ce n’est ni plus ni moins qu’un préparatif de guerre intégré à la question générale de la mobilisation nationale, et en particulier à celle des réservistes puisque la suite du SNU consiste en la possibilité d’intégrer la réserve opérationnelle appelée à être augmentée avec la LPM 2024-2030.

A l’instar des envois d’armes en Ukraine, à l’instar de l’exercice Hemex-Orion 2023, à l’instar de son rôle de « Nation-cadre » en Roumanie pour le compte de l’Otan, la France cherche à se donner les moyens d’assumer demain la guerre mondiale.

Le SNU, c’est si l’on veut la même chose que la loi des 3 ans qui fit passer la service militaire obligatoire de 2 à 3 ans en 1913 en vue de la guerre avec l’Allemagne. Cela l’est d’autant plus que depuis le 4 juillet 2022 le secrétariat d’État chargé de la jeunesse et du Service national universel est sous la tutelle du Ministère des armées.

Évidemment, on ne passe pas de la fin du service militaire en 1997 à son rétablissement en un claquement de doigt, surtout dans un pays aseptisé par la société de consommation. Il faut des sas et le SNU en est un.

Image du SNU en Guyane en 2021

Par conséquent, pour porter une critique conséquente du SNU, il s’agit de relier la question de la militarisation de la société civile d’avec sous son soubassement historique qui n’est rien d’autre que la tendance à la guerre de repartage. Car voilà ce qui heurte la sensibilité populaire dans la prochaine mise en œuvre obligatoire du SNU : la prise en charge par l’armée de tâches civiles en dehors même du temps scolaire en vue de préparer les esprits à l’effort national de guerre.

Sans une telle dimension critique, on loupe le coche historique et on s’expose aux mêmes errements que la gauche d’avant 1914 avec son ralliement général à la « défense de la patrie ».

Il faut même préciser ici, par responsabilité envers le peuple qui a un grand sens de la réalité, qu’il faut surtout refuser le refus du militarisme bourgeois, refuser l’engagement militaire au service de l’ordre occidental soumis aux États-Unis.

Mais, une fois que l’on a dit cela, il faut bien, hélas, penser la réalité du monde marquée par la tendance à la guerre. Non pas qu’il faille choisir un camp impérialiste contre un autre, non pas qu’il faille accepter la guerre au service des puissants, mais que la bataille pour la paix impose irrémédiablement de penser l’opposition aux armées bourgeoises qui s’opposeront à toute émancipation du capitalisme qui lorsqu’il est en crise nous emmène à chaque fois vers la guerre générale.

Par conséquent, le refus du SNU, en tant qu’expression du militarisme bourgeois exige une alternative, celle de l’enseignement militaire pour tous. Ou pour le dire dans une formule simple : la démocratie populaire + le fusil, l’auto-discipline du peuple pour son émancipation totale, du capitalisme et de ses guerres.

Il n’y a donc pas 36 000 possibilités face à cette lame de fond qui rythme et va rythmer les prochaines années : ou bien l’on choisit un camp impérialiste, États-Unis ou Chine, ou bien on refuse d’être embarqué dans une 3e guerre mondiale sous le mot d’ordre « guerre à la guerre des grandes puissances ».

Sans cette perspective, la critique du SNU et du militarisme en général est vouée à l’échec ou plutôt elle laisse le champ libre à l’extrême-droite nationaliste qui, elle, prend acte de la réalité et assume le fusil…sans la démocratie.

La critique conséquente du SNU ne peut être qu’une critique de la militarisation de la France dans le cadre de la guerre de repartage du monde. Elle doit être le prétexte à une mobilisation populaire pacifiste d’ampleur, contre la puissance française au service de l’Otan.

Le P'tit Rouge n°15 - Janvier 2023

Le budget de 1000 milliards $ de Biden pour la guerre mondiale

Les démocrates et les républicains du Congrès soutiennent les projets du gouvernement visant à intensifier les opérations militaires contre la Russie, la Chine, et le Moyen-Orient.

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L’Union européenne accélère la production de munitions et organise une économie de guerre

La réunion des ministres de la Défense de l’UE qui s’est tenue mercredi à Stockholm était entièrement consacrée à l’escalade de la guerre de l’OTAN contre la Russie. L’objectif était de fournir rapidement à l’armée ukrainienne des quantités massives de munitions afin de repousser l’armée russe sur le front de l’est de l’Ukraine et de passer à la contre-offensive.Lire plus WSWS

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Le monstre qui menace la survie humaine, c’est la bourgeoisie !

En plein carnage de la Première Guerre Mondiale, le communiste révolutionnaire allemand Karl LIEBKNECHT avertissait les prolétaires de tous les pays en ces termes lumineux. Il désignait ainsi, non pas « l’immigré » ou « l’assisté », mais bel et bien le seul ennemi objectif des travailleurs : la bourgeoisie ! Et cet avertissement reste malheureusement plus que jamais d’actualité car c’est aujourd’hui encore cette même classe qui plonge le monde dans les abominations de la guerre, la misère et l’ignorance.

La prédation est son unique programme…

Grands commis d’État, hommes d’affaires, patrons et autres politicards constituent cette classe sociale installée aux plus hautes sphères du pouvoir. Elle n’existe qu’en raison de l’exploitation qu’elle exerce sur le travail salarié, le pillage organisé méticuleusement sur toute la planète, la domination qu’elle s’assure grâce à l’État jusqu’en ses formes les plus barbares que sont la police et l’armée. En France, les capitalistes ont fait élire un gang mafieux chargé de punir la classe ouvrière jugée trop contestataire et beaucoup trop coûteuse selon le standard mondial du prix du travail. Le gouvernement MACRON-BORNE, en application des directives européennes et des préconisations du Fonds Monétaire International, a pour mission d’écraser les salaires, de privatiser les services publics, de liquider la Sécurité Sociale, d’abattre le système de retraites par répartition. Les politiques mises en place ne sont plus qu’un mélange de prédation et de répression. Ruiner, dans le sang et les larmes, les acquis de la civilisation humaine, tels sont l’Alpha et l’Omega de ces crapules qui nous gouvernent.

… Parce que son système ne fonctionne pas : le capitalisme ruine l’humanité.

Et les effets de ces politiques, combinés aux impacts de la loi du profit, nous fabriquent une réalité qui, jour après jour, se change en cauchemar. La flambée des prix va se poursuivre en 2023 : alimentation, énergie, transport, aucun domaine n’y échappera, dans la lancée des hausses records enregistrées en 2022. L’inflation sera de 8,5% en moyenne dans l’Union Européenne. D’ores et déjà, les queues s’agrandissent devant les Restos du Cœur et 600 000 jeunes croupissent sous le seuil de pauvreté en France. Conséquemment à la récente réforme de l’assurance chômage, les sans-emplois sont traqués, jetés dans la misère : l’UNEDIC établit une baisse de 16% en moyenne des allocations chômage depuis décembre 2021. Les morts ne se comptent plus aux urgences des hôpitaux dans un pays qui, il y a peu encore, disposait du système de soins le plus performant du monde…

La guerre impérialiste est une issue pour les capitalistes, une tombe pour les exploités.

Une véritable guerre intérieure est donc menée contre les prolétaires, ici comme ailleurs. L’État nous a enfermés, au nom d’une crise sanitaire qui ne fut qu’un test, à grande échelle, de gouvernance par les grandes multinationales dans la peur, le mensonge et la destruction des derniers vestiges démocratiques. Il fallait ralentir très nettement la production mondiale parce que le taux de profit moyen n’était plus satisfaisant pour reproduire le capitalisme global, tout en reconduisant à domicile les masses laborieuses qui, sur tous les continents, s’insurgeaient.
Pourtant, cette opération a échoué, la crise d’accumulation du capital s’aggrave. Dès lors, place à la guerre impérialiste, au cœur de l’Europe, entre l’OTAN et la Russie, avec déjà 100 000 morts de chaque côté du front ! « Un échauffement », comme se plaît à le dire le haut commandement stratégique des USA, prélude au conflit de haute intensité avec la Chine.
Caniches des décideurs états-uniens, les macronistes jettent les travailleurs de France dans « l’économie de guerre ». Plus de 100 milliards de dollars ont déjà été octroyés à l’Ukraine, dont des enveloppes françaises, et des armes en tous genres y sont livrées en grande quantité quotidiennement, dont du matériel français. Puisque l’économie est partout en rade, alors la guerre impérialiste, comme lors des grandes tragédies passées, est érigée en solution. Macron est alors fier de présenter la prochaine loi de programmation militaire pour la période 2024-2030 prévoyant un budget des armées de 377 milliards, soit une augmentation de 28% par rapport à la période précédente ! Le complexe militaro-industriel français n’en attendait pas moins, lui qui voit ses bénéfices augmenter proportionnellement au sang coulé !
Alors que des dizaines de milliers de faillites d’entreprises sont attendues en France pour le premier semestre 2023, que des dizaines de lycées ferment à cause de la réforme de l’enseignement, que des universités interrompent les cours faute d’électricité, les vampires au pouvoir s’enorgueillissent de vouloir « promouvoir durablement l’esprit de défense dans la société et l’État » à grands coups de propagande auprès des jeunes, sur internet et jusque dans les écoles. Ce ne sont pourtant ni les biceps du Major Gérald, ni la possibilité de passer son permis de conduire dans le cadre du Service National Universel qui parviendront à faire oublier ce qu’est la guerre : l’atrocité permise !

La révolution prolétarienne pour en finir avec ce système criminel…

Cette guerre intérieure et extérieure table sur nos cadavres pour sauver un système incapable de répondre aux besoins fondamentaux de l’humanité. Et l’issue, face à cette terrible vérité, n’est pas à chercher du côté de la « représentation nationale », puisque celle-ci, de la NUPES jusqu’au RN, appuie les mesures bellicistes du gouvernement MACRON-BORNE.

Alors que la bourgeoisie française compte parmi les siens l’homme le plus fortuné du monde, Bernard ARNAULT, alors que la réforme des retraites vient asséner une nouvelle frappe contre les droits de la classe ouvrière, il est plus que temps de nous organiser et de contre-attaquer.

Élisons des comités de grève et de lutte autonomes en assemblées générales, formons des comités de liaisons entre secteurs et entreprises en grève, organisons les auto-réductions dans les magasins, les transports, préparons la grande grève générale insurrectionnelle qui chassera ceux qui spéculent sur nos tombes !

À bas la guerre impérialiste ! Vive la révolution prolétarienne mondiale !

Le GARAP-Groupe d'Action pour la Recomposition de l'Autonomie Prolétarienne

En pleine "crise sociale" Macron aide l’UE à faire le plein... d’obus pour l’Ukraine !!!

mercredi 8 mars 2023, par Luniterre

Le système est actuellement tellement convaincu de son rapport de forces qu’il ne se gêne pas pour exposer crûment ses objectifs, avec cynisme et délectation, au mépris le plus outrancier des préoccupations humaines et sociales les plus évidentes.

Il n’est donc parfois pas nécessaire de se livrer à des analyses subtiles pour comprendre et dévoiler ses intentions, qui ne sont donc pas réellement "secrètes" dans les circonstances actuelles, malgré la violence de la réalité sociale.

A une heure d’intervalle, deux dépêches AFP "parlent d’elles-mêmes", et valent donc, malheureusement, d’être "mises en parallèles" et même, citées in extenso.

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"L’UE veut faire le plein d’obus pour l’Ukraine"
information fournie par AFP • 08/03/2023 à 12:00
"Activer le mode économie de guerre" : les ministres de la Défense de l’Union européenne peaufinent mercredi un plan de livraisons à l’Ukraine d’obus et de munitions, malgré des stocks sous pression, avec un premier volet d’urgence à un milliard d’euros.
L’armée ukrainienne, qui en tire des milliers chaque jour pour repousser l’envahisseur russe, fait face à un manque criant d’obus de 155mm pour ses canons, ont mis en garde ces dernières semaines Kiev et ses soutiens occidentaux.
Les ministres, réunis à Stockholm ce mercredi en présence du secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg et de leur homologue ukrainien Oleksiï Reznikov, doivent plancher sur un plan en trois volets.
"Notre priorité numéro un ce sont des systèmes de défense aérienne, ainsi que des munitions, des munitions, et encore des munitions", a déclaré à la presse le représentant de Kiev à son arrivée.
L’objectif est d’avancer pour une adoption le 20 mars lors d’une réunion des chefs de la diplomatie européenne, alors que l’armée ukrainienne est menacée d’encerclement sur le point chaud de Bakhmut, dans l’Est du pays.
Fondé sur des gros achats communs pour rassurer les industriels sur la pérennité des commandes, le projet vise à la fois à répondre aux besoins immédiats de Kiev et à doper les capacités de l’industrie de défense européenne à plus long terme.
Le premier volet, conçu par les diplomates de l’UE, vise à utiliser un milliard d’euros puisé dans la Facilité européenne pour la paix (FEP), afin de livrer d’ici quelques semaines des obus en stocks dans les armées des Etats membres.
Les alliés européens de l’Ukraine ont déjà abondamment puisé dans leurs stocks militaires, avec un soutien chiffré à 12 milliards d’euros dont 3,6 milliards provenant de la FEP.
  • Haute intensité -
Selon des responsables européens, il y a encore suffisamment d’obus de 155 mm en stock pour ne pas mettre les pays de l’UE en danger. Mais les ministres de la défense doivent faire un état des lieux.
"Je ne sais pas quel est le niveau des stocks, c’est pour cela que nous sommes ici ensemble", a éludé le chef de la diplomatie européenne Josep Borell, sur ce sujet hautement sensible.
Le plan sur la table mercredi prévoit également des commandes communes pour les armées de l’UE et de l’Ukraine, visant à inciter les fabricants d’obus à augmenter leurs capacités.
L’Ukraine, soutenue par des pays comme l’Estonie, souhaite davantage.
"Ce n’est pas assez parce que nous avons besoin d’un million d’obus, donc environ quatre milliards d’euros", a plaidé M. Reznikov. "Il nous faut plus !".
L’UE veut aussi éviter de voir son plan freiné par la bureaucratie.
Une des questions reste de savoir si les commandes doivent être passées par l’agence de défense de l’Union européenne, ou par des Etats membres avec plus d’expérience de ce type de contrats.
Autre point de désaccord : l’hypothèse d’acheter des obus hors d’Europe, façon d’aller plus vite selon certains mais sans soutenir le complexe militaro-industriel européen s’inquiètent d’autres.
"S’il y a des livraisons possibles d’autres pays, je ne crois pas que nous devrions exclure cette possibilité", a estimé le ministre suédois Pål Jonson. "Je crois que la priorité doit être d’aider l’Ukraine et de trouver des moyens d’y parvenir".
La consensus règne en revanche au sein des 27 sur le fait qu’après les nombreuses années de désinvestissement militaire post-guerre froide et de conflits dits asymétriques, il faut se préparer de nouveau aux conflits entre grandes puissances.
"Nous sommes à un moment décisif de notre soutien à l’Ukraine, et il est absolument impératif que nous allions vers une forme de mode +économie de guerre+", a insisté le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton.
Outre des commandes communes, le commissaire doit notamment plaider auprès des ministres du besoin de débloquer davantage de fonds pour des capacités industrielles et des prêts favorables.
"Nous devons clairement être sûrs que nous pouvons augmenter drastiquement notre capacité à produire davantage en Europe", a plaidé l’ancien ministre français.
https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/l-ue-veut-faire-le-plein-d-obus-pour-l-ukraine-fa3ddbd811fb9156c2e3ec6e264961c3

 

La mélasse juridique bourgeoise internationale

 La mélasse juridique bourgeoise internationale

ILS VEULENT DES GUERRES PROPRES.

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 La Photo-Elle s’appelle Kim Phuc. Phuc signifie « joie » en vietnamien. Cela l’a peut-être aidée. C’est aujourd’hui une femme énergique qui vit au Canada et qui a survécu au pire. Sur la photo, c’est une petite fille de neuf ans. Elle court, elle fuit même. Au centre de l’image, au milieu d’autres enfants, elle est nue, elle hurle… Une attaque vient de viser son village, au Sud Vietnam, à 65 km au nord de Saigon. Une attaque au napalm, arme chimique utilisée comme bombe incendiaire. Une arme qui reste attachée à la guerre du Vietnam, comme le gaz moutarde à la Première guerre mondiale. Le napalm a touché la fillette, une sorte d’essence gélifiée lui colle à la peau, a déjà brûlé ses habits qui ont littéralement fondu et disparu. Les autres enfants autour d’elle sont vêtus. Elle court en direction du photographe, les bras écartés du corps, hurlant de douleur. Ou de terreur.

Le capitalisme a bien compris que pour survivre il se devait de pratiquer régulièrement quelques bonnes saignées. Il a commis deux immenses crimes contre l’ humanité en déclenchant la première et seconde guerre mondiale qui s’est terminée par l’utilisation de la bombe atomique sur le Japon.

La promotion des droits de l’ homme.

Dés la fin de de la Seconde Guerre mondiale, le monde libre allait s’ engager à internationaliser les droits de l’homme, une spécialité de l’ ONU et des casques bleus basée sur la Charte de l’ ONU (art.2 § 7). Le principe de non intervention sur un état souverain va progressivement, par strates, être remis en cause, pour faire cesser les crimes commis par des dictateurs dans les États demi-droite de l’ homme. C’est lors de la Conférence de Téhéran en 1968 que le principe d’interdire le recours à la force dans les relations internationales fut adopté avec l’idée que le droit international humanitaire devait de plus en plus s’ingérer dans les conflits armés.

Le massacre en avril 1994 de 800 000 Rwandais en majorité de l ‘ethnie tutti, posera la question juridique de la pénalisation d’ un État génocidaire ayant violé le droit international humanitaire.1 Cette condamnation pénale devant se limiter à des conflits internes au pays.

Vidéo https://youtu.be/_wWc3cHNJQs

De l’ ingérence humanitaire

Nous devons ce nouveau concept de droit d’ingérence humanitaire au philosophe Jean-François Ravel2 relayé par le docteur Bernard Kouchner. Bien qu’il était déjà présent de manière embryonnaire lors de la création de la Croix Rouge par Henri Dunant, le concept aura ses prolongements, plus ou moins suspects ,avec l’ émergence des organisations non gouvernementales (ONG). Le grand prétexte pour le développement de « l’humanitaire » fut l’immobilisme de la Croix Rouge lors de la sécession du Biafra du Nigéria (1967./70). Vont intervenir à ce moment les Eglises catholiques et protestantes pour venir en aide aux victimes en créant la Joint Church Aid (JCA). Depuis cette pratique s’est multipliée et sera le marche pied de la naissance de la notion de droit d’ingérence humanitaire dont B.Kouchner 3fera la promotion lors de la guerre du Kosovo (de mars 1998 au 10 juin 1999). Si nous insistons sur cette guerre du Kosovo c’ est parce qu’elle présente bien des similitudes avec la guerre du Donbass.

En effet, dans le cadre du démantèlement de la Yougoslavie,résultat indirect de l’ implosion de l’ URSS, le Kosovo  obtiendra en 1974 le statut de « province indépendante » ce qui va rapidement alimenter le désir des séparatistes non serbes qui proclament leur indépendance en 1980. 4

Il va se passer presque le même processus mais inversé au Donbass après le coup d’ état de 2014, qui sera suivi d’ une guerre de huit années contre les séparatistes russophones de la par des militaristes néo-fascistes (Bilan : 14 000 morts dans le Donbass).

Pour l’ État serbe, il n’ est pas envisageable de se trouver amputé du Kosovo, berceau culturel de la Serbie. De même pour l’Ukraine qui est historiquement l’ embryon de la grande Russie. Celle ci fut créée à Kiev après les invasions mongoles, ce fut l’ ère de la « Russie Kévienne »,avant la « Russie moscovite ».Ceci bien entendu d’un point de vue nationaliste, qui paradoxalement est remis en cause par la dite communauté internationale, celle des droits de l’homme.

Force est de constater, qu’ actuellement l’ armée de Zelinski fait figure de serbes, avec cette réserve que Milosevic arrivé au pouvoir en juillet 1997 n’ est pas issu d’un coup d’état. La où Poutine se sent à l’ aise, c’ est qu’il va s’appuyer sur la jurisprudence du Kosovo pour libérer le Donbass russophone. Tout comme l’OTAN a bombardé illégalement la Serbie de frappes chirurgicales humanitaires5. Poutine fait bombarder l’Ukraine au nom de la jurisprudence du Kosovo, une intervention humanitaire contre une entreprise génocidaire de la minorité russophones du Donbass.

Le 22 février 2022, la Douma va reconnaître les républiques séparatistes du Donbass, celles-ci l’ayant appelées à l’aide. Ce qui légitimera, en droit international toute intervention militaire plus solidement encore que la « jurisprudence du Kosovo ». En août 2008, Poutine avait déjà, suite à une demande officielle des Ossètes du sud et des Abkhazes majoritairement russophones, fait intervenir son armée pour satisfaire le désir d’indépendances de ces deux provinces. Sans que l’OTAN ni aucun autre pays ne réagissent militairement. De même lors des deux guerres en tchétchènie où il y eu un génocide réel.

En effet ce coup de force va s’appuyer sur les mêmes principes que ceux excipés à propos du Kosovo. Les puissances otanesques protestèrent au nom de ces principes qu’ils avaient eux-mêmes violés auparavant.

Les occidentaux (pas tous) considèrent que Poutine est un criminel de guerre, mais ils ne cessent d’ alimenter cette guerre en livrant des armes offensives à Zelinski . Le Kremlin a annoncé, le 12 mars 2022, que le président Vladimir Poutine a demandé à son homologue français, Emmanuel Macron, et au chancelier allemand, Olaf Schotz, d’exercer des pressions sur l’Ukraine pour « mettre un terme à ses violations du droit international humanitaire »

Les occidentaux pour parler comme la presse, se ramassent le chien de la chienne et ce n’ est qu’un début à en juger les réactions des pays les plus peuplés du monde.Tout le raisonnement ci dessus ne vise qu’ à montrer les contradictions de l’ impérialisme mondial et ses confrontations idéologiques sur les minorités ( ethniques, apatrides ou pas) la spécialité d’ Annah Arendt . Bien entendu la question des classes sociales est complètement mise à l’ écart par la montée en puissance du populisme à géométrie variable, dans un climat où le prolétariat révolutionnaire est absent de l’ histoire présente pour le moment.

Comme nous pouvons le constater, les organismes internationaux comme l’ ONU , l’ OTAN … sont maintenant rongés de contradictions, d’un côté ils approuvent l’intervention humanitaire armée, avec des réserves que certains taxent d’impérialisme humanitaire, ce qui n’ est pas faux. Comme dans la hiérarchie capitaliste, c’est le plus puissant qui impose ses lois , l’ application où pas d’une protection des minorités nationales sera fonction des rapports de force internationaux, c’ est cette partie qui se joue actuellement en Ukraine…

Évolution de ce rapport de force dans les Balkans..

Comme nous l’ avons précédemment fait remarquer, l’ offensive russe se cadre sur le droit international. Quand elle entreprend de récupérer la Crimée cédée à l’Ukraine par Khrouchtchev, l’ Ukraine est encore dans l’ URSS. L ‘éclatement des républiques soviétiques va priver la Russie d’un débouché vital, celui du port de Sébastopol où stationne sa flotte en Mer Noire. C’est la ligne rouge que la Russie s’était fixée ,le port de Sébastopol tout comme la Crimée russophone devant rester dans le champ russe et ce d’ autant que la Crimée n’ a jamais été ukrainienne ; elle fut sous domination ottomane pendant plusieurs Siècles . C’est comme nous l’ avions signalé dans un texte récent très légalement et par référendum à une écrasante majorité que la Crimée fut rattachée à la Russie en conformité avec le droit international.

Les accords de Minsk, non ratifiés par Kiev déclenche l’intervention de la Russie.

C ‘est sans aucun doute, le non respect des accords de cessez-le-feu de Minsk (2014 et 2020) qui devaient donner une importante autonomie aux républiques du Donbass,notamment l’ autorisation officielle de la langue russe qui fut le déclencheur de l’ invasion russe en Ukraine.

Pour rappel, un groupe de négociateurs fut créé en juin 2014, ayant pour objectif la résolution du conflit participaient aux négociations des représentants de Donetsk et de Lougansk, Petro Porochenko pour l’Ukraine, une représentante de l’ OSCE. Les négociations allaient donner naissance à deux accords de paix qui ne seront pas respectés par Zelenski.

Droit international humanitaire et droit de l’ homme.

Ces droits que les véritables internationalistes « sans patrie ni frontières» qualifient de bourgeois,se doivent d’ être régulièrement démystifiés, comme par exemple le « Crime contre l’ humanité » et les « horreurs de la guerre dans le monde » la guerre et les complexes. militaro-industriel sont les premiers criminels de guerre. La France est un grand pourvoyeur d’armes dans le monde et à ce titre un complice des criminels de guerre,la messe est dite sur le sujet.

Revenons maintenant à la mélasse juridique du droit bourgeois, et notamment de la distinction que le système capitaliste fait entre « droit de l’homme » critiqué par Marx dans « la question juive » et le « droit international humanitaire ».

Le droit international humanitaire est plus ancien que les conventions sur les droits de l’homme, même si dans la pratique on pense le contraire. La volonté d’internationaliser les droits de l’ homme est relativement récente. C’est après la seconde guerre mondiale et suite aux procès de Nuremberg et de Tokyo, que la notion de crime contre l’humanité fait son apparition, pendant que les américains larguaient deux bombes atomiques sur le Japon ( Hiroshima et Nagasaki ).

Du faux massacre de Timisoara à celui de Racak et Boutja.

Au moment ou j’ écris ses lignes, les télévisions du monde entier exhibent un massacre qui serait le fait des troupes russes. Sans pouvoir apporter une preuve sur les responsables du massacre, il me faut avertir mes lecteurs sur comment s’ organise les manipulations internationales devant menés à des interventions militaires massives. Ayant fait un parallèle entre les événements d’ Ukraine et ceux du Kosovo je vais continuer à le faire avec, ce qui fut au printemps 1999 diffuser comme le massacre de RACAK par les médias mondiales et permis illégalement de bombarder la Serbie.

Voici un extrait d’article de Courrier international qui explique les faits :

« Au printemps 1999, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) annonçait avoir découvert des preuves de “meurtres et mutilations à l’encontre de civils désarmés”, “beaucoup ayant été abattus à bout portant”. Le massacre prétendument commis par les Serbes à Racak a servi de justification à nombre de politiciens, y compris en Allemagne, qui approuvaient l’intervention de l’OTAN en Yougoslavie. Les médecins légistes Rainio, Lalu et Penttilä sont membres de l’équipe d’experts [finlandais] qui, sous la direction d’Helena Ranta, a été chargée par l’Union européenne (UE) d’enquêter sur ce qui s’était passé à Racak. Leur enquête a été menée en collaboration avec des spécialistes biélorusses et serbes. Dans le cadre de leur mission, ils devaient identifier les victimes ; trouver les causes et le moment du décès ; et enfin déceler d’éventuelles mutilations. Selon la conclusion de leur rapport, l’équipe “n’a pas été en mesure d’établir que les victimes étaient originaires de Racak”. LES RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE PASSÉS SOUS SILENCE De même, tout ce qui s’est passé depuis les “événements” jusqu’à l’autopsie n’a pu “être clairement établi”, pas plus que “la position des victimes sur le lieu de l’incident”. En revanche, les trois experts déclarent qu’il n’y avait “aucun signe de mutilations ultérieures” commises par des tierces personnes. Le rapport dresse une liste pénible du nombre d’impacts de […]

Bo Adam et Roland Heine

Mais encore le mensonge du docteur Bernard Kouchner

« Le nombre de Kosovars victimes de la répression serbe, très variable selon les sources – entre plusieurs centaines et 11 000 –, constitue un enjeu politique majeur qui a conduit l’administrateur de l’Onu Bernard Kouchner à commettre un faux pas, selon des sources militaires. « C’est une énorme bourde», «une faute politique», commentaient des officiers de la Force multinationale de paix (Kfor), peu après la déclaration de M. Kouchner faisant état de «11 000 morts dans des fosses communes au Kosovo». Interrogé par des journalistes, M. Kouchner avait précisé qu’il s’agissait du «chiffre du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPI)». Le TPI a aussitôt démenti et s’est étonné de la déclaration de M. Kouchner, soulignant qu’«en dehors des 340 victimes avérées de massacres dont nous avons fait état dans l’acte d’inculpation concernant le président yougoslave Slobodan Milosevic, fin mai, le TPI n’a encore publié aucun chiffre». L’administrateur de l’Onu a dû faire aussitôt machine arrière en affirmant que le chiffre de «11 000 morts», qu’il avait avancé, était «le nombre potentiel de victimes», basé sur des informations «de toutes sources». »

sources L’Orient-le jour

Quelques années après le dit massacre de RACAK les langues se sont déliées

Helena Ranta révèle dans ses mémoires

« Le 15 janvier 1999, une quarantaine d’Albanais y avaient été tués à Racak au Kosovo. Ce massacre, notamment, a contribué à convaincre l’OTAN de lancer des bombardements sur la Yougoslavie au printemps 1999. Helena Ranta avait été chargée par l’Union européenne d’enquêter et rédiger un rapport. Le rapport a été remis – à l’été 2000 – au tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie de la Haye et un résumé rendu aux Etats membres de l’UE. Mais il ne semblait pas suffisamment mettre en lumière la notion de crime contre l’humanité.

Le chef de la direction politique du ministère finlandais des Affaires étrangères, de l’époque Pertti Torstila (aujourd’hui secrétaire d’Etat) lui aurait demandé de retirer de son rapport certains commentaires qui étaient trop modérés sur les allégations de crime contre l’humanité, selon le quotidien Helsingin Sanomat. “J’ai les emails trois fonctionnaires du Ministère qui ont tenté de me faire “approfondir” les conclusions” explique-t-elle, pour dire qu’il y avait bien eu exécution, et que certains coups de feu étaient des “coups de grâce”. L’experte préférait, elle, s’en tenir aux conclusions de médecine légale et non pas entrer dans des considérations qui lui semblaient “politiques et juridiques”. (sources 18 October 2008 Nicolas Gros-Verheyde )

Un massacre qui devait en cacher un autre.

« « Entre le 24 mars et le 10 juin 1999, les avions de l’OTAN ont procédé à 38 000 sorties de combat contre la République fédérale de Yougoslavie. Selon le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, ces bombardements ont tué environ 495 civils et en ont blessé 820 autres. Aucun soldat de l’OTAN n’a été tué dans le cadre de ces offensives aériennes.

Lors de plusieurs autres attaques, y compris celles contre le pont ferroviaire de Grdelica le 12 avril 1999, contre un pont routier à Lužane le 1er mai 1999 et contre un pont à Varvarine le 30 mai 1999, les forces de l’OTAN n’ont pas suspendu leurs frappes bien qu’il était évident que des civils avaient été touchés. Dans d’autres cas, y compris les attaques contre des civils déplacés à Djakovica le 14 avril 1999 et à Koriša le 13 mai 1999, les forces de l’OTAN n’ont pas pris les précautions qui s’imposaient pour réduire les pertes parmi les civils.

Les informations réunies par Amnesty International sur les graves violations du droit international humanitaire commises par les forces de l’OTAN se fondent en grande partie sur les rapports de l’OTAN sur ses propres opérations. « Amnesty international

Amnesty international, n’ est pas une foudre de guerre dans ses révélations certains lui donne même le qualificatif d’ Amnésie Internationale.Mais dans cet article il ira jusqu’à considérer que l’ OTAN est proche du crime de guerre.

« Justifier une attaque en invoquant la lutte contre la propagande revient à élargir la définition d’un objectif militaire – censé apporter une “contribution effective à l’action militaire” et un “avantage militaire précis” – au-delà des limites acceptables d’interprétation, a déclaré Sian Jones. Même si l’OTAN était convaincue que la RTS constituait un objectif légitime, l’attaque était néanmoins disproportionnée et s’apparente donc à un crime de guerre ».

Pour conclure provisoirement.

Certaines vidéos font la comparaison entre le massacre de Timisoara et celui tout récent de Boutja ceci afin de rappeller qu’il ne faut pas se laisser prendre à la propagande guerrière basée sur les horreurs de la guerre visant à étaler le conflit aux portes d’une guerre mondiale actuellement. La encore je vais me contenter de citer le « monde diplomatique »du 21 décembre 2009 :

Il y a vingt ans, le faux charnier de Timisoara

Le Monde Diplomatique souligne « En décembre 1989, à la veille du réveillon de Noël, alors qu’en Roumanie tombait la dictature de Nicolae Ceausescu, les téléspectateurs occidentaux découvraient avec horreur les images d’un charnier où, affirmaient les envoyés spéciaux, gisaient des corps affreusement torturés. On parlait alors de quatre mille morts pour la seule ville de Timisoara. L’émotion soulevée était immense ; les éditoriaux solennels et les appels à l’action se multipliaient. En fin de compte, il s’avéra que les cadavres exhibés devant les caméras avaient été déterrés dans le cimetière des pauvres. Partisans de Ceausescu compris, la « révolution roumaine » avait fait quelque sept cents morts – moins de cent à Timisoara. Le bilan de l’attaque américaine au Panamá, qui s’était déroulée au même moment dans l’indifférence générale, s’élevait à près de deux mille morts…

De la condamnation légitime d’une dictature, pourquoi le discours médiatique a-t-il basculé dans ce délire où le dictateur roumain devenait un « vampire », et les hommes de la Securitate, des ombres maléfiques et toutes-puissantes ? Deux mois plus tard, dans un article intitulé « Télévision nécrophile », Ignacio Ramonet analysait les raisons finalement très logiques qui expliquaient cet emballement irrationnel.

L’affaire de Timisoara devait jeter le discrédit sur des médias qui, jusqu’alors, bénéficiaient de la confiance de leur public. Le soupçon qu’elle fit naître fut confirmé, un an plus tard, par les débordements similaires qu’occasionna la guerre du Golfe. »

Le jeu de massacre se poursuit

Au moment où je termine cet article, nous apprenons le bombardement de la gare de Kramatorsk suite au lancement d’ un missile Tochka U russe, faisant 30 morts et 100 blessés, une autre source parle de roquettes.

Quoi qu’il en soit des responsabilités à un moment donné, tous les camps préparent la guerre impérialiste et la Russie n’ en est pas exclue.

G.Bad-avril 2022.

1Il convient de souligner qu'un génocide n'est pas qualifié comme tel en raison du nombre de morts, mais sur une analyse juridique de critères définis à l'époque par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948 de l'ONU. Cette convention définit qu'un génocide est « commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel ». Wikipédia

2Le philosophe Jean-François Revel crée le terme droit d'ingérence en 1979 : c’est la reconnaissance du droit qu'ont une ou plusieurs nations de violer la souveraineté nationale d'un autre État, dans le cadre d'un mandat accordé par une autorité supranationale. Le concept est théorisé par le professeur de droit Mario Bettati et Bernard Kouchner.

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3Militant de l'action humanitaire, fondée sur le droit international humanitaire, il a tenté de faire admettre au sein de l'ONU l'idée d'un « droit d'ingérence humanitaire », qu'a essayé de théoriser avec lui, à la fin des années 1980, le professeur de droit Mario Bettati notamment, mais sans succès en droit international public positif, ni à l'ONU, qui lui a préféré la notion de «responsabilité de protéger » reconnue par nombre de résolutions de l'Assemblée générale, du Conseil de sécurité et du Conseil des droits de l'homme. Wikipédia

4 C est officiellement les discriminations des Serbes à l’égard des Albanais, qui en 1996 fut à l'origine de la création de l’Armée de Libération du Kosovo (l’UCK), tristement célèbre et impliquée dans le trafic d'organes.

5 Initialement, ces bombardements devaient permettre de limiter le nombre de victimes civiles et les violations des droits humains mais, en réalité, ils ont profondément aggravé la situation humanitaire, entraînant notamment le déplacement forcé de 800 000 Albanais du Kosovo jusqu’en Albanie et en Macédoine .. Cette opération de l’OTAN s’est achevée avec le retrait des troupes serbes du Kosovo le 9 juin 1999.En dépit de la présence des forces armées des Nations Unies, des affrontements interethniques ont entraîné le départ d’environ 200 000 Serbes du Kosovo.

Versão em Língua Portuguesa:


https://queonossosilencionaomateinocentes.blogspot.com/2022/04/confusao-juridica-burguesa-internacional.html

Video d'une diplomate russe

 

  Reponse à la video de la diplomate russe Katya Popilova.

Voila une personne qui ne se laisse pas impressionner par la propagande occidentale. Elle réfute un à un d' un point de vue patriotique, historique et géopolitique les arguments propagande des occidentaux . Elle a à mon avis trop de certitudes dans ses appréciations de la situation en Ukraine, ceci étant elle se situe dans la grande mouvance anti-grand reset et s' aligne sur le manifeste du grand réveil d'Alexande Douguine dont la fille a été victime d'un attentat qui le visait directement.

Comme je l' avais signalé dans mon article de 1999 « les droits de l' homme bombarde la Serbie » la Russie est repassée à l'offensive, sur le plan idéologique elle soutien les poupulistes , les souverainistes et les islamistes, c'est à dire des formations politiques et religieuses étrangères à l' Anarchie rouge (terme que je préfére à celui de communiste qui est bien trop frelaté aujourd'hui). De même que nous rejetons les idéologies du fascisme sans botte et la domination de l'homme par la machinerie,le transhumanisme....même nous rejetons les idéologies « anti-mondialiste » une spécialité historique de l' extréme droite qui réduit le capitalisme à l'oligarchie financiére « le ni banque ni soviet » de tout le gratin fachos. Dans sa video la diplomate russe Katya Popilova considére qu'il ne faut pas confondre le mouvement souverainiste montant avec le fascisme, comme par exemple en Ukraine. Elle considére que les souverainistes ce cadre dans la revendication du droit des peuples à disposer d' eux mêmes revendiquée par Lénine et pourfendu par Rosa Luxemburg. Voir annexe 1

Elle termine sa video par un appel aux souverainistes du monde contre la mondialisation globalisation, nous somme bien loin de l' internationalisme prolétarien.

 Annexe 1

 « dans les deux cas, le calcul était totalement faux. Défenseurs de l’indépendance nationale, même jusqu’au séparatisme, Lénine et ses amis pensaient manifestement faire ainsi de la Finlande, de l’Ukraine, de la Pologne, de la Lithuanie, des Pays baltes, du Caucase, etc., autant de fidèles alliés de la révolution russe. Mais nous avons assisté au spectacle inverse: l’une après l’autre, ces « nations » ont utilisé la liberté qu’on venait de leur offrir pour s’allier, en ennemies mortelles de la révolution russe, à l’ allemand (…). Certes, dans tous les cas cités, ce ne sont pas les « nations » qui pratiquent cette politique réactionnaire, mais les classes bourgeoises et petites-bourgeoises qui, en opposition violente avec leurs masses prolétariennes, ont transformé le « droit à l’autodétermination nationale » en instrument de leur politique de classe contre-révolutionnaire. Mais – et nous touchons là le cœur du problème – cette formule nationaliste révèle son caractère utopique et petit-bourgeois, car, dans la rude réalité de la société de classes, et surtout à une époque d’antagonismes exacerbés, elle se transforme en un moyen de domination des classes bourgeoises » Les divergences de principe entre Rosa Luxemburg et Lénine (Mattick,1935)

Le mouvement du logement en Russie: état des lieux à la fin 2006

 

Je vous présente ce document censuré rédigé fin décembre 2006 par Carine Clément, directeur de l'Institut de l'Action Collective (www.ikd.ru) et membre du Comité de travail du réseau Union des Soviets de Coordination de Russie (SKS). Depuis le maire de Moscou Sergueï Sobianine, maire de Moscou, a reçu le 21 février 2017 le feu vert de Vladimir Poutine pour un projet inédit : les quelque 8 000 khrouchtchevka de la capitale – ces habitations à quatre étages construites massivement sous Khrouchtchev – doivent être démolies à partir de 2018, et remplacées par de nouveaux immeubles modernes, où seront relogés leurs habitants. Une nouvelle qui laisse les Moscovites ébahis, partagés entre expectative et inquiétude.

 G. Bad

 

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Le mouvement du logement en Russie: état des lieux à la fin 2006

 Les conditions de la réforme

En Union soviétique, le niveau de paiement des charges liées au logement était d'environ 5% de leur coût réel. En 1994 le Président Eltsine a engagé une réforme visant à faire payer 100% du coût réel des charges communales et du logement par la population. Depuis, les prix flambent dans le secteur du logement, grevant le budget des ménages dont les revenus sont loin d'augmenter en conséquence. Si l'on ajoute à ce problème le déficit de logements, en particulier sociaux, et la détérioration de l'état des habitations, nous comprenons que les sondages indiquent tous le problème du logement comme le premier motif de mécontentement de la population (pour plus de 70% des sondés en moyenne).

Si une réforme de la politique du logement s'avère indispensable étant donné l'accumulation des dettes par les entreprises municipales de gestion des logements et des infrastructures communales, le vieillissement des immeubles et des infrastructures, la déterioration des services de maintenance et le manque aigu de logements, il est permis de critiquer le cours des réformes entreprises par le gouvernement russe, sous l'influence d'organisations ultra-libérales russes (en particulier, l'Institut des problèmes de la ville, inspirateur du nouveau Code du logement) et internationales (en particulier la Banque Mondiale et l'OMC). Le cours choisi par le gouvernement tient en trois mots-clés: libération des prix, privatisation et marché. En gros, sont reproduites les recettes des réformes économiques du début des années 90, à la chute de l'Union soviétique: d'abord le choc, ensuite (peut-être) la réforme des institutions. Nous savons déjà le désastre auquel ces réformes ont conduit: massif non-paiement des salaires, création de monopoles oligarchiques, vente à prix soldé d'une multitude d'entreprises, chute radicale de la production. Et l'on nous propose aujourd'hui d'emprunter la même voie pour réformer le secteur du logement... Soit dit en passant, si les conséquences de la "thérapie de choc" furent désastreuses pour la majorité de la population, un étroit groupe de dirigeants et de businessmen en a énormément profité. Il y a tout lieu de supposer que la réforme de la sphère du logement s'inscrit dans la même logique et devrait permettre le triomphe de groupes d'intérêts économiques liés aux pouvoirs locaux. Leur enrichissement se fera, bien sûr, au détriment de la majorité de la population.

 Car le monde des affaires cherche actuellement d'autres sources d'argent facile. Le partage de la propriété est à peu près achevé dans la sphère de la production, et si les OPA et raids agressifs se multiplient ces derniers temps, ils témoignent surtout du rétrécissement des possibilités dans cette sphère. C'est donc au tour de la sphère des services, qui plus est des services publics, le logement, l'éducation, la médecine, les transports publics. Le logement et la sphère des services communaux constituent un morceau de choix. D'après les estimations du député d'opposition à la Douma d'Etat Oleg Shein, les flux financiers transitant dans ce secteur se montent à environ 3 trillions de roubles (8,5 milliards d'Euros) l'année, que cherchent à capter les nouveaux opérateurs privés. Fait aggravant, les habitants sont presque "habitués" à payer (au risque de se voir couper l'électricité ou d'être expulsés) alors qu'ils ne bénéficient généralement pas de services à la hauteur de leur paiement. Notamment en ce qui concerne les prestations d'entretien et de réfection des immeubles, ceux-ci sont la plupart du temps superficiels. Pire encore, la manne ne concerne pas seulement les services communaux liés au logement, la question se pose également de la gestion des immeubles et des terrains attenants, et sans doute à terme de la possibilité de les "privatiser" à la russe, de manière plus ou moins légale. Les enjeux étant élevés, la pression sur les habitants est très forte, à des fins de manipulations, en provenance de structures mi-privées, mi-étatiques. Or, malheureusement, malgré une montée du mouvement pour la défense du droit au logement, la majorité des habitants de Russie restent passifs, peu habitués à s'organiser pour la défense de leurs appartements et immeubles, encore moins à autogérer leurs habitations. Jusqu'à présent on peut trouver des gens croyant fermement que s'ils se conduisent "bien" (loyalement), l'Etat s'occupera d'eux, leur fournira un logement, améliorera leurs conditions de logement ou leur concédera des subsides. Ces illusions paternalistes sont soigneusement entretenues par le pouvoir en place et les médias fédéraux. En fait, se prépare une vaste opération de hold-up immobilier. Faisons le point sur les grandes lignes de cette opération et sur les possibilités de résister.

 Les charges et le mouvement de protestation contre la hausse des tarifs

 La loi fédérale №210 sur la régulation des tarifs communaux, avec les amendements de la loi №184, entrée en vigueur au 1 janvier 2006, établit des niveaux de hausse de tarifs maximaux par régions. Cependant, la pratique de l'année passée montre que le Service fédéral chargé de la régulation des tarifs "adapte" (évidemment dans le sens de la hausse) facilement les taux maximaux aux desiderata des pouvoirs régionaux et locaux. De plus, la loi en question ne régule que temporairement les tarifs. Concernant les services communaux (gaz, électricité, eau), les tarifs seront complètement libérés en 2009, et en ce qui concerne les services du logement (entretien et réfection), ils deviennent libres dès lors que l'immeuble passe sous une autre gestion que celle de l'Etat (la date butoir étant juillet 2007 pour toutes les habitations). Le gouvernement cherchant à se décharger de toute responsabilité en la matière, la seule manière de résister est d'organiser un contrôle par les citoyens. Et la seule arme légale dont ils disposent désormais est l'accord de gestion de l'immeuble. Si cet accord est négocié par des habitants organisés en collectifs, il y a moyen d'imposer ses conditions à la société de gestion ou de services d'entretien. Si l'accord est imposé par le pouvoir municipal et la société de gestion privée qu'il aura choisie, il y a toutes les chances pour que les termes en soient plus que défavorables aux habitants.

 Un autre problème est celui de l'insuffisance de la concurrence dans le secteur. Pour négocier des tarifs corrects, il faut qu'il y ait un minimum de concurrence entre les opérateurs. Or les services communaux font l'objet d'un quasi-monopole et la sphère du logement est dominée par les anciennes sociétés de gestion communales (les célèbres JEK en russe) privatisées ou en voie de privatisation et bénéficiant de leurs liens préférentiels avec les pouvoirs locaux. Et, cette fois encore, nos réformateurs libéraux ne se sont absolument pas souciés de concurrence, selon leur principe favori: d'abord la privatisation, et on verra après pour la concurrence. Dans la pratique cela donnera des monopoles privés étroitement liés aux pouvoirs locaux, voire fédéraux. Dès à présent le caractère monopolistique du secteur, ainsi que l'absence de transparence financière, alliés à la corruption du pouvoir, sont les facteurs essentiels expliquant un niveau de tarifs bien supérieur au coût de revient. Demain la hausse des tarifs devrait donc être exponentielle.

 Les tarifs sont déjà d'un poids trop lourd à supporter pour une grande partie de la population, en particulier les retraités, les habitants de petites villes ainsi que les habitants déjà passés entre les mains des sociétés de gestion. Aussi assiste-t-on depuis déjà quelques années à la multiplication des actions de protestations contre la hausse démesurée des tarifs, surtout en début d'année, lorsque les habitants reçoivent leurs nouvelles factures .

 L'année 2006 s'est ainsi ouverte sur de nombreuses manifestations relativement massives (rassemblant quelques milliers de personnes) contre la hausse des tarifs, souvent accompagnées de blocages spontanés de grands axes routiers (par exemple, à Blagovechensk, Lipetsk ou Oulianovsk). Dans les grandes agglomérations ces actions sont souvent organisées par les forces politiques d'opposition, en premier lieu par le Parti communiste (KPRF), dans les plus petites villes, elles éclatent le plus souvent de façon spontanée. Cependant, en règle générale, elles ne donnent pas de résultats, les tarifs n'étant pas révisés à la baisse. Les autres moyens de lutte, comme les procès intentés pour tarifs économiquement infondés, que beaucoup d'habitants avaient gagnés les années précédentes, ont perdu leur efficacité du fait des réformes législatives ayant, entre autres, abrogé l'obligation de l'expertise indépendante du bien-fondé économique des tarifs.

 Une hausse importante des tarifs dans des conditions de stagnations des salaires et des retraites risque de conduire à une vague d'expulsions pour non-paiement des charges et du loyer (l'expulsion est légale sur décision de justice après 6 mois de non-paiement consécutifs, en l'absence de "raisons valables"). Or la pratique de l'année passée indique déjà que les tribunaux interprètent de façon très "souple" l'existence de "raisons valables", ignorant par exemple les cas de chômage ou d'isolement social. Les expulsions ont déjà commencé, sans prendre pour le moment de caractère massif (bien qu'il soit difficile de juger étant donné l'absence de statistiques dans ce domaine). Dans certains cas, en particulier lorsqu'il s'agit d'expulsions des foyers de travailleurs, l'intervention solidaire des voisins ou militants a permis d'éviter des expulsions, mais il n'y a pas pour le moment en Russie de réel mouvement de masse d'opposition aux expulsions, sans doute parce que les expulsions touchent pour l'instant surtout des catégories de personnes déclassées ou en situation d'exclusion sociale. Cependant, de même que dans les pays d'Europe de l'Est ayant connu plus précocement la libération des tarifs et des loyers, il faut s'attendre à une aggravation du risque d'expulsion. Or comme les locataires sont les plus menacés par ce risque, il faudrait penser à développer un mouvement de défense des droits des locataires, pour l'instant presque inexistant en Russie (la stratégie privilégiée par ceux qui le peuvent est la privatisation gratuite de leur logement d'Etat, possible jusqu'à la date butoir, repoussée une fois suite aux mouvements de protestation, du 1er mars 2010).

 La gestion des immeubles et le mouvement des habitants

 Se débarrasser de toute responsabilité concernant l'état des immeubles, transférer le coût de leur entretien et de leur réfection aux habitants et orienter les profits de l'exploitation des richesses immobilières et communales à des sociétés privées de gestion, telles sont les lignes principales de la nouvelle politique du logement. Les arguments avancés sont, premièrement, que l'Etat n'a plus les moyens financiers de supporter cette charge et, deuxièmement, que dans tout le monde "civilisé", les propriétaires de logements sont organisés en coopératives ou autres collectifs et gèrent eux-mêmes leurs habitations.

 Cependant, s'il est question de règles "civilisées", il faudrait peut-être que l'Etat se les applique à lui-même. Ainsi que le revendiquent depuis des mois une multitude de manifestants, dans leurs résolutions ou pétitions, il faudrait en particulier que l'Etat reconnaisse la dette qu'il a accumulée à l'égard des habitants qui ont régulièrement payé les charges d'entretien des immeubles aux sociétés étatiques ou communales, alors que dans la majorité des cas cet entretien s'est réduit à un coup de peinture cosmétique dans les entrées d'immeubles, voire s'est traduit par le délabrement du bâtiment. Au premier rang des revendication du mouvement des habitants il y a donc la reconnaissance par l'Etat de sa dette intérieure accumulée durant les années post-soviétiques et la réfection des bâtiments en état de délabrement avancé aux frais de l'Etat. Puisque l'Etat russe trouve les moyens de rembourser sa dette extérieure, il devrait également pouvoir rembourser sa dette intérieure, en tout cas s'il assume ses responsabilités à l'égard de ses propres citoyens au même titre que ses engagements vis-à-vis des créditeurs étrangers.

 En ce qui concerne le second aspect du problème, la gestion des immeubles, nous assistons à une véritable comédie de l'absurde. D'un côté, on déclare aux habitants qu'ils ont le droit de gérer eux-mêmes leur immeuble, et, de l'autre, on fait tout, législativement et dans la pratique, pour empêcher l'autogestion. L'Institut de l'Action Collective (IKD), qui suit de près cet aspect des choses, a déjà accumulé une masse d'informations montrant comment les gens sont forcés de "choisir" une société de gestion imposée le plus souvent par les pouvoirs locaux, comment les mairies et les sociétés communales refusent de livrer aux habitants la documentation concernant leur habitation, comment les pouvoirs locaux refusent de reconnaître les résultats des choix autonomes de gestion émis par les propriétaires d'immeubles en réunion plénière. Ont même été enregistrés des cas de menaces ouvertes et de chantages. Il faut rajouter à ces pressions la désinformation dont sont victimes les habitants. Le plus souvent ne leur parvient que l'information tronquée selon laquelle ils seraient "obligés" de choisir une société de gestion et que le mieux pour eux est de "choisir" la "bonne vieille" société de gestion communale JEK. Les autres modes de gestion sont passés sous silence, tout comme l'obligation pour toutes les sociétés communales, JEK ou autres, d'être privatisées avant juillet 2007.

Outre les sociétés de gestion privées, le nouveau Code du logement permet aux propriétaires de choisir deux autres modes de gestion: la copropriété ou condominium (les copropriétaires créent une association avec personne juridique et élisent un directoire chargé de gérer, directement ou par l'intermédiaire d'une société de gestion, leur immeuble) et la gestion directe (les copropriétaires prennent les décisions essentielles soit en assemblées générales par votes directs, soit par votes par correspondance, la gestion de l'immeuble est placée sous contrôle d'un comité de l'immeuble ainsi que d'un représentant des copropriétaires élu, elle s'effectue par le biais de contrats d'entretien ou de maintenance établis avec des entreprises choisies par les copropriétaires). Cette dernière forme de gestion est celle qui permet le moins aux sociétés de gestion privées et aux pouvoirs locaux d'interférer dans la gestion et de contrôler les flux financiers qui lui sont liés. Aussi en parle-t-on peu, sinon pour dire qu'elle est irréalisable. Pire encore, sous la pression de l'Institut des problèmes de la ville (ultra-libéral), on parle de faire passer un amendement au nouveau Code du logement éliminant cette possibilité d'autogestion. Or, avec la forme de copropriété (qui pèche souvent par son manque de transparence ou de démocratie et pose le problème, dans la législation russe, d'une responsabilité collective des habitants de l'immeuble dans le non-paiement des charges), la gestion directe est la forme la mieux adaptée dans la perspective d'un développement d'un mouvement des habitants. Ceux-ci prennent eux-mêmes collectivement les décisions, élisent un comité et un responsable de l'immeuble les représentant, passent eux-mêmes les contrats d'entretien en négociant les tarifs. Contrairement à l'information tronquée transmise par les médias officiels, des milliers d'immeubles sont déjà passés en autogestion. A Astrakhan notamment, grâce à l'aide active du député de la région Oleg Shein, des centaines d'habitations sont déjà en gestion directe. Cependant, les comités de cogestion se heurtent à d'importantes difficultés, notamment dans leurs rapports avec les fournisseurs des services communaux et les pouvoirs locaux, et ont besoin de soutien juridique et organisationnel. Mais sur la base de ces comités il est possible que se construise un solide mouvement des habitants auto-organisés en comité de cogestion ou de lutte, ce qui se fait déjà en partie dans le cadre de l'Union des soviets (conseils) de coordination de Russie (SKS), réseau des comités locaux de lutte créé en avril 2005 et centrant de plus en plus son activité sur la défense des droits liés au logement.

 En tout état de cause, le pire à éviter sont les sociétés privées de gestion. Au courant de l'année 2006 des milliers d'actions de protestation ont eu pour principal mot d'ordre "non aux sociétés de gestion!". La campagne la mieux coordonnée et la plus conséquente a été menée par le réseau SKS qui a œuvré tout au long de l'année, y compris par l'intermédiaire d'amendements déposés par des députés de l'opposition (surtout Oleg Shein et Galina Khovanskaïa) pour obtenir le report de la date butoir du passage obligatoire aux sociétés de gestion par voie de "concours" organisés par les municipalités (ces sociétés étant imposées aux habitants n'ayant pas choisi d'eux-mêmes le mode de gestion de leur immeuble). Cette date avait déjà été repoussée une première fois, fin 2005, sous la pression de l'opinion publique, au 1er janvier 2006. Alors que le mécontentement allait grandissant à mesure qu'approchait cette date butoir, les députés du Parti du pouvoir ("Russie unie") ont annoncé à grand bruit médiatique leur intention de la repousser une seconde fois. Fin novembre 2006, juste avant les journées nationales d'actions de protestation organisées par le SKS, la Douma d'Etat adoptait effectivement en première lecture un amendement repoussant le délai au 1er janvier 2008. Le mouvement des habitants fêtait déjà la victoire. Or juste avant de partir en vacances de fin d'année, le 22 décembre, les députés ont adopté en deuxième et troisième lecture (définitive) un amendement complètement réécrit par le lobby des réformes selon lequel les municipalités obtiennent le droit (mais n'ont pas l'"obligation", toute la subtilité est dans ces termes!) d'organiser les concours pour sélectionner les sociétés de gestion heureuses bénéficiaires du marché de la gestion des habitations. Ces concours peuvent commencer au 1er janvier 2007 et doivent obligatoirement s'achever avant le 1er mai 2008. Ce tour de passe-passe éhonté est tenu dans le plus grand secret, les grands médias annonçant le report du délai d'un an et les députés de l'opposition dénonçant le scandale faisant l'objet d'un blocus médiatique. La conséquence est dramatique: la majorité de la population est persuadée d'avoir obtenu un répit d'un an pour éviter de passer sous contrôle des sociétés de gestion, ce qui va sans doute freiner d'autant le développement du mouvement d'autogestion.

 Pour toutes ces raisons il est urgent de développer rapidement un mouvement social massif des habitants en favorisant leur auto-organisation en comités d'immeubles capables de résister aux appétits des sociétés de gestion et à la politique ultralibérale du pouvoir dans le domaine du logement. Malheureusement, les partis de gauche traditionnels ne comprennent guère l'importance de ce mouvement et se contentent trop souvent d'organiser des actions de protestation épisodiques en exigeant de l'Etat qu'il se soucie du droit des citoyens au logement. Beaucoup de partis appellent au boycott des réformes, ce qui en l'occurrence risque de se traduire par l'encouragement à l'attentisme des habitants.

 L'Union des Soviets (Conseils) de Coordination de Russie (SKS)

 Non sans conflits internes concernant la tactique à adopter pour contrer les réformes, le réseau SKS est tout de même le seul à réellement mener une campagne conséquente pour l'auto-organisation des habitants et la défense de leurs droits et intérêts face aux sociétés de gestion et aux pouvoirs locaux et fédéraux. Au cours de l'année 2006 l'Union des soviets a initié trois importantes actions coordonnées au niveau interrégional dans le cadre de sa campagne "Pour une politique sociale du logement". Ce fut, du 12 février au 18 mars, le "mois d'actions de protestation", puis les journées d'action du "mouvement des habitants" des 27-29 octobre dans le cadre des Journées Mondiales Zéro Expulsions de l'Alliance Internationale ds Habitants, et enfin celles des 1-3 décembre. Ces dernières journées d'action ont été organisées pour soutenir les amendements progressistes déposés par les députés de l'opposition, pour exiger le report de la date du début des concours pour l'attribution des habitations aux sociétés de gestion, ainsi que pour revendiquer le respect par l'Etat de sa dette envers les habitants pour services d'entretien d'immeuble non rendus. Début décembre, plus de 32 actions (rassemblements, manifestations, blocages de rues) ont ainsi eu lieu dans 24 régions du pays, auxquelles ont participé environ 10 000 personnes au total. En termes de rayonnement géographique, de mobilisation collective et de coordination, ces journées ont été un succès. Malheureusement, l'impact médiatique a été plus que faible, les grands médias ignorant complètement cette mobilisation. Il faut d'ailleurs bien reconnaître que le réseau SKS, du fait de son caractère de coordination horizontale et non-partisane, a du mal à se constituer une image médiatique, d'autant plus que les ressources lui manquent cruellement et qu'il s'inscrit dans une nette opposition au pouvoir en place, tant au niveau local que fédéral. Des cas de répression de militants sont également à signaler, notamment dans la région de Moscou (la ville de Khimki), où l'un des organisateurs d'un rassemblement interdit par les autorités locales a été emprisonné pendant 10 jours sous un prétexte fallacieux.

 Les actions les plus massives se sont produites à Ijevsk (Oural), Novosibirsk (Sibérie) et Kirov (Oural). A Ijevsk plus de 2000 personnes ont répondu à l'appel du Soviet de coordination des actions citoyennes, dirigé par Andreï Konoval. Le bon niveau de participation à la manifestation s'explique surtout par le travail qu'effectuent les militants de ce Soviet depuis des mois pour organiser les habitants dans différents comités de lutte ou de défense de leurs droits. Le rassemblement alternatif organisé pour des raisons purement politiciennes par les partis politiques (PC y compris) n'a recueilli, le même jour, que 250 participants, exclusivement des militants politiques et non des habitants. Il faut noter par ailleurs les succès remportés localement par le Soviet, à commencer par l'élection de Konoval à la Douma municipale. A son initiative, les députés municipaux ont adopté en novembre une déclaration adressée à la Douma régionale demandant le déblocage de fonds pour la réfection des habitations. De plus, grâce à la mobilisation des habitants, la Mairie de la ville d'Ijevsk est en train d'intégrer les amendements exigés par l'association locale des Comités d'immeubles à l'accord-cadre régulant l'activité de la société de gestion municipale appelée à être privatisée.

 A Novosibirsk, le rassemblement, organisé par le Comité d'actions solidaires, a vu la participation de plus d'un millier de personnes. Après plusieurs mois de non-activité, cette mobilisation est en quelque sorte un test réussi d'un renouveau des actions unitaires rassemblant de nombreux partis et associations.

 A Kirov, grâce en particulier au travail efficace du leader du Comité local d'actions de protestation, Valeri Touroulo, par ailleurs député de la Douma régionale et membre du Parti communiste ouvrier de Russie, la manifestation a rassemblé autour de 1200 personnes. Dans cette ville, depuis la Conférence interrégionale du SKS à Saint-Pétersbourg le 13 juillet, ont été fondés plus d'une vingtaine de comités d'immeubles, réunis en un Comité de coordination. De plus, à l'initiative de Touroulo, les députés régionaux ont adopté une déclaration adressée à la Douma Fédérale demandant une révision substantielle du nouveau Code du logement et un report du délai pour le passage aux sociétés de gestion.

 A Kaliningrad, où la fondation du Soviet de coordination est toute récente, la mobilisation a été organisée par le PC et a rassemblé près de 2000 personnes. Aux revendications communes au mouvement des habitants, les organisateurs avaient ajouté des mots d'ordre plus généraux concernant la remise en cause des garanties sociales des retraités.

 A Ekaterinbourg, alors que cette ville accueillait le Congrès du parti du pouvoir "Russie unie", contre lequel étaient, entre autres, dirigées les journées d'actions du SKS, les mobilisations ont été rendues difficiles par le refus des autorités locales d'accorder les autorisations nécessaires à l'organisation de manifestations. Néanmoins, plusieurs partis politiques et associations, notamment le mouvement local des habitants des foyers de travailleurs ont néanmoins fait le piquet de grève devant le lieu du Congrès. Au total, plus d'un millier de personnes ont transgressé l'interdiction de manifester.

 Dans les autres villes, la mobilisation a été moindre, mais s'est accompagnée d'un travail d'information des habitants. Dans la petite ville sibérienne de Krasnoobsk, le Soviet des associations a rassemblé 150 personnes lors d'un meeting le 2 décembre, puis une assemblée des représentants de 30 immeubles a eu lieu le lendemain, afin de mettre au point une stratégie commune d'actions.

 A Perm, le rassemblement du 1er décembre (à la lumière des flambeaux, la nuit tombée) a réuni 150 participants, en majorité des militants du mouvement local des foyers des travailleurs, des représentants des comités d'immeubles et des militants du Soviet local des actions de protestation. Le nombre de participants aurait sans doute été plus nombreux si les autorités locales n'avaient pas refusé l'autorisation de manifester devant le Parlement régional, lieu traditionnel d'organisation des actions collectives de protestation. Des élections régionales ayant lieu le lendemain, le mot d'ordre "rayez le bulletin de vote!" a été rajouté aux revendications communes.

 A Toliatti le rassemblement, organisé par le Comité de résistance citoyenne, a réuni 500 personnes. Les médias locaux ont boudé l'événement. Aux revendications communes s'ajoutait celle de maintenir les abonnements préférentiels aux transports en commun pour les retraités.

 A Oufa, où le mouvement d'opposition subit de fortes pressions (convocations au poste et interrogatoires "préventifs" des leaders), les militants du "Bataillon du quartier 570" ont tout de même réussi à rassembler autour de 500 personnes, avec pour principale revendication l'opposition aux démolitions des habitations administrativement déclarées "délabrées" du centre-ville. Là encore, l'action, prévue à l'origine sur la place centrale devant le Parlement régional, a dû être excentrée du fait de l'opposition des autorités locales.

 A Tioumen, à l'appel du soviet local et autour du populaire député régional Alexandre Tcherepanov (Parti communiste ouvrier de Russie et leader du soviet), se sont mobilisées autour de 300 personnes.

 Dans la région de Moscou, des rassemblements de 100 à 250 personnes ont eu lieu dans une dizaine de villes de banlieue. La manifestation dans la ville de Khimki a été interdite. Pire, alors qu'il distribuait des tracts, un jeune militant du comité local et des jeunesses de gauche a été arrêté et, après passage éclair devant tribunal, jeté en prison pour 10 jours! A sa libération, le 23 décembre, un rassemblement a eu lieu sous forme de "rencontre avec un député" (Viktor Tioulkin, député de l'opposition à la Douma fédérale), seule forme garantissant les manifestants des représailles des autorités locales.

 A Saratov, où la mobilisation est moindre, le rassemblement a réuni une centaine de personnes.

 A Omsk, par une température glaciale de -20 degrés seule une cinquantaine de personnes ont trouvé le courage de participer au piquet d'information organisé par le mouvement des habitants des foyers de travailleurs, le Confédération sibérienne du travail, l'association pour la défense du droit au logement des orphelins et le Comité des actions de protestation.

 Plusieurs piquets d'information, successivement dans différents quartiers, ont eu lieu également à Penze, Tomsk et à Saint-Pétersbourg. Dans cette dernière ville a, de plus, été organisée une Conférence générale des militants du Mouvement pour les initiatives citoyennes et de l'association "Maison de l'espoir", qui a rassemblé plus de 150 personnes autour du mot d'ordre "La législation du logement pour le bien du peuple!". Entre autres actions et déclarations discutées, décision a été prise d'initier un référendum populaire sur la question de construction de méga-projets immobiliers mettant en danger l''architecture" historique et l'équilibre écologique de la ville, en particulier un gigantesque bâtiment pour l'entreprise monopolistique Gazprom. La manifestation prévue pour le 5 décembre devant le Parlement régional avait été interdite.

 A Samara, avec l'aide d'un comité d'initiative lié au réseau SKS, se sont mobilisés les habitants des villages attenants à la ville, protestant contre le redécoupage administratif qui les privaient du statut de quartiers intégrés à la ville et donc de nombreuses garanties sociales liées à ce statut.

 Enfin, à Moscou même, où la mobilisation des habitants par rapport aux questions du Code du logement est moindre étant donné la richesse du budget municipal et la politique populiste du maire Iouri Loujkov qui maintient des tarifs et des conditions préférentielles pour les habitants de la capitale, le comité d'initiative avait décidé de renoncer au traditionnel rassemblement minoritaire pour organiser une assemblée des groupes d'initiative des habitants. Quelque 150 personnes y ont participé et ont décidé de mettre en place un Comité de coordination pour le développement de l'autogestion.

 La politique de la ville et le mouvement contre les démolitions d'immeubles et les "constructions sauvages"

 Toute l'année passée a été marquée des conflits ininterrompus dans les quartiers contre les constructions dites "sauvages" (constructions concentrées de nouveaux immeubles à proximité des habitations existantes ou en rupture avec les normes écologiques) ainsi que contre les démolitions d'habitations jugées administrativement "délabrées" ou gênant tout simplement la construction de nouveaux ensembles immobiliers. Presque chaque jour apporte sa nouvelle d'un conflit engagé par les habitants de tel ou tel quartier dans l'une ou l'autre ville, les habitants se mobilisant le plus souvent de façon spontanée et des associations ou partis politiques leur accordant assez rapidement leur soutien. Dans nombre de cas, les actions prennent un tour assez radical, les habitants faisant le blocus du terrain à construire, empêchant les démolitions, l'abattement des arbres, se couchant sous les bulldozers, organisant des camps permanents d'alerte, ou s'introduisant dans les préfectures. La lutte des habitants de ce quartier de maisonnettes privées de la banlieue moscovite de Boutovo, l'été 2006, que la Mairie de Moscou voulait raser pour y construire à la place de grands immeubles, a fait beaucoup parler d'elle et a obtenu le soutien d'une grande partie de l'opinion publique.

 L'enjeu est de taille puisqu'il s'agit rien de moins que des terrains à construire, qui se font rares (et valent de l'or) dans les grandes villes. Les municipalités font des tours de passe-passe pour déclarer ainsi du jour au lendemain une habitation "délabrée" selon des normes douteuses, ou pour classer un terrain "réserve municipale" et déloger sous ce prétexte des propriétaires relogés dans des endroits qu'ils ne choisissent pas ou indemnisés selon des critères flous.

 Contre la montée du mouvement de protestation, les hommes politiques parlent de plus en plus de menace d'extrémisme et de groupes politiques incitant les habitants à des actions "extrémistes". Des initiatives sont en cours pour réformer la législation sur l'extrémisme en en élargissant la portée afin de mieux combattre les actions spontanées d'opposition aux chantiers immobiliers.

 Concernant le mouvement de résistance à la spéculation immobilière, dans son ensemble, il est peu structuré et coordonné. Agissent de façon relativement isolée les uns des autres des groupes d'initiative d'habitants de quartiers. Cependant, la tendance est à la recherche de contacts et à l'établissement de réseaux, plus ou moins importants, dans lesquels participent, entre autres, les comités ou soviets de coordination des luttes. La formation d'un vaste mouvement unitaire est freinée par le manque de moyens, la faiblesse de la conscience de défendre des intérêts communs, ainsi que par le jeu des organisations politiques cherchant souvent à utiliser ces initiatives d'habitants à leurs propres fins.

 Néanmoins, le mouvement devrait se développer encore dans les années à venir, la pression des sociétés immobilières et des pouvoirs locaux allant croissant. Et la législation suit, enlevant de plus en plus de droits aux habitants et renforçant les marges de manœuvre des groupes immobiliers, pour la plupart liés aux pouvoirs locaux. Ainsi ont été adoptés des amendements au Code d'aménagement du territoire abolissant l'obligation de l'expertise écologique préalable aux projets immobiliers. Sont en cours d'examen à la Douma d'Etat des amendements ou projets de loi élargissant les possibilités de confiscation des terrains par les mairies pour "besoins municipaux" définis au plus vague et facilitant la tâche aux sociétés immobilières. Tout cela au nom de la nécessité de régler le problème du manque de logements. Mais les associations et les habitants délogés contestent cet argument, faisant valoir que les nouvelles constructions ne concernent pas les logements sociaux mais les centres d'affaires ou de divertissement et les immeubles de luxe.

 En fait, dans la plupart des cas, la nouvelle politique urbaine correspond effectivement aux intérêts des grands groupes immobiliers liés aux pouvoirs locaux et ignorent les besoins sociaux ainsi que les normes sanitaires ou écologiques.

 Le problème des foyers de travailleurs et le mouvement des habitants des foyers

 Le problème de ces habitants vivant depuis des dizaines d'années dans des foyers de travailleurs dans l'attente d'un relogement est que leur existence a tout simplement été ignorée par le nouveau Code du logement, qui ne traite absolument pas de la question. Sous la pression d'actions massives de protestation de ces habitants constitués en mouvement relativement bien structuré au niveau fédéral, le pouvoir, en la personne du Président Vladimir Poutine, s'est exprimé pour reconnaître à ces habitants le droit de privatiser leur logement dans les foyers en question.

Au cours de l'année 2006, le mouvement des habitants des foyers de Russie (officiellement fondé lors du Forum social de Russie de juillet et entretenant des liens d'étroite coopération avec le réseau SKS) a organisé deux actions unitaires au niveau fédéral, les 5 mars et 30 septembre, auxquelles ont participé des dizaines de villes. De plus en plus de victoires sont à enregistrer au niveau juridique également, les habitants des foyers municipaux se voyant reconnaître le droit de privatiser leur logement en foyer.

De nombreux problèmes demeurent cependant non résolus. D'une part, la législation n'a pas réglé le cas de nombreux foyers municipaux illégalement "privatisés" par les entreprises ou des administrations fédérales dans les années 90. Or les habitants des foyers non municipaux se voient privés du droit de privatiser leur logement, et les privatisations des années 90 ne peuvent être remises en question, le délai d'appel en justice (ramené à trois ans sous Poutine) étant dépassé. De plus, le problème se pose des risques d'expulsion des habitants des foyers en cas de changement de propriétaire, ou même tout simplement en cas d'arbitraire des propriétaires en place cherchant à se faire une rente immobilière en transformant, par exemple, les foyers en hôtels ou en augmentant démesurément les loyers.

 Or les amendements des députés de l'opposition (Khovanskaïa, Shein, Tioulkin, etc.), qui règlent au moins partiellement ces problèmes, n'ont été adoptés qu'en première lecture, le 28 juin dernier. Les seconde et troisième lectures n'ont toujours pas eu lieu, sans doute sous l'influence du lobby défendant les intérêts des entreprises propriétaires de foyers, sans doute également du fait d'une certaine démobilisation du mouvement des habitants des foyers, une partie d'entre eux (habitants des foyers municipaux) ayant plus ou moins obtenu la défense de leurs droits devant les tribunaux.

 Les pyramides immobilières et le mouvement des "co-investisseurs trompés"

 Le dernier problème à évoquer concerne ces petits épargnant ayant placé toutes leurs économies dans la construction d'immeubles avec promesse d'y obtenir leur appartement et qui ont tout perdu, épargne et appartement, à la suite de la faillite de sociétés immobilières véreuses qui ont disparu en plein milieu de chantier. Cette vaste escroquerie, qui a souvent reçu l'aval des pouvoirs locaux se faisant caution des sociétés immobilières en question, est largement médiatisée, en partie parce qu'elle touche la mythique "classe moyenne" russe en formation, en partie parce que le mouvement des "co-investisseurs trompés", ainsi qu'ils s'intitulent eux-mêmes, est particulièrement bien structuré, possède quelques moyens (la grande masse de ces "trompés" étant des petits entrepreneurs ou jeunes familles) et bénéficie de l'aide de certains professionnels de la communication touchés personnellement par le problème. Enfin, le mouvement n'hésite pas à entreprendre des actions radicales (grèves de la faim, squat de locaux administratifs ou d'immeubles non terminés, camps de tente, y compris devant la Maison blanche - action sévèrement réprimée en mai dernier), puisque, du dire même des participants, ceux-ci "n'ont plus rien à perdre, ayant déjà tout perdu". Ils se battent pour obtenir le règlement de leur situation au niveau fédéral par l'adoption d'une loi leur garantissant d'obtenir le logement qu'ils ont déjà payé.

 Le mouvement étant fortement médiatisé, il fait l'objet ces derniers mois, de tentatives de séduction par diverses forces politiques, y compris dans l'orbite du pouvoir en place. Ce qui a déjà produit des scissions au sein du mouvement, notamment entre l'une des tendances, plutôt encline à soutenir les initiatives du parti du pouvoir "Russie unie" promettant de régler le problème par l'adoption d'une nouvelle loi prévoyant le remboursement des "co-investisseurs", et une autre tendance, plus liée à la nouvelle formation politique d'opposition à "Russie unie", le parti "Russie juste", et proposant un projet de loi alternatif.

 Pour le moment, malgré les promesses et déclarations des uns et des autres, le problème n'est absolument pas réglé, et le mouvement de protestation devrait donc perdurer.

 En conclusion, retenons que le mouvement social des habitants est celui qui se développe le plus dynamiquement et le plus en lien avec les initiatives spontanées de la population. Ses revendications principales portent sur des révisions en profondeur de la législation en matière de logement, de construction immobilière et de politique de la ville. Or les réformes en cours initiées par le pouvoir en place et les lobbies immobiliers allant dans le sens contraire à celui désiré, le mouvement devrait encore prendre de l'ampleur dans l'année à venir, malgré les tentatives de récupération et les répressions qui sont à prévoir.

 

rédigé fin décembre 2006 par Article Carine Clément, directeur de l'Institut de l'Action Collective (www.ikd.ru) et membre du Comité de travail du réseau Union des Soviets de Coordination de Russie (SKS

 

 

 

 

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