Industrie
« L'industrie est le rapport historique réel de la nature, et par suite des sciences de la nature, avec l'homme ; si donc on la saisit comme une révélation exotérique des forces essentielles de l'homme, on comprend aussi l'essence humaine de la nature ou l'essence naturelle de l'homme ; en
conséquence, les sciences de la nature perdront leur orientation abstraitement matérielle ou plutôt idéaliste et deviendront la base de la science humaine, comme elles sont déjà devenues - quoique sous une forme aliénée - la base de la vie réellement humaine ; dire qu'il y a une base pour
la vie et une autre pour la science est de prime abord un mensonge. La nature en devenir dans l'histoire humaine - acte de naissance de la société humaine -est la nature réelle de l'homme, donc la nature telle que l'industrie la fait, quoique sous une forme aliénée, est la nature anthropologique véritable (...) Ce n'est que si la science part de celle-ci sous la double forme et de la conscience sensible et du besoin concret - donc si la science part de la nature - qu'elle est science réelle. L'histoire entière a servi à préparer (à développer) la transformation de « l'homme » en objet
de la conscience sensible et de besoin de « l'homme en tant qu'homme » en besoin naturel concret . L'histoire elle-même est une partie réelle de l'histoire de la nature, de la transformation de la nature en homme. Les sciences de la nature comprendront plus tard aussi bien la science de l'homme, que la science de l'homme englobera les sciences de la nature :il y aura une seule science. » K. Marx. Manuscrits de 1844, Paris, Editions Sociales, trad. E. Bottigelli, 1968, pp. 95-96
« Et cette activité, ce travail, cette création matérielle incessante des hommes, cette production en un mot est la base de tout le monde sensible tel qu'il existe de nos jours, à telle enseigne que si on l'interrompait, ne fût-ce qu'une année, non seulement Feuerbach trouverait un énorme changement dans le monde naturel, mais il déplorerait très vite aussi la perte de tout le monde humain et de sa propre faculté de contemplation, voire celle de sa propre existence. Bien entendu, le primat de la nature extérieure n'en subsiste pas moins, et tout ceci ne peut certes s'appliquer aux premiers hommes produits par generatio aequivoca 1; mais cette distinction n'a de sens que pour autant que l'on considère l'homme comme différent de la nature. Au demeurant, cette nature qui précède l'histoire des hommes n'est pas du tout la nature dans laquelle vit Feuerbach; cette nature, de nos jours, n'existe plus nulle part, sauf peut-être dans quelques atolls australiens de formation récente, et elle n'existe donc pas non plus pour Feuerbach. » K. Marx, F. Engels : l’idéologie allemande
Insurrection
L'insurrection est un calcul avec des grandeurs inconnues dont la valeur peut varier tous les jours ; les forces que vous combattez ont sur vous l'avantage de l'organisation, de la discipline et de l'autorité traditionnelle ; si vous ne pouvez leur opposer des forces supérieures, vous êtes battus, vous êtes perdus. Deuxièmement, une fois entrés dans la carrière révolutionnaire, agissez avec la plus grande détermination et prenez l'offensive. La défensive est la mort de tout soulèvement armé ; il est ruiné avant de s'être mesuré avec l'ennemi. ( F. Engels révolution et contre-révolution en Allemagne LONDRES, Août 1852.)
« Or, l'insurrection est un art au même titre que la guerre ou n'importe quel autre art et soumis à certaines règles dont la négligence entraîne la ruine du parti qui s'en rend coupable. Ces règles, qui sont des déductions de la nature des partis et des circonstances avec lesquels on a à compter en pareil cas, sont tellement claires et simples que la courte expérience de 1848 suffisait pour les apprendre aux Allemands. » ( F. Engels révolution et contre-révolution en Allemagne LONDRES, Août 1852.)
Impérialisme ;
Une grande partie de l'influence que le National possédait sous Louis-Philippe était due précisément à cet impérialisme masqué ; mais il devait plus tard, sous la république, trouver sur ce terrain un concurrent redoutable en la personne de Louis Bonaparte. (K Marx. le 18 brumaire de Louis Bonaparte)
C'est elle-même qui a renforcé violemment l'impérialisme de la classe paysanne, c'est elle qui a maintenu les conditions qui ont donné naissance à cette religion paysanne. Assurément, la bourgeoisie ne peut que craindre la stupidité des masses, tant qu'elles restent conservatrices, et leur intelligence, dès qu'elles deviennent révolutionnaires. (K.Marx. le 18 brumaire de Louis Bonaparte)
« La description par Schulze-Gaevernitz de l'"impérialisme britannique" nous révèle les mêmes traits de parasitisme. Le revenu national de l'Angleterre a presque doublé de 1865 à 1898, tandis que le revenu "provenant de l'étranger" a, dans le même temps, augmenté de neuf fois. Si le "mérite" de l'impérialisme est d'"habituer le Noir au travail" (on ne saurait se passer de la contrainte...), le "danger" de l'impérialisme consiste en ceci que "l'Europe se déchargera du travail manuel - d'abord du travail de la terre et des mines, et puis du travail industriel le plus grossier - sur les hommes de couleur, et s'en tiendra, en ce qui la concerne, au rôle de rentier, préparant peut-être ainsi l'émancipation économique, puis politique, des races de couleur". »
Lénine l' impérialisme stade suprême du capitalisme ed. Pékin p.125,126
Lénine contradictoirement avec sa définition du point 2 de l’Impérialisme, écrit plus loin dans un style saint- Simonien qui n’est pas neutre :
“ Le propre du capitalisme est, en règle générale, de séparer la propriété du capital de son application à la production ; de séparer le capital-argent du capital industriel ou productif ; de séparer le rentier, qui ne vit que du revenu qu’il tire du capital-argent, de l’industriel, ainsi que de tous ceux qui participent directement à la gestion des capitaux. L’impérialisme, ou la domination du capital financier, est ce stade suprême du capitalisme où cette séparation atteint de vastes proportions. ” (page 68 ed. Pékin.)
Idées
« Mais ces ouvriers de la Masse, ces ouvriers communistes, qui travaillent dans les ateliers de Manchester et de Lyon par exemple, ne font pas l’erreur de croire que la « pensée pure » les débarrassera de leurs patrons et de leur propre abaissement pratique. Ils ressentent très douloureusement la différence entre l’être et la pensée, entre la conscience, et la vie. Il savent que la propriété, le capital, l’argent, le travail salarié, etc., ne sont nullement de simples créations de leur imagination, mais des résultats très pratiques, très concrets de l’aliénation de leur être, qu’il faut donc les abolir de façon pratique, concrète, pour que l’homme devienne homme non seulement dans la pensée, dans la conscience, mais dans l’être de masse, dans la vie. » La sainte famille 1844 K .MARX.
Il ne s’agit pas de savoir quel but tel ou tel prolétaire, ou même le prolétariat tout entier, se représente momentanément. Il s’agit de savoir ce que le prolétariat est et ce qu’il sera obligé historiquement de faire, conformément à cet être [13][13]Marx Karl, La Sainte Famille, Paris, Éditions sociales, 1969,….
« Des idées ne peuvent jamais mener au-delà d'un ancien état du monde, elles ne peuvent jamais que mener au-delà des idées de l'ancien état de choses. Généralement parlant, des idées ne peuvent rien mener à bonne fin. Pour mener à bonne fin les idées, il faut les hommes, qui mettent en jeu une force pratique 2. Dans son sens littéral, la proposition critique est donc une fois de plus une vérité qui se comprend toute seule, donc c'est encore un « examen ». » p 145 la sainte famille
« M. Heinzen s’imagine que le communisme est une certaine doctrine qui partirait d’un principe théorique déterminé - le noyau- dont on tirerait d’ultérieures conséquences.
M Heinzen se trompe fort. Le communisme n’est pas une doctrine, mais un mouvement ; il ne part pas de principes, mais de faits.
Les communistes ont pour présuppositions non telle ou telle philosophie, mais toute l’histoire passée et spécialement ses résultats effectifs actuels dans les pays civilisés. Le communisme est le produit de la grande industrie et de ses conséquences, de l’édification du marché mondial, de la concurrence sans entraves qui lui correspond, des crises commerciales toujours plus puissantes et universelles et qui sont déjà devenues de parfaites crises du marché mondial, de la création du prolétariat et de la concentration du capital, de la lutte entre prolétariat et bourgeoisie qui en découle. Le communisme, dans la mesure où il est théorique est l’expression théorique de la position du prolétariat dans cette lutte et le résumé théorique des conditions de libération du prolétariat. » Engels
ETRE CONSCIENT.
« Dés qu’une classe qui concentre en elle les intérêts révolutionnaires de la société s’est soulevée, elle trouve immédiatement dans sa propre situation le contenu et la matière de son activité révolutionnaire : écraser ses ennemis. Prendre les mesures imposées par les nécessités de la lutte, et ce sont les conséquences de ses propres actes qui la pousse plus loin. Elle ne se livre à aucune recherche théorique sur sa propre tâche. »
(Les luttes de classes en France (1848-1850) K Marx...
En attendant, l’antagonisme entre le prolétariat et la bourgeoisie est une lutte de classe à classe, lutte qui portée à sa plus haute expression, est une révolution totale...
Ne dites pas que le mouvement social exclut le mouvement politique. Il n’y a jamais de mouvement politique qui ne soit social en même temps. « Misère de la philosophie 1847
Liberté égalité fraternité
"Après l'ère des grandes découvertes géographiques, la production capitaliste se prépara par le commerce mondial et la production manufacturière à dominer le monde... Elle désagrégea tous les rapports ancestraux traditionnels, elle mit à la place des coutumes héréditaires, du droit historique, l'achat et la vente, le 'libre contrat'... Nous sommes passés 'from status to contract', autrement dit, des conditions héréditairement transmises aux conditions librement consenties.
...Mais pour passer un contrat, il faut des gens qui puissent librement disposer de leur personne, de leurs actes et de leurs biens, et qui puissent s'affronter d'égal à égal. Ce fut justement l'un des ouvrages essentiels de la production capitaliste que de créer ces individus 'libres' et 'égaux'...
Le principe fut établi: l'homme n'est entièrement responsable de ses actes que s'il les a accomplis en pleine possession de son libre arbitre."
-Engels, L'origine de la Famille, la Propriété privée et l'Etat-
"Pour que le possesseur d'argent trouve sur le marché la force de travail à titre de marchandise, il faut cependant que certaines conditions soient remplies préalablement. (...) La force de travail ne peut se présenter sur le marché comme marchandise, que si elle est offerte ou vendue par son propre possesseur. Celui-ci doit par conséquent pouvoir en disposer, c.à.d. être libre propriétaire de sa puissance de travail, de sa propre personne. Le possesseur d'argent et lui se rencontrent sur le marché et entrent en rapport l'un avec l'autre comme échangistes au même titre."
-K. Marx, Le capital, livre I, chap. 6-
"La transformation de l'argent en capital exige donc que le possesseur d'argent trouve sur le marché le travailleur libre, et libre à un double point de vue. Premièrement, le travailleur doit être une personne libre, disposant à son gré de sa force de travail comme de sa marchandise à lui; secondement, il doit n'avoir pas d'autre marchandise à vendre; être, pour ainsi dire, libre de tout, complètement dépourvu des choses nécessaires à la réalisation de sa puissance de travail."
-K. Marx, Le capital, livre I, chap.6-
Libre concurrence et individu
"(...) Voici l'origine de l'idée absurde selon laquelle la libre concurrence signifie le dernier développement de la liberté humaine, et que la négation de la libre concurrence est la négation de la liberté individuelle. Ce 'libre développement' possède une bien piètre base: le règne du capital. Ce genre de liberté individuelle est en réalité la suppression de toute liberté et la totale sujétion de l'individualité à des conditions sociales qui revêtent la forme de puissances objectives, voire d'objets tout-puissants, d'objets indépendants des individus qui s'y rapportent. (...) Ce ne sont pas les individus qui s'affirment librement dans la libre concurrence, c'est le capital qui est mis en liberté."
-K. Marx, Principes d'une critique de l'économie politique (Grundrisse), Ed. La Pléiade, T2, p.294, 1857/1858-
"Messieurs, ne vous en laisser pas imposer par le mot abstrait de 'liberté'. Liberté de qui? Ce n'est pas la liberté d'un simple individu, en présence d'un autre individu. C'est la liberté qu'a le capital d'écraser le travailleur."
-K. Marx, Discours sur le libre-échange, 1848-
"Au fond du système capitaliste il y a donc la séparation radicale du producteur d'avec les moyens de production (...). Le mouvement historique qui convertit les producteurs en salariés se présente donc comme leur affranchissement du servage et de la hiérarchie industrielle. De l'autre côté, ces affranchis ne deviennent vendeurs d'eux-mêmes qu'après avoir été dépouillés de tous leurs moyens de production et de toutes les garanties d'existence offertes par l'ancien ordre des choses. L'histoire de leur expropriation n'est pas matière à conjoncture: elle est écrite dans les annales de l'humanité en lettres de sang et de feu indélébiles."
-K. Marx, Le capital, livre I, chap. 26-
"Ainsi il arrive qu'un glouton avide et insatiable, un vrai fléau pour son pays natal, peut s'emparer de milliers d'arpents de terre en les entourant de pieux ou de haies, ou en tourmentant leurs propriétaires par des injustices qui les contraignent à tout vendre. De façon ou d'autre, de gré ou de force, il faut qu'ils déguerpissent tous, pauvres gens, coeurs simples, hommes, femmes, époux, orphelins, veuves, mères avec leurs nourrissons et tout leur avoir (...). Il faut qu'ils traînent leurs pas loin de leurs anciens foyers, sans trouver un lieu de repos (...). Et quand ils ont erré çà et là et mangé jusqu'au dernier liard, que peuvent-ils faire autre chose que de voler, et alors, mon Dieu! d'être pendus avec toutes les formes légales, ou d'aller mendier? Et alors encore on les jette en prison comme des vagabonds, parce qu'ils mènent une vie errante et qu'ils ne travaillent pas..."
-Thomas More, Utopie-
"En
Angleterre.
Henri
VIII, 1530.
Les
vagabonds robustes sont condamnés au fouet et à l'emprisonnement.
Attachés derrière une charrette, ils doivent subir la fustigation
jusqu'à ce que le sang ruisselle de leur corps; puis ils ont à
s'engager par serment à retourner (...) au lieu de leur naissance
(...), et à 'se remettre au travail' (to put themselves to labour).
(...)
Edouard
VI, 1547.
(...)
tout individu réfractaire au travail sera adjugé pour esclave à la
personne qui l'aura dénoncé comme truand. (Ainsi, pour avoir à son
profit le travail d'un pauvre diable, on n'avait qu'à le dénoncer
comme réfractaire au travail.)
(...) Quand on attrape un de ces
va-nu-pieds, il faut le marquer au fer rouge du signe V sur la
poitrine et le ramener à son lieu de naissance où, chargé de fers,
il aura à travailler sur les places publiques.(...)
Elizabeth, 1597.
Sous le règne aussi maternel que
virginal de Queen Bess, on pendit les vagabonds par fournées, rangés
en longues files. Il ne se passait pas d'années qu'il n'y en eût
trois ou quatre cents d'accrochés à la potence dans un endroit ou
dans l'autre (...)
En
France.
Jusqu'au
commencement du règne de Louis XVI (ordonnance du 13 juillet 1777),
tout homme sain et bien constitué, âgé de seize à soixante ans et
trouvé sans moyen d'existence et sans profession, devait être
envoyé aux galères. Il en est de même du statut de Charles Quint
pour les Pays-Bas, du mois d'octobre 1537,... (...) C'est ainsi que
la population des campagnes, violemment expropriée et réduite au
vagabondage, a été rompue à la discipline qu'exige le système du
salariat par des lois d'un terrorisme grotesque, par le fouet, la
marque au fer rouge, la torture et l'esclavage."
-K. Marx, Le capital, livre I, chap. 28-
"Finalement les populations des îles caraïbes cessèrent de fournir leur tribut car elles disparurent: les indigènes furent complètement décimés dans les laveries des mines, tués par la terrible besogne de remuer les sables aurifères, le corps à demi submergé, ou succombant, exténués, en défrichant les champs, le dos courbé sous les lourds instruments de labour apportés d'Espagne. De nombreux indigènes de l'île devançaient le destin imposé par leurs nouveaux oppresseurs blancs: ils tuaient leurs enfants et se suicidaient en masse. L'historien Fernandez de Oviedo interprétait ainsi au milieu du XVIè siècle, l'holocauste des Antillais: 'Beaucoup, comme passe-temps, s'empoisonnèrent pour ne pas travailler, et d'autres se pendirent de leurs propres mains'."
-Eduardo Galeano, Les veines ouvertes de l'Amérique Latine-
"C'est seulement dans la communauté avec d'autres que chaque individu a les moyens de développer ses facultés dans tous les sens; c'est seulement dans la communauté que la liberté personnelle est donc possible. (...) Dans la communauté réelle, les individus acquièrent leur liberté simultanément à leur association, grâce à cette association et en elle."
-K. Marx, L'Idéologie allemande-
Mais tout comme l'inexistence des classes est une illusion, l'indépendance des individus n'est qu'une apparence:
"(...) les individus semblent indépendants (...), semblent se rencontrer librement et procéder à des échanges dans le cadre de cette liberté; mais cette apparence n'existe que pour quiconque fait abstraction des conditions d'existence dans lesquelles ces individus entrent en contact..."
-K. Marx, Grundrisse, 1857-1858, Ed. Sociales Tome I, p.100-
"Les limites dans lesquelles chacun peut se mouvoir sans nuire à autrui sont fixées par la loi de même que la limite de deux champs est fixée par une clôture. Il s'agit de la liberté de l'homme considéré comme une monade isolée, repliée sur elle-même."
-K. Marx, La question juive, 1843-
"Mais le droit de l'homme à la liberté ne repose pas sur l'union de l'homme avec l'homme, mais plutôt sur la séparation de l'homme d'avec l'homme."
-K. Marx, La question juive, 1843-
"Le droit de l'homme à la propriété privée est donc le droit de jouir de sa fortune et d'en disposer à son gré, sans se soucier des autres hommes, indépendamment de la société: c'est le droit de l'égoïsme. Cette liberté individuelle, de même que son application, constitue la base de la société bourgeoise."
-K. Marx, La question juive, 1843-
"Aucun des prétendus droits de l'homme ne dépasse donc l'homme égoïste, l'homme en tant que membre de la société bourgeoise, c'est-à-dire un individu séparé de la communauté, replié sur lui-même, uniquement préoccupé de son intérêt personnel et obéissant à son arbitraire privé. L'homme est loin d'être conçu, dans ces droits, comme un être générique; tout au contraire, la vie de l'espèce elle-même, la société, apparaît comme un cadre extérieur à l'individu, comme une limitation de son indépendance originelle. Le seul lien qui les unissent, c'est la nécessité naturelle, le besoin et l'intérêt privé, la conservation de leurs propriétés et de leur personne égoïste."
-K. Marx, La question juive, 1843-
"Dans les conditions actuelles de la production bourgeoise, on entend par liberté le libre-échange, la liberté d'acheter et de vendre (...) L'abolition de cet ordre, la bourgeoisie l'appelle fin de la personnalité et de la liberté! Elle n'a pas tort. Il s'agit bel et bien de supprimer la personnalité, l'indépendance et la liberté bourgeoises."
-K. Marx, Manifeste du Parti Communiste, 1848-
"A la vérité, le règne de la liberté commence seulement à partir du moment où cesse le travail dicté par la nécessité et les fins extérieures; il se situe donc, par sa nature même, au-delà de la sphère de la production matérielle proprement dite."
-K. Marx, Le capital, livre III, conclusion, Ed. La pléiade II, p.1487-
"Tout d'abord, conformément à l'Article 2, le Parti ouvrier allemand milite pour l''Etat libre'. Que veut dire: Etat libre? Le but des travailleurs qui se sont débarrassés de la mentalité bornée d'humbles sujets, n'est nullement de rendre l'Etat libre. Dans l'Empire allemand, l''Etat' est presque aussi 'libre' qu'en Russie (8). La liberté consiste a transformer l'Etat, organe érigé au-dessus de la société, en un organe entièrement subordonné à la société, et même aujourd'hui les formes de l'Etat sont plus ou moins libres dans la mesure où elles limitent la 'liberté de l'Etat'. Le Parti ouvrier allemand - du moins s'il fait sien ce programme - montre que les idées socialistes ne l'ont même pas effleuré; au lieu de considérer la société existante (...) comme le fondement de l'Etat existant (...), on traite, au contraire, l'Etat comme une entité indépendante qui possède ses propres fondements intellectuels et moraux, ses propres libertés. Enfin et surtout, quel monstrueux abus le programme ne fait-il pas des expressions 'Etat existant', 'société existante', et quelle confusion, plus monstrueuse encore, au sujet de l'Etat, à qui il adresse ses revendications! La 'société existante', c'est la société capitaliste qui existe dans tous les pays civilisés, plus ou moins libérée des vestiges du moyen âge, plus ou moins modifiée par le développement historique particulier à chaque pays, plus ou moins évoluée (...). Cependant, les différents Etats des différents pays civilisés, en dépit de la multiplicité de leurs formes, ont tous ceci de commun: leur terrain, c'est la société bourgeoise moderne, avec un capitalisme plus ou moins développé. Ils ont donc certains caractères essentiels en commun. C'est en ce sens que l'on peut parler d''Etat existant' par opposition à l'avenir, quand le terrain où il s'enracine, la société bourgeoise, aura cessé d'exister. Dès lors, la question se pose: quelle transformation subira la forme-Etat dans la société communiste? En d'autres termes: quelles fonctions sociales y subsisteront, qui seront analogues aux fonctions actuelles de l'Etat? Cette question réclame une réponse qui ne peut être que scientifique, et ce n'est pas en accouplant de mille manières le mot Peuple avec le mot Etat qu'on fera avancer le problème d'un pouce."
-K.Marx, Critique du Programme de Gotha, La Pléiade, Economie I, p.1428-
« si, dans la société telle qu’elle est, nous ne trouvions pas sous des formes voilées les conditions matérielles de production d’une société sans classes et les rapports d’échange correspondants,toutes les tentatives de la faire exploser ne seraient que donquichot-tisme » (ES I G : 9
1 Génération spontanée.
2 Formules souvent citées. Reproduites par LÉNINE : Cahiers philosophiques, Œuvres complètes, p. 29.
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