jeudi 30 mai 2024

D: comme Dépréciation,Domination réelle du capital,Démocratie, Déclin,Délocalisation,Dévalorisation, Dépossession,

 

Dépréciation

  « La dépréciation périodique du capital existant, qui est un moyen immanent au MPC, d’arrêter la baisse du taux de profit et d’accélérer l’accumulation de valeur-capital par la formation de capital neuf, perturbe les conditions données, dans lesquelles s’accomplissent les procès de circulation et de reproduction du capital, et , par suite, s’accompagne de brusques interruptions et de crises du procès de production. »P 265 T 3 du Kapital

« Cette dépréciation et dévaluation totale sont réelles. C'est là la phase particulière des crises du marché mondial que l'on appelle crise monétaire. Le summum bonum [le bien suprême] que, dans ces moments, on demande à grands cris comme l'unique richesse, c'est l'argent, l'argent comptant, et toutes les autres marchandises, précisément par ce que ce sont des valeurs d'usage, semblent auprès de lui inutiles, des futilités, des hochets, ou encore, comme dit notre docteur Martin Luther, simples parures et ripailles. Cette brusque conversion du système de crédit en système monétaire ajoute la crainte théorique à la panique pratique, et les facteurs de la circulation frémissent devant l'impénétrable mystère de leurs propres rapports économiques 1. » (K.Marx, Contibution à la critique de l' économie politique, ed.sociale ,p.109)

Domination réelle du capital

  Selon Marx , elle commence en 1825

 « Je ne me suis jamais trompé sur nos masses prolétariennes. Leur mouvement ferme, confiant dans la victoire, plein d'allant et d'esprit, est exemplaire et sans reproche. Nul prolétariat européen n'aurait subi aussi brillamment l'épreuve de la loi anti-socialiste et répondu à la répression qui dure six ans déjà par une telle démonstration de sa puissance croissante et de son renforcement organisatif; il n'est pas un prolétariat qui eût pu créer l'organisation qu'il a su mettre sur pieds, sans ce bluff propre aux conspirations. Nous avons le grand avantage que la révolution industrielle batte toujours son plein,alors qu'elle est déjà terminée pour l'essentiel en France et en Angleterre : la division en ville et campagne, en région industrielle et en district agricole est déjà parvenue au point où les changements seront désormais minimes. Depuis leur enfance, les larges masses y vivent dans des rapports qui continueront d'être les leurs par la suite : ils s'y sont faits, même les fluctuations et les crises sont devenues pour elles quelque chose allant pour ainsi dire de soi. Il y a, en outre, le souvenir des tentatives de soulèvement du passé, et leur échec. Chez nous, en revanche, tout bouge encore. Les vestiges de la production paysanne traditionnelle satisfaisant ses propres besoins en produits industriels sont évincés dans certaines régions par l'industrie domestique capitaliste, alors que dans d'autres cette dernière est déjà supplantée par le machinisme en plein essor. Et c'est précisément la nature même de notre industrie,née bonne dernière qui se traîne encore loin derrière celle des autres, qui exige un bouleversement social aussi radical en Allemagne. » (Engels à Bebel. Lettre du 11/12/1884)

« Dans le premier stade, la masse des ouvriers (accumulés) doit être importante, par rapport à la quantité de capital : dans le second , le capital fixe est important par rapport aux ouvriers associés dans leur travail. » (Marx, «  Grundrisse » 3.Chapitre du capital, édt. 10/18, page 136.)


Démocratie

« La démocratie vulgaire elle-même, qui, dans la République démocratique, voit l'avènement du millénaire et qui ne soupçonne nullement que c'est précisément sous cette dernière forme étatique de la société bourgeoise que se livrera la suprême bataille entre les classes, la démocratie elle-même est encore à cent coudées au-dessus d'un démocratisme de cette sorte, confiné dans les limites de ce qui est autorisé par la police et prohibé par la logique. » ( critique du programme de Gotha« Libre fondement de l'Etat)

« Or ces interventions ( au cours de la révolution française NDLR) n' allaient pas sans que les plébéiens donnent aux revendications de la bourgeoisie un sens qu' elles n' avaient pas.Ainsi ils poussaient l' égalité et la fraternité jusqu' à leurs conséquences extrêmes qui inversaient, le sens bourgeois de ces formules, se sens alors poussé à l' extrême se changeant en son contraire. Mais, cette égalité et cette fraternité plébéienne ne pouvaient être qu'un pur idéal, à une époque où il devait s' agir de réaliser précisément le contraire. Comme ce fut le cas partout,l'ironie de l'histoire fit que cette conception plébéienne des mots d'ordre révolutionnaires fut le levier le plus puissant pour faire passer dans les lois la conception opposée ( l'égalité bourgeoise) et pour faire passer dans la production l' exploitation ( au lieu de la fraternité) » ( extrait de la lettre de Engels à Kautsky le 20 février 1889)  

 Négation de la démocratie.

 «Ce ne fut pas une révolution faite pour transférer ce pouvoir d’une fraction des classes dominantes à une autre, mais une révolution pour briser cet horrible appareil même de domination de classes. Ce ne fut pas une de ces luttes mesquines entre la forme exécutive et la forme parlementaire de la domination de classe , mais une révolte contre ces formes qui se confondent, la forme parlementaire n’étant que l’appendice trompeur de l’exécutif. » (La guerre civile en France)

 « La forme républicaine n’est plus que la simple négation de la monarchie. Et le bouleversement de la monarchie s’accomplira comme simple corollaire de la révolution ; en Allemagne, les partis bourgeois sont si achevés que nous devrons passer immédiatement de la monarchie à la république sociale » (lettre d’Engels à Lafargue le 27-6-1893)

 "Hegel part de l'Etat et fait de l'homme l'état subjectivé; la démocratie part de l'homme et fait de l'Etat l'homme objectivé. De même que la religion ne crée pas l'homme, mais que l'homme crée la religion, ce n'est pas la Constitution qui crée le peuple mais le peuple qui crée la Constitution. La démocratie est, en quelque sorte, à toutes les formes de l'Etat ce que le christianisme est à toutes les autres. Le christianisme est la religion par excellence, l'essence de la religion, l'homme déifié considéré comme religion particulière. De même la démocratie est l'essence de toute constitution politique: l'homme socialisé considéré comme Constitution politique particulière (...) L'homme n'existe pas à cause de la loi, c'est la loi qui existe à cause de l'homme; c'est une existence humaine, tandis que dans les autres (formes politiques) l'homme est l'existence légale. Tel est le caractère fondamental de la démocratie." (Marx - Critique de l'Etat Hégélien)

 "Quel écueil menace la révolution de demain? L'écueil où s'est brisé celle d'hier, la déplorable popularité de bourgeois déguisés en tribuns (...) Malheur à nous, si au jour du prochain triomphe, l'indulgence des masses laissait monter au pouvoir ces hommes (...)." (Blanqui – 1851)

 "La liberté politique est un simulacre et le pire esclavage possible. Il en va de même de l'égalité politique; c'est pourquoi il faut réduire en pièces la démocratie aussi bien que n'importe quelle forme de gouvernement." ("Progrès de la réforme sociale sur le continent" – Engels)

 "Là où l'Etat politique est arrivé à son véritable épanouissement, l'homme mène, non seulement dans la pensée, dans la conscience, mais dans la réalité, dans la vie, une existence, double, céleste et terrestre, l'existence dans la communauté politique, où il se considère comme un être général, et l'existence dans la société civile, où il travaille comme homme privé, voit dans les autres hommes de simples moyens, et devient le jouet de puissances étrangères. L'Etat politique est vis-à-vis de la société civile aussi spiritualiste que le ciel l'est vis-à-vis de la terre. Il se trouve envers elle dans la même opposition, il en triomphe de la même façon que la religion triomphe du monde profane: il est contraint de la reconnaître, de la rétablir et de se laisser lui-même dominer par elle. L'homme dans sa réalité la plus immédiate dans la société civile, est un être profane. Là où lui-même et les autres le considèrent comme un individu réel, il est un phénomène inauthentique. Dans l'Etat, par contre, ou l'homme vaut comme être générique, il est le membre imaginaire d'une souveraineté imaginaire, dépouillé de sa vie réelle et individuelle et rempli d'une généralité irréelle (...). La scission de l'homme en homme public et en homme privé, le déplacement de la religion qui passe de l'Etat à la société bourgeoise, tout cela n'est pas une étape, mais bien l'achèvement de l'émancipation politique qui ne supprime donc pas et ne tente même pas de supprimer la religiosité de l'homme (...). Le pouvoir de la, religion est la religion du pouvoir (...). Religieux, les membres de l'Etat politique le sont par le dualisme entre la vie individuelle et la vie générique, entre la vie de la société bourgeoise et la vie politique; religieux, ils le sont en tant que l'homme considère comme sa vrai vie la vie politique située au-delà de sa propre individualité; religieux, ils le sont dans ce sens que la religion est ici l'esprit de la société bourgeoise, l'expression de ce qui éloigne et sépare l'homme de l'homme. (...)"

 "Chrétienne, la démocratie politique l'est en ce que l'homme chaque homme y passe pour être souverain, l'être suprême, mais cet homme est le type humain inculte, antisocial, c'est l'homme dans existence accidentelle, l'homme quotidien l'homme tel qu'il a été abîmé par toute l'organisation de la société, tel qu'il s'est perdu, aliéné lui-même, c'est l'homme tel qu'il s'est livré au règne des conditions et des éléments inhumains, en un mot, l'homme qui n'est pas être générique réel. La chimère, le rêve, le postulat du christianisme, la souveraineté de l'homme dont l'être est différent de l'homme réel, tout cela prend dans la démocratie, figure de réalité concrète et présente, tout cela y est une maxime profane." (Marx La question juive)

"Une révolution sociale se place au point de vue de la totalité parce qu'elle est une protestation de l'homme contre la vie déshumanisée, parce qu'elle part du point de vue de chaque individu réel, parce que l'être collectif dont l'individu s'efforce de ne plus être isolé est le véritable être collectif de l'homme, l'être humain. Au contraire, l'âme politique d'une révolution consiste dans la tendance des classes sans influence politique de supprimer leur isolement vis-à-vis de l'Etat et du pouvoir. Leur point de vue est celui de l'Etat, d'une totalité abstraite qui n existe que par la séparation de la vie réelle, qui, serait impensable sans la contradiction organisée entre l'idée générale et l'existence individuelle de l'homme. Conformément à sa nature limitée et ambiguë, une révolution à âme politique organise donc une sphère dominante dans la société, aux dépens de la société." (Marx - Gloses critiques marginales à l'article: Le roi de Prusse et la réforme sociale par un Prussien – 1844)

Droits de l'homme

 L'incompatibilité de la religion et des droits de l'homme réside si peu dans le concept des droits de l'homme, que le droit d'être religieux, et de l'être à son gré, d'exercer le culte de sa religion particulière, est même compté expressément au nombre des droits de l'homme. Le privilège de la foi est un droit général de l'homme. (K. Marx La question juive)

 « La division de l'homme en juif et citoyen, en protestant et citoyen, en homme religieux et citoyen, cette division n'est pas un mensonge contre le système politique ni une tentative pour éluder l'émancipation politique; c'est l'émancipation politique même, la manière politique de s'émanciper de la religion. Évidemment, à des époques où l'État politique comme tel naît violemment de la société bourgeoise, où l'affran­chissement personnel humain cherche à s'accomplir sous la forme de l'affranchisse­ment personnel politique, l'État peut et doit aller jusqu'à la suppression de la religion, jusqu'à l'anéantissement de la religion, mais uniquement comme il va jusqu'à la suppression de la propriété privée, au maximum, à la confis cation, à l'impôt pro­gressif, à la suppression de la vie, à la guillotine. Aux moments où l'État prend parti­cu­lièrement conscience de lui-même, la vie politique cherche à étouffer ses condi­tions primordiales, la société bourgeoise et ses éléments, pour s'ériger en vie géné­rique véritable et absolue de l'homme. Mais elle ne peut atteindre ce but qu'en se mettant en contradiction violente avec ses pro­pres conditions d'existence, en déclarant la révolution à l'état permanent; aussi le drame politique s'achève-t-il nécessairement par la restauration de la religion, de la propriété privée, de tous les éléments de la société bourgeoise, tout comme la guerre se termine par la paix. (K.Marx ,La question juive)

« Mais du moment que l'homme, bien que juif, peut être émancipé politiquement et recevoir des droits civiques, peut-il revendiquer et recevoir ce qu'on appelle les droits de l'homme ? Bauer répond par la négative. « Il s'agit de savoir si le Juif en soi, c'est-à-dire le Juif qui reconnaît lui-même être contraint par sa véritable essence à vivre éternellement séparé des autres, est apte à recevoir et à concéder à autrui les droits généraux de l'homme. » (K.Marx ,La question juive)

« L'idée des droits de l'homme n'a été découverte, pour le monde chrétien, qu'au siècle dernier. Elle n'est pas innée à l'homme; elle ne se conquiert au contraire que dans la lutte contre les traditions historiques dans lesquelles l'homme a été élevé jusqu'à ce jour. Les droits de l'homme ne sont donc pas un don de la nature, ni une dot de l'histoire passée, mais le prix de la lutte contre le hasard de la naissance et contre les privilèges, que l'histoire a jusqu'ici transmis de génération en génération. Ce sont les résultats de la culture (Bilding); et seul peut les posséder qui les a mérités et acquis. » (K.Marx ,La question juive)

 « Or, le Juif peut-il réellement en prendre possession ? Aussi longtemps qu'il sera juif, l'essence limitée qui fait de lui un Juif l'emportera forcément sur l'essence humai­ne qui devait, comme homme, le rattacher aux autres hommes; et elle l'isolera de ce qui n'est pas juif. Il déclare, par cette séparation, que l'essence particulière qui le fait Juif est sa véritable essence suprême, devant laquelle doit s'effacer l'essence de l'homme. (K.Marx ,La question juive)

« De même le chrétien comme tel ne peut pas accorder des droits de l'homme (pp. 19-20). »

D'après Bauer, l'homme doit sacrifier le « privilège de la foi », pour pouvoir rece­voir les droits généraux de l'homme. Considérons un instant ce qu'on appelle les droits de l'homme, considérons les droits de l'homme sous leur forme authentique, sous la forme qu'ils ont chez leurs inventeurs, les Américains du Nord et les Fran­çais ! Ces droits de l'homme sont, pour une partie, des droits politiques, des droits qui ne peuvent être exercés que si l'on est membre d'une communauté. La participation à l'essence générale, à la vie politique commune à la vie de l'État, voilà leur contenu. Ils rentrent dans la catégorie de la liberté politique, dans la catégorie des droits civiques qui, ainsi que nous l'avons vu, ne supposent nullement la suppres­sion absolue et positive de la religion, ni, par suite, du judaïsme. Il nous reste à considérer l'autre partie, c'est-à-dire les « droits de l'homme », en ce qu'ils diffè­rent des droits du citoyen. (K.Marx ,La question juive)

 « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions même religieuses. » (Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, 1791, art. 10.) Au titre de la Constitution de 1791 il est garanti, comme droit de l'homme : « La liberté à tout homme d'exercer le culte religieux auquel il est attaché. »

La Déclaration des droits de l'homme, 1793, énumère parmi les droits de l'homme, art. 7 : « Le libre exercice des cultes. » Bien plus, à propos du droit d'énon­cer ses idées et ses opinions, de se réunir, d'exercer son culte, il est même dit : « La nécessité d'énoncer ces » (Voir la Constitution de 1795, titre XIV, art. 345.)

 « Tous les hommes ont reçu de la nature le droit imprescriptible d'adorer le Tout-Puissant selon les inspirations de leur conscience, et nul ne peut légalement être contraint de suivre, instituer ou soutenir contre son gré aucun culte ou ministère religieux. Nulle autorité humaine ne peut, dans aucun cas, intervenir dans les ques­tions de conscience et contrôler les pouvoirs de l'âme. » (Constitution de Pennsylva­nie, art. 9, § 3.)

 « Au nombre des droits naturels, quelques-uns sont inaliénables de leur nature, parce que rien ne peut en être l'équivalent. De ce nombre sont les droits de conscien­ce. » (Constitution de New-Hampshire, art. 5 et 6.) (Beaumont, pp. 213-214.)

 « L'incompatibilité de la religion et des droits de l'homme réside si peu dans le concept des droits de l'homme, que le droit d'être religieux, et de l'être à son gré, d'exercer le culte de sa religion particulière, est même compté expressément au nombre des droits de l'homme. Le privilège de la foi est un droit général de l'homme. » (K.Marx ,La question juive)

 

Voir l’introduction du 6 mars 1895 sur « Les luttes de classes en France.

 

« Toutes les révolutions ont abouti jusqu'à présent à l’évincement de la domination d’une classe déterminée par celle d’une autre.... P17 »

 

Voir aussi « Terrorisme et communisme » de Léon Trosky La démocratie.

 

 Paul Mattick avait anticipé dans son "Marx ou Keynes) les solutions factices de Keynes.

 "On s'apercevra alors que les solutions keynésiennes étaient factices, aptes à différer, mais non à faire disparaître définitivement les effet contradictoires de l'accumulation du capital, tels que Marx les avait prédits" P200 édt Gallimard.

Forces productives

 Voir extrait de lettre à Franz Mehring 14 juillet 1893- Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande p173

  « Les rapports sociaux sont intimement liés aux forces productives. En acquérant de nouvelles forces productives, les hommes changent leur mode de production, et en changeant le mode de production, la manière de gagner leur vie, ils changent tous leurs rapports sociaux. Le moulin à bras vous donnera la société avec le suzerain ; le moulin à vapeur, la société avec le capitalisme industriel. Les mêmes hommes qui établissent les rapports sociaux conformément à leur productivité matérielle, produisent aussi les principes, les idées, les catégories,conformément à leurs rapports sociaux. Ainsi ces idées, ces catégories sont aussi peu éternelles que les relations qu'elles expriment. Elles sont des produits historiques et transitoires. Il y a un mouvement continuel d'accroissement dans les forces productives, de destruction dans les rapports sociaux, de formation dans les idées, il n'y a d'immuable que l'abstraction du mouvement...

Karl MARX, Misère de la philosophie, 1847, dans oeuvres, tome 1, La Pléiade,Gallimard, 1965.

Destruction (Force)

 « La conception de l'histoire que nous venons de développer nous donne encore finalement les résultats suivants : . 1. Dans le développement des forces productives, il arrive un stade où naissent des forces productives et des moyens de circulation qui ne peuvent être que néfastes dans le cadre des rapports existants et ne sont plus des forces productives, mais des forces destructrices (le machinisme et l'argent), — et, fait lié au précédent, il naît une classe qui supporte toutes les charges de la société, sans jouir de ses avantages, qui est expulsée de la société et se trouve, de force, dans l'opposition la plus ouverte avec toutes les autres classes, une classe que forme la majorité des membres de la société et d'où surgit la conscience de la nécessité d'une révolution radicale, conscience qui est la conscience communiste et peut se former aussi, bien entendu, dans les autres classes quand on voit la situation de cette classe. 2. Les conditions dans lesquelles on peut utiliser des forces productives déterminées, sont les conditions de la domination d'une classe déterminée de la société; la puissance sociale de cette classe, découlant de ce qu'elle possède, trouve régulièrement son expression pratique sous forme idéaliste dans le type d'État propre à chaque époque; c'est pourquoi toute lutte révolutionnaire est dirigée contre une classe qui a dominé jusqu'alors [66]... 3. Dans toutes les révolutions antérieures, le mode d'activité restait inchangé et il s'agissait seulement d'une autre distribution de cette activité, d'une nouvelle répartition du travail entre d'autres personnes; la révolution communiste par contre est dirigée contre le mode d'activité antérieur, elle supprime le travail, forme moderne de l'activité sous laquelle la domination des, et abolit la domination de toutes les classes en abolissant les classes elles-mêmes, parce qu'elle est effectuée par la classe qui n'est plus considérée comme une classe dans la société, qui n'est plus reconnue comme telle et qui est déjà l'expression de la dissolution de toutes les classes, de toutes les nationalités, etc., dans le cadre de la société actuelle... Une transformation massive des hommes s'avère nécessaire pour la création en masse de cette conscience communiste, comme aussi pour mener la chose elle-même à bien; or, une telle transformation ne peut s'opérer que par un mouvement pratique, par une révolution; cette révolution n'est donc pas seulement rendue nécessaire parce qu'elle est le seul moyen de renverser la classe dominante, elle l'est également parce que seule une révolution permettra à la classe qui renverse l'autre de balayer toute la pourriture du vieux système qui lui colle après et de devenir apte à fonder la société sur des bases nouvelles. » (Idéo allemande edt sociale page 67 /68)

La dette publique.

« Le peuple sait bien, par sa propre expérience et les saignées faite à sa bourse, combien la dette publique pèse sur les impositions; mais peu de gens savent dans quelles conditions spéciales cette dette a été contractée et existe toujours. L' Etat, cet instrument commun entre les mains de nobles propriétaires fonciers, et des gens de la finance, a besoin d' argent pour réaliser, à l' intérieur comme à l' extérieur, l’œuvre d' oppression. Il emprunte donc chez les capitalistes et usuriers, et leur remet un bout de papier, par lequel il s' engage à payer, pour 100 livres sterling prêtées, tel chiffre d' intérêt. Les moyens nécessaires à ce paiement, il les tire, sous forme d' impôts, de la poche des classes ouvrières. Si bien que le peuple doit servir de garantie à ses oppresseurs vis-à-vis des gens qui prêtent leur argent pour qu'on lui coupe le cou à lui, peuple. Cette dette figure sous diverses rubriques, suivant que le taux d' intérêt est de 3,3 ½ ou 4 0/0. » ( K. Marx People's Paper, 16 avril 1853.)

 "La dette publique, en d'autres termes l'aliénation de l’état qu'il soit despotique, constitutionnel ou républicain, marque de son empreinte l'ère capitaliste. La seule partie de la soi-disant richesse nationale qui entre réellement dans la possession collective des peuples modernes, c'est leur dette publique." (K. Marx T 1 p 721 du Kapital éd. Moscou)

Dette publique qui aujourd'hui est considérée comme une valeur refuge, pour le capital puisque cette dette est garantie par l' Etat .

« Si bien que le peuple doit servir de garantie à ses oppresseurs vis-à-vis des gens qui prêtent leur argent pour qu'on lui coupe le cou à lui, peuple. Cette dette figure sous diverses rubriques, suivant que le taux d' intérêt est de 3,3 ½ ou 4 0/0. » ( K. Marx People's Paper, 16 avril 1853.)



 "Avec les dettes publiques naquit le système de crédit international qui cache souvent une des sources de l'accumulation primitive chez tel ou tel peuple. C'est ainsi, par exemple, que les rapines et les violences vénitiennes forment une des bases de la richesse en capital de la Hollande, à qui Venise en décadence prêtait des sommes considérables. A son tour, la Hollande, déchue vers la fin du XVII éme siècle de sa suprématie industrielle et commerciale, se vit contrainte à faire valoir des capitaux énormes en les prêtant à l'étranger et, de 1701 à 1776, spécialement à l'Angleterre, sa rivale victorieuse.

Rosa Luxemburg dans son Tome 2 de "l'accumulation du capital »  fait état de cette fuite en avant du capital:

"Les contradictions de la phase impérialiste se manifestent très nettement dans les contradictions du système des emprunts internationaux. Ces emprunts sont indispensables à l'émancipation des jeunes Etats capitalistes ascendants et en même temps ils constituent le moyen le plus sûr pour les vieux pays capitalistes de tenir les jeunes pays en tutelle, de contrôler leurs finances et d'exercer une pression sur leur politique étrangère, douanière et commerciale. Ils sont le moyen le plus efficace d'ouvrir de nouvelles sphères d'investissement au capital accumulé des vieux pays, mais aussi de créer à ceux-ci en même temps des concurrences nouvelles, d'élargir brusquement le champ d'action de l'accumulation capitaliste tout en le rétrécissant en même temps." (Rosa Luxembourg " l'emprunt international, p 93 édit Maspéro.)

 dialectique:

 « La grande idée fondamentale de la dialectique matérialiste est que le monde ne doit pas être considéré comme un complexe de choses achevées, mais comme un complexe de processus où les choses , en apparence stables, tout autant que leurs reflets intellectuels dans notre cerveau, les concepts, se développent et meurent en passant par un changement ininterrompu au cours duquel, finalement, malgré tous les hasards apparents et tous les retours en arrière, momentanés, un développement progressif finit par se faire jour. » Engels , Ludwig Feuerbach.

"Ce qui manque à tous ces messieurs (les critiques bourgeois de Marx) c'est la dialectique. Ils ne voient toujours ici que la cause, là que l'effet. Que c'est une abstraction vide que dans le monde réel pareils antagonismes polaires métaphysiques n'existent que dans les crises; mais que tout le grand cours des choses se produit sous forme d'action et de réaction de forces, sans doute très inégales, dont le mouvement économique est de beaucoup la force la plus puissante, la plus initiale, la plus décisive, qu'il n'y a rien ici d'absolu et que tout est relatif, tout cela, que voulez-vous, ils ne le voient pas; pour eux, Hegel n'a pas existé." (Engels - Lettre à Conrad Schmidt – 1890)

 "Ma méthode dialectique, non seulement diffère par la base de la méthode hégélienne, mais elle en est même l'exact opposé. Pour Hegel, le mouvement de la pensée, qu'il personnifie sous le nom de l'idée, est ce démiurge de la réalité, laquelle n'est que la forme phénoménale de l'idée. Pour moi, au contraire, le mouvement de la pensée n'est que la réflexion du mouvement réel transposé et transporté dans le cerveau de l'homme (...) Mais bien que, grâce à son quiproquo Hegel défigure la dialectique par le mysticisme, ce n'en est pas moins lui qui a le premier exposé le mouvement d'ensemble. Chez lui elle marche sur la tête; il suffit de la remettre sur les pieds pour lui trouver la physionomie tout à fait raisonnable."(Marx - postface à la seconde édition du capital – 1873)

 "La méthode dialectique ne se distingue pas seulement de la pensée bourgeoise parce qu'elle seule est capable de la connaissance de la totalité, mais cette connaissance n'est possible que parce que la relation du tout aux parties est devenue différente dans son principe de celle qui existe pour la pensée réflexive. Bref, l'essence de la méthode dialectique consiste -de ce point de vue- en ce que dans tout moment saisi de façon dialectiquement correcte, la totalité entière est contenue et qu'à partir de tout moment on peut développer la méthode entière." (Lukacs - idem)

Dictature:

 « Marx a dit aux blanquistes : oui, nous voulons la dictature à la fois hardie, énergique, pour soutenir la révolution, mais nous sommes contre ce que vous voulez comme dictature : nous voulons la dictature de la classe, c’est à dire du prolétariat, et non du parti révolutionnaire » Engels programme des réfugiés blanquistes 1874)

 

« Nous ne pouvons donc marcher avec des gens qui expriment ouvertement que les ouvriers sont trop incultes pour s’émanciper eux-mêmes et qu’ils doivent donc être libérés d’abord par en-haut, par les grands et philanthropes petits-bourgeois. » Marx Engels sept 1879.



"Il ne s'agit pas aujourd'hui d'un choix entre la démocratie et la dictature. La question mise à l'ordre du jour par l'histoire est: démocratie bourgeoise ou démocratie socialiste. Car la dictature du prolétariat est la démocratie au sens socialiste du terme. La dictature du prolétariat ne signifie pas les bombes, les putschs, l'émeute, l''anarchie', ainsi qu'osent le prétendre les agents du capitalisme, mais l'emploi de tous les moyens du pouvoir politique pour l'édification du socialisme, pour l'expropriation de la classe capitaliste conformément au sentiment et de par la volonté de la majorité révolutionnaire du prolétariat, donc dans l'esprit de la démocratie socialiste. Sans la volonté consciente et sans l'action consciente de la majorité du prolétariat, pas de socialisme." (Rosa Luxembourg - Die Rote Fahne - 1918)

 Dépréciation

 « La dépréciation périodique du capital existant, qui est un moyen immanent au MPC, d’arrêter la baisse du taux de profit et d’accélérer l’accumulation de valeur-capital par la formation de capital neuf, perturbe les conditions données, dans lesquelles s’accomplissent les procès de circulation et de reproduction du capital, et , par suite, s’accompagne de brusques interruptions et de crises du procès de production. »P 265 T 3 du Kapital

« Cette dépréciation et dévaluation totale sont réelles. C'est là la phase particulière des crises du marché mondial que l'on appelle crise monétaire. Le summum bonum [le bien suprême] que, dans ces moments, on demande à grands cris comme l'unique richesse, c'est l'argent, l'argent comptant, et toutes les autres mar­chandises, précisément par ce que ce sont des valeurs d'usage, semblent auprès de lui inutiles, des futilités, des hochets, ou encore, comme dit notre docteur Martin Luther, simples parures et ripailles. Cette brusque conversion du système de crédit en système monétaire ajoute la crainte théorique à la panique pratique, et les facteurs de la circulation frémissent devant l'impénétrable mystère de leurs propres rapports économiques 2. » (K.marx, Contibution à la critique de l' économie politique, ed.sociale ,p.109)

 Droit de l' homme

 "Chaque nouvelle classe qui prend la place de celle qui dominait avant elle est obligée, ne fut-ce que pour parvenir à ses fins, de représenter son intérêt comme l'intérêt commun de tous les membres de la société ou, pour exprimer les choses sur le plan des idées: cette classe est obligée de donner à ses pensées la forme de l'universalité, de les représenter comme étant les seules raisonnables, les seules universellement valables."(-K. Marx, L'idéologie allemande-)

Dragons

 "Il y a eu une révolte d'étudiants dans le parti allemand. Depuis deux-trois ans, une foule d'étudiants, de littérateurs et d'autres jeunes bourgeois déclassés a afflué au parti, arrivant juste à temps pour occuper la plupart des places de rédacteurs dans les nouveaux journaux qui pullulent, et, comme d'habitude, ils considèrent l'université bourgeoise comme une école de Saint-Cyr socialiste qui leur donne le droit d'entrer dans les rangs du parti ouvrier avec un brevet d'officier, sinon de général. Ces messieurs font tous du marxisme, mais de la sorte que vous avez connue en France il y a dix ans et dont Marx disait : « Tout ce que je sais c'est que je ne suis pas marxiste, moi ! » Et probablement il dirait de ces messieurs ce que Heine disait de ses imitateurs : j'ai semé des dragons et j'ai récolté des puces." (Friedrich Engels - Lettre à Paul Lafargue (1890))

 NOTES

1 Boisguillebert, qui voudrait empêcher les rapports de production bourgeois de se cabrer devant les bourgeois eux-mêmes, marque, dans ses idées, une prédilection pour les formes de l'argent où il n’apparaît qu'idéalement ou de manière fugitive. Ainsi avait-il fait pour le moyen de circulation. Ainsi fait-il pour le moyen de paiement. Ce qu'une fois encore il ne voit pas, c'est le passage immédiat de l'argent de sa forme Idéale à sa réalité extérieure, c'est que la mesure des valeurs, imaginée seulement, recèle déjà le dur argent à l'état latent. Le fait, dit-il, que l'argent est une simple forme des marchandises elles-mêmes apparaît dans le grand commerce, où l'échange s'effectue sans intervention de l'argent après que « les marchandises sont appréciées ». (Le détail de la France, ibid., p. 210.)

2 Boisguillebert, qui voudrait empêcher les rapports de production bourgeois de se cabrer devant les bourgeois eux-mêmes, marque, dans ses idées, une prédilection pour les formes de l'argent où il n’apparaît qu'idéalement ou de manière fugitive. Ainsi avait-il fait pour le moyen de circulation. Ainsi fait-il pour le moyen de paiement. Ce qu'une fois encore il ne voit pas, c'est le passage immédiat de l'argent de sa forme Idéale à sa réalité extérieure, c'est que la mesure des valeurs, imaginée seulement, recèle déjà le dur argent à l'état latent. Le fait, dit-il, que l'argent est une simple forme des marchandises elles-mêmes apparaît dans le grand commerce, où l'échange s'effectue sans intervention de l'argent après que « les marchandises sont appréciées ». (Le détail de la France, ibid., p. 210.)

 DELOCALISATION

« La description par Schulze-Gaevernitz de l'"impérialisme britannique" nous révèle les mêmes traits de parasitisme. Le revenu national de l'Angleterre a presque doublé de 1865 à 1898, tandis que le revenu "provenant de l'étranger" a, dans le même temps, augmenté de neuf fois. Si le "mérite" de l'impérialisme est d'"habituer le Noir au travail" (on ne saurait se passer de la contrainte...), le "danger" de l'impérialisme consiste en ceci que "l'Europe se déchargera du travail manuel - d'abord du travail de la terre et des mines, et puis du travail industriel le plus grossier - sur les hommes de couleur, et s'en tiendra, en ce qui la concerne, au rôle de rentier, préparant peut-être ainsi l'émancipation économique, puis politique, des races de couleur". »


Lénine l' impérialisme stade suprême du capitalisme ed. Pékin p.125,126


Dévalorisation,





Dépossession,

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