lundi 15 juillet 2024

ACTIONS ET INFORMATIONS ANTI-GUERRE juin juillet 2024

 



Nouvelles du front anti-guerres


Nous le réaffirmons, il n' est pas question pour les internationalistes dignes de ce nom de manifester avec les nationalistes sionistes ou palestiniens du Hamas. Même position en ce qui concerne l'Ukraine en guerre avec la Russie de Poutine


Maintenant examinons quelques positions prises par les Anarchistes, les trotskistes, les Bordiguistes, les luxemburgistes et conseillistes...


En ce qui concerne la mouvance anarchiste , c' est le groupe tridnivalka-unsubscribe@lists.riseup.net de Prague qui est le plus actif , ensuite nous avons l' OCL qui vient de sortir un numéro spécial sur le sujet. Voir aussi alternative libertaire


A signaler la KRAS-AIT

Dont voici un extrait :

La stratégie des révolutionnaires sociaux peut se décliner en quatre volets :

a) « Ne pas hurler avec les loups dominants » : c’est-à-dire pas de soutien aux États, à la guerre, à tout nationalisme (et à la « libération nationale ») et à toute « unité de la nation » ainsi qu’à toute « collaboration de classe ». Il faut expliquer les méfaits du patriotisme, de la patrie et de l’idée de la protéger. Ne pas s’engager soi-même dans l’armée et, si possible, dissuader les autres de le faire. Ne pas participer à des actions patriotiques officielles. Donc, une position « Sans moi » / « Sans nous ».

b) Expliquer les vraies raisons de la guerre et leur conditionnalité de classe (« il est révolutionnaire de dire la vérité ») : nous devons expliquer dans l’intérêt de qui la guerre est menée et qui en profite. Nous devons expliquer que les travailleurs ne profitent pas de la guerre, que nous ne nous soucions pas de la langue parlée par le maître et le patron et de l’endroit où ils vivent. Cette guerre est créée par l’État et le système capitaliste et il faut comprendre qu’on ne peut pas se débarrasser de la guerre sans les combattre. Par conséquent : guerre à la guerre et au système de guerre !

c) Des activités pratiques contre la guerre concrète (aussi petites soient-elles aujourd’hui !) : propagande, sabotage de la guerre et de la mobilisation dans l’armée, solidarité pratique avec les déserteurs, les réfractaires à la guerre, avec la population, etc. Dans les pays qui ne sont pas directement impliqués dans la guerre, outre le soutien aux déserteurs, cela peut inclure des mesures visant à faire pression sur les gouvernements pour qu’ils cessent de soutenir cette guerre ici et, au contraire, à encourager les parties belligérantes à instaurer un cessez-le-feu. De plus, comme les internationalistes anarchistes en Ukraine nous l’ont dit à plusieurs reprises, il serait important que des pressions soient exercées sur l’État ukrainien pour qu’il ouvre ses frontières et permette à tous ceux qui ne veulent pas se battre de quitter le pays !

d) La participation (strictement avec sa propre position) aux conflits de classe concrets, aux luttes sociales, aux éventuelles protestations, aux révoltes de la faim, etc. Si de tels troubles et soulèvements se produisent, on peut également compter sur l’option internationaliste de l’époque de la Première Guerre mondiale, c’est-à-dire sur une fin révolutionnaire de la guerre.

Traduction française : Les Amis de la Guerre de Classe


Le courant troskiste , c 'est sans aucun doute Lutte Ouvrière qui a la position la plus proche de nous, notamment son article Le piège de la « lutte contre l’islamophobie » Lutte de Classe n°181 - février 2017


Le NPA et RP soutiennent les nationalistes islamistes palestiniens et défilent sous leur drapeau


Ces différentes initiatives se sont faites avec la participation ou le soutien de groupes ou partis de gauche (Attac, Ensemble, EELV) ou d’extrême gauche (anarchistes libertaires, antifas, NPA). Et le 18 décembre 2016 encore, a eu lieu une conférence internationale contre l’islamophobie et la xénophobie, à Saint-Denis, à laquelle appelaient conjointement le Parti des indigènes de la République et le NPA, et dont l’appel était signé par Olivier Besancenot et Tariq Ramadan.


Ukraine : Solidarité internazionale ?

1er mai 2022 par Commission journal AL / 596 vues


Pour justifier son invasion lancée le 24 février, Poutine a annoncé son intention de « dénazifier » l’Ukraine. Si l’assimilation de l’ensemble du pays à un régime fasciste est grotesque, une extrême droite d’inspiration néo-nazie est bien présente en Ukraine. Aujourd’hui, un nombre non négligeable de fascistes français montre l’envie de rejoindre leurs « amis ukrainiens ».

Il existe une extrême droite « historique » en Ukraine, qui s’est réactivée à la disparition de l’URSS. Divisée aujourd’hui en plusieurs partis, ils ont une racine commune au travers de la figure du collaborationniste pro-nazi Stepan Bandera, et partagent un ultra nationalisme basé sur la pureté raciale et une politique violemment anti-russe et anticommuniste.

Ces différentes organisations ont gagné en notoriété lors des événements d’Euromaidan en 2013-2014, qui ont chassé le président pro-russe Ianoukovitch du pouvoir. En effet, leur organisation paramilitaire leur a permis à la fois d’empêcher une implantation de gauche radicale dans le mouvement, mais aussi de paraître crédible en tenant tête aux forces anti-émeutes.

Après la fuite de Ianoukovitch, le parti d’extrême droite Svoboda obtient des responsabilités dans le gouvernement, et dans la rue, leurs militants participent activement aux affrontements avec les opposants à la politique issue de Maidan, avec de nombreuses victimes à la clé, notamment à Odessa où les fascistes mettent le feu à la Maison des syndicats, entraînant la mort d’une soixantaine de personnes [1]. .

Fascistes à tous les étages

Si finalement, devant sa violence de rue sans cesse croissante, l’extrême droite ne fait pas long feu au gouvernement, elle n’en reste pas moins intégrée dans la machine étatique et notamment bien implantée dans l’armée active et de réserve. En effet, lorsque éclate la guerre civile ukrainienne, les néo-nazis et l’ensemble des nationalistes vont créer des unités paramilitaires pour suppléer les défaillances de l’armée. C’est là que naît le tristement célèbre régiment Azov. Dirigé par un néo-nazi notoire, Andriy Biletsky, fondateur par la suite du parti « Corps National », son « efficacité » au combat lui vaut d’être intégré dans la Garde nationale ukrainienne.

Soutenu par l’État ukrainien, financé par des oligarques, et même armé par certains pays occidentaux, autonome ou presque du pouvoir, il compte aujourd’hui près de 5 000 soldats, ses propres blindés, ses centres d’entraînements et sert de ralliement à toutes les unités paramilitaires ultranationalistes. Il est aussi la base de l’émergence d’un nouveau réseau néo-nazi s’étendant sur toute l’Europe et l’Amérique du Nord, la « Misanthropic Division International ».

Stage pratique en Ukraine

C’est ce qui explique le renversement de position de l’extrême droite radicale en France. Si une grande majorité des cadres et partis d’extrême-droite « institutionnel » sont depuis longtemps des soutiens de Poutine qui le leur rend bien, les groupuscules d’ultra-droite ont évolué. Au début de la guerre civile, c’est du côté des séparatistes pro-russe que l’on retrouve des combattants français, au sein notamment du groupe « Unité Continentale » dès 2014 puis dans d’autres bataillons jusqu’en 2016. Militants proches du nationalisme révolutionnaire pour la plupart, ils adhèrent aux théories « néo-eurasiste » (l’union de l’Europe blanche continentale contre « l’atlantisme ») qui influencent grandement la politique russe.

Aujourd’hui, c’est le retour à la rhétorique traditionnelle du national-socialisme qui prévaut  : il y a les « Aryens », la race supérieure blanche d’Europe de l’Ouest contre les « hordes asiatiques » slaves et musulmanes représentées par les armées Russes, contre qui Azov est en première ligne, devenu un point de rencontre des fascistes occidentaux. L’invasion russe remue toute la mouvance européenne, qui partage sur les réseaux, collectes de solidarité et vidéos de cadavres russes, accompagnés d’appels à venir défendre « l’Europe ».

Et en France  ? Depuis longtemps, des réseaux très suivis chez les fascistes, comme « Ouest Casual » ne cachent pas leur admiration pour leurs camarades ukrainiens. Il existe aussi en France tout un réseau néo-nazis relié à l’Ukraine, par le biais de la scène NSBM (National Socialist Black Metal) ou de combats de MMA nazis semi-clandestins.

Si pour le moment cette admiration ne s’est pas traduite par un départ confirmé, environ 60 à 70 sympathisants de l’ultradroite seraient tentés par l’expérience [2]. Il n’est pas difficile d’imaginer en quoi cela représente un danger imminent de voir les fascistes français partir au combat, et revenir avec de l’expérience, voire plus, d’Ukraine.

Hugues (UCL Saint-Denis)



La Russie se prépare à s’associer stratégiquement aux talibans d’Afghanistan (Korybko)

Par Andrew Korybko.

La force motrice pour retirer la désignation terroriste des talibans et les inviter au forum d’investissement du mois prochain en Russie est le désir de faire des progrès tangibles dans la conclusion d’un accord énergétique stratégique avec le Pakistan, qui compléterait son pivot de l’Oumma et son Grand partenariat eurasien.

Les talibans restent des parias internationaux en raison de leur refus de mettre en place un gouvernement véritablement inclusif sur le plan ethno-politique, conformément à leurs promesses antérieures, ainsi que de leur traitement des femmes. Bien qu’aucun progrès tangible n’ait été réalisé sur l’une ou l’autre de ces deux questions très sensibles, les intérêts économiques et sécuritaires ont poussé les acteurs régionaux à établir des relations de facto avec ce groupe pour des raisons pragmatiques. De tous ceux qui l’ont fait, la Russie est loin devant tous, comme le prouvent ces derniers développements :

* 16 mai 2024 : « Les talibans afghans ne sont plus l’ennemi de la Russie – diplomate russe »

* 17 mai 2024 : « L’Afghanistan élargit la gamme de marchandises exportées vers la Russie – vice-Premier ministre Overchuk »

* 24 mai 2024 : « Les talibans peuvent stabiliser l’Afghanistan s’ils sont laissés à eux-mêmes – directeur du FSB »

* 27 mai 2024 : « La Russie invite les talibans au Forum économique international de Saint-Pétersbourg – Ministère des Affaires étrangères »

* 27 mai 2024 : « Les ministères russes proposent à Poutine de retirer les talibans de la liste des terroristes – envoyé »

Comme on peut le constater, la perception de la menace que la Russie avait auparavant des talibans a disparu et elle considère désormais le groupe comme un fournisseur de sécurité régionale en ce qui concerne l’endiguement de l’EI-K. De plus, la situation géographique de l’Afghanistan lui permet de faciliter le commerce russe avec le Pakistan, tant commercial qu’énergétique. Ces intérêts se sont combinés pour inciter la Russie à embrasser plus ouvertement ce groupe, qui précède le forum sur l’investissement du mois prochain et le sommet des BRICS d’octobre. Voici quelques informations générales détaillées :

* 27 septembre 2021 : « Comparaison des contours du pivot de l’Oumma russe en Syrie et en Afghanistan »

* 19 août 2022 : « Les talibans envisagent que la Russie joue un rôle important dans l’équilibre géo-économique du groupe »

* 6 mars 2023 : « Les cinq principaux points à retenir de la dernière interview de l’ambassadeur russe en Afghanistan »

* 16 juin 2023 : « L‘homme de référence afghan de la Russie a fait allusion à la possibilité de liens militaro-techniques avec les talibans »

* 19 mai 2024 : « Analyse de l’importance stratégique du centre pétrolier afghan prétendument prévu par la Russie »

Fondamentalement, la Russie considère l’Afghanistan comme un élément indispensable de sa réorientation géostratégique plus large vers les pays à majorité musulmane, tandis que les talibans pensent que la Russie peut aider leur pays à éviter de manière préventive une dépendance potentiellement disproportionnée vis-à-vis de la Chine et en particulier du Pakistan. Ils ont également des intérêts économiques communs en ce qui concerne la facilitation du commerce entre la Russie, l’Asie centrale et l’Asie du Sud via l’Afghanistan, dont ce pays de transit peut profiter en conséquence pour aider à reconstruire son économie.

Quelque chose d’important est manifestement en préparation entre eux, à en juger par le calendrier des délibérations de la Russie sur le retrait des talibans de sa liste terroriste juste avant le Forum international d’investissement de Saint-Pétersbourg de la semaine prochaine. Selon toute vraisemblance, non seulement la Russie s’attend à faire des progrès sur son hub pétrolier afghan qui serait prévu, mais il pourrait même y avoir une mise à jour sur la livraison de gaz russe par gazoduc au Pakistan via l’Afghanistan qu’il n’a mentionnée qu’une seule fois en septembre 2022.

Cela ne signifie pas non plus qu’un accord sera conclu, car cela implique que le Pakistan accepte enfin de conclure ses pourparlers de longue date sur une politique énergétique stratégique, ce qu’il a jusqu’à présent hésité à faire sous la pression américaine depuis le coup d’État post-moderne d’avril 2022. Néanmoins, même un protocole d’accord entre la Russie et l’Afghanistan dirigé par les talibans, mais probablement retiré de la liste des terroristes, sur ce chemin de fer et/ou sur un chemin de fer parallèle, serait important car il pourrait aider à faire avancer les pourparlers russo-pakistanais.

C’est là que réside l’objectif plus large poursuivi par les derniers développements dans les relations russo-afghanes, à savoir l’expansion globale des relations russo-pakistanaises, qui est considérée comme la dernière pièce des concepts du pivot de l’Oumma et du Grand partenariat eurasien de la Russie à être achevée. Cet État d’Asie du Sud de près d’un quart de milliard d’habitants est considéré comme un marché prometteur pour les exportations commerciales et énergétiques russes, ainsi qu’une porte d’entrée terrestre vers l’Inde, avec laquelle la Russie entretient des liens stratégiques depuis des décennies.

Du point de vue du Kremlin, le succès des relations russo-pakistanaises pourrait permettre à Moscou d’exercer une influence positive sur Islamabad pour résoudre politiquement le conflit du Cachemire, très probablement en formalisant simplement la ligne de contact comme frontière internationale. Cela pourrait alors libérer au maximum le potentiel géoéconomique de l’Eurasie en créant un corridor transcontinental, mais tout cela n’est que dans le meilleur des cas, ce qui est loin d’être assuré.

Par exemple, le Pakistan pourrait toujours refuser de bouger en ce qui concerne la conclusion d’un accord énergétique stratégique avec la Russie en raison de la pression américaine mentionnée précédemment, ou il pourrait l’accepter mais rester en désaccord sérieux avec l’Inde. Un autre facteur est la réaction de l’Inde à l’expansion globale des relations russo-pakistanaises, surtout si cela aboutit à ce que la Russie invite le Pakistan à participer au sommet « Outreach »/« BRICS-Plus » d’octobre, dont les risques politiques potentiels ont été détaillés ici.

Quoi qu’il en soit, il est clair que la force motrice pour retirer la désignation terroriste des talibans et les inviter au forum d’investissement du mois prochain est le désir de faire des progrès tangibles dans la conclusion d’un accord énergétique stratégique avec le Pakistan, qui compléterait son pivot de l’Oumma et son Grand partenariat eurasien. Espérons que ces processus interconnectés se dérouleront sans heurts et ne se dérouleront pas d’une manière qui risquerait par inadvertance d’offenser l’Inde. C’est une tâche difficile, mais les diplomates russes sont plus que qualifiés pour la gérer.

La mouette enragée

L’économie de guerre selon Macron, 

ou produire au son des canons …

La guerre a été un auxiliaire indispensable du développement capitaliste, avant d’en devenir une de ses maladies (1). Dans la fleur de l’âge, il s’agissait encore d’exporter sur d’autres continents les antagonismes européens. Coup sur coup, deux guerres mondiales l’ont fait reparaître au cœur du vieux centre historique et boucler le cycle. Serions-nous à la veille d’en clore un nouveau ?

Plusieurs événements récents témoignent de vives tensions entre puissances impérialistes. Cependant, la guerre froide est définitivement derrière nous et il serait hasardeux d’échafauder un scénario pour le temps présent tant les alliances se nouent et se dénouent au rythme d’une crise ponctuée de coups de théâtre à mesure qu’elle s’aggrave. Une chose est certaine, la sainte alliance des industriels, des politiciens et des militaires demeure plus que jamais d’actualité. A fortiori quand simultanément ou à tour de rôle ils flairent une opportunité à saisir. Et pour l’heure, c’est de cela dont il semble être question.

L’économie de guerre selon Macron

Qui se souvient encore de Montebourg et son « Redressement Productif » ? La « Start-up Nation » semble, elle aussi, être tombée aux oubliettes. Rien d’étonnant à cela depuis le discours performatif de Macron à Eurosatory qui, de facto, aurait fait entrer la France en « économie de guerre » (2). Martiale, s’il en est, la formule interpelle. Pour autant, quelle réalité et quels enjeux recouvre-t-elle réellement ?

La définition communément admise de « l’économie de guerre » est celle d’un Etat qui réoriente par la planification la production de ses industries dans le but de remporter une victoire militaire. Le corollaire en est l’accroissement de la pression fiscale et de la création monétaire, l’inflation et la dette publique. Autant dire la combinaison parfaite de tout ce que l’équipe gouvernementale en place affirme vouloir combattre pied à pied.

En vérité, le défi auquel sont confrontées toutes les majorités politiques quelles qu’elles soient demeure la crise de reproduction élargie qui mine depuis plusieurs décennies l’économie capitaliste mondialisée. Celle-ci se caractérise par une surcapacité de production manufacturière, la chute de l’emploi industriel, la saturation des marchés et la baisse des taux d’investissement en capital fixe (3).

Enchaînés à la logique du profit, politiciens et magnats n’ont jusqu’alors rien entrepris qui n’ai exacerbé davantage les antagonismes entre zones d’influences rivales : développement de la finance et explosion de bulles à répétition ; transfert massif de main d’œuvre vers le secteur tertiaire, faible moteur de croissance et générateur d’emplois peu qualifiés et mal payés ; montée des tensions internationales et renouveau protectionniste …

La quête du Graal industriel

Au vu de la situation, la réindustrialisation est devenue le mantra de certains décideurs, tout particulièrement en France. C’est ainsi que la fraction du patronat qui marquait le pas au sein du Medef, celle de l’UIMM (4) dont le président n’est autre que le PDG de Dassault, accueille le climat géopolitique actuel comme une aubaine. En premier lieu, elle y voit l’occasion de redorer son blason et reprendre la main après des années de ringardisation de son image et la révélation d’affaires délicates, véritables secrets de Polichinelle (5) …

Surtout, elle peut s’afficher comme le maître d’œuvre du projet gouvernemental de moderniser non seulement l’activité militaire, mais le secteur industriel dans son ensemble. Ainsi, le tour est joué, et l’industrie militaire se trouve l’instigatrice d’une réindustrialisation fantasmée. Pour asseoir sa position, le patron de l’UIMM met dans la balance la seconde place acquise par la France devant la Russie de Poutine dans la vente d’armes sur le marché mondial. Il est vrai que depuis la guerre en Ukraine les actions en bourse des fabricants de matériel militaire, toutes catégories confondues, ont augmenté de plus de 35 %.

Si l’industrie ne représente plus que 10 % du PIB de la France, celle de l’armement vient de réaliser 30 milliards de chiffre d’affaires dont 10 milliards à l’export. En comparaison des 2096 milliards accumulés par l’industrie manufacturière allemande en 2020, cela parait assez dérisoire (6). Mais c’est aussi de l’équilibre ou plutôt du déséquilibre au sein du « couple franco-allemand » et de l’UE dont il est question. La volonté affirmée par la France de construire l’Europe de la Défense ne s’entend qu’en termes de bénéfices qui lui échappent encore sur un marché dont elle tire l’une de ses principales sources de revenus. A titre d’exemple, l’UE dépense 60 milliards pour acheter des avions à Lockheed Martin, les polonais s’équipent auprès des coréens et les allemands continuent de prendre leurs consignes à Washington… Un retour sur investissement d’autant plus attendu par l’UIMM qu’elle verse chaque année plus de 400 000 euros afin d’obtenir l’écoute bienveillante de la Commission Européenne.

Dérouler le tapis rouge au patronat

A la veille du premier conflit mondial, R.Luxemburg affirmait que pour la classe capitaliste le militarisme est devenu indispensable à un triple point de vue : « 1° défendre des intérêts nationaux, (…) 2° constituer un domaine d’investissement privilégié tant pour le capital financier que pour le capital industriel(…) 3° assurer sa domination de classe sur le peuple travailleur… »

A la lecture du numéro de la Revue Nationale Stratégique de 2022(7), on notera qu’aucun de ces trois points ne manque à l’appel d’un programme qu’incarne idéalement le nouveau Délégué Général pour l’Armement, Emmanuel Chiva, à la fois business man, haut fonctionnaire et officier de réserve.

Sur le thème de la défense des intérêts nationaux, on n’observe rien de réellement nouveau. La surveillance et le développement de la cybersécurité figurent à l’ordre du jour, mais ce sont avant tout les partenariats entre gouvernements associés au ventes d’armes qui intéressent l’Etat. Ces contrats lui permettent de garder des positions stratégiques à l’international ainsi que son statut de « puissance d’équilibre ».

Le second point de la feuille de route éveille, lui, un intérêt plus marqué. « Remettre la capacité de produire au cœur des préoccupations », en produisant plus, plus vite et surtout moins cher implique de simplifier et optimiser l’outil industriel. L’objectif poursuivi vise ainsi à « réduire de 20 % le niveau d’exigence afin de simplifier le travail ». En exigeant moins de justification, l’Etat assume de partager les risques induits avec le patronat, entendez de le couvrir en cas de problème.

On mesure déjà ce que ce programme renferme d’atteintes aux conditions de sécurité et de travail des personnes affectées aux tâches de production des secteurs concernés. Et plus avant, à l’ensemble du monde du travail car Macron et sa troupe insistent sur la nécessité d’impliquer dans le projet les milliers de PME et ETI qui travaillent déjà à cheval entre le civil et le militaire. Recourir aux « sociétés duales » est une vieille pratique dont l’industrie nucléaire demeure en France un cas d’école. Dans le cas présent, les innovations et les retombées sont attendues essentiellement sur les produits de haute technologie et à forte valeur ajoutée. D’une pierre, deux coups…

Enfin, après celui des travailleurs, viendra le tour des jeunes et en priorité ceux des milieux populaires. Ils feront l’objet d’une reprise en main par le travail, la discipline et l’idéologie. Un responsable de la DGA affirmait à la presse que l’industrie – de défense – est essentielle pour mettre « des gens derrière les machines. » Pour y parvenir il entend « communiquer auprès des jeunes » afin de recruter un certain nombre d’entre eux sur des postes de soudeur ou d’ajusteur en mécanique fortement demandés par les industriels. Bientôt, le ministère de la défense entamera des démarches dans ce sens auprès de celui de l’Education Nationale.

A son tour, l’école sera mise à contribution afin de promouvoir le SNU et œuvrer à « renforcer et enraciner au plus tôt l’esprit de défense dans la jeunesse et l’attractivité du métier des armes, afin de bâtir un socle de résilience collective ».

Où trouver l’argent ? 

Comme le dit le proverbe, le papier ne refuse jamais l’encre, et de la plume à l’usine, il reste de la marge… En premier lieu, l’Etat se doit d’assurer le financement de ce scénario. Les 413 milliards annoncés n’y suffiront pas et les banques y regarderont à deux fois avant de s’engager.

Soucieuses de leur image, elles pourraient perdre l’accès aux financements à taux réduits si tout à coup elles se mettaient à investir fortement dans la production et le commerce des armes. Pour le moment encore, la taxonomie (8) pratiquée par la Banque Européenne d’Investissement les en dissuade, à moins qu’elle aussi ne change son fusil d’épaule sous la pression des états membres. On apprenait récemment que le ministère des armées travaille à la mise en place d’un réseau de référents bancaires en France mais aussi en Europe …

Il existe bien sûr le marché financier européen, en particulier Euronext où le cours des actions des fabricants d’armes a doublé sous l’effet conjugué de la guerre en Ukraine et des menaces lancées par Trump. Dans l’hypothèse de sa réélection, celui-ci annonce retirer son soutien financier à l’Europe si certains états membres ne subventionnent pas davantage l’OTAN…

Il reste évidemment le bas de laine des épargnants français d’un montant de 2 500 milliards d’euros sur lequel l’Etat lorgne avec convoitise.

Enfin et surtout, le déficit public savamment entretenu par les droits de tirage sans limite accordés au patronat occasionnera de nouvelles et juteuses coupes budgétaires au détriment de la santé, de la culture et de la protection sociale. Il ne fait aucun doute que de coquettes sommes ainsi générées trouveront acquéreurs auprès des favoris du prince …

Et maintenant 

L’hypothèse de la guerre ne doit jamais être considérée avec légèreté. Pour le capitalisme, celle-ci a une fonction précise : détruire du capital en excès et relancer un nouveau cycle d’accumulation. Pour autant, nous nous garderons d’affirmer catégoriquement comme certains le font que nous sommes à la veille d’une nouvelle déflagration mondiale.

Nous devons nécessairement redoubler de vigilance et nous opposer à toute forme d’embrigadement. Pour cela, il nous faut combattre tous les discours patriotiques, nationalistes, militaristes et impérialistes d’où qu’ils viennent et sans exclusive. Le refus du SNU et de la propagande d’Etat à l’adresse des plus jeunes, la lutte contre les coupes budgétaires dans les secteurs vitaux de la société et surtout le combat de classe au quotidien contre le patronat et le capital sont les seules armes dont nous disposons, il ne tient qu’à nous de les employer à dessein.

Boulogne-sur-mer, le 14/04/2024

Notes

1. Il n’est jamais inutile de revisiter ses classiques. Les principaux textes de R. Luxemburg sur le militarisme et l’impérialisme apportent aujourd’hui encore un point de vue éclairant sur la question. 

2. Eurosatory est un salon international qui réunit tous les deux ans à Paris les principaux industriels de l’armement. 

3. « Karl Marx à Pékin », l’ouvrage de Mylène Gaulard, édité en 2014, offre un tour d’horizon dont les conclusions sur « Les dangers de la suraccumulation en Chine » – et au-delà – se sont confirmées depuis. 

4. L’Union des Industries et Métiers de Métallurgie (UIMM). On ne présente plus le patronat français de la métallurgie, il existe une littérature fournie sur son compte…

5. L’affaire des caisses noires de 2007 n’est qu’une péripétie parmi la longue liste de celles qui jalonnent son histoire.    

6. PIB de l’Allemagne : 4500 milliards en 2020. PIB de la France : 2304 milliards en 2020.

7. Document à retrouver sur le site du Secrétariat Général de la Défense et de la Sécurité Nationale.

8. Taxonomie : à l’origine une branche des sciences naturelles détournée afin de verdir certaines pratiques bancaires et/ou productives.rre : des mots en l'air ou une vraie menace ?




LOUVRIER

https://www.louvrier.org/

13 mai 2024

…C’est ce recul américain qui a fait réagir Macron. C’est une chance pour la France, se dit-il. Nous avons en France la plus puissante industrie de guerre en Europe. On sait produire sous-marins, avions de combat, missiles : Thales, Exail, MBDA, Safran, Dassault, Naval Group, KNDS, Eurenco, Aresia, etc. : 4000 entreprises et dix grands groupes. Il faut convaincre l’Europe qu’elle ne peut plus compter sur les Etats-Unis ; il faut qu’elle ait des armements européens…, en clair, des armements français…

Télécharger : 399- Guerre 13_5_2024.pdf

            Macron a dit et répété qu’il était possible que la France envoie des troupes au sol en Ukraine ; parce qu’il ne fallait pas que la Russie gagne la guerre là-bas. Alors, faut-il vraiment craindre la guerre ? Et si une telle guerre commençait, d’abord avec l’armée de métier, ne risque-t-on pas de voir appelés à la mobilisation, toute une génération d’hommes valides ? 1 750 000 Français avaient été envoyés se battre en Algérie entre 1954 et 1962 de cette façon.

            La réponse à cette question est double. Si l’on veut parler des jours ou des semaines qui sont juste devant nous, la réponse est plutôt NON. Mais si l’on pense en mois, en années, la réponse devient OUI. 

            NON : pour le moment, le calcul de la France et des pays qui soutiennent l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie, c’est qu’il suffit d’envoyer des armes, à la rigueur des conseillers militaires. Mais qu’il ne devrait pas y avoir besoin de soldats. 

            Pour justifier ces envois d’armes, on nous dit et on nous répète qu’il ne faut pas laisser Poutine gagner, sinon, il continuera vers les pays Baltes, la Pologne, et pourquoi pas, en direction de la France. 

            En fait, c’est d’abord l’Europe qui a tout fait pour attirer l’Ukraine, quand elle s’est séparée de la Russie, lorsque l’URSS s’est écroulée en 1991. L’Europe est une grande puissance avec ses 450 millions d’habitants, et elle cherche, comme les USA ou la Chine, à devenir plus forte. La Russie essaie de faire la même chose. Elle était la deuxième puissance mondiale du temps de l’URSS. Elle a beaucoup reculé et voudrait regagner une meilleure place.

            Voilà ce qu’est cette guerre en Ukraine. Pour nous la faire accepter, on nous la présente comme un conflit entre de gentils démocrates et un horrible dictateur. Il faut donc envoyer des armes : des chars, des avions, des missiles. Seulement voilà : un pays hésite, et pas n’importe lequel : les Etats-Unis. Ils ont pris 6 mois de retard pour livrer 60 milliards de dollars. Et l’ancien, et peut-être futur dirigeant, Trump, risque de ne plus rien livrer du tout. 

            Ce n’est pas très étonnant, au fond : les Etats-Unis, eux aussi, voient l’Europe comme un concurrent économique. Leur intérêt n’est donc pas à ce que l’Europe devienne encore plus puissante. 

            C’est ce recul américain qui a fait réagir Macron. C’est une chance pour la France, se dit-il. Nous avons en France la plus puissante industrie de guerre en Europe. On sait produire sous-marins, avions de combat, missiles : Thales, Exail, MBDA, Safran, Dassault, Naval Group, KNDS, Eurenco, Aresia, etc. : 4000 entreprises et dix grands groupes. Il faut convaincre l’Europe qu’elle ne peut plus compter sur les Etats-Unis ; il faut qu’elle ait des armements européens…, en clair, des armements français. 

            Oui, car pour le moment, c’est aux Etats-Unis que l’Allemagne, la Pologne et de nombreux pays d’Europe vont acheter leurs armes.

            Bref, Macron se voit en chef… d'industrie de guerre. Le capitalisme de guerre français serait le grand gagnant. Donc, NON, Macron ne veut pas, ou pas encore, se lancer dans une guerre. 

            Mais OUI, la guerre, la vraie, celle qui détruit nos immeubles et nos rues, celle qui blesse, tue et démolit les vies, la guerre est hélas possible. Parce que tout le fonctionnement du monde capitaliste, tout son moteur, est construit sur la concurrence, la guerre économique... qui peut devenir la guerre tout court. 

            Les pays européens se sont fait la guerre, entre eux, sur le sol européen, deux fois au 20è siècle. Depuis, les grandes puissances ont réussi à ne plus trop avoir de guerre sur leur sol. Mais les guerres se sont déplacées dans les pays pauvres, elles sont devenues indirectes. Depuis 1945, de l’Afghanistan à la Syrie, du Pakistan à l’Irak, on peut compter au bas mot 10 millions de morts.

            Si la guerre commence, l’histoire nous apprend que le capitalisme ne sait pas l’arrêter. La Deuxième Guerre mondiale a coûté 80 millions de morts et ne s’est arrêtée que par l’utilisation de la bombe atomique par les Américains. La Première Guerre mondiale a coûté 20 millions de victimes : elle a été arrêtée par une série de révolutions en Allemagne, Italie, Hongrie, et en Russie, qui ont stoppé la guerre. En France, des soldats se sont mutinés, ont refusé de tirer, en 1915 et en 1917. La flotte de guerre française en mer Noire s’est mutinée en 1919. 

            Devant la réalité de la guerre, ils ont arrêté de croire en la défense de la patrie. Ils ont refusé d’obéir à l’ordre de tirer sur le travailleur d’un autre pays. C’est évidemment très difficile. Alors, mieux vaut s’opposer à la guerre tout de suite, et le faire savoir.



Agressivité du 75e sommet de l’Otan et exercices militaires sino-biélorusses

  • Date de l’article

12 juillet 2024


Au début de l’année 2024, l’Otan menait l’exercice « Steadfast Defender 2024 » (« défenseur inébranlable ») avec notamment 90 000 soldats mobilisés ainsi que 133 chars, 50 navires de guerre, etc. Cela en fait la plus importante opération de ce type depuis 1988. s importante opération de ce type depuis 1988.

En réponse, la Chine vient de tenir avec la Biélorussie l’exercice « Assaut du faucon », plus grande manœuvre militaire entre les deux pays depuis 2010. On parle d’un exercice réalisé à 5 kilomètres de la frontière avec la Pologne et quelques kilomètres de celles avec l’Ukraine, au moment même où s’ouvrait le sommet de l’Otan à Washington.

Cela fait suite à l’acceptation de l’adhésion de la Biélorussie à l’Organisation de coopération de Shanghai, alliance de coopération économique et militaire piloté par la Chine de concert avec la Russie.

À l’instar des années précédents 1914, on assiste à la mise en place de manière toujours plus délimitée de deux grands blocs, eux-mêmes dirigés par la superpuissance américaine et la superpuissance chinoise, formant le terreau inéluctable d’une troisième guerre mondiale. Il n’est clairement plus simplement question d’escalade, mais bel et bien de la préparation concrète de la guerre générale.

Le 75e sommet de l’Otan qui s’est déroulé du 6 au 11 juillet à Washington s’inscrit entièrement dans cette perspective avec la mise sur pied de nouveaux éléments de commandement et de coordination des efforts militaires interalliés en Europe.

Le point 7 de la déclaration générale affirme sur la chose suivante :

Nous procédons au plus grand renforcement de notre défense collective depuis une génération. Nous concrétisons ainsi les décisions prises aux sommets de Madrid et de Vilnius pour moderniser l’OTAN dans la perspective d’une nouvelle ère de défense collective. La possibilité d’une atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de pays de l’Alliance n’est pas à exclure.
Nous avons renforcé notre posture de dissuasion et de défense afin de priver tout adversaire potentiel de toute occasion d’agression. Nous continuons de renforcer la dissuasion et la défense de l’OTAN face à toutes les menaces et à tous les défis, dans tous les domaines et dans plusieurs directions stratégiques dans la zone euro-atlantique.
Nous avons déployé des forces en place et prêtes au combat sur le flanc oriental de l’Alliance, renforcé les défenses avancées et amélioré l’aptitude de l’Alliance à fournir rapidement des renforts à tout Allié qui serait menacé.
Nous disposons d’une nouvelle génération de plans de défense de l’OTAN, qui rendent l’Alliance plus forte et mieux à même d’assurer la dissuasion et, si nécessaire, la défense face à tout adversaire potentiel, y compris sans préavis ou sur court préavis. Nous sommes déterminés à mettre à disposition les forces à haut niveau de préparation requises, dans tous les domaines, notamment au service d’une Force de réaction alliée robuste et agile. Nous accélérons encore la modernisation de notre défense collective.

Les 73 et 74 sommets de Madrid (2022) et de Vilnius (2023) avaient établi la nouvelle feuille de route stratégique de l’Otan contre la Chine et la Russie. Le 75e sommet de l’Otan vient quant à lui confirmer la mise en place concrète des modalités des opérations militaires à tenir.

Ainsi, les exercices au niveau brigade (4 000 soldats) redoublent d’intensité, de nouveaux plans de défense ont été mise sur pied, avec notamment la définition de trois zones d’opération et il est déjà prévu que le commandement terrestre pour la zone atlantique, actuellement à Norfolk aux États-Unis, soit transféré en Finlande.

La zone autour de l’exclave russe de Kaliningrad devient de plus en plus ouvertement l’espace d’une confrontation entre l’Otan et la Russie. Dans cette perspective, le commandement opérationnel doit également être relocalisé à Brunssum en Allemagne et les pays Baltes, de concert avec la Pologne, mettent en place de nouvelles et massives lignes de défense militaire à leurs frontières. Il est aussi dorénavant visé un nouveau seuil de participation financière au budget militaire de chaque pays membre, au-delà de l’ancienne règle des 2%.

De la même manière que les points 26 et 27 de la déclaration prennent acte du « rôle déterminant » de la Chine « dans la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine au travers de son partenariat dit « sans limites » et du large soutien qu’elle apporte à la base industrielle de défense russe« . En parallèle aux tensions accrues en Mer de Chine, les Philippines et le Japon viennent récemment de signer un pacte de défense mutuelle contre la Chine, s’imposant comme des relais de la superpuissance américaine dans la zone.

Il est donc maintenant clair que la Chine est reconnue comme belligérante dans la guerre en Ukraine, celle-ci formant un terrain d’affrontement clair entre la superpuissance américaine et la superpuissance chinoise pour l’hégémonie mondiale.

Dans ce cadre, et pour continuer à gagner du temps, de nombreuses annonces ont été faites pour maintenir debout le proxy ukrainien dans sa guerre à la Russie. Ont été annoncées des livraison d’avions de chasse F-16 par la Belgique et la Norvège, avec déjà des appareils en provenance du Danemark et des Pays-bas acheminés vers les forces ukrainiennes. En parallèle, le Royaume-Uni vient d’annoncer l’envoi de missiles Martlet à guidage laser pour contrer les drones russes et une nouvelle enveloppe de 40 milliards d’euros vienne d’être accordée pour l’année à venir.

Les Etats-Unis vont également placer des missiles à longue portée en Allemagne, ce qui nous ramène à la « crise des euromissiles » des années 1980.

Cette montée en puissance des conditions de l’affrontement reflète en réalité la déliquescence de l’Occident face aux poussées russes et chinoises, autant que face au pourrissement des situations nationales intérieures. Emmanuel Macron a par exemple dû rassurer l’opinion quant à la situation d’instabilité intérieure de la France et le président américain Joe Biden a créé un malaise général en présentant « le président Poutine » au lieu du président Zelensky.

Alors que la France a pris le leadership de la guerre américaine à la Russie en Europe, la crise de régime qu’elle traverse actuellement fait plus que jamais d’elle le maillon faible du bloc occidental. Une situation des plus inquiétantes, avec à l’horizon une potentielle remise en ordre par l’armée dans le but de garantir ses prétentions de part ses engagements pris depuis le 26 février 2024.

Là est le sens de l’Histoire avec un Occident qui s’effondre toujours plus sur fond de mise en place des conditions de la troisième guerre mondiale. La situation d’instabilité générale de la France relève directement de cette tendance et appelle impérativement à la reconstruction d’une force autonome de la Gauche historique pour établir une porte de sortie positive, socialiste, à la crise en cours.

Plus que jamais, l’actualité est : Guerre ou la Révolution  Socialisme ou barbarie!

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