La Pologne va commencer en décembre la construction d'un mur le long de la frontière avec le Bélarus, où de nombreux migrants sont actuellement massés, et la finira au premier semestre 2022, a annoncé lundi dans un communiqué le ministère de l'Intérieur.
La Pologne va commencer en décembre la construction d'un mur le long de la frontière avec le Bélarus, où de nombreux migrants sont actuellement massés, et la finira au premier semestre 2022, a annoncé lundi dans un communiqué le ministère de l'Intérieur. "L'entreprise que nous devons mener à bien est un investissement absolument stratégique et prioritaire pour la sécurité de la nation et de ses citoyens", a déclaré le ministre de l'Intérieur Mariusz Kaminski. Le ministère a souligné que les contrats correspondants seraient signés d'ici au 15 décembre et que les travaux seraient entamés plus tard le même mois, les ouvriers devant se relayer 24 heures sur 24 en trois équipes.
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UNE FORTERESSE assiégée
(extrait de Dans le monde une classe en lutte juin 2014)
Il
se déroule chaque jour dans le monde une guerre bien particulière dont
on ne dit jamais le nom sauf à en décrire les différents éléments mais
sans vraiment les relier entre eux.
Il ne s’agit nullement d’une de ces guerres disons classiques qui,
elles, alimentent les médias et reflètent les préoccupations économiques
et stratégiques des grandes puissances.
Il
ne s’agit nullement de ces guérillas qui sous leurs formes ethniques ,
religieuses ou nationalistes perdurent partout en Afrique, dans tout le
Moyen Orient, dans le sud-est asiatique et en Amérique Latine
.Cette guerre est particulièrement inégale : des millions la mènent ,
mains nues, sans autre arme que leur détermination prête à toute
épreuve, même les plus dangereuses en face d’un adversaire puissamment
armé et protégé par des barrières supposées infranchissables .
C’est une guerre sournoise, constante et si réelle mais qui se cache dans les replis d’une société dite normale.
Les
petits soldats innombrables de cette guerre qu’ils ne croient pas
mener, ils la subissent et la vivent dans l’exode , la misère, le
mépris, la discrimination et parfois la mort. Ils viennent de partout où
il y a de la misère et/ou de l’insécurité pour tenter d’entrer dans les
pays où ils pensent trouver ce qu’ils n’ont pas et qui les fait partir à
l’assaut.
Il
y a bien deux camps ( on parle du Sud contre le Nord mais si c’est vrai
en gros, ce n’est pas toujours exact) mais les deux camps pourraient
s’identifier ente ceux qui ont et ceux qui n’ont pas. Effectivement ,
ils montent souvent du Sud vers le Nord comme fascinés par une étoile
qui les guiderait vers ce paradis dont ils rêvent
Ils
sont des millions venus d’un réservoir humain inépuisable poussés par
une condition précaire et misérable tout aussi inépuisable. La seule
chose sur laquelle ils peuvent compter, mais pas toujours, c’est la
solidarité de leurs frères de misère et de combat
Ils
sont prêts à accepter toutes les vexations, toutes les humiliations, la
faim, la soif et les violences pour atteindre ce Nord qui tient tous
leurs espoirs d’une autre vie
En
face d’eux menant cette guerre implacable est un ennemi bien plus
dangereux que sa police et son armée, ces répressions connues qu’ils
craignent, connaissent et peuvent déjouer les pièges. C’est un ennemi
inconnu qui peut à tout moment surgir de l’ombre, une hydre de Lerne aux
mille tentacules faites de vol, de chantage, de viols, d’esclavage
temporaire, de rançons, de violences physiques, de participation
obligatoire à des trafics dangereux. La liste n’en est pas exhaustive,
mais tous sont perpétrés par des hommes de hasard, souvent des marginaux
comme eux. Et quand une partie d’entre eux ont réussi à échapper aux
multiples tentacules de l’Hydre de Lerne et pensent avoir atteint la
Terre Promise, de « bons citoyen » du pays d’accueil peuvent les
attendre sous forme de milice pour leur donner le baiser de mort. Et
s’ils en échappent encore, les attend le bagne de l‘usine ou de
l’esclavage agricole ou même un internement dans un centre de rétention
pour un retour à la case départ.
La
forteresse Nord est bien protégée. Protection qui à chaque instant
prend sa part de cadavres de milliers, de centaines de milliers ; Les
protections sont « naturelles » : les mers sans fond ou bras de mer où
se noient ceux qui se lancent dans les esquifs les plus fragiles, ou
fleuves dangereux où se noient des nageurs inexpérimentés ; les déserts
où les attendent la soif et la morsure des serpents. Là où il n’y a pas
d’obstacles protecteurs naturels, un peu partout dans le monde des
barrières terrestres ont été édifiées avec un luxe de moyens qui vont de
hauts grillages, de murs gigantesques de béton, de barrières
électrifiées, ou des ondes radar, des moyens inouïs de détection depuis
les caméras jusqu’aux drones .Même quand ils se heurtent mains nues à
ces murailles naturelles ou humaines répandues à travers le monde, ces
milliers, centaines de milliers, millions même, ne savent pas qu’ils
mènent une guerre contre un ennemi non identifié sauf par sa peur d’être
submergé par tous ces parias portés par leur nombre et leurs espoirs.
Un espoir de vaincre porté par un désir de vivre plus fort que la mort
Si eux ne savent pas, leur ennemi lui sait.
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