ACTIONS ET INFORMATIONS ANTI-GUERRE
Avril 2024
Manifestação contra as guerras capitalistas e a paz capitalista
WS-«L’armée de l’avenir»: L’Allemagne restructure son armée pour la guerre totale
Le ministre allemand de la Défense n’a pas caché que la restructuration de la Bundeswehr (forces armées) vise à créer une machine militaire offensive capable de mener une guerre totale.
Macron à Bergerac pour l’économie de guerre
Xavier Niel, l’un des principaux capitalistes français, entend acheter en Ukraine le numéro 1 de l’internet fixe et le numéro 3 de la téléphonie mobile. C’est un excellent exemple de comment le capitalisme français agit dans le cadre du repartage du monde, et comment la guerre contre la Russie s’inscrit à tous les niveaux.
Xavier Niel sait d’ailleurs très bien qu’il agit avec une réelle envergure:
« Nous sommes convaincus que notre transaction historique servira de signal à d’autres que le moment est venu d’investir en Ukraine, de soutenir la reconstruction du pays et de réaliser son potentiel. »
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Article de Révolution permanente
« Projet stratégique de défense européenne » : l’UE propose un plan de militarisation coordonné
Dans un document stratégique, l’UE assume un plan de militarisation coordonné inédit. Si le projet est ambitieux, il est miné par des contradictions profondes. Il n’en contribue pas moins à la militarisation en ordre dispersé des Etats membres et justifie de nouvelles politiques austéritaires.
9 avril 202
Le Haut représentant de l’Union aux affaires étrangères a récemment publié un document programmatique aussi ambitieux que contradictoire. Dressant un bilan général de l’état du marché militaire européen, il milite pour l’élaboration de la première stratégie commune de développement industriel dans l’histoire de l’Union, fondée sur la collaboration des différents Etats membres et la planification de la production à l’échelle européenne :
« Cette stratégie entreprend d’améliorer et de stimuler l’effort d’investissement, commun et européen, des pays membres. La disponibilité renforcée des produits et des systèmes de défense devrait être assurée en améliorant l’efficacité et la capacité de réponse de la Base Européenne de Défense Technologique et Industrielle (EDTIB), soutenue par une sécurité d’approvisionnement renforcée. Il est également important de développer les moyens financiers qui soutiennent la réactivité de l’industrie de défense européenne. En outre, une culture de la réactivité défensive devra être massifiée au travers de l’ensemble des politiques européennes » [1].
Militant pour une stratégie européenne de défense, le plan appelle les pays membres à augmenter leurs investissements militaires, au service d’un programme de planification générale de l’ensemble de la production. Développant une stratégie belliciste agressive, au service de l’industrie militaire, la Commission européenne cherche à initier une militarisation coordonnée d’échelle continentale, en fixant de premiers objectifs pour une « défense européenne intégrée », minée cependant par des contradictions profondes.
Confronté à un conflit des souverainetés, le plan de la commission, présenté en grande pompe début mars par Joseph Borrell et Ursula von der Leyen, maintient les mêmes ambitions budgétaires que les précédentes initiatives : les dépenses de défense demeurent la prérogative des Etats. Si les dépenses militaires nationales connaissent une forte augmentation depuis le début de la guerre en Ukraine, l’enveloppe prévue par la Commission pour les investissements européens est presque insignifiante par rapport aux budgets individuels des Etats. En outre, les réglementations néolibérales limitent les velléités planificatrices des dirigeants européens : l’hyper-concurrence, au cœur de la régulation économique de l’UE, interdit toute planification cohérente et entrave la coopération des industries à l’échelle internationale tandis que la doxa austéritaire et le contrôle des dettes souveraines conditionnent l’augmentation des budgets à de nouvelles réductions des dépenses publiques. Si l’Europe de la défense n’est pas pour demain, l’idéologie belliciste des dirigeants européens stimule, à court terme, la militarisation en ordre dispersé des Etats et donne aux bourgeoisies européennes de nouveaux outils pour approfondir leur offensive austéritaire contre le monde du travail et les classes populaires.
Un tournant militariste volontariste : le projet de la planification stratégique
Critiquant l’irrationalité des investissements militaires des pays membres, le document constate que les dépenses militaires européennes ont augmenté tout en bénéficiant à des pays non-membres. Alors que les achats militaires des pays de l’UE s’élevaient à 240 milliards d’euros en 2022, 78% des acquisitions militaires, entre le début de la guerre en Ukraine et juin 2023, ont été faites en dehors de l’Union, dont 63% aux Etats-Unis (p. 3-4.). Alors qu’entre 2017 et 2023, le marché européen de la défense a connu une croissance de 64%, les échanges commerciaux entre les pays membres ont peu augmenté et « représentent seulement 15% de la valeur total du marché européen » (p. 14). Enfin, 80% des investissements militaires des pays européens ont bénéficié à des fournisseurs non-européens (p. 15). Militant pour un « protectionnisme européen », le document émet le souhait que 60% des équipements de défense achetés par les Etats membres soit à terme de facture européenne : « Les Etats sont invités à accomplir des progrès continus pour qu’au moins 50% de leur investissements de défense soient effectués au sein de l’UE à l’horizon 2030, 60% à l’horizon 2035 » (p. 15).
Alors que les chaînes de valeur globales ont été fragilisées, le rapport fixe des objectifs déterminés pour limiter « les dépendances externes excessives » (p. 7). Il s’agit ainsi pour l’UE de se doter d’une industrie capable de passer, « quand cela est nécessaire, à un modèle économique de guerre ». Le plan se fixe ainsi pour tâche de massifier la production afin d’éviter la pénurie de matériel militaire (p. 13) et d’empêcher que les exportations commerciales ne nuisent aux capacités militaires des Etats membres : « Afin de parvenir à ces objectifs, l’Union a besoin de maximiser les bénéfices de la compétition, de la coopération et de la consolidation. Du même coup, la compatibilité de la EDTIB et sa capacité d’exportation doivent être préservées tout en assurant, nonobstant, que les Etats membres puissent se reposer complètement sur leur industrie de défense pour satisfaire leurs besoins, quand cela est nécessaire et dans des proportions adéquates, quand la sécurité des citoyens de l’Union est en jeu » (p. 7).
Pour ce faire, le plan prévoit la création d’un « Conseil de préparation de l’industrie de défense » qui aura pour tâche de soutenir « la coordination et l’harmonisation des plans de production des États membres et de fournir des conseils stratégiques afin d’ajuster la demande et l’offre » (p. 8). En outre, l’Union se dotera d’un « Groupe européen de l’industrie de défense » qui sera « l’interlocuteur privilégié du Conseil dans ses discussions avec les industriels » (p. 8-9). Nouant des liens forts avec les industries de l’armement, dont l’influence est déjà importante grâce au lobbying intensif dans les institutions européennes [2], le plan se donne ainsi pour objectif d’harmoniser l’ensemble de la production militaire européenne en proposant un plan de développement général qui tiendra compte des spécificités industrielles de chaque pays. Parmi les objectifs privilégiés, le document fixe, à l’horizon 2035, l’élaboration d’une défense européenne aérienne intégrée, d’une force de protection spatiale, d’un réseau de cyber-protection et d’atouts stratégiques pour la défense maritime et sous-maritime (p. 9). Afin de garantir « l’interopérabilité et l’interchangeabilité des équipements dans n’importe quelle coalition », un « procès d’harmonisation » (p. 11) de l’équipement militaire sera initié.
Un tel projet sera coûteux. Le document donne ainsi aux Etats des objectifs budgétaires ambitieux. Déplorant le manque d’investissement des Etats membres, il martèle l’objectif collectif, fixé en 2006, que 2% du PIB de chaque pays soit consacré à la défense : « Si tous les Etats membres avaient consacré 2% de leur PIB à la défense, dont 20% à l’investissement, cela aurait permi d’apporter 1100 milliards d’euros supplémentaires à la défense européenne, dont 270 milliards pour l’investissement » (p. 3).
Le 3 avril, les ministres de la défense polonais, français et allemand reprenaient les éléments stratégiques du rapport et demandaient, dans une tribune publiée sur Politico, une augmentation massive des budgets militaires européens : « La solidité du lien transatlantique demeure le fondement de notre sécurité et, nous, Européens nous devons répondre à certaines difficultés qui sont devenues douloureusement évidentes durant les derniers mois et les dernières années : manque de ressources, réactivité de nos forces, capacités de production, logistique, standardisation et compatibilité des équipements. […] Tout d’abord, consacrer au moins de 2% de notre PIB à la défense est une précondition nécessaire et la fondation sur laquelle nous construirons notre défense collective. Nos trois pays ont atteint cet objectif cette année, mais ces chiffres ne sont qu’un point de départ ».
Vers une hausse des budgets militaires nationaux
Ce dimanche 7 avril, Ursula von der Leyen, qui fait campagne pour un second mandat, tenait un discours semblable à Athènes, à l’occasion du 15ème congrès du parti de droite pro-européen Nouvelle Démocratie : diabolisant la Russie, « qui ne cherche pas seulement à effacer l’Ukraine de la surface de la terre » mais conduit également des « attaques hybrides contre l’Europe », la présidente de la Commission européenne entend « défendre la prospérité et la sécurité de l’Europe ». Pendant son discours, von der Leyen a fait du projet de réarmement européen l’élément central de sa politique et mis l’accent sur la nécessité d’« accroître les dépenses de défense européenne ». Elle a profité de son voyage à Athènes pour louer « le soutien inestimable » de Kyriakos Mitsotakis dont les politiques budgétaires « montrent la voie », la Grèce allouant aux dépenses militaires un budget qui dépasse les 2% de son PIB.
L’augmentation des dépenses militaires est également à l’ordre du jour dans les pays proches de l’Union, comme la Norvège dont le gouvernement a annoncé, vendredi 5 avril, un plan de réarmement massif sur douze ans. Si la Norvège a rejeté à deux reprises l’adhésion à l’Union, en 1972 et en 1974, elle appartient à l’espace économique européen et à l’espace Schengen, participe aux missions de la Politique de Sécurité et de Défense Commune (PSDC) et contribue financièrement à certains budgets européens. Doublant à terme son budget militaire annuel, le gouvernement norvégien a soumis au parlement un projet de loi prévoyant une augmentation son budget de défense de 60 milliards de dollars sur douze ans : « Assurer la sécurité du peuple norvégien est la tâche fondamentale du gouvernement. Nous avons besoin de forces militaires qui satisfassent cet objectif dans le contexte d’un environnement d’insécurité. Ce plan représente une augmentation historique des dépenses militaires et inclut un renforcement significatif de toutes les branches de nos forces armées ».
Souhaitant approfondir la coordination entre les Etats et les industries de l’armement, dans le cadre de son projet de planification, le plan accorde aux industriels un rôle décisionnaire important et s’aligne sur leurs revendications comme en témoigne les multiples appels du secteur militaro-industriel à augmenter les budgets de l’armement. Dans une interview donné au Financial Times, Armin Papperger, dirigeant du plus gros producteur d’armement allemand, Rheinmetall, appelait ainsi les dirigeants européens à construire une stratégie d’ensemble permettant de dépasser « la fragmentation industrielle » des industries d’armement, et à unifier les « chaines d’approvisionnement des pays individuels » et les « budgets nationaux », militant pour la construction de « grosses industries » en Europe pour pallier le retrait étatsunien. De son côté, Guillaume Faury, président du groupe Airbus, appelait dans les pages du Monde à accélérer le rythme de la coopération : « Nous sommes clairement entrés dans un nouveau cycle, où beaucoup de choses ont commencé à changer. Les budgets de défense, qui avaient baissé durant quarante ans, se redressent, même si l’équation budgétaire est plus difficile à résoudre en sortie de crise sanitaire. La défense retrouve la place qu’elle aurait dû garder pour offrir des garanties de souveraineté, d’indépendance et de prospérité ». lire la suite : https://www.revolutionpermanente.fr/Projet-strategique-de-defense-europeenne-l-UE-propose-un-plan-de-militarisation-coordonne
Projet de loi de finances pour 2024 : Défense
Rapport général n° 128 (2023-2024), tome III, annexe 9, déposé le 23 novembre 2023
PREMIÈRE PARTIE :
UN BUDGET 2024 SYNONYME D'ENTRÉE DANS LA NOUVELLE LOI DE PROGRAMMATION MILITAIREDEUXIÈME PARTIE :
LES PRINCIPALES OBSERVATIONS DU RAPPORTEUR SPÉCIALI. LA FIN DE GESTION 2023 : UNE ENTRÉE « À CRÉDIT » DANS LA NOUVELLE LPM
C. LA SOLIDARITÉ INTERMINISTÉRIELLE NE SUFFIT PAS À BOUCLER LE SCHÉMA DE FIN DE GESTION
2. Sur le programme n° 146 « Équipement des forces » : une part importante de l'enveloppe exceptionnelle d'entrée dans la LPM n'est pas financée par des crédits frais, mais serait rendue possible par un dégel des crédits mis en réserve
3. En synthèse, près du quart des surcoûts totaux est laissée à la charge du ministère des Armées
II. LES EFFECTIFS : UNE OMBRE AU TABLEAU DE LA PROGRAMMATION ?
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VI. LA POLITIQUE IMMOBILIÈRE : LE MINISTÈRE DES ARMÉES FACE AU MUR DE LA « DETTE GRISE »
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