mercredi 19 juin 2024

Grève des mineurs de 1948, la justice de classe à l' œuvre.

 

 

mineurs_1948

On a trop souvent tendance à oublier que la classe bourgeoise sait très bien reconnaître ses ennemis et en particulier ses ennemis de classe d'avec les autres, les terroristes d' hier, devenu chef d' état aujourd'hui. Avec eux, elle fait amende honorable, s' excuse …quand le pétrole ou de gros contrats sont en jeu ; se souvenir de la réception en grande pompe du terroriste d' état M. Kadafi à l' Elysée sans parler de l' affaire Elf.

Quand il s' agit de prolétaires, il n' y a aucune raison pour que la justice revienne sur ses propres décisions, surtout quand ils n' ont plus de rapport de force.

Récemment, le Canard enchainé du jeudi 11 octobre 2012, faisait remonter une vieille histoire celle de la gréve des mineurs de 1948 en France. A l' époque le socialiste Jules Moch ( créateur des CRS) n' allait pas prendre de gant pour mater les grèves. Plus de 45 000 membres des forces de l' ordre vont encercler les mineurs, qui allaient répliqués et même faire se replier les CRS. La répression fut à la hauteur de la résistance ouvrière , de nombreux blessés et trois morts, c'est d' ailleurs de la que vient le « CRS SS ».

Après l' appareil répressif direct, c' est l' appareil judiciaire qui va peaufiner la répression en ciblant ceux qu' il considère comme leader des grèves. Ils seront condamnés à la prison ferme et pour 300 d' entre eux pour « entrave à la liberté du travail », cette liberté retiré chaque jour à des milliers de salariés qui se retrouvent au chômage, pas de procès pour entrave à la « liberté du travail chez PSA, Arcelor-Mittal, Air France, Sanofi Adventis...... »

A l' époque être viré des houillères, s' était déjà être condamné à devenir un paria, perdre son logement, école médecin et ne jamais plus trouver de travail. ( voir annexe 1)

Certains anciens mineurs ancien résistants pensèrent, que l' Etat allait finalement reconnaître qu'il avait mal agit. Ils engagèrent un procès contre le « terrorisme d' Etat » avec l' assistance de Tiennot Grumbach. La cour d' appel de Versailles dans un premier temps va condamner l ' Etat à verser 30 000 € aux 17 derniers survivants de la grève. Ils vont recevoir cette somme ce qui va permettre à Christine Lagarde1 pour le compte de l' état de se pourvoir en cassation.

La déception va être grande pour les mineurs , après soixante -quatre ans de procédure judiciaire en procédure judiciaire ils pensaient avoir atteint leur but : faire condamner l' Etat.

La sentence est tombée le vendredi 12 octobre 2012, la cour de cassation annule la condamnation pour licenciements abusifs prononcée en appel. Ce qui veut dire que les mineurs vont devoir rembourser les 30 000€ . Avec de nouveau la gauche au pouvoir les avocats des mineurs pensaient que le gouvernement abandonnerait les poursuites envers les mineurs2, il n' en est rien l' affaire sera rejugée par la cour d' appel de Paris.

Pas d' illusion à se faire , la répression des grèves de mineurs est toujours particulièrement répressive parce que les grèves s'imposent toujours comme une négation du droit de grève. C'est d'ailleurs sur ce droit que la bourgeoisie va s' appuyer pour condamner les grévistes. Il ne faut jamais oublier que le droit de grève est toujours accompagné de celui de la « liberté du travail » .

Partout les Cognes, les Moches, les CRS interviennent pour faire respecter ce droit, voir à ce sujet

deux livres d' Echanges ( Lutte de classe autonome en Grande Bretagne 1945-1977 de Cajo Brendel) et ( Grève des mineurs en Grande Bretagne, mars 1984 /1985 de Henri Simon) et les récentes grèves en Afrique du Sud.

Et comme disait ST just « Ceux qui font des révolutions à moitié n'ont fait que se creuser un tombeau. »

G.Bad

Soixante ans après la grève des mineurs de 1948

Partie I
Partie II 
Partie III

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Notes

1Elle était alors ministre de l' Economie, tutelle des Charbonnage de France (2007/2011) depuis elle dirige le FMI.

2Norbert Gilmez 91 ans (représentant les mineurs) reste néanmoins confiant après une entrevue avec le député (PS) du Pas-de-Calais, Nicolas Bays. « Il pense que le gouvernement ne réclamera pas le remboursement de cette indemnité » Le ministère des Finances reste, en effet, le patron de Charbonnages de France qui avait déposé ce pourvoi en cassation l'an dernier. Mais C. Lagarde veille et elle tient les clefs de la bourse du FMI.

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