lundi 24 juin 2024

INFOBREF N°564 Juin-Juillet-2024

INFOBREF N°564 Juin-Juillet-2024

Les classes laborieuses agissent contre la dette et le militarisme

Hausse des prix-

Après la flambée des prix du gaz à l'automne 2021 qui s'était propagée à l'électricité et s'était renforcée avec la guerre en Ukraine . Bien que le bouclier tarifaire a limité la hausse des prix de l'énergie à 4% en 2022, la hausse passe en 2023 à 15% . Mais depuis plusieurs mois, le gouvernement a entamé la sortie de ce dispositif avec une hausse supplémentaire de 10% pour l'électricité . Le bouclier tarifaire n'existe d'ores et déjà plus pour le gaz et disparaîtra prochainement pour l'électricité à la faveur de prix en net recul sur le marché de gros.

Mais la hausse des tarifs de l'électricité du 1er février n'est pas la dernière de 2024. Une autre devrait survenir au 1er août prochain dans le cadre de l'évolution annuelle des tarifs d'utilisation des réseaux publics d'électricité (TURPE). Ce niveau de TURPE a été fixé par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) pour une durée de quatre ans entre 2021 et 2025 et est revu chaque 1er août. Il vise notamment à financer les coûts d'entretien de réseau et les investissements des gestionnaires Enedis et RTE. 1er août 2025 qui marquera le début d'une nouvelle période quadriennale avec des coefficients révisés à la hausse alors qu'Enedis et RTE prévoient des investissements annuels de plusieurs dizaines de milliards d'euros pour le réseau dans les prochaines années.

Une nouvelle augmentation entre 5,5 et 10,4% pour les particuliers au gaz en juillet

Pour le gaz aussi, une nouvelle augmentation des prix surviendra pendant la période estivale. La facture de gaz des Français devrait ainsi subir en juillet une nouvelle hausse, liée cette fois à une augmentation du tarif des réseaux de distribution annoncée vendredi par la CRE et le gestionnaire du réseau GRDF. Ce tarif d'utilisation des réseaux (dit "ATRD") augmentera en moyenne de 27,5% au 1er juillet, selon une décision de la CRE prise pour quatre ans. Ce tarif représente les coûts d'acheminement du gaz supportés par GRDF

Hausse des complémentaires santé

Pour l’UFC-Que Choisir, le compte n’est pas bon. La Mutualité raisonne à âge théorique constant, c’est-à-dire qu’elle ne prend pas en compte les augmentations liées à l’âge. Chaque année, les cotisations augmentent de 2 à 3 points par le simple fait de l’âge de l’assuré. L’association chiffre ainsi la progression moyenne des tarifs à +10% en 2024, mais pour 8 assurés sur 10, elle sera supérieure. 

Pour les seniors, ceux qui paient le plus cher en raison de leur âge et de leurs besoins de santé, l’UFC enregistre des bonds allant jusqu’à 25%, voire 30%. D’après sa base de données, les tarifs des organismes de complémentaire santé (mutuelles, sociétés d’assurance et institutions de prévoyance) se sont envolés de 40% depuis 2018,

PRC-Le gouvernement accélère les réformes antisociales. La riposte est urgente.

N° 875 31/05/2025  Il est faux d’incriminer la « générosité » des allocations chômage comme le prétend Attal : 60 % des chômeurs ne sont pas indemnisés.  Sur plus de 6 millions d’inscrits à France Travail  seules, 2,6 millions de personnes sont indemnisées.

Faux de dire qu’il s’agit d’une réforme « d’activité » de l’aveu même du gouvernement celui-ci espère 90 000 personnes supplémentaires en emploi avec cette réforme soit 1,5 % des demandeurs d’emploi actuels !

Par un arrêté du 28 décembre dernier le gouvernement a ponctionné de 12 milliards d’euros les caisses de l’Unédic, des milliards sont soustraits à la couverture du risque de perte d’emploi pour les mettre dans les poches des entreprises.

 

Une seule logique  trouver des ressources « quoi qu’il en coûte ».

Gabriel Attal a dévoilé le contenu de la nouvelle réforme de l’assurance chômage visant l’ensemble du monde du travail, rien pour apporter des solutions pérennes au chômage de masse. Elle s’avère plus brutale encore et constitue une offensive historique contre les précaires et chômeurs. Ce n’est pas une réforme qu’il fait  mais des coupes dans leurs droits avec des conditions d’éligibilité durcies et une durée d’indemnisation réduite.

Une éligibilité conditionnée à 8 mois de travail sur les 20 derniers c’est l’exclusion des jeunes, des précaires et de nombreux saisonniers. Le passage de la période de référence à 20 mois au lieu de 24 touchera tout le monde1. À compter du 1er décembre il faudra avoir travaillé huit mois, au lieu de six aujourd’hui pour bénéficier d’un revenu de remplacement pendant une durée similaire à sa période travaillée. Près de 200 000 personnes ayant travaillé moins de huit mois verront ainsi leur indemnisation soit supprimée, soit retardée le temps qu’elles retrouvent un emploi pour atteindre le nouveau seuil de huit mois. À la fin d’un CDD ou d’une mission d’intérim de six mois : rien ! Aucun droit ouvert, pas d’allocation. Après six mois de travail, ceux-ci ne pourraient prétendre qu’au contrat d’engagement jeune pour avoir des ressources : soit une allocation de 528 euros par mois si la ou le jeune salarié est rattaché à un foyer fiscal non imposable 316 euros2.

Cette réforme aura également un lourd impact pour les seniors. Le gouvernement va assurer une main d’œuvre très bon marché pour le patronat, en plus des jeunes travailleurs contraints d’accepter les offres d’embauches les plus précaires. En plus de devoir travailler deux ans de plus pour partir à la retraite, ceux-ci devront attendre l’âge de 57 ans pour obtenir une durée d’indemnisation plus longue que les quinze mois que le gouvernement réserve maintenant aux chômeurs. La borne d’âge de 53 ans est purement et simplement supprimée et celle de 55 ans est décalée de deux ans, à 57 ans !

À côté de cette saignée, le gouvernement crée un « bonus emploi senior » qui consiste à compléter le revenu d’un senior qui aurait accepté un emploi à un salaire inférieur à celui qu’il avait pour ouvrir des droits. Une double peine subie: le licenciement et l’embauche très en dessous de la force de travail. Mais seulement pendant un an. Un cadeau pour le patronat explique le syndicat des cadres CFE-CGC : « Je suis une entreprise, je balance tout le monde à 55 ans, et après deux ans de chômage je les récupère à moitié prix ».

L’objectif que cette réforme devait permettre 3,6 milliards d’économie par an, soit plus de 10 % du montant total des allocations versées en 2023.

Autre coup de rabot: Attal présente la « mensualisation » des indemnités, « comme une innovation ». Les allocations étaient versées pour chaque jour du mois, le gouvernement a procédé à un lissage des allocations qui seront versées en ne prenant en compte que 30 jours d’indemnités journalières, cela rapporterait 950 millions d’euros sur trois ans : des économies  réalisées sur le dos des chômeurs.

 

Une rentrée pleine de nouvelles ordonnances.

Au-delà de l’assurance chômage le Premier ministre annonce un « Automne du travail »  une énième loi au nom du « plein emploi ».

Il veut mettre aussi les retraités à contribution. Les pensions de retraite ont moins progressé que la richesse créée du fait du changement du mode de calcul des pensions, désormais indexées sur les prix et non plus sur les salaires. Les retraités participent également de plus en plus au financement de la protection sociale et donc de leurs propres retraites via la contribution sociale généralisée (CSG).

Une autre réforme fiscale pouvant rapporter entre 1,9 et 2,1 milliards d’euros par an est envisagée. A cela pourraient s’ajouter 4 milliards d’euros liés à la suppression de l’abattement fiscal de 10 % des frais professionnels dont bénéficient les retraités imposables.

Des attaques violentes,

*La CGT vient de publier un rapport sur les plans de licenciement qui se multiplient partout en France. Elle en a recensé 132 menaçant entre 60 000 et 90 000 emplois. « 2024 pourrait atteindre le record de 2008 » écrit-elle.

*Les redressements et liquidations judiciaires sont en hausse de 59,1 % et de 36 % sur un an, indique l’Urssaf. Au premier trimestre 2024 les procédures collectives continuent de progresser "à un rythme soutenu". Par rapport à fin 2019, soit avant la crise sanitaire ces procédures sont en hausse de 20 %. Quant au dynamisme de l’emploi, sur un an, les déclarations d’embauche de plus d’un mois sont en baisse de 2 % pour les CDI et de 2,4 % pour les CDD de plus d’un mois.

*les plans de licenciements se multiplient.

-Propriété du groupe Cochez le fabricant de chariots de supermarchés, basé à Dettwiller dans le Bas-Rhin emploie 110 personnes, dispose d’un mois pour trouver des solutions pérennes.

-ExxonMobil a annoncé la destruction de près de 700 emplois à la plateforme pétrochimique près du Havre.

les grévistes d’ExxonMobil montrent la seule voie à suivre : celle de la grève.

-L'enseigne de prêt-à-porter Pimkie  après deux plans de "sauvegarde de l'emploi" envisage d'ici la fin de l'année la fermeture d'une centaine de magasins et la suppression de près de 500 emplois.

La répression syndicale rappelle la nécessité de faire front

La direction de Rougier & Plé vient de licencier deux syndicalistes après la fin d’une grève sur le site, licenciement illégal chez InVivo à nouveau devant la justice mardi pour son refus de réintégrer Christian Porta. Débrayages quotidiens, l’AG des Neuhauser vote la grève en soutien à Christian Porta alors que les Prud’hommes ont ordonné sa réintégration, la direction a décidé de relancer une nouvelle procédure de licenciement. Timothée Esprit menacé de licenciement chez Toray lire notre communiqué.

 

Il faut une riposte et un appel à la mobilisation générale.

On a des réactions et des communiqués des directions syndicales mais toujours rien pour préparer la riposte. Il y a urgence à rompre avec cette logique du fameux « dialogue social ». Face à l’offensive généralisée du gouvernement c’est au contraire d’un véritable plan de bataille dont le monde du travail a besoin. Le chômage de masse ne va cesser de s’approfondir. Il y a donc urgence à opposer une réponse.

Le 9 juin est  une étape dans la mobilisation. Être présent dans ces élections, c'est donner à voir qu'il est possible de changer cette situation en se rassemblant. Notre ambition est de construire une force capable de mener la bataille politique de classe pour abattre le capitalisme. Chaque voix pour notre liste sera un engagement concret à contribuer à cette tâche de reconstruction.


 

1 s’y ajoute l’abattement de 25 % au titre de la contracyclicité, qui implique une durée maximale des droits réduite de 18 à 15 mois.

2 selon leur rattachement ou non à un foyer fiscal imposable.

Assurance chômage

les attaques d’Attal

Attal a annoncé le calendrier et le détail des mesures d’une nouvelle réforme de l’Assurance chômage, la troisième depuis 2019. Prétendant « remettre la France au travail », il a aussi déclaré vouloir faire 3,6 milliards d’euros d’économies aux dépens des chômeurs.

Publié le 29/05/2024 Écouter la version audio

Prévue pour être instaurée par décret le 1er juillet et appliquée à partir du 1er décembre, cette réforme est une aggravation de la précédente : elle restreindra l’accès aux allocations chômage et limitera leur durée. Pour bénéficier d’une indemnisation, il faudra avoir travaillé huit mois sur les vingt derniers mois, contre six mois au cours des 24 derniers mois, selon les règles actuelles. Du fait de ces mesures, de nombreux jeunes et travailleurs précaires vont être totalement privés de la moindre indemnisation, et se retrouveront condamnés au RSA.

Les nouvelles règles entraîneront une diminution de 18 à 15 mois de la durée maximale d’indemnisation, contre 24 mois il y a à peine un an et demi. Le gouvernement rognerait aussi, au passage, sur les revenus de ceux qui auraient conservé le droit à une indemnité, l’allocation journalière devenant une allocation mensuelle… versée sur une base de 30 jours, soit une journée d’allocation de moins pour chaque mois de 31 jours.

Attal a aussi annoncé une réforme des dispositions prévues pour les seniors : il ne sera possible d’en bénéficier qu’à 57 ans, et non plus à 55 ans, avec un raccourcissement de la durée d’indemnisation de 27 à 22 mois et demi. En guise de compensation, le gouvernement propose un « bonus emploi senior » consistant à faire financer par l’Assurance chômage un complément de rémunération en cas de nouvel emploi moins payé que le précédent… mais seulement pendant un an. Un coup de pouce qui n’aura pas échappé aux patrons prêts à tout pour sous-payer ceux qu’ils embauchent.

L’État veut pouvoir mettre la main sur les excédents dégagés par les caisses de chômage, suite aux précédentes réformes qui ont déjà réduit les droits des chômeurs. Ce vol qualifié lui permettra de confisquer ainsi une partie des cotisations payées par les travailleurs !

Mais le gouvernement a aussi d’autres objectifs, au moins aussi importants, qui servent les intérêts du patronat. En privant partiellement voire totalement les chômeurs de leurs revenus, il veut les contraindre à accepter un emploi sans qu’ils puissent poser la moindre condition, et au salaire le plus bas possible, faisant ainsi pression sur l’ensemble des salaires.

Enfin, les discours sur la « valeur travail » d’Attal visent à diviser les travailleurs, à dresser ceux qui ont un emploi contre ceux qui en ont été privés et sont plus ou moins traités d’assistés ou de feignants. Plus crasseux que ça…

Sacha Kami


L’économie de guerre selon Macron, ou produire au son des canons …

La guerre a été un auxiliaire indispensable du développement capitaliste, avant d’en devenir une de ses maladies (1). Dans la fleur de l’âge, il s’agissait encore d’exporter sur d’autres continents les antagonismes européens. Coup sur coup, deux guerres mondiales l’ont fait reparaître au cœur du vieux centre historique et boucler le cycle. Serions-nous à la veille d’en clore un nouveau ?


En Grèce, les employés des plates-formes téléphoniques se mobilisent contre leur précarisation. Le 13 mars 2024, les salariés des quatre grandes plates-formes téléphoniques de Grèce (Teleperformance, Webhelp, TTEC et Foundever) étaient appelés pour la troisième fois depuis février à se mobiliser pour réclamer des augmentations de salaires, la réintroduction des conventions collectives (supprimées en Grèce pendant la crise financière de 2010-2018) et une généralisation des CDI alors que la règle dans ces entreprises est la multiplication des CDD.
L’augmentation des salaires, qui sont inchangés depuis 2010 alors que la Grèce était frappée par des mesures d’austérité imposées par les créanciers du pays (Union européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international), est plus que nécessaire. Le salaire moyen dans l’entreprise est d’à peu près 850 euros net, et 30 % des employés touchent 780 euros.    En 2022, l’inflation en Grèce a atteint presque 10 %    et se situait encore à 3,7 % en décembre 2023.
Teleperformance n’a cessé de grandir en Grèce. En 2018, elle comptait environ 7 000 salariés. Désormais, elle est le quatrième plus grand employeur en Grèce avec plus de 12 000 employés, dont 45 % qui viennent de l’étranger. L’entreprise recrute ces dernières années dans les pays du Maghreb pour les sections en français et en arabe. Après avoir embauché les candidats qui ont passé des tests à distance, l’entreprise prend tout en charge et délivre aux nouvelles recrues un visa spécial leur permettant de travailler uniquement dans les centres téléphoniques. Les travailleurs nord-africains se retrouvent souvent pris en otages, car ils ne peuvent pas partir chercher du travail ailleurs de peur de perdre leurs papiers pour rester légalement en Grèce.
Entre 2022 et 2024, le salaire minimum mensuel en Grèce est passé de 713 euros brut à 780 euros. Mais, pour éviter que le salaire augmente trop, l’entreprise augmente le salaire de base, comme le requiert la loi, tout en diminuant la partie de notre rémunération liée à la maîtrise des langues étrangères .

ALLEMAGNE


Le temps des grèves ferroviaires s’achève Outre-Rhin. La compagnie des chemins de fer allemande Deutsche Bahn et le syndicat des conducteurs de trains ont trouvé un accord sur leurs négociations salariales a annoncé le syndicat GDL lundi 25 mars.
Depuis novembre 2023, les conducteurs allemands avaient fait grève pendant plusieurs jours d’affilée. Outre des augmentations de salaire, le syndicat GDL demandait une semaine de travail réduite à 35 heures pour les travailleurs en horaires décalés, sans diminution de revenu. L’une des dernières offres de la Deutsche Bahn prévoyait notamment jusqu’à 13% d’augmentation de salaire, ainsi que la possibilité de réduire la semaine de travail à 37 heures à partir de 2026.


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