lundi 3 juin 2024

Stress, surmenage, épuisement au travail, un seul responsable = les patrons

 

Syndicat Démocratique des Employés Mécontents

Allianz sdemsyndicat@orange.fr

Novembre 2016

 Stress, surmenage, épuisement au travail, un seul responsable = les patrons

Le surmenage, l’épuisement au travail prospèrent sur plusieurs terreaux.

Primo, et c’est le plus important, la charge de travail s’accroît du fait du non-remplacement des partants et de la répartition de leur travail entre ceux qui restent dans les équipes. La charge horaire s’accroît - non déclarée la plupart du temps comme chez les « cadres » avec le « forfait jour » - mais aussi la charge mentale, avec une densification de la journée de travail, la diminution des temps morts (temps de repos relatif), l’obligation de plus en plus importante à la polyvalence… et, bien souvent, des interruptions incessantes.

Secundo, nous sommes obligés de rendre compte en permanence de nos actes auprès d’un encadrement qui fait pression, subissant lui-même les pressions des directions qui subissent les pressions de la direction générale.

Les outils numériques ont mis le travail en coupe réglée. On ne compte plus les messages électroniques de rappel, de consignes nouvelles ou réitérées, parfois complètement contradictoires. Tout cela au point que le matin l’ouverture de la messagerie Outlook se fait désormais avec crainte. Après, dans la journée, tout est tracé. Au fur et à mesure, les messages tombent. Tout le monde est sur le qui-vive.

Enfin, tous les processus de production, de travail, sont standardisés : il faut suivre une procédure très précise, tracée à la craie, subir des logiciels de gestion, remplir formulaire sur formulaire, tableau sur tableau, tous documents étant par ailleurs la plupart du temps déconnectés du travail réel, voire… complètement inutiles.

Ainsi, nous n’avons que peu ou pas (ou plus du tout) d’autonomie, nous nous sentons hyper-surveillés quasiment en permanence. Enfin, nous sommes mis en concurrence entre nous au travers de mesures individuelles de productivité, de challenges, de concours de performance. Nous développons par voie de conséquence des peurs bien légitimes, motivées ou non, qui nous empêchent même parfois… de travailler.

 Et si l’on veut parler des retombées sur la vie personnelle, elles sont multiples. L’intrusion (invasion ?) du travail dans l’espace personnel est de plus en plus importante, entre ceux d’entre nous qui « rejouent », le soir, parfois la nuit, leur journée de travail avec ses turpitudes et ses humiliations, et ceux qui, ayant le « droit » d’être connectés, donc taillables et corvéables à merci, sont devant leur écran à des heures nocturnes invraisemblables ou durant les week-ends.

Les conséquences néfastes de cet ensemble sur la santé physique et psychique des salariés ne cessent ainsi d’augmenter. Nous le ressentons presque tous et désormais, la médecine du travail en fait le constat.

Face à cela, le patronat, seul responsable (et coupable !) de tous ces maux, le patronat, est dans le déni, l’alibi, la minimisation ou le détournement. Il est constamment dans le mensonge.

Plutôt que d’embaucher, de remplacer chaque partant, ce qui représenterait un « coût » (horreur !), il nous raconte qu’il convient de mieux nous organiser, que nous avons peut-être des problèmes personnels, il nous envoie à des stages anti-stress, nous réorganise sans cesse, nous pond des chartes bidons de « déconnexion » sans aucune réalité pratique, nous rabâche son baratin sur la « convivialité » avec ses espaces géographiques et ses petites bouffes d’équipes, et, cerise sur le gâteau, nous fait culpabiliser en nous racontant, en quelque sorte, que si nous sommes stressés… c’est essentiellement de notre faute !

 Que faire ?

Le constat ci-dessus est général et va bien au-delà d’Allianz. C’est l’ensemble du monde du travail qui subit progressivement depuis des décennies une dégradation de ses conditions de travail, une intensification de l’exploitation capitaliste.

Face à cette situation difficile et déstabilisante, beaucoup de salariés se demandent « que faire ? ».

Nous n’avons aucune solution miracle ni même aucune solution immédiate. Ceux qui disent en avoir sont des menteurs. Une chose est sûre : il ne faut pas tomber dans les illusions présentées par les directions des entreprises, ce serait se précipiter dans les bras d’un incendiaire en croyant qu’il peut éteindre le feu.

Et puis, il ne faut pas croire qu’un sauveur, syndical, légal ou médical, viendra à notre secours pour régler le problème. Les syndicats, seuls, sans mobilisation des salariés, n’ont absolument aucun pouvoir, le dialogue social est un mythe. Et quand on voit, par exemple, chez Allianz, que le principal syndicat, la CFDT, s’oppose formellement aux expertises qui seraient susceptibles de mettre un tant soit peu en cause la responsabilité de la direction dans la montée du stress, on comprendra que, face à nos vrais adversaires… nous avons aussi de véritables faux amis.

Alors, « il n’y a plus rien à faire » penseront les plus résignés d’entre nous.

Eh bien si. Il faut retrouver le chemin de la résistance individuelle et collective. Retrouver la solidarité contre l’état d’esprit du « chacun pour sa gueule » qui s’étend. Ce ne sera pas facile, certes, mais il n’y a pas d’autres solutions.

Il faudra apprendre à dire non, à désobéir quand on voudra nous imposer des objectifs fous, des horaires de dingues.

En résumé, il faudra que nous nous fassions respecter, chacun et tous ensemble, et que la peur change de camp.

Nos militants sont prêts à en discuter concrètement avec vous et à écouter tout ce que vous aurez à dire, raconter ce que vous avez sur le cœur. Parler, discuter ensemble avec pour objectif, à terme, de voir comment résister.

 Nous n’avons aucune raison d’accepter que notre vie personnelle au travail ou ailleurs soit de plus en plus détériorée. Nous devons et devrons nous défendre nous-mêmes en comptant sur nos propres forces.

Nous devons le faire car nos vies valent plus que leurs profits !


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