vendredi 28 juin 2024

G.Bad-La révolution technique et scientifique bat son plein. (juin 2024)

 


Depuis que le capitalisme s'est développé, celui-ci n' a fait qu' accroître la productivité des entreprises, accroître leur concentration, démultiplier les fusions acquisitions ,les monopoles , oligopoles et multinationales de par le monde. Cette révolution des forces productives étant booster par la puissance du capital financier et son système de crédit.

La machinerie s'est imposée systématiquement comme plus performante que le travail humain de la période dite du pré-capitalisme, celle que Marx considérera comme étant la domination formelle du capital.

Avec le développement de la Grande industrie , il va en être tout autrement, la classe ouvrière devient un producteur de seconde zone et, malgré son développement encore important dans le monde, elle n' est plus au centre du système productif.


« Dans la machine - et davantage encore dans le système de la machinerie automatique- le moyen de travail est transformé, jusque dans sa valeur d'usage et sa nature physique, en un mode d' existence correspondant au capital fixe et au capital en général. La forme revêtue par l' instrument de travail immédiat, au moment où il a été recueilli dans le procès de production capitaliste, est abolie elle est désormais conforme au capital lui-même, et son produit. La machine n' a plus rien de commun avec l' instrument du travailleur individuel . Elle se distingue tout à fait de l' outil qui transmet l' activité du travailleur à l'objet. En effet, l'activité se manifeste bien plutôt comme le seul fait de la machine, l'ouvrier surveillant l' action transmise par la machine aux matières premières et la protégeant contre les dérèglements. » (Marx « Grundrisse » 3, Chapitre du Capital ,ed.10/18, p.326)


La machinerie remplace maintenant l'être humain dans tous les secteurs : primaire, secondaire, et tertiaire, allant jusqu'à utiliser le consommateur comme travailleur à son insu.1 En ce début du XXIéme siècle la question sociale, prend le dessus sous des expressions comme la précarisation,la paupérisation, les déserts médicaux, la crise des retraites, celle du logements, la crise migratoire et bien sur la recrudescence des guerres nationales et impérialistes, mais aussi des guerres civiles, ethnique et religieuse.

La période du salariat avec ses charges sociales tend à disparaître, et laisse la place aux petits boulots entrepreneurial2, aux contrats zéro heure, au temps partiel et ses dérivés au point qu'il fut envisagé par l'ordre bourgeois d'instaurer une « sécurité sociale professionnelle » voir un « revenu universel » c' est à dire de procéder à une abolition du travail salarié et par conséquent du capitalisme et son accumulation de plus value.

Le capitalisme du XXI siècle, est celui ou les forces productives se transforment à tous les niveaux en forces destructrices, ayant même recours aux mafias pour assainir la montée en puissance de leurs dettes publiques et privées.


Ceux qui se réclament de K.Marx, ont toujours cru que le capitalisme au travers de ses crises à répétition, comme celle de 1929 allait s'effondrer et que le prolétariat révolutionnaire lui ferait la peau. Cependant le sujet de l'histoire ne fut pas au rendez vous, le prolétariat restera à quelques exceptions prés une classe pour le capital.3


« Mais cela n'est pas la voie par laquelle le machinisme a surgi dans son ensemble, et encore moins celle par laquelle elle progresse dans le détail. Cette voie est celle de l'analyse qui, par la division du travail, transforme les opérations des ouvriers en opérations déjà de plus en plus mécanisées, si bien qu'à un certain point le mécanisme peut prendre place. Donc ici le mode de travail déterminé apparaît directement transposé de l'ouvrier au capital sous la forme de la machine, et la puissance de travail de l'ouvrier apparaît dévalorisée par cette transposition. D'où la lutte de l'ouvrier contre les machines. Ce qui était activité du travailleur vivant devient activité de la machine. L'ouvrier voit ainsi se dresser face à lui de manière crûment tangible l'appropriation du travail par le capital, le capital absorbant en lui le travail vivant « comme s'il avait l'amour au corps ». (Marx. Grundrisse. Tome 2. P. 192. Ed. Sociales.)


Quand Marx a écrit cela,il était considérablement en avance sur son temps,il faudra attendre le début du XXI siècle pour voir se réaliser pleinement la domination dans les industries du capital fixe. Ce faisant, comme la machinerie ne fait que transférer la plus value elle ne saurait créer de la valeur, elle devient inévitablement un frein à la reproduction élargie du capital.


Quand est il de l' accumulation de plus value et de la reproduction élargie du capital.

Le processus de l' accumulation de la plus value, comme nous l' avons signalé à plusieurs reprises n' est pas linéaire, il est régulièrement traversé par des crises relatives aux difficultés engendrées par cette accumulation. Accumulation soumise au progrès de productivité engendré par les nouvelles découvertes. Toute l'histoire détaillée de cette destruction créatrice est mentionnée dans l' importante étude de Lewis Mumford « Le mythe de la machine » et « Technique et civilisation »4


La théorie de la valeur est le principal pilier de la théorie marxiste, c'est pourquoi tout tourne autour d' elle, alors que Rosa Luxemburg développa sa théorie de l' effondrement, Anton Pannekoek ira dans le sens opposé, considérant que le capitalisme pouvait encore se développer.

« Tant que le capitalisme a la possibilité d'étendre son empire à d' autres régions du globe,il réussit à faire face à leur besoins. Voilà pourquoi, aussi longtemps que la moitié de la population mondiale se trouve en dehors du système, ce dernier peut poursuivre son cours. Les centaines et les centaines de millions d'hommes, pullulant dans les plaines fertiles de l' Asie de l' Est et du Sud, vivent encore dans des conditions précapitalistes. Tant qu'ils pourront offrir un débouché aux rails et aux locomotives, aux machines et aux usines, les entreprises capitalistes, en Amérique plus particulièrement pourront prospérer et s'agrandir. » (A. Pannekoek et les conseils ouvriers ed. Edi, p. 289)

Si la théorie de l' effondrement fut réfutée par Pannekoek, elle ne le fut que pour la période dont Pannekoek parle, celle ou le capital est encore en expansion territoriale. La problématique qui se pose à nous est de savoir ou nous en sommes de cette évolution chaotique du capitalisme, qui trouve toujours un moyen de perdurer dans les pires conditions.

Actuellement, celui-ci mise à fonds sur la numérisation du monde, comme pouvant le stabiliser sous la forme d'un capitalisme rentier basé sur une expansion démesurée du capital fictif. Le salariat lui même avec tout son volet social, notamment le système de retraite apparaissant comme incongrus pour la classe capitaliste assise sur la poudrière du capital fictif.

Cette attaque en règle de ce qui a fait les beaux jours de la sociale démocratie, est remise en cause par la difficulté de l'accumulation de valeur (travail gratuit), Le recours à l'économie numérique se présente comme la solution par l' utilisation du « consommateur » comme nouvel apporteur de valeur ,le plus caractéristique est celui de wikipédia.

« fondée en 2001,l'encyclopédie collaborative compte, à l'heure ou nous écrivons, 26 millions de pages et 24 millions de personnes inscrites qui participent au projet et révisent les articles, dont environ 12 000 personnes qui révisent régulièrement ces articles et 140 000 personnes qui participent moins assidûment.

« Wikipédia compte 283 salariés. Les milliers de personnes qui éditent l' encyclopédie le font gratuitement. Un sondage réalisé auprès d’utilisateurs a montré que 71% d' entre eux le font,car ils apprécient l'idée de travailler bénévolement, tandis que 63% d' entre eux estiment que l'information devrait être gratuitement accessible, Avec 8,5 milliards de pages consultées par mois,wikipédia est le 6éme site internet le plus populaire au monde, juste avant Amazon, l' entreprise d'e-commerce la plus puissante du monde, Selon une estimation, si elle était gérée comme un site commercial, les revenus de Wikipédia pourraient s'élever à 2,8milliards de dollars par an. » (Paul Mason, post capitalisme, édition diateino,p,197)

Vous aurez remarqué ou expérimenté que de nombreux sites sont au début gratuits, puis ils deviennent payants, c'est le cas notamment des sites de généalogie dont j' ai fait personnellement l' expérience.

Evolution de la robotique et de la numérisation.

Pour avoir une vision globale de cette évolution/expansion de la robotique, il faut suivre l' 'atelier du monde c'est à dire la Chine populaire. Selon la Fédération internationale de robotique (IFR ) le parc de robots industriels dans le monde est de 550 000 unités, en hausse de 5%. La Chine à elle seule en aligne 290 000 avec cette particularité d' être en expansion rapide. 5


 

Si la Chine s'impose sur le marché mondial de l’automobile, elle commence aussi son expansion dans le domaine militaire. Elle serait actuellement capable de fabriquer 1000 missiles de croisière par jour. Ce n'est pas neutre car elle peut produire en seulement une semaine le stock de 4000 missiles de croisière de la défense américaine dont l' assemblage se fait encore à la main.

La gouvernance européenne mise elle aussi sur la robotique pour retrouver la croissance.

Nous ne sommes plus au niveau de la robotique des années 60 qui se limitait à automatiser les taches répétitives. Actuellement la Robotique comme la Bureautique se sont accouplées à l' intelligence artificielle, elles étendent aussi leurs tentacules sur le monde agricole en crise permanente.

« La grande industrie et la grande agriculture mécanisée agissent de concert. Si à l' origine, la première tend à ravager et à ruiner la force de travail, donc la force naturelle de l' homme tandis que la seconde s' attaque directement à la force naturelle de la terre, elles finissent par se conjuguer dans leur marche avant : le système industriel à la campagne affaiblit également les travailleurs et, pour leur part, l'industrie et le commerce procurent à l' agriculture les moyens d' épuiser la terre. » (Capital III,6.Pléiade t.2 p.1424)


Voir la vidéo sur le sujet https://youtu.be/cFERsHr2CYI

Bien entendu,l'introduction d'une robotique couplée avec l' IA est une menace importante pour l' emploi dans tous les secteurs de l' économie, et dépasse nos frontières. La « destruction créatrice » devrait générer de nouveaux emplois, nous disent les plus optimistes, au stade ou se développe la dite « nouvelle économie » sur la planète les laisser pour compte vont s'amonceler en classes dangereuses, en surnuméraires.

Cependant il y a une contradiction que soulignait déjà Marx :

« Il est évident au premier coup d’œil que l'industrie mécanique, en s'incorporant la science et les forces naturelles puissantes, augmente d'une manière merveilleuse la productivité du travail, on peut cependant demander si ce qui est gagné d'un côté n’est pas perdu de l'autre, si l'emploi de machines économise plus de travail que n'en coûtent leur construction et leur entretien. Comme tout autre élément du capital constant, la machine ne produit pas de valeur, mais transmet simplement la sienne à l’article qu’elle sert à fabriquer. C'est ainsi que sa propre valeur entre dans celle du produit. Au lieu de le rendre meilleur marché, elle l’enchérit en proportion de ce qu'elle vaut. Et il est facile de voir que ce moyen de travail caractéristique de la grande industrie est très coûteux, comparé aux moyens de travail employés par le métier et la manufacture » (Karl Marx, Le Capital ed. de Moscou- Livre premier, IV° section, Chap.XV, II)

Il va nous falloir approfondir, cette problématique qui expliquerait le retour à l'inflation et la détérioration du niveau d' emploi et de qualification . D'autant que maintenant des robots fabriquent des robots.6 D' ailleurs c' est sans détour que les exploiteurs exultent :


« En France, l’automatisation pourrait permettre de réduire les charges sociales et augmenter la rentabilité des entreprises, rendant donc le pays plus attractif pour la ré industrialisation. Cette nouvelle ère d’industrialisation qui émerge en France se différencie nettement de celle que nous avons connue il y a trente ans, avec un plan d’investissement de plus de 800 millions d’euros au secteur de la robotique à l’horizon de 203O, la France met un point d’honneur sur la robotisation de ses industries.

Au-delà de l’économie, les robots contribuent à l’écologie et au bien-être social.Les usines automatisées sont souvent plus propres et économes en énergie, réduisant ainsi l’empreinte carbone de la production industrielle. En outre, en réduisant la dépendance à une main-d’œuvre à bas coût, l’automatisation peut aider à diminuer les emplois peu gratifiants, pour lesquels il devient de plus en plus difficile de trouver de la main-d’œuvre chaque jour. Les robots pourraient bien être les sauveurs inattendus de notre économie, mais leur intégration doit être gérée avec soin. Il est essentiel de veiller à ce que la transition vers une industrie plus automatisée soit bénéfique pour tous. Par ailleurs, ils pourront aussi renforcer l’attractivité de notre pays, tant que pour l’industrialisation de la France ainsi que dans l’exportation de produits plus compétitifs. En fin de compte, l’équilibre entre l’innovation technologique et le bien-être humain demeure la clé. En façonnant l’avenir de notre économie, la robotisation doit être guidée par une vision responsable et équitable, assurant ainsi le progrès technologique et la prospérité de notre pays. »(sources Robotmag )

https://youtu.be/cFERsHr2CYI

Selon un rapport du sénat :

« Des travaux plus récents conduits par les chercheurs Melanie Arntz, Terry Gregory et Ulrich Zierahn estiment que l'approche par métiers de Frey et Osborne ne prend pas en compte l'hétérogénéité des tâches accomplies par les salariés, certaines étant en réalité peu automatisables. Cette étude revoit considérablement à la baisse le chiffre de presque 50 % des emplois risquant de disparaître avec l'automatisation. L'ouvrage « La fin du travail » de l'économiste Jeremy Rifkin, paru en 1995, prophétisait déjà la fin du travail tel que nous le connaissions alors, appelé selon lui à être de plus en plus automatisé. En 2013, les chercheurs à l'Université d'Oxford Carl Frey et Michael Osborne ont publié une étude très commentée portant sur 700 types d'emplois et 70 métiers et cherchant à évaluer pour chacun d'entre eux la probabilité d'automatisation. Cette étude concluait que 47 % des emplois américains étaient menacés par l'automatisation à une échéance de 20 années . Cette étude distinguait tâches manuelles et tâches cognitives d'une part et tâches routinières et non routinières d'autre part. Appliquant la même méthode, une étude de 1994 du cabinet Roland Berger avait estimé que 42 % des métiers présentaient en France un risque d'automatisation forte du fait de la digitalisation de l'économie, laissant craindre la destruction de 3 millions d'emplois en 20 ans. Les principaux métiers considérés comme automatisables relevaient du secteur des services et représentent un très grand nombre d'emplois : ainsi Frey et Osborne estimaient probable la suppression aux Etats-Unis, du fait de l'automatisation, de plus de 4 millions d'emplois de vendeurs, 3,3 millions d'emplois de caissiers et billettistes, 2,8 millions d'employés de bureau, 2,2 millions d'emplois de serveurs, 2 millions d'emplois de manutentionnaires, 1,5 million de conducteurs de poids lourds, 1 million de cadres comptables et 1,5 million d'assistants comptables.

Des travaux plus récents conduits par les chercheurs Melanie Arntz, Terry Gregory et Ulrich Zierahn estiment que l'approche par métiers de Frey et Osborne ne prend pas en compte l'hétérogénéité des tâches accomplies par les salariés, certaines étant en réalité peu automatisables. Cette étude revoit considérablement à la baisse le chiffre de presque 50 % des emplois risquant de disparaître avec l'automatisation. (robotisation et emplois de service sénat7 p 35)

Nous voyons, que même si les experts ne sont pas d'accord entre eux sur l'étendue des dégâts du progrès sur l' emplois salariés et non salarié, ils se demandent quel va être l' avenir immédiat de millions d'individus devenus des surnuméraires.

G.Bad juin 2024

Notes

1Voir sur le sujet le très bon livre de Marie Anne Dujarier « le travail du consommateur ».

3-MAX HÖLZ : UN DANS LA RÉVOLUTION-ALLEMAGNE 1918-1921- présenté par Serge Cosseron, Spartacus, Paris, 1988. Cette autobiographie est celle d’un personnage haut en couleur et emblématique du drame de la révolution allemande du début des années vingt. Drame, car il s’agit d’une succession de défaites certes dans un processus révolutionnaire plus général, mais immature, excessivement minoritaire et caractérisé par des zigzags tactiques dévastateurs. L’exigence de la généralisation de la révolution aux principaux pays du M.P.C, marque le pas (Italie, Hongrie, Bavière,…) et se traduit tragiquement par un renforcement incohérent des politiques putschistes et opportunistes. C’est le cas typique de l’ « Action de mars » ( 1921) qui vit une tentative de prise révolutionnaire du pouvoir dans le bassin industriel de la Ruhr dans laquelle Max Hölz, s’illustra une fois de plus brillamment comme chef de guerre révolutionnaire, malheureusement dans une situation globalement défavorable où la grande majorité du prolétariat resta passif , soumis aux syndicats et partis de la gauche capitaliste


4-Publié aux États-Unis en 1934, Technique et civilisation est le livre par lequel la France découvre, en 1950, Lewis Mumford. Alors accueillie par un réel succès, cette pièce maîtresse de l'œuvre d'un écrivain engagé et visionnaire, affranchi des raideurs universitaires, saisit encore par sa clairvoyance et sa modernité.
Désignant l'invention de l'horloge et le partage des heures en minutes comme le point de départ de l'ère de la machine, Lewis Mumford déroule les trois phases - éotechnique, paléotechnique et néotechnique - d'une immense fresque historique où la machine apparaît tour à tour comme un outil vertueux, porteur de civilisation, et comme l'agent sans conscience de l'aliénation et de la destruction des hommes. Lucide, sans complaisance envers le complexe militaro?industriel et les financiers, il tire déjà la sonnette d'alarme?: le «?progrès?» de l'industrie a conduit à un chaos fait de gaspillage, de pollution, de mal-être, et l'époque appelle à remettre le système productif sur les rails d'un développement favorable à l'humanité. Aux ed. Fayard et du Seuil


5 Entre 2017 et 2021, la densité de robots y a plus que triplé, passant de 97 à 322 unités pour 10 000 employés. les autres grands marchés arrivent très loin derrière la Chine. En deuxième position, on retrouve le Japon avec plus de 50 000 robots industriels déployés en 2022, puis les Etats-Unis avec près de 40 000. L'Union européenne reste le deuxième marché mondial, avec près de 71 000 unités .

6 Chez CGXI, une start-up de 300 employés sise à Wuxi, au nord de Shanghaï, qui fabrique des « cobots » (contraction de « robot » et de « collaboratif »), à savoir de petits robots industriels capables de travailler en collaboration avec les humains.Ici, les robots fabriquent des robots.

7-voir l' étude sur robotisation et emplois de service, Par Mme Marie MERCIER et M. René-Paul SAVARY, Sénateurs.

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