jeudi 20 juin 2024

Les nouvelles technologies et transfert du travail vers la sphère privée de la société civile.

 

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La numérisation de l' économie mondiale, provoque une dissolution des contrats de travail, ceux ci ne sont plus maintenant contingentés dans l' entreprise, mais débordent amplement sur la vie privée des travailleurs. Ce n' est certes pas une nouveauté pour les travailleurs soumis aux astreintes, ce qui est nouveau c' est la généralisation d'une exploitation des individus dans leur sphère privée du fait des nouvelles technologies de l'information en pleine évolution. Cette exploitation va jusqu à inclure le consommateur comme « créateur de valeur pour l' entreprise » l' acte de consommation devenant alors un acte de production.

Quand monsieur lambda achète un ordinateur, une imprimante, des logiciels,une tablette, un smartphone.... il ne sait pas qu'il finance du capital constant, dés lors qu'il va effectuer avec son matériel des tâches qui étaient celles de personnels administratifs et autres avec son matériel. Même si le morcellement des tâches et l' activité des robots informatiques, permet au consommateur de s'introduire à toute heure dans l' entreprise, il est nécessaire que les salariés des entreprises délèguent ce qui reste de leur savoir vers le consommateur1. Quand ils auront fait se transfert, les salariés seront dans le meilleur des cas dirigés vers des objectifs de vente (plate forme téléphonique) ou tout simplement licenciés (loi travail)

L' exploitation du consommateur, se fait avec plus ou moins de succès selon les métiers, par exemple les réservations en ligne et les commandes de billets fonctionnent très bien

Tout devient plus complexe qu' en il faut faire sa déclaration d' impôt sur le net, et donc a procéder gracieusement à un travail en lien avec un traitement informatisé de l' administration fiscale. La il faut des accompagnateurs, et l' état a trouver un moyen économique en utilisant le service civique dont le travail consistera a :

Aider à l'organisation d'ateliers d'initiation à l'environnement informatique et à l'utilisation d'Internet pour un public néophyte :

-Il 'agira de contribuer à l'accompagnement d'ateliers d'initiation à l'informatique ou à l'Internet sur des thématiques simples

- Suivi des publics ayant participé aux formations : A posteriori du moment des formations, le public revient régulièrement pour avoir des précisions sur certains points

- Développement d'ateliers à destination des publics les plus éloignés : les volontaires assisteront le public fréquentant le local de l'association à s'inscrire aux ateliers gratuits ou les renseigner sur le programme et les thèmes des ateliers.

-Ce développement se fera également par le développement de partenariats avec des associations, qui abritent des clubs informatiques qui peuvent adresser des participants à renseigner et inscrire ou les inscrire directement.

Lambda, fourni donc l'ordinateur, l'imprimante, le téléphone des moyen de travail qu'il partage avec une multitude de service ou d' entreprises, et en prime son travail non payé, dont il détermine pour le moment le cadencement. Dans son livre « Le travail du consommateur « Marie-Anne Dujarier explique bien qu'il ne s'agit plus du simple montage en kilt ou du self service,mais d'une transformation en profondeur de la société capitaliste par l' utilisation des TIC.

Cette rubrique donnera des exemples, coupure de presse ...relatif à ce sujet qui ne semble pas préoccuper le mouvement révolutionnaire et qui est pourtant au centre du projet de loi El Khomri comme le projet de réforme du code de travail de Badinter

« Ces projets de réforme ne sont pas des tentatives de revenir aux conditions du XIXe siècle comme on l’entend parfois dans les manifestations, mais correspondent à une volonté d’adapter les lois sur le travail aux transformations des rapports de production, en tenant compte des rapports de force actuels entre capital et travail. Les deux projets sont censés se compléter, le projet El Khomri vise le court terme et remplit des objectifs limités : tout d’abord et en priorité montrer que le gouvernement est capable de faire des réformes, alors qu’il est accusé d’immobilisme ; ensuite, essayer de parer au plus pressé en donnant des gages au patronat sur la flexibilité tout en espérant une embellie sur le front de l’emploi qu’il sait pourtant ne dépendre, dans les conditions actuelles, que d’une reprise conséquente d’une croissance pourtant introuvable. D’où un projet qui forcément mécontente tout le monde puisque son objectif de flexisécurité suppose justement cette croissance pour rester « équilibré ». Quant au projet Badinter il est plus stratégique et prospectif, car il enregistre bien la crise du travail. Puisque le travail n’est plus au centre de la société, mais que le salariat continue à régir globalement la force de travail en activité ou potentielle, le Code du travail doit évoluer vers un code de la personne au travail, ce dernier étant conçu non plus comme travail productif ou même déterminé, mais comme un travail-fonction « au service » de la société tout au long de la vie... Le programme de la CFDT en quelque sorte ! » ( extrait de l' article de temps critique « Projet de loi-travail et convergence des luttes: un malentendu? »)

LA COCRÉATION

C'est la mise à contribution de lambda, fils de papa Uber

"Répondre plus rapidement à près de 1,3 million de questions de clients par an, c'est le défi de Voyages-sncf.com. Après avoir garanti la réponse d'un conseiller en moins de deux heures sur les réseaux sociaux, le site de réservation en ligne vise l'instantanéité. A cet effet, il a délégué la gestion d'une partie de son service consommateurs à ses utilisateurs experts.

Un pari gagnant : près de 400 clients se mobilisent volontairement et à titre gratuit pour répondre tous les jours aux voyageurs sur le chat communautaire. Cinq d'entre eux ont même intégré la « love team », une cellule de dix salariés chargée d'analyser les verbatim clients et d'améliorer l'expérience utilisateur du site. Cette initiative a valu à Valérie Darmaillacq, directrice performance et relation client de Voyages-sncf.com, le prix du directeur client de l'année 2015.

PriceMinister, PMU, MAAF, Auchan, Darty, Adidas, Nike, AXA, Decathlon, Airbnb, Lego, mais aussi Alstom dans le BtoB, nombreuses sont les entreprises qui font appel à leurs clients. Pour les unes, il s'agit de gérer leur service après-vente, pour les autres de trouver de nouvelles idées de produits et services ou de les améliorer. « La cocréation enrichit le spectre des compétences et des idées, soutient Lidia Boutaghane, consultante en stratégie client et marketing collaboratif pour ClientauCoeur. Tout expert dans son domaine a tendance à se couper le champ des possibles, tandis qu'une personne qui n'est pas du métier s'autocensurera moins. »

extrait de: Cocréation: quand le client fait votre travail!

LE TRAVAIL DIT NOMADE.

C'est le travail qui n' est plus réalisé sur le « lieu de travail » mais en partie à domicile,chez le client, à l'hôtel, dans le train , l' avion... Ce type de travail dit télé travail ou télé activité se développe très rapidement et bien entendu pose dorénavant la question du contrat de travail . Ce n' est pas un hasard si le code du travail est remis en question, que les cadres autonomes se révoltent. La disparition des frontières entre l' entreprise et la société civile, bouleverse complètement le système d' exploitation des forces de travail et provoque des chocs entre l' ancien mode d'exploitation et le nouveau le tout sous la poigne de fer de la concurrence.

Cette concurrence, touche les profession libérale installées, c' est le cas des taxis confrontés a ce qui s' appelle l'ubérisation, le cas des artisans concurrencés maintenant légalement par le système des auto-entrepreneurs, même des métiers comme avocats, notaires, médecins sont remis en cause.

LES CADRES "AUTONOMES" ET LE FORFAIT-JOUR

"Qu’est-ce que le forfait-jour ? Une invention intolérable (et que nous avons été nombreux à dénoncer à l’époque) de Martine Aubry, qui permettait aux cadres " autonomes " de déroger à tout calcul des horaires à la journée, pour en revenir à un calcul annuel. A cause du forfait-jour vous n’aviez plus de limite journalière (la durée maxima du travail était de 10 h) ni hebdomadaire (la durée d’ordre public maxima était de 48 h). Il ne reste que la contrainte de 11 h de repos quotidien (introduite dans le Code en 1999 et confirmée par directive européenne mais attention le temps de trajet fait partie de ces 11 h).

Le forfait-jour peut donc amener des " cadres " à travailler 13 h par jour (24 h - 11 h de repos quotidien). Ce, pendant 6 jours consécutifs (un repos après 6 jours reste d’ordre public, donc obligatoire, mais sachant que ces 6 jours se comptent à la semaine cela veut dire 12 jours de suite de travail, puis deux jours de repos). Le salarié étant subordonné, seul l’employeur est maître de ces horaires. Si on calcule en absolu, vous pouvez être poussés à travailler 2380 h dans l’année au lieu de 1607 h, durée légale actuelle (inclus le lundi de Pentecôte), et comme on ne compte plus les horaires, qu’il s’agit d’un forfait, il n’y a pas d’heures supplémentaires décomptées, majorées. (Gérard Filoche, Inspecteur du Travail, pour D&S www.democratie-socialisme.org )

LE TÉLÉ TRAVAIL

site intéressant : http://yves.lasfargue.pagesperso-orange.fr/teletravail.htm

http://yves.lasfargue.pagesperso-orange.fr/03Teletravail/Publicationsteletravail.htm

Chômage en France et robots de la SNCF (I)

28/02/2016-Ce mois de février, les médias français ont souvent évoqué la mise en place de robots dans les gares de la SNCF. France Info emploie le titre « Accueil, nettoyage, manutention... Les robots arrivent dans les gares ». Dans le blog L'Enigme Bogdanoff, l'article « L'Enigme Bogdanov, robotique et emplois humains » souligne qu'à l'examen des missions assignées à ces robots, il apparaît clairement qu'ils se substitueront à l'emploi humain alors que le chômage en France est plus élevé que jamais et la majorité de la population n'a toujours pas accès à des connaissances scientifiques et technologiques de haut niveau. Une situation particulièrement dangereuse pour notre société, déjà dénoncée par Luis Gonzalez-Mestres dans l'ouvrage L'Enigme Bogdanov (Editions Télémaque) et plus récemment dans l'émission La physique des particules, le partage du savoir (Le Quart d'Heure des Sciences, diffusée le 20 février 2016 par Radio Locale Bort Artense). Précisément, la chômage en France n'a cessé d'augmenter au cours des années récentes. Alors qu'en 2012, la DARES faisait état pour le mois de septembre de 3 057 900 demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A (sans emploi) en France métropolitaine, le chiffre pour janvier 2016 est de 3 552 600. Une augmentation d'un demi million, soit plus de 16% . Que penser du bilan de la présidence de François Hollande ? Et c'est dans cette impasse sociale et humaine d'une gravité sans précédent, que des robots destinés à des fonctions habituellement réservées à des êtres humains font leur apparition au grand jour dans un service public comme la SNCF. Une stratégie aux antipodes de celle envisagée dans notre article « L'Enigme Bogdanov, de Luis Gonzalez-Mestres, et la question du chômage ». Mais quelle est la réaction des organisations syndicales devant le recours de la SNCF à la robotique ? Des communiqués clairs de la part des syndicats de la SNCF et de leurs centrales paraissent indispensables, alors qu'une grève des personnels de la SNCF s'annonce pour le 9 mars d'après l'article « SNCF, RATP : appel à la grève le 9 mars pour l’emploi et les conditions de travail » (Le Monde).

Au même moment où l'on voit la SNCF déployer des robots dans les gares, on trouve sur le site de cet établissement public une note intitulée « Avant-projet de décret socle faisant état d'un avant-projet de décret socle relatif au régime de travail de l’ensemble des salariés du secteur ferroviaire », dont le texte complet a été également mis en ligne.

Avec le titre Convention Collective : « Un décret socle bien loin des attentes des travailleurs du rail ! », Sud Rail dénonce notamment http://www.sudrailnormandie.fr/news.php?lng=fr&pg=188... :

(...)

Un décret socle qui, à ce stade, acte le dumping social dans la branche ferroviaire !

Dans les 34 articles du projet de décret socle (disponible auprès de vos délégués SUD-Rail) on trouvera pêle-mêle et cette liste n’est pas exhaustive :

- la remise en cause de la stabilité des tableaux de service avec des modifications possibles jusqu’à 1h de la prise de service.

- Une perte significative de repos, sur le nombre et sur la durée et pour l’ensemble des métiers et des catégories de personnel.

- Une absence de dispositions particulières pour le personnel sédentaire (hors filière transport-mouvement)

- Une durée du travail augmentée, un nombre de repos réduit tout ça dans un cadre légal complètement flexible sur le nombre de week-end, sur le nombre de congés ainsi que sur les dimanches.

- Une adaptation du taquet du 19/6 qui devient un 23/2 pour les roulants.

(...)

(fin de l'extrait)

Est-ce autre chose qu'une adaptation forcée du service à la politique de limitation des emplois ? Et quel peut être, dans ce contexte, le rôle des robots ?

Et que deviendra plus globalement, dans cette perspective de robotisation du travail en dehors de toute nécessité technique et cherchant tout simplement à diminuer le « coût de la main d'oeuvre », la majorité de la population française ? Alors que cette dernière se trouve loin de pouvoir accéder à des connaissances scientifiques et technologiques de haut niveau.

Comment justifier, dans ces conditions, le recours affiché par la SNCF à des robots supplantant de manière évidente des emplois humains ? D'autant plus, que le chômage n'a cessé d'augmenter en France depuis l'élection de François Hollande.

Les chiffres de la DARES (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques, http://dares.travail-emploi.gouv.fr/dares-etudes-et-stati... au ministère du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social) nous fournissent une illustration fort parlante de cette évolution.

S'agissant du mois de septembre 2012, la DARES faisait état de http://dares.travail-emploi.gouv.fr/dares-etudes-et-stati... :

- 3 057 900 demandeurs d'emploi en catégorie A pour la France médtropolitaine.

- Un total de 1 457 600 en France métropolitaine pour les catégories B et C.

Soit, un total (A + B + C) de 4 515 500 pour la France métropolitaine qui devenait de 4 797 200 incluant les DOM.

Or fin janvier 2016, ces chiffres sont devenus http://dares.travail-emploi.gouv.fr/dares-etudes-et-stati... :

- 3 552 600 demandeurs d'emploi en catégorie A pour la France métropolitaine.

- Un total de 1 907 100 en France métropolitaine pour les catégories B et C.

Soit, un total (A + B + C) de 5 459 700 pour la France métropolitaine qui devient de 5 764 300 incluant les DOM.

Entre septembre 2012 et janvier 2016, le total A + B + C, France métropolitaine + DOM, a donc augmenté de plus de 20% .

Pour rappel, dans le classement de la DARES, la catégorie A désigne les demandeurs d'emplo sans emploi. Les catégories B et C correspondent respectivement les demandeurs d'emploi travaillant au plus 78 heures par mois et ceux travaillant plus de 78 heures.

A quoi peuvent servir, dans ces conditions, des robots comme ceux de la SNCF ?

Pour rappel, dans son livre L'Enigme Bogdanov et sur son blog L'Enigme Bogdanoff, Luis Gonzalez-Mestres propose de supprimer purement et simplement le chômage en renvoyant l'ensemble des chômeurs poursuivre des études de longue durée. L'objectif étant, précisément, de fournir à l'ensemble de la population des connaissances scientifiques et technologiques de haut niveau.

La même thématique a été abordée dans son émission de radio La physique des particules, le partage du savoir dans Le Quart d'Heure des Sciences du 20 février 2016.

Dans une telle stratégie, l'objectif ne saurait être de remplacer les humains par des robots en dehors d'aspects très précis de la production industrielle, mais d'accroître progressivement la qualification des emplois et la participation qualifiée de l'ensemble des travailleurs à l'organisation du travail.

En même temps, l'accès de l'ensemble de la population à de véritables connaissances scientifiques et technologiques permettrait à tous les citoyens de participer à la réflexion collective et au pouvoir de décision sur l'usage de l'informatique, de l'intellligence artificielle et de la robotique.


G.Bad.


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